ChatonMort
Sale drogué·e
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Claquante t'inquiète y a pas de problème, en fait dans l'idéal t'aurais du lire les règles du forum avant de poster mais tant que tu te présentes tout va bien
Nan ouais j'trouve vraiment ça touchant de voir l'histoire de chacun. J'suppose que j'vais étaler la mienne, tant qu'à faire. Par contre je sais pas faire court, et c'est pas passionnant :mrgreen:
14 ans : Je subis le collège sans rien comprendre à la vie sociale, j'ai du mal à avoir une personnalité alors je me contente de pomper tout ce qui m'entoure pour me forger des semblants de principes. Je suis radicalement anti-tabac, en mode gamin chiant qui pète les couilles. Le shit je sais plus ou moins que c'est de la drogue, mais j'ai vraiment aucune idée des détails, je connais vraiment rien et je me pose pas de questions. En 4ème je réussis à m'intégrer un minimum dans le groupe des gens hypes en commençant le skateboard, du coup quand s'organise une après-midi fumette au skatepark me voilà convié et j'attends ça avec impatience. La drogue c'est toujours mal, mais ça veut pas dire qu'il faut pas que j'essaye une fois, histoire d'avoir fait quelque chose dans ma vie. Alors voilà la trentaine de personnes du collège qui s'est ramenée exprès pour fumer sur les deux pauvres joints fournis par les deux racailles en chef ; j'ai droit à deux lattes, je me sens libre, c'est la fête, putain la vie est belle. J'ai aucun effet psychotrope évidemment puisque je sais pas fumer, j'me suis étouffé en crapotant mais c'est l'aspect psychologique et symbolique qui compte. Suivront quelques spliffs, une fois par mois peut-être mais de manière aléatoire, avec un ami que je me suis fait à l'époque et qui faisait tout pour devenir un gros tox (un shoot de morphine avant les cours à 14 ans, pour faire son malin :+1. Ce mec m'a initié à tous mes premiers déboires, c'est avec lui que je prends ma première cuite vers la même période, qui me dégoûte de l'alcool pour plusieurs mois (malade pendant deux jours : bienvenue dans le monde de l'alcool, tapette). Aujourd'hui c'est un de mes meilleurs potes, et même en ayant fait notre vie chacun de notre côté on se retrouve avec à peu près la même expérience de la drogue au final, c'est marrant.
À l'époque les joints ça me fait rien. Pour fumer en général on fait le mur la nuit, on va dans les ruines du château au-dessus du village, et on fume du tosma probablement bien dégueulasse, en grelottant de froid jusqu'à en avoir marre et rentrer. Aucun intérêt, je culpabilise à chaque fois que je fume ; je le fais parce que ma vie sociale est trop pauvre pour refuser quoi que ce soit qui me fasse sortir de chez moi. Les expériences en elles-mêmes restent marrantes.
Vers 16 ans je commence à vraiment aimer la beuh ; d'un côté les mecs avec qui je skate commencent à avoir toujours de quoi fumer, de l'autre je commence enfin à faire quelques soirées, avec des gens (dont un pothead qui fera office de fournisseur régulier, je lui achète pas parce que c'est un très mauvais dealer mais il partage allègrement), c'est génial, j'ai une vie sociale.
17 ans c'est l'année où mon adolescence a vraiment eu un sens ; les sessions skate se transforment progressivement en session joint, puis douilles (toujours de la beuh pure), au final on se voit que pour fumer, et la moitié du temps on se fait un peu chier, mais j'aime tellement la fume que ça me convient. Et les potes avec qui je fais des soirées deviennent de vrais amis ; ces soirées se multiplient, je bois et je fume sans modération puisque j'aime vraiment ça (surtout la fume ou le combo ; l'alcool seul c'est marrant mais ça me passionne pas) et que le contexte est parfait, je finis souvent à vomir mais c'est pas grave parce que ça me débarrasse du côté narcotique de la tise, après j'me sens mieux et j'peux recommencer à boire doucement pour finir la soirée.
À cette période, je suis au lycée, ma personnalité s'est construite autour du rock progressif et de divers trucs psychédéliques (le tout en opposition au conformisme mainstream de la société parce que je vaux mieux que tous ces moutons, j'écoute du punk et du metal tu vois :rock, le LSD me fascine parce que je sais qu'il me donnera un aperçu de quelque chose d'infiniment plus grand que ma vie d'humain toute banale. J'y vois pas un moyen de s'évader ou que sais-je, pour moi prendre de l'acide c'est avoir l'humilité de reconnaître qu'on ne sait rien et qu'on est limité, et accepter de voir ce qu'il y a de l'autre côté du miroir au risque de voir sa vie radicalement bouleversée. L'idée me plaît et j'attends le jour où cette clé croisera mon chemin.
