Gamida a dit:
en gros pour l'effet,
tu alternes entre gerber et gober en piquant du nez, en fait tu pionces à 1/5 éveillé.
Au moins quand tu dors naturellement, quand tu te réveilles tu es normalement en forme, pas besoin de te taper un sevrage infernal pour reprendre ta route tranquille.
Non vraiment, j'aimerais entendre un mec sincère et lucide qui me dise que l'héro, c'est la chose la plus extraordinaire qu'il est expérimenté dans sa vie, et qu'en dehors de ça tout est du flan.
En réalité il ni a que quand tu es complètement bouffé par le produit que tu peux croire que tu aimes ça, c'est qu'en fait tu es tellement mal à cause du manque que quand l'action du produit te ramène dans une sensation supportable, dans ton état normal finalement, celui que vivent la plupart des gens , mais sans produit, tu identifies cela, avec ton système de référence complètement déphasé, comme étant le bonheur absolu.
Maintenant avec du recul, je peux facilement me remémorer la sensation du produit, et sincèrement, il y a vraiment pas photo avec la qualité de mon état naturel, et je n'éprouve aucune aspiration à ressentir cette sensation de mort vivant.
Alors vraiment, le mythe et la légende de l'héro, c'est bon que pour les dealer.
A l'attention de Mystilov
http://www.psychonaut.com/salon-ann...nscrits-aka-pourquoi-jai-pas-les-pms-ffs.html
Franchement je suis tout nouveau sur ce formu je viens juste de m'inscire car j'avais envie de dire à
Gamida que son message m'a beaucoup touché. C'est exactement ça et quand tu en prends conscience c'est souvent trop tard. Je suis tombé dans l'héro à 15ans, les 6premiers mois c'était festif et puis ça à vite dégénéré. En effet il y à un mythe de la défonce idyllique quand on parle de l'héro, on nous bassine que même s'il n'y à pas de manque la sensation la 1ère fois est tellement bonne que tu es très tenté d'en reprendre. Mais à vrais dire, tu es juste anesthésié; alors oui le temps défile sans que tu ne t'en aperçoive; oui tu ne penses plus à tes petits soucis sur le coup c'est vrai. Mais plus le temps passe plus ça prends de la place dans ta vie, ça modifie insidieusement ton système de valeur. Plus l'addiction est forte plus, elle passe avant tout, et ça change ta vision du monde et du bonheur en lui-même. Quand tu fais des dépenses à chaque fois tu te dis "pour ce prix là j'aurai eu 5g".
Et quand j'ai voulu arrêté (5ans après être tombé dedans) je me disais que plus jamais je ne serai heureux. J'avais pris conscience qu'il fallait que j'arrête, que ça avait déjà haché une bonne partie de ma vie, et si jeune ça a des répercutions tout le long de ta vie. Mais il n'empêche que pour moi les vrais moments de bonheur c'était avec l'héro et je disais à mes addictologues "Oui je vais arréter mais mon avenir ça sera quoi, je vais devenir le bon banlieusard rangé, et sevré mais qui ne prend jamais son pied" et ils me disaient que la vie était pleine de petits plaisirs simple que j'apprendrait à réaprécier une fois sevré. Et je rigolais je me disais que jamais un bon resto en famille, une soirée entre potes ou un ciné en amoureux ne pourrait me procurer le plaisir d'une bonne trace!!! Et c'est (pour moi) un des plus gros pièges de l'héro. Je n'ai pas réussi à faire complètement le deuil, je me suis dis qu'un jour quand je serai riche j'en re-consommerai avec parcimonie (même si je savais déjà très bien à l'époque que c'était impossible). Pour moi je tirerai un trait sur mon seul plaisir dans la vie pour ne pas finir clochard! J'avais à peine 20ans quand j'ai voulu décroché cette merde. J'avais déjà fais qq tentatives qui n'avaient rien donné, je ne voulais pas prendre mon subutuex car je ne voulais pas remplacer une drogue par une autre. Mais bon après presque 5ans de consommations j'avais vu les ravages que ça provoques, j'avais beau être faible dans ma tète je n'en étais pas bête pour autant. J'étais très conscient de se que je détruisait et de la situation dans laquelle j'entais. Je savais que ça ne mènerai à rien de bon, je connaissais bien le milieu et