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Biquette a dit:Le fait basique est que la vie existe en soi et que son but est la réplication.
Le fait basique est que la vie (comme structures auto-réplicantes) existe en soi, pas de soucis là-dessus, on en fait l'expérience tous les jours. Par contre dire qu'elle a un "but" c'est faire un postulat infalsifiable, celui que la notion de but, de volonté, donc d'intelligence existe en dehors de la représentation humaine. Et tu te sers de ce postulat comme une conclusion, je trouve ça circulaire et un peu prétentieux comme raisonnement :/ (comme notre conversation haha).
Je m'en sert comme conclusion à défaut de pouvoir faire autrement. Ou alors si on admet le contraire c'est admettre qu'on ne peut postuler de rien. C'est un peu triste, et un peu de la spéculation. Disons que j'ai choisit un abord de la pensée qui à simplement le mérite d'en permettre d'autres.
Biquette a dit:Tu me prêtes des propos idéalistes alors que je suis au contraire très matérialiste sur mes positions (et ça va pas en s'arrangeant). Je crois en une réalité matérielle indépendante de mes perceptions - par contre je crois que la seule réalité que l'on tient pour telle et qu'on expérimente est de nature psychologique. Le bon vieux problème des qualia quoi. Le rouge n'existe pas en dehors de ma psyché, ce sont les ondes électromagnétiques en interaction avec mes photorécepteurs qui existent en dehors de ma psyché. Sauf que c'est bien la couleur rouge qui constitue mon expérience, pas l'onde EM.
Oui mais de quoi parle on alors. Je veux dire que je ne parle pas de l'expérience en soi, pas de tes perceptions, mais des concepts, plus ou moins abstraits, qui pourrait nous donner, à défaut de connaissances au moins une fenêtre de méditation.
Biquette a dit:Et - à mon sens en tout cas - il en va de même de la notion de "but" ou de volonté de puissance, celle-ci n'existe pas ailleurs que comme une représentation, calquée sur mon modèle mental. En tout cas je ne peux pas prouver cette existence indépendante, et je doute fortement que cette explication du vivant ait la moindre valeur en dehors de la réalité humaine que l'on partage. Mais évidemment comme c'est invérifiable je ne peux pas trancher, et me positionner de façon absolue serait donc prétentieux ^^ mais bon laisse-moi jouir du fait qu'en tant que hippie je me sens davantage matérialiste qu'un marxiste aigri.
Voila c'est mon point de vu. Même si je comprend pas trop ta dernière phrase. Les marxistes sont matérialistes ça pour moi c'est une évidence.
Biquette a dit:Enfin bon j'ai l'impression que j'ai beaucoup de mal à expliciter mon propos. Je suis un peu fatigué de nos tendances très humaines à nous considérer comme spéciaux (certes, parmi la fraction ridicule du cosmos que nous avons observés, la vie semble être un événement unique). L'Histoire est une succession de blessures faites à notre orgueil (fin du géocentrisme, théorie de l'évolution). La plus grande blessure de toutes, connue de toujours par le bouddhisme, préfigurée de façon maladroite par Freud puis entérinée par la mécanique quantique : je ne suis pas maître en ma propre maison, le libre-arbitre est une illusion car les lois de la physique sont déterministes.
Cette blessure va tellement à l'encontre de notre psychologie qu'elle a bien du mal à se faire une place dans les mœurs (y compris dans la communauté scientifique, où certains principes au cœur de nos théories modernes, comme les inégalités de Bell, ont été développés pour sauvegarder la possibilité du libre-arbitre).
Alors bon quand on me bricole de savants présupposés pour justifier de la possibilité d'une Intelligence je peux pas m'empêcher d'y voir une tentative de sauvegarder notre libre-arbitre, ou au moins le fait d'être spéciaux. Dans le cadre de notre réalité subjective, expérientielle, ça a son utilité. Mais dans le cadre d'une explication objective du réel ça me paraît surnuméraire. Dans mon précédent post je parlais de "remous entropique" et c'est pas pour rien : on est une étape intermédiaire entre un désordre initial et un désordre encore plus grand. La diversité et la complexité apparente des formes du vivant devient analogue à la richesse esthétique d'une goutte d'encre qui s'éparpille dans l'eau : dans cet intermédiaire entre la goutte (wink) et la tiède homogénéité, ne serait-ce pas prétentieux de la part des volutes et spirales de se considérer comme une manifestation d'une volonté de puissance ?
J'ai un peu de mal à cerner tes propos, je n'ai jamais prétendu que les lois physiques qui régissent l'univers ou la volonté de puissance nous était exclusivement destiné à nous autres humains.
Quand je parle de comprendre la force qui régit les choses, je ne parle pas d'un dieu anthropomorphique dont les religions nous rebattent les oreilles ou quoi que ce soit d'approchant. D'ailleurs je ne parle de rien du tout, je ne fais que stimuler un doute fascinant. C'est mon résidu d'idéalisme à moi.
Biquette a dit:Pardon j'avais envie de râler. Pourtant je suis le premier à défendre la possibilité d'invoquer des divinités/archétypes/whatever pour nous filer un coup de pouce dans notre réalité subjective. Pas de différence entre "ressentir un algorithme de l'intérieur" et l'expérience spirituelle pour moi.
Ben c'est aussi ce que je tiens pour le plus probable, néanmoins il existe une barrière subjective, notamment celle de la conscience au delà de laquelle toutes nos conjonctions ne sont que des hypothèses invérifiables et au delà de laquelle le fait même de nommer l'expérience comme expérience psychique devient un acte de foi en soi. Les mots deviennent vides devant l'expérience.
A noter que je n'ai aucune expertise dans ce genre de sujet, c'est simplement que c'est pour moi le plus grand mystère de la vie. Certaines philosophie de la conscience tiennent même à cette seule certitude que la subjectivité de l'expérience annihile toute ambitions de connaissances réelles à ce sujet.
Pour ma part je préfère conjecturer, sans doute parce que ça me fait frétiller. Le désir d'exploration de choses trop complexes ou illusoires pour être approchées excite ma volonté de puissance à moi.
Biquette a dit:Viens on fait un club des gens qui aiment pas les clubs.
Boarf pas besoin de créer un club, la drogue rend déjà toutes les interactions sociales bien plus acceptables.