En fait, peut-être que je voulais juste en prendre pour faire mon malin, et que j'extrapole avec ma vision actuelle de la chose. Je me souviens plus. Mais c'est quelque part dans ces eaux-là.
Au printemps de cette année qui a quand même été décisive (les amis, le bac, les premières filles), un pote qui six mois plus tôt n'avait jamais fumé de sa vie, nous annonce qu'il a trouvé des buvards. J'ai jamais su comment, ce mec était très bizarre, il aimait bien faire planer le mystère autour de sa vie. Enfin, je suppose qu'il a demandé à son herboriste de l'époque de faire jouer ses relations.
Alors on se retrouve tous les deux un dimanche matin dans un joli parc, on droppe une moitié chacun, 2h plus tard rien d'autre qu'un léger flottement alors paf trois douilles de weed histoire de. Et là, welcome to Wonderland, je passe l'aprème dans des décors de dessin animé tout simplement magnifiques, je psychote un peu sur la fragilité de nos perceptions et de ma santé mentale, je fais ma descente tranquille dans la voiture de mon père qui me ramène en écoutant les Beatles.
À ce moment-là je peux pas trop parler psychés autour de moi, le reste de la bande de potes est intéressé pour tester aussi mais le mode de discussion me permet pas de partager mon expérience de manière tout-à-fait ouverte et sincère (ils en ont à peu près tous pris aussi à la même période, mais des quarts de buvards qui s'étaient encore plus éventés, donc je sais pas si l'expérience était d'ampleur comparable), je dois prendre du recul dessus quand j'en parle pour pas mettre les gens mal-à-l'aise. Mais je continue ma vie tranquillement, en me sentant spécial d'avoir eu accès à ce monde-là, d'avoir vu quelque chose que le commun des mortels n'avait jamais entrevu. Y avait évidemment beaucoup de fierté stupide là-dedans (j'me sentais cool parce que j'avais pris une des drogues les plus mystifiées, en gros) mais ça a beaucoup joué dans ma construction personnelle, de savoir que j'avais en moi le vécu d'une expérience aussi puissante, alors que depuis mon enfance j'avais toujours été ce pauvre gosse sans ami totalement insignifiant.
Techniquement le trip était pas überouf non plus, le plateau a pas duré plus de deux heures, c'était un demi-buvard un peu éventé et j'en avais conscience. Mais couplé à de la bonne beuh en douille (qui a un potentiel psyché non négligeable) c'était vraiment la claque psychédélique qu'il me fallait pour rentrer dans ce monde.
Je continue à couler des douilles, parfois plusieurs fois par semaine mais jamais de manière régulière, c'est toujours dans un état d'esprit festif. Ma conso de clopes (achetées uniquement pour les joints à la base) augmente de plus en plus, j'en ai plus que pour quelques semaines avant d'être un vrai fumeur. L'été arrive et on va tous à Amsterdam, j'achève de tomber amoureux de la weed et on prend des truffes dans un parc. Un autre mec et moi ne ressentons rien à part une putain d'hilarité absurde, on est frustrés alors on roule pur sur pur. Ma copine fume dessus, normal tout le monde fume, sauf qu'elle elle était déjà trippée comme un cochon. Alors elle tape un bad-parano parce que les OEV trop violents l'empêchent de voir autour d'elle et qu'elle en déduit qu'elle va perdre ses affaires ou se faire écraser par un tramway ; à côté l'ambiance du groupe était vraiment merdique parce qu'on était avec son ex et qu'il s'étaient séparés deux semaines plus tôt, bref grosses tensions (on a arrêté d'être un cercle soudé à ce moment-là d'ailleurs), moi j'essaye de la gérer mais je suis complètement paumé, je trippe pas mais je suis quand même en bad, on rentre à l'hôtel en se perdant des dizaines de fois, et je finis l'aprème roulé en boule dans notre lit à boucler sur le bruit de la rue qui m'oppresse et à taper de la grosse parano. Bref, le touriste français à Amsterdam dans toute sa splendeur 8)
L'expérience est violente mais me traumatise pas plus que ça. Je réessaye la salvia qui m'avait laissé sur une déception quelques mois plus tôt, pour le même résultat, normal on faisait ça à l'arrache, avec un briquet tout pourri. Une fois les vacances finies je fume toujours, mais ça me fait plus rien (la tolérance quoi), puis je finis par me caler sur un rythme de vie de couple, je sors plus énormément, j'ai plus l'occasion de fumer. Je reprends des truffes (dosées gentiment, donc sympa mais pas grandiose), et j'essaye l'ecstasy plusieurs fois (sans aucun succès) au cours de voyages, puis je reprends de l'acide (toujours avec ma copine) en rentrant d'une soirée trance pour Halloween dernier. Je sais que j'aime les psychés, mais j'y consacre pas vraiment de temps, c'est quand ça croise ma route quoi, donc pas souvent.
