Un des derniers, ecrit a paques :
L'ame intoxiquée je repasse
Dans les sentiers battus de jadis,
Par des clairieres de sassafras
Et des ornieres de faux-delices
Passant au dela des barrages
Retrouvant les paysages d'antan
Comme un rodeur enragé dans l'orage
Hurlant les ravages du temps
Je retrouve les sensations
Qui guidaient mes pages, naguere
— Comme d'hmudies postillons
Inondant mon visage clair
Progressant sur la route battue
De mes ardeurs passées
Je bondis, abasourdi abattu
Comme un lapin egaré
Bientot j'arrive à mon (exquis) cadavre
Confondu à la terre depuis longtemps
Lui était fou. Seul dans ce havre
Empoisonné, sous ce ciel si navrant,
— Je l'etends enco réciter
De vieux poëmes medivaux
Que plus personne ne connait
Mis à part Rimbaud
Me saisissant des armes et du flambeau
Qui ne rouillent jamais
J'avance dans ce huit-clos
Tel le voyant illuminé
Claudiquant, je fais des détours
Me sentant parfois bien, et souvent mal à l'aise
J'ai desormais passé le point de non retour
Que constituait cette falaise...
Voyageur esseulé, j'avance
Toujours plus loin — plus pres !
Vers des spectacles immenses
Des chimeres delavées
Courbé devant un choix ultime :
S'elever dans les nues
Ou planger dans l'abime ?
Voila le dilemne ! Qui l'eut cru ?
La folie penetre mes sens
Et infeste mes pores
Moi meme je m'encense
Et ma raison s'evapore
Enfin c'est fini, terminé
Saigné de visions
Je m'ecroule, périmé
Sur le sol en fusion
Qui sera le prochain sur la route ?
Qui passera, en souffrance ?
Qui prendra la torche de la deroute
Et vivra à outrance ?
Qui fera rimer triomphe ?