tous les jours je voyais ce que devient un tox après des 10ènes d'années de conso. Toute ma bande d'amis d'enfances (qui ont plongé eux aussi dans cette merde) se déchirait, même les meilleurs amis du monde se faisaient des crasses dans le dos pour avoir un gramme!!!! C'est un monde dur et solitaire que celui des accros à l'héro. Et même conscient de tout ça il m'a fallu beaucoup de temps avant de décider à me soigner. Et puis une fois au fond du trou, en froid avec ma famille (qui ne pouvait plus supporter de me regarder m'auto-détruire sans pouvoir rien faire), mes relations d'amitiés étaient pourries par la came, j'avais dilapidé tout ce que j'avais, vidé mes livrets pour mes études ou mon permis, même revendu mon christ de baptème enfin la totale, et bien c'est à ce moment là ou je me suis pris en main. J'ai fait une cure je suis suivit au sub depuis 2ans et je diminue progressivement. La cure à été dure mais le plus dure ça à été de me rendre compte qu'en fait la came ne t'apporte pas le bonheur, c'est juste qu'elle amplifie tellement la dépression qu'il y à en toi quand tu es en manque, et qu'elle arrive si bien à te vider la tète quand tu la retrouve que tu crois que c'est l'ultime jouissance d'être défoncé. Mais en fait elle apaise les douleurs qu'elle s'inflige, c'est un cercle vicieux. Et c'est pourquoi le message de Gamida m'a vraiment fait plaisir. Une fois la tète hors de l'eau tu te rends compte qu'en fait un ciné en amoureux, la joie de passer un bon moment en famille, ou un fou rire entre potes ça suffit à ton bonheur (et en plus niveau cascade chimique de dopamine dans ton cerveau, c'est surement très similaire!!)
J'ai réussi à m'en sortir et j'en suis très fière, surtout quand je vois que (malheureusement) les 9/10ème de mes anciens amis ne s'en sont toujours pas sortis. J'en suis fière, je suis content d'être sortit de se piège et je donnerai beaucoup pour ne jamais avoir a revivre ça mais franchement je n'arrive toujours pas à faire le deuil du produit. J'en ai déjà repris 3 ou 4 fois depuis que j'ai arrêté alors meme si je sais bien qu'en plus de 2ans ce n'est rien ça me fait peur quand même. Maintenant que ma famille et mes amis pensent que ce mauvais passage est définitivement derrière je ne veux pas le remettre sur le tapis, mais j'y pense souvent. Souvent je me dis " tiens là je me prendrais bien un G plutôt que de sortir en boite"
J'ai mis des années pour remettre ma vie sur les railles, je repris mes études, repassé mon bac, la je fais une fac et j'ai 3ans de plus que les gens de ma promo, je sais tout ce que j'ai perdu a cause de ça, je connait la galère de remettre sa vie en place mais pourtant j'y pense tout le temps. Alors que pourtant à chaque fois que j'en ai repris, ça n'as pas été la meilleure défonce de ma vie, au contraire je m'attendait à beaucoup mieux. Enfin bref du coup ça me fait du bien de voir tous vos témoignages, cette année je fais ma 1ère année de médecine (année très stressante, et plutôt éprouvante physiquement intellectuellement, ect…) et j'ai pas mal de passages à vide: une peine de coeur, et la mort de plusieurs personnes de ma famille dont mon grand père… Tout cela cumulé fait que je perd un peu pied parfois, et là ça m'effraie un peu de voire que quand ça m'arrive j'ai une envie irrépressible de replonger. Quand les choses m'atteignent trop et que je n'ai pas de solutions, que je me sent impuissant j'ai tendance à tout envoyer balader, à essayer de retrouver l'état d'ésprit que j'avais plus jeune; celui qui se foutait des conséquences. Pourquoi quand je souffre vraiment je me tourne encore vers la came alors que pourtant je ne sais que trop bien que c'ést loin d'être une solution? Est ce que ça vous le fait (ou vous l'a fait avant)? Est-ce normal qu'après plusieurs années ce soit un vrai combat pour ne pas replonger? Si quelqu'un est dans le même cas je prendrais tous les conseils que l'on veut bien m'offrir! Merci pour tout ce forum est génial, et globalement les réponses sont le plus souvent précises et intéressantes.