Jusque là j'm'étais toujours considéré comme épargné par l'addiction ; mon mode de fonctionnement excluait que je me retrouve là-dedans, parce que la drogue avait uniquement une valeur d'exception dans ma vie, même la weed avait jamais été quelque chose de quotidien (sauf exceptions, genre Amsterdam, sur moins d'une semaine), et je ressentais simplement pas l'envie de prendre des trucs, à part pour expérimenter. Jusqu'à récemment, même ma dépendance au tabac ne m'apparaissait pas comme une addiction (je savais que c'en était une bien sûr mais je la ressentais pas comme ça), chaque clope que je fumais était le fruit de mon désir de fumer une clope, ça se faisait très rarement de manière compulsive quoi.
Ah j'aimais bien cette manière de voir les choses.
Puis quand j'ai commencé à vivre seul, y a quelques mois, j'me suis rendu compte qu'avec mon boulot à temps partiel et mon absence d'obligations, j'avais tout le temps que je voulais pour explorer les trucs que j'avais délaissés ces dernières années. Y compris la drogue. Du coup j'me suis inscrit sur ce forum pendant mon premier essai du DXM, ensuite les aléas de la vie ont fait que je me suis mis à fumer quotidiennement, j'ai expérimenté la codéine par curiosité, puis j'ai fait pousser des champis, j'ai eu des expériences plutôt cool avec la MDMA (que je prends quand on m'en propose, donc de temps en temps), j'ai acheté mon premier research chemical au début de l'été avec 1g d'AM que j'ai poncé jusqu'à m'en dégoûter, j'ai repris des champis & de l'acide en festival, j'ai fait la découverte des stimulants avec speed (en nasal c'est le truc le plus douloureux & inutile que j'aie pu taper, mais en para j'ai trouvé ça franchement sympathique, alors que je m'attendais pas à grand chose) et 4-MEC… Et surtout, je suis tombé amoureux de la k (comme tout le monde un jour ou l'autre :mrgreen.
Au début tout ça, malgré la fréquence croissante de ma conso, restait à titre exceptionnel, y avait aucune habitude derrière ça. En rentrant de festival je me disais "…Ouais, mais c'est un festival, c'est un truc unique, c'est fait pour l'abus, ça fait partie du concept". Puis bon. J'ai bien du constater que mon rapport à l'AM était devenu ridiculement merdique, du genre ça me fait plus rien parce ma tolérance est monstrueuse, j'ai que des effets négatifs si j'augmente les doses, mais c'est pas grave je vais me rouler un spliff pour arrêter de mes poser des questions. Pour au final me retrouver comme un con à chaque fois que j'en fumais parce que les effets étaient merdiques et que ça transformait en grosse loque incapable d'aligner deux pensées.
Et que ce soit par rapport à ce cannabinoïde à la con (je dis ça parce que j'en ai trop bouffé, il reste intéressant objectivement bien sûr si on y va prudemment) ou le reste, j'me suis bien rendu compte que j'avais trouvé le début de la spirale quoi. J'dis pas que j'suis voué à devenir un junkie mais bon, j'ai compris que maintenant il allait falloir réfléchir un minimum à ma conso si j'veux pas me retrouver dans des habitudes malsaines.
Là ça fait quatre jours que j'ai rien fumé (première fois depuis longtemps que je tiens autant de temps sans tabac, d'ailleurs), j'vais laisser les cannabinoïdes synthétiques de côté pour l'instant parce que y en a beaucoup trop dans un pochon pour que ce soit raisonnable, et j'aime bien l'idée de pas fumer de joints tout court pendant un certain temps aussi, histoire que ça reste un plaisir.
J'ai encore des tonnes de découvertes psychotropes à faire, mais j'ai tout mon temps, donc j'vais essayer de le prendre. :nod:
Nan ouais j'trouve vraiment ça touchant de voir l'histoire de chacun. J'suppose que j'vais étaler la mienne, tant qu'à faire. Par contre je sais pas faire court, et c'est pas passionnant :mrgreen:
14 ans : Je subis le collège sans rien comprendre à la vie sociale, j'ai du mal à avoir une personnalité alors je me contente de pomper tout ce qui m'entoure pour me forger des semblants de principes. Je suis radicalement anti-tabac, en mode gamin chiant qui pète les couilles. Le shit je sais plus ou moins que c'est de la drogue, mais j'ai vraiment aucune idée des détails, je connais vraiment rien et je me pose pas de questions. En 4ème je réussis à m'intégrer un minimum dans le groupe des gens hypes en commençant le skateboard, du coup quand s'organise une après-midi fumette au skatepark me voilà convié et j'attends ça avec impatience. La drogue c'est toujours mal, mais ça veut pas dire qu'il faut pas que j'essaye une fois, histoire d'avoir fait quelque chose dans ma vie. Alors voilà la trentaine de personnes du collège qui s'est ramenée exprès pour fumer sur les deux pauvres joints fournis par les deux racailles en chef ; j'ai droit à deux lattes, je me sens libre, c'est la fête, putain la vie est belle. J'ai aucun effet psychotrope évidemment puisque je sais pas fumer, j'me suis étouffé en crapotant mais c'est l'aspect psychologique et symbolique qui compte. Suivront quelques spliffs, une fois par mois peut-être mais de manière aléatoire, avec un ami que je me suis fait à l'époque et qui faisait tout pour devenir un gros tox (un shoot de morphine avant les cours à 14 ans, pour faire son malin :+1. Ce mec m'a initié à tous mes premiers déboires, c'est avec lui que je prends ma première cuite vers la même période, qui me dégoûte de l'alcool pour plusieurs mois (malade pendant deux jours : bienvenue dans le monde de l'alcool, tapette). Aujourd'hui c'est un de mes meilleurs potes, et même en ayant fait notre vie chacun de notre côté on se retrouve avec à peu près la même expérience de la drogue au final, c'est marrant.
À l'époque les joints ça me fait rien. Pour fumer en général on fait le mur la nuit, on va dans les ruines du château au-dessus du village, et on fume du tosma probablement bien dégueulasse, en grelottant de froid jusqu'à en avoir marre et rentrer. Aucun intérêt, je culpabilise à chaque fois que je fume ; je le fais parce que ma vie sociale est trop pauvre pour refuser quoi que ce soit qui me fasse sortir de chez moi. Les expériences en elles-mêmes restent marrantes.
Vers 16 ans je commence à vraiment aimer la beuh ; d'un côté les mecs avec qui je skate commencent à avoir toujours de quoi fumer, de l'autre je commence enfin à faire quelques soirées, avec des gens (dont un pothead qui fera office de fournisseur régulier, je lui achète pas parce que c'est un très mauvais dealer mais il partage allègrement), c'est génial, j'ai une vie sociale.
17 ans c'est l'année où mon adolescence a vraiment eu un sens ; les sessions skate se transforment progressivement en session joint, puis douilles (toujours de la beuh pure), au final on se voit que pour fumer, et la moitié du temps on se fait un peu chier, mais j'aime tellement la fume que ça me convient. Et les potes avec qui je fais des soirées deviennent de vrais amis ; ces soirées se multiplient, je bois et je fume sans modération puisque j'aime vraiment ça (surtout la fume ou le combo ; l'alcool seul c'est marrant mais ça me passionne pas) et que le contexte est parfait, je finis souvent à vomir mais c'est pas grave parce que ça me débarrasse du côté narcotique de la tise, après j'me sens mieux et j'peux recommencer à boire doucement pour finir la soirée.
À cette période, je suis au lycée, ma personnalité s'est construite autour du rock progressif et de divers trucs psychédéliques (le tout en opposition au conformisme mainstream de la société parce que je vaux mieux que tous ces moutons, j'écoute du punk et du metal tu vois :rock, le LSD me fascine parce que je sais qu'il me donnera un aperçu de quelque chose d'infiniment plus grand que ma vie d'humain toute banale. J'y vois pas un moyen de s'évader ou que sais-je, pour moi prendre de l'acide c'est avoir l'humilité de reconnaître qu'on ne sait rien et qu'on est limité, et accepter de voir ce qu'il y a de l'autre côté du miroir au risque de voir sa vie radicalement bouleversée. L'idée me plaît et j'attends le jour où cette clé croisera mon chemin.
En fait, peut-être que je voulais juste en prendre pour faire mon malin, et que j'extrapole avec ma vision actuelle de la chose. Je me souviens plus. Mais c'est quelque part dans ces eaux-là.
Au printemps de cette année qui a quand même été décisive (les amis, le bac, les premières filles), un pote qui six mois plus tôt n'avait jamais fumé de sa vie, nous annonce qu'il a trouvé des buvards. J'ai jamais su comment, ce mec était très bizarre, il aimait bien faire planer le mystère autour de sa vie. Enfin, je suppose qu'il a demandé à son herboriste de l'époque de faire jouer ses relations.
Alors on se retrouve tous les deux un dimanche matin dans un joli parc, on droppe une moitié chacun, 2h plus tard rien d'autre qu'un léger flottement alors paf trois douilles de weed histoire de. Et là, welcome to Wonderland, je passe l'aprème dans des décors de dessin animé tout simplement magnifiques, je psychote un peu sur la fragilité de nos perceptions et de ma santé mentale, je fais ma descente tranquille dans la voiture de mon père qui me ramène en écoutant les Beatles.
À ce moment-là je peux pas trop parler psychés autour de moi, le reste de la bande de potes est intéressé pour tester aussi mais le mode de discussion me permet pas de partager mon expérience de manière tout-à-fait ouverte et sincère (ils en ont à peu près tous pris aussi à la même période, mais des quarts de buvards qui s'étaient encore plus éventés, donc je sais pas si l'expérience était d'ampleur comparable), je dois prendre du recul dessus quand j'en parle pour pas mettre les gens mal-à-l'aise. Mais je continue ma vie tranquillement, en me sentant spécial d'avoir eu accès à ce monde-là, d'avoir vu quelque chose que le commun des mortels n'avait jamais entrevu. Y avait évidemment beaucoup de fierté stupide là-dedans (j'me sentais cool parce que j'avais pris une des drogues les plus mystifiées, en gros) mais ça a beaucoup joué dans ma construction personnelle, de savoir que j'avais en moi le vécu d'une expérience aussi puissante, alors que depuis mon enfance j'avais toujours été ce pauvre gosse sans ami totalement insignifiant.
Techniquement le trip était pas überouf non plus, le plateau a pas duré plus de deux heures, c'était un demi-buvard un peu éventé et j'en avais conscience. Mais couplé à de la bonne beuh en douille (qui a un potentiel psyché non négligeable) c'était vraiment la claque psychédélique qu'il me fallait pour rentrer dans ce monde.
Je continue à couler des douilles, parfois plusieurs fois par semaine mais jamais de manière régulière, c'est toujours dans un état d'esprit festif. Ma conso de clopes (achetées uniquement pour les joints à la base) augmente de plus en plus, j'en ai plus que pour quelques semaines avant d'être un vrai fumeur. L'été arrive et on va tous à Amsterdam, j'achève de tomber amoureux de la weed et on prend des truffes dans un parc. Un autre mec et moi ne ressentons rien à part une putain d'hilarité absurde, on est frustrés alors on roule pur sur pur. Ma copine fume dessus, normal tout le monde fume, sauf qu'elle elle était déjà trippée comme un cochon. Alors elle tape un bad-parano parce que les OEV trop violents l'empêchent de voir autour d'elle et qu'elle en déduit qu'elle va perdre ses affaires ou se faire écraser par un tramway ; à côté l'ambiance du groupe était vraiment merdique parce qu'on était avec son ex et qu'il s'étaient séparés deux semaines plus tôt, bref grosses tensions (on a arrêté d'être un cercle soudé à ce moment-là d'ailleurs), moi j'essaye de la gérer mais je suis complètement paumé, je trippe pas mais je suis quand même en bad, on rentre à l'hôtel en se perdant des dizaines de fois, et je finis l'aprème roulé en boule dans notre lit à boucler sur le bruit de la rue qui m'oppresse et à taper de la grosse parano. Bref, le touriste français à Amsterdam dans toute sa splendeur 8)
L'expérience est violente mais me traumatise pas plus que ça. Je réessaye la salvia qui m'avait laissé sur une déception quelques mois plus tôt, pour le même résultat, normal on faisait ça à l'arrache, avec un briquet tout pourri. Une fois les vacances finies je fume toujours, mais ça me fait plus rien (la tolérance quoi), puis je finis par me caler sur un rythme de vie de couple, je sors plus énormément, j'ai plus l'occasion de fumer. Je reprends des truffes (dosées gentiment, donc sympa mais pas grandiose), et j'essaye l'ecstasy plusieurs fois (sans aucun succès) au cours de voyages, puis je reprends de l'acide (toujours avec ma copine) en rentrant d'une soirée trance pour Halloween dernier. Je sais que j'aime les psychés, mais j'y consacre pas vraiment de temps, c'est quand ça croise ma route quoi, donc pas souvent.
Jusque là j'm'étais toujours considéré comme épargné par l'addiction ; mon mode de fonctionnement excluait que je me retrouve là-dedans, parce que la drogue avait uniquement une valeur d'exception dans ma vie, même la weed avait jamais été quelque chose de quotidien (sauf exceptions, genre Amsterdam, sur moins d'une semaine), et je ressentais simplement pas l'envie de prendre des trucs, à part pour expérimenter. Jusqu'à récemment, même ma dépendance au tabac ne m'apparaissait pas comme une addiction (je savais que c'en était une bien sûr mais je la ressentais pas comme ça), chaque clope que je fumais était le fruit de mon désir de fumer une clope, ça se faisait très rarement de manière compulsive quoi.
Ah j'aimais bien cette manière de voir les choses.
Puis quand j'ai commencé à vivre seul, y a quelques mois, j'me suis rendu compte qu'avec mon boulot à temps partiel et mon absence d'obligations, j'avais tout le temps que je voulais pour explorer les trucs que j'avais délaissés ces dernières années. Y compris la drogue. Du coup j'me suis inscrit sur ce forum pendant mon premier essai du DXM, ensuite les aléas de la vie ont fait que je me suis mis à fumer quotidiennement, j'ai expérimenté la codéine par curiosité, puis j'ai fait pousser des champis, j'ai eu des expériences plutôt cool avec la MDMA (que je prends quand on m'en propose, donc de temps en temps), j'ai acheté mon premier research chemical au début de l'été avec 1g d'AM que j'ai poncé jusqu'à m'en dégoûter, j'ai repris des champis & de l'acide en festival, j'ai fait la découverte des stimulants avec speed (en nasal c'est le truc le plus douloureux & inutile que j'aie pu taper, mais en para j'ai trouvé ça franchement sympathique, alors que je m'attendais pas à grand chose) et 4-MEC… Et surtout, je suis tombé amoureux de la k (comme tout le monde un jour ou l'autre :mrgreen.
Au début tout ça, malgré la fréquence croissante de ma conso, restait à titre exceptionnel, y avait aucune habitude derrière ça. En rentrant de festival je me disais "…Ouais, mais c'est un festival, c'est un truc unique, c'est fait pour l'abus, ça fait partie du concept". Puis bon. J'ai bien du constater que mon rapport à l'AM était devenu ridiculement merdique, du genre ça me fait plus rien parce ma tolérance est monstrueuse, j'ai que des effets négatifs si j'augmente les doses, mais c'est pas grave je vais me rouler un spliff pour arrêter de mes poser des questions. Pour au final me retrouver comme un con à chaque fois que j'en fumais parce que les effets étaient merdiques et que ça transformait en grosse loque incapable d'aligner deux pensées.
Et que ce soit par rapport à ce cannabinoïde à la con (je dis ça parce que j'en ai trop bouffé, il reste intéressant objectivement bien sûr si on y va prudemment) ou le reste, j'me suis bien rendu compte que j'avais trouvé le début de la spirale quoi. J'dis pas que j'suis voué à devenir un junkie mais bon, j'ai compris que maintenant il allait falloir réfléchir un minimum à ma conso si j'veux pas me retrouver dans des habitudes malsaines.
Là ça fait quatre jours que j'ai rien fumé (première fois depuis longtemps que je tiens autant de temps sans tabac, d'ailleurs), j'vais laisser les cannabinoïdes synthétiques de côté pour l'instant parce que y en a beaucoup trop dans un pochon pour que ce soit raisonnable, et j'aime bien l'idée de pas fumer de joints tout court pendant un certain temps aussi, histoire que ça reste un plaisir.
J'ai encore des tonnes de découvertes psychotropes à faire, mais j'ai tout mon temps, donc j'vais essayer de le prendre. :nod: