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psychonautisme, RDR, récréation et réalité

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion or@nge
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Je te remercie raoul pour cette réponse, de toute façon j'étais plutôt d'accord avec toi dès le départ, mais certaines choses que j'avais pu voir m'avaient mis le doute.
Je pense également qu'on ne peut pas être dépendant des psychédéliques au même titre qu'un opiacé par exemple. Même si la dépendance existe, je pense qu'à moins d'être un surhomme, elle ne peut pas durer longtemps. A mon avis, les toxicomanes ne se tournent pas vers les autres drogues parce qu'elles sont plus addictives, mais bien parce qu'elles permettent la fuite de la réalité, de se reposer un peu. Contrairement au psychés qui rendent vulnérables pendant les effets, et qui stimulent notre activité cérébrale. C'est ce que je pense de la kétamine, une défonce au départ physique qui empiète sur une défonce plus psychologique, mais tout de même un anesthésiant du corps et de l'esprit, un antidépresseur dangereux.

Cleminou a dit:
Ton ton est péremptoire... Pourtant c'est ni prouvable, ni évident :karu:
Bon je vais pas dire "beauoup" parce que finalement j'en connais pas tant que ca des toxs sur le nombre réel, mais il y en a tout de même. Et si certains membres dans leur post disent que le fait de cacher sa dépendance à la drogue derrière une recherche psychaunotique est un phénomène répandu, c'est qu'ils en ont croisé des gens comme ca. Donc ta contradiction me pousse juste à croire que tu te sens visé...
 
Jampearl a dit:
Bon je vais pas dire "beauoup" parce que finalement j'en connais pas tant que ca des toxs sur le nombre réel, mais il y en a tout de même.

On est d'accord.

Jampearl a dit:
Et si certains membres dans leur post disent que le fait de cacher sa dépendance à la drogue derrière une recherche psychaunotique est un phénomène répandu, c'est qu'ils en ont croisé des gens comme ca.

Pourtant si j'avais pas répondu à ton post précédent mais répondu à un post qui aurait suivi plus tard, un mec aurait pu dire cet argument en disant "si des mecs comme Jampearl disent en avoir vu, c'est que c'est vrai"

Personnellement j'ai vu aucun exemple bien au contraire, du coup ça me parait pas un argument à suivre, après qui sait, j'ai peut-être tort... Pour l'instant j'ai juste l'impression que c'est un mauvais bouche à oreille qui s'auto-alimente par des "on-dit" :-|

Bon après c'est pas si grave, je fais juste part du fait que finalement on utilise cet argument à tout va, alors qu'au final, je suis pas sûr que les exemples soient légions :rolleyes:
 
Pour le bien de tous je propose le néologisme "psychonautomane", soit celui qui aime beaucoup, mais alors vraiment beaucoup, mais alors VRAIMENT BEAUCOUP "voyager dans son esprit" à fréquence régulière au moyen de drogues diverses et variées. Libre à vous de vous y reconnaître, de vous sentir visés, ou pas.
 
Du coup, ça fait trois plombes qu'on reste sur "Est-ce que les psychédéliques peuvent être addictifs" ou j'ai pas pigé ?

Bon.

La psychonautique est elle plus louable que l'usage récréatif?
-non
La psychonautique est elle plus safe?
-non
La drogue-refuge est elle le mal?
-non
L'introspection est elle un mensonge?
-souvent
L'usage récréatif est il plus safe?(socialement et psychologiquement)
-pas plus que la psychonautique, probablement plus que la drogue refuge.

Le mensonge à soi est très courant, c'est probablement le plus gros risque relatif aux drogues.

Une phrase très vraie qu'une pote m'a lâchée un jour où on parlait de, en gros, si c'était adapté ou non à notre vie à tous les deux qu'on prenne des prods.

" - Mec, faut pas oublier qu'on est pas tous Burroughs ou Michaux."

L'introspection sous psychés à vertu créatrice, moi je veux bien. A partir d'un certain niveau, par exemple à un moment de vie où on est dans une dynamique, où on fait des concerts ou des expos, où le vecteur de création prend la majorité de notre temps, de notre esprit, bref, où c'est devenu notre vie. Si on est intéressé par un travail basé sur la prise de prods, alors on fait comme quand on bosse notre peinture, nos morceaux, tout ça.

On travaille. On inscrit cette démarche dans un cadre. On se tape la plupart des bouquins des "grands" psychonautes. Un peu de psycho, un peu de philo, des bouquins comme ceux de Kandinsky ou de Klee sur l'acte de créer. Bref, on décompose la démarche, on améliore son hygiène de vie si elle craint, on habitue son organisme à la notion de "se droguer", on fait le maximum pour avoir balle de notions pour quand le produit arrive.

On prévoit plein de choses à faire pendant le trip, on enregistre tout en audio, on écrit si on en est capable, mais surtout, on formalise, on formalise, on formalise encore et encore, on parle, on extrait un maximum de données du trip. Si phase introspective, on l'accepte, on la devance, on l'approfondit, on cherche plus loin, plus profondément que la partie justement "récréative", on se laisse pas avoir par le " - Oh tiens c'est marrant je peux raconter des conneries vachement drôles parce qu'il y a plein de boucles partout". On cherche pas à contrôler le prod, on cherche à tirer le maximum du trip.

Prendre des prods pour créer, j'assimile ça à prendre un lance-missile pour abattre un bout de bois. Le bout de bois tu aurais pu aller le pousser toi-même, en marchant. Mais non. Tu voulais quelque chose de plus fou. Tu voulais te marrer. Alors ouais, t'es à peu près sûr de le niquer le bout de bois avec ton gros lance-missiles, et tu vas aussi niquer :

- Le chat qui jouait avec
- Le gamin qui jouait avec le chat
- Monique, qui se faisait tranquillement sodomiser dans sa chambre d'hôtel
- Le curé qui regardait le gamin (on ne saura malheureusement jamais ce qu'il avait dans la tête concernant l'enfant)
- Le sol putain
- Ta mère (juste pour la forme)

Et après tout ça là, tu vas regarder ce qu'il reste du bout de bois, tu vas te rappeler un peu de pourquoi t'as fait ça, et la première pensée qui te viendra à l'esprit, c'est :

" - Oh putain"

Parce que bon, c'est cool quoi ça marché ya plus rien debout à cinq cent mètres, ça a fait plein de bruits, de choses jolies dans le ciel, tout ça, mais bordel, c'était qu'un putain de bout de bois, et le pire, c'est que le bout de bois il a juste été soufflé par l'explosion et il te nargue du haut d'un panneau de signalisation.

Ai-je pété un câble ?

Non. T'as pris de la force de destruction quand il aurait juste fallu un peu de persévérance. Faut pas oublier que quand on prend des prods pour créer, on gagne peut-être en créativité, ya plein de nouveaux univers qui te rentrent dans la gueule. Allez on va dire on gagne 80% en créativité sur le moment et pour quelques jours après. On perd aussi 80% de notre productivité. Pour les prods-dans-l'optique-de-créer comme pour le lance-missiles-pour-péter-sa-race-à-un-bout-de-bois, je tire la même conclusion : c'est possible de le faire, c'est pas interdit, c'est juste beaucoup de foin pour pas grand-chose. Comme je dis, on est pas tous un Burroughs ou un Michaux. Si c'est juste pour me péter un pauvre dessin psychédélique tout moche tout mal foutu après une semaine de descente et finalement te dire " - oh merde ce dessin était vachement mieux quand j'étais sous prods"... Bah bof quoi. Bof. Tu pars loin, d'accord, tu veux le faire dans l'optique de créer, d'accord, alors à la limite sauvegarde ton trip de la meilleure manière possible, superpose les moyens de te rappeler de la majeure partie des choses et attends si tu te sens pas prêt à le réinvestir par ton vecteur créatif, mais me chie pas une merde qui ferait honte à tonton McKenna. Ca, c'est interdit. Ca va avec le respect envers toi, envers le prod, envers ton vecteur de création, envers tes idéaux, envers tes maîtres à penser, envers tout quoi. Gâcher un trip quand tu as décidé de triper pour créer, ça pue du cul.

Voilà pour ce qui est de la psychonautique par les prods dans l'optique de créer.

Maintenant, pour la psychonautique plus générale, toujours avec les prods...

Danger. Tous ces chiffres, toutes ces recettes, tous ces sites web, surtout toutes ces connaissances, pine de rien ce forum est ultra-pointu, ça arrive souvent qu'un mec intervienne sur un topic et que je me dise " - Whoa putain il envoie lui". C'est dangereux, parce qu'il y a un attrait. Genre, comme si c'était une discipline. Quelque chose qui nous amène paix, salaire, accomplissement de soi. Nan. C'est de la drogue. Tu te drogues, tu mets des drogues dans ton sang. C'tout. En attendre de la reconnaissance, c'est vain. Tu peux choisir de te donner la reconnaissance que tu veux pour t'être drogué, mais, comme disait orange, le mensonge à soi est une des choses les plus dangereuses en ce qui concerne les prods. (ayant éprouvé le sens de cette phrase à mon corps défendant il y a un peu plus d'une semaine, je comprends bien ce qu'il voulait dire)

Le psychonautisme dans l'absolu, pas "pour en faire quelque chose", pour le faire, pour aller loin en soi et c'tout, je sais pas quoi en penser. A la limite, je sais quoi penser du psychonautisme sans prods. Mais pas du psychonautisme avec prods. Comme je disais... Pourquoi prendre un lance-missiles quand on peut aller au charbon de manière vachement plus simple, de manière créatrice d'énergie (habitus, hygiène de vie, introspection quotidienne, alimentation, tout ça) et pas de manière à s'infliger des dégâts quels qu'ils soient ? (bodyloads, séquelles, toussa)

Je parle d'une réflexion ouverte et objective, ce n'est pas ma vision des choses, je fonctionne juste par questions. Je me fais réfléchir comme ça, peut-être que ces questions resserviront à quelqu'un.

En ce qui concerne l'usage récréatif, bah, j'ai rien à dire de complexe là-dessus, on a les divertissements qu'on choisit.

En ce qui concerne la "drogue-refuge"... J'pense que ce n'est pas un mal, quand la drogue se permet de nous balancer à la gueule sans prendre de gants ce qu'on avait besoin d'entendre. Mais sinon, la drogue refuge, c'est comme l'ordi refuge, comme le lit refuge, c'est juste un truc qu'on a pour fuir, c'est bien de le faire mais pas trop longtemps. Faut pas oublier de vivre comme un humain qui marche, droit. (Mes "il faut" ça se destine pas à être vexant et ça vise personne. C'est juste des possibilités.)

J'ai pas grand-chose de plus à lâcher, mais ça me paraissait avoir besoin d'être mis là.

:oops:

Pour le bien de tous je propose le néologisme "psychonautomane", soit celui qui aime beaucoup, mais alors vraiment beaucoup, mais alors VRAIMENT BEAUCOUP "voyager dans son esprit" à fréquence régulière au moyen de drogues diverses et variées. Libre à vous de vous y reconnaître, de vous sentir visés, ou pas.

xD

You must spread some Reputation around before giving it to Larry_Golade again.
 
Pas vraiment d'accord au niveau de la créativité, mais après peut-être que j'ai mal compris ce que t'a voulu dire.
Je suis d'accord que pour une personne qui n'a aucune créativité à la base, penser qu'une prise de prods pourra le faire devenir un grand artiste, le faire créer, est une erreur, il n'y a pas de miracles.

Mais pour une personne qui a déjà un peu de créativité à la base, les psychédéliques ont quand même le potentiel de pouvoir stimuler cette créativité sur le long terme (pas forcément sur le moment de la prise, là comme tu dis la productivité peux être diminuée, mais surtout après les prises - l'impact des psychédéliques à long terme sur l'esprit)
et ce n'est pas forcément si magique que ça si on voit la créativité comme une production à partir d'imagination pulsée par les émotions.

Parfois y a seulement besoin de changer d'humeur pour être plus motivé à créer, et dans ce cas là même n'importe quel prod pas forcément psychédélique, dès le moment ou ce prod fait varier l'humeur, a le potentiel de stimuler la créativité de la personne (mais tout dépends de cette personne : certains auront par exemple juste besoin de voyager dans un autre pays pour être inspirés pour leur prochain album...).

Et remettre en question la capacité des psychédéliques à stimuler la créativité serait un peu remettre en question tous les courants artistiques du psychédélisme.

Mais encore une fois, peut-être ais-je mal compris là ou tu voulais en venir.
 
Je m'auto-quote juste pour répondre à ton post :

Moi a dit:
Allez on va dire on gagne 80% en créativité sur le moment et pour quelques jours après. On perd aussi 80% de notre productivité

Je remet rien en question, je disais juste que le raisonnement " - allez j'ai pas d'idée je vais me droguer" est complètement foireux, comme le " - Je vais me droguer pour aller plus loin dans mon art" et " - Je vais me droguer pour ********** ... vis-à-vis de mon art".

SAUF si on le cadre. Si on a déjà un leg artistique bien défini, des habitus, une routine de travail, si on est capable d'appréhender à la fois son vecteur créatif et les prods de manière lucide. Burroughs est pas devenu Burroughs parce qu'il s'est drogué. Il a pas écrit le festin nu parce qu'il a prodé. Parker n'est pas devenu une légende grâce à l'héro. Coltrane non plus, d'ailleurs sur la fin de sa vie il a stoppé toute prise de prod pour se consacrer entièrement à son instrument et au spirituel. Michaux n'a pas écrit des ouvrages monstres uniquement grâce à la mescaline.

Quand on bosse sur son vecteur artistique et qu'on veut progresser dans la précision de la façon dont on s'exprime, dans sa pertinence, c'est 90% de travail, ***% de talent. Les prods... Ma foi, c'est dans le domaine de la deuxième décimale.

Le courant psychédélique ? Ben il y a eu une prise de prods d'accord (c'est quand même pas mal un truc de drogués rofl bière rot), puis 90% de travail, puis ***% de talent, de l'abnégation, de la dédication, toussa.

Bref.

Et remettre en question la capacité des psychédéliques à stimuler la créativité serait un peu remettre en question tous les courants artistiques du psychédélisme.

Je le redis, utiliser des prods pour stimuler la créativité c'est comme utiliser un bazooka pour faire bouger un bout de bois. Pouvoir vaisselle + pouvoir ménage + pouvoir travail + pouvoir balade + pouvoir sommeil + pouvoir alimentation = +2000% créativité sans la baisse de productivité, sans mindfuck, sans bodyload, sans descente :)

Ya pas un seul prod qui m'a autant impacté sur le long terme (je parle en termes de créativité/vie/toussa) qu'un bon bouquin ou qu'un moment tout simple entre deux personnes. Là où j'en suis musicalement, c'est à un parcours complexe de dix-huit années que je le dois, et franchement les prods n'ont rien à voir là-dedans, ou alors... oui, peut-être effectivement, 0,002% de mon boulot en tant que musicien a pu être influencé par telle ou telle prise de psychédéliques.

 
Ouais je vois, je suis assez d'accord sur ce plan.
L'erreur est de croire que le prod va tout faire à notre place (sans travail, méthode etc. je veux dire), tout comme croire que n'importe quel outil ferait le boulot à notre place (allez j'achète un marteau et super-marteau va me construire ma maison tout seul - exemple zarb j'avoue xD).

Ça me fait penser un peu aux gens qui n'y connaissent rien à la musique électronique qui, quand tu leur dis que tu produit avec un ordinateur, ils te disent "ah mais c'est trop facile, c'est l'ordinateur qui fait tout". :retard:

- ceci dit, après ton edit personnellement, pour ma part en tout cas, je trouve que les prods (enfin, LE prod, LE LSD :heart:) a modifié considérablement ma créativité, du genre depuis mes quelques remontées de mes premiers trips de début d'année, ma technique a augmenté de genre 200 % par rapport aux plusieurs années précédentes de pratique de compo musicale.
 
On est d'accord :)

Bon, j'ai tendance à m'enflammer sur le sujet, mais j'ai tendance à trouver ça normal quand tu as passé je sais pas combien de mois à bosser huit heures par jour sur tel instru ou tel projet, 9345 nuits blanches à tenter de lire un manuel en allemand pour faire marcher tel sombre sampleur chinois, je sais pas combien de temps de doute et de remise en question vis-à-vis de ton vecteur, etc, etc.

Comme ces gens qui demandent invariablement :

" - Et vous faites quoi dans la vie ?
- (du matos dans les mains après un concert) Euh... Je crois que c'est clair là non ?
- Non mais vraiment, je veux dire, vous avez un travail ?"

Pute. Il se trouve que j'ai un travail autre qu'artistique depuis quatre ans, j'avais besoin d'une autre vie que celle où t'es à 3000% dedans, la tête dans le guidon tout le temps sans autre chose à faire que de la musique, ce qui a été le cas pendant 7 ans. Mais bon... Elle revient la vraie vie, elle revient :D
 
Tout ca pour dire que quelqu'un qui n'a aucun talent artistique, aucune créativité, n'en aura pas plus avec le LSD...
 
Je sais pas, j'accroche pas du tout a vos vision des choses, créativité avec ou sans prods, productivité de l'artiste... wtf ? Depuis quand on doit etre productif? Productif pour quoi?

On rebobine, et on se dit : pourquoi l'art?
Et la, si on veut bien, tout s'éclaire...
Et le role des psychédéliques est clair aussi , éclaire aussi, éclairs aussi

(tien ca me fait penser que j'ai un post sur les fractal que j'ai aps écris, pas eu le temps dsl ^^ )

ps: post laconique, en attentente de son auteur pour améliorations conséquentes
 
Non, parce que "aucun talent artistique", ça n'existe pas, "aucune créativité" non plus. Justement non, surtout pas pour dire ça. C'était justement pour éviter les amalgames de ce genre que j'ai pondu une tartine, en fait. C'est ce genre de phrase qui conduit à des dérives du genre " - Ca, un enfant de trois ans aurait pu le peindre", ou encore " - J'aurais pu le faire moi-même", ou " - ce mec n'a décidément aucun talent".

Evitons les amalgames douteux, ce s'rait mieux.

Depuis quand on doit etre productif? Productif pour quoi?

Pas productif au sens produit, productif au sens de toujours aller plus loin dans ce qu'on veut dire, dans l'expression de ce qu'on a dans le bide, et ça passe par la production de peintures/dessins/compositions/toussa : il n'y a qu'en faisant qu'on apprend.

Je ne pense pas avoir dit qu'on devait être productif, ça c'est propre à chacun. Mais bon, un gugusse qui me pond quatre peintures par jour, peu importe leur état, peu importe si c'est fini ou pas, peu importe leur contenu, pour moi le garçon il a vraiment choisi de peindre. De vivre ça pleinement et de s'en nourrir, et d'aller au fond de lui-même. Le gugusse qui va faire trois dessins tous les six mois, on est dans un autre rapport, et aucune des deux manières de faire n'est bonne ou mauvaise ; ça dépend de l'endroit où on veut aller, de ce qu'on veut faire de sa vie, des choix, des priorités de chacun. Moi j'exposais juste les dangers d'une mentalité à la fois créatrice et psychonautique avec les prods comme outil.

pourquoi l'art?

Parce que quand tu ressens ce putain de truc fusionnel dans le bide qui t'amène tous les jours à gérer ta vie pour avoir le plus de temps possible à y dédier, et qu'au fond de toi tu sais que ta vie en dépend même si de facto ce n'est pas le cas... Bon après on appelle ça comme on veut, j'utilise pas le mot art, j'arrive pas à lui trouver une cohérence, ça implique qu'il y a aussi du pas art, du non art, et là très franchement on glisse dans l'abus et le scabreux. Mais bon, en gros, "pourquoi on crée ?" ce serait plus proche d'un truc rigolo à trouver, et comme j'aime bien croire que tout le foin qu'on fait autour de choses aussi simples est un peu superflu, j'ai envie de dire "pourquoi pas".
 
Les psychédéliques, de leurs petits noms "révélateur de l'esprit" peuvent selon moi ouvrir des fenêtres voir même des portes.
Ma petite expérience perso :
- Appréciation de la musique : Très forte pénétration parfois imagée dans un morceau de musique
- Expression musicale profonde : faire corps avec le son, avec l'instrument mais surtout faire sortir ma voix de mes tripes, VIBRER
- Danse : j'ai découvert une façon de danser assez orientale, qui semble brasser les souffles, l'énergie. Un truc très fluide en boucles, vagues,...
=> Musicalement je n'ai pas développé de technique ou composé de trucs marquant mais...
J'ai redécouvert ma voix et je peux me lâcher plus facilement maintenant comme je l'ai déjà vécu.
J'ai redécouvert mon corps et là c'est flagrant : je peux me laisse aller aisément et j'ai un style particulier qui s'est mis en place suite à cette (re)découverte.
 
En lien avec ce que vient de dire Castles, ces effets des psychédéliques sur la perception et les ressentis, vont entièrement en phase avec la personnalité de l'artiste qui vit des expériences et veux exprimer ses ressentis à travers son art.
L'impact sur le mental influe également sur la création, de part l'aspect un peu mathématique au moins de la musique (rythmique, mélodique, harmonie etc.), il n'y a qu'à écouter Shpongle pour percevoir l'intelligence derrière la complexité de la structure.

Quetzal, pour ma part derrière le mot productivité j'entendais "mise en production de l'art", c'est-à-dire ce qui nous fait véritablement créer l'oeuvre artistique et non rester à baver devant une feuille blanche sans pouvoir représenter toutes les visus qu'on a dans sa tête.
Dans ce contexte il me semble qu'il est plus efficace de se servir de la marque de l'expérience à long terme plutôt qu'essayer de créer directement pendant le trip (bien que c'est tentant et je pense que j'essayerais)...
Wikipédia a dit:
L'expérience vécue sous LSD (mais aussi d'autres substances psychédéliques) est utilisée comme source d'inspiration, ce qui donne naissance à un nouveau genre artistique, le psychédélisme. Cependant, il est rare qu'une œuvre soit directement née sous l'emprise du LSD et dans ce cas, elle possède généralement un caractère rudimentaire.
Cf Syd Barrett qui restait toujours sur la même note dans ses concerts ou arrachait les cordes de sa guitare...

Je voulais dire aussi que, pour ma part, l'impact qu'à le LSD sur la créativité est majoritairement sur mon humeur et ma motivation à créer, du genre, quand je suis à fond en retour d'acide, je peux être en mode ultra-perfectionniste et rester des heures pour des détails mais le tout avec un certaine euphorie - alors qu'à d'autres moments, galérer trop longtemps à créer un son me démotive.
 
Monsieur Mouette a dit:
Non, parce que "aucun talent artistique", ça n'existe pas, "aucune créativité" non plus. Justement non, surtout pas pour dire ça. C'était justement pour éviter les amalgames de ce genre que j'ai pondu une tartine, en fait. C'est ce genre de phrase qui conduit à des dérives du genre " - Ca, un enfant de trois ans aurait pu le peindre", ou encore " - J'aurais pu le faire moi-même", ou " - ce mec n'a décidément aucun talent".

Evitons les amalgames douteux, ce s'rait mieux.
.

Ok, mais tu ne me dis en rien en quoi c'est un amalgame douteux ?
Tout le monde peut être un picasso c'est ca ? Je voulais pas forcément dire qu'il existe des personnes totalement dénuées de sens artistique. Mais qu'on est pas tous égaux, et que le LSD ne nous rendra pas tous égaux.
Une oeuvre qui ne plait qu'à son créateur est quand même une oeuvre si tu veux, mais bon quand même...
 
Je trouve que c'était un amalgame douteux justement parce que ça conduit à des dérives comme celles que j'ai cité.

Mais qu'on est pas tous égaux, et que le LSD ne nous rendra pas tous égaux.

Voilà, ça, c'est précis, ça fonctionne :) A propos de l'oeuvre qui ne plaît qu'à son créateur, boarf, bah... Chais pas, c'est comme dire " - CA C'EST PAS DE LA MUSIQUE"... Oeuvre/pas oeuvre, art/pas art tout ça, moi je m'en mêle pas
 
Ah putain un dernier truc que j'ai oublié dans mon post (Quetzal m'y a fait repensé) : Jouer avec le langage, avec les mots, avoir une vision plus récursive/fractale qui met en relief, un certain humour de sale gosse qui n'est pas soumis aux choses mais qui joue avec et qui voit à travers.
Enfin je sens que ça va dans ce sens (et en lisant une interview de Shulgin ça résonne je trouve).
 
Monsieur Mouette a dit:
Le psychonautisme dans l'absolu, pas "pour en faire quelque chose", pour le faire, pour aller loin en soi et c'tout, je sais pas quoi en penser. A la limite, je sais quoi penser du psychonautisme sans prods. Mais pas du psychonautisme avec prods. Comme je disais... Pourquoi prendre un lance-missiles quand on peut aller au charbon de manière vachement plus simple, de manière créatrice d'énergie (habitus, hygiène de vie, introspection quotidienne, alimentation, tout ça) et pas de manière à s'infliger des dégâts quels qu'ils soient ? (bodyloads, séquelles, toussa)


xD
En effet, on peut se passer de la consommation de drogues pour faire du psychonautisme, heureusement d'ailleurs. On peut faire de la méditation, du voyage astral et des rêves lucides par exemple, mais je trouve que les drogues peuvent parfois nous aider à en faire sans drogues ; alors que pour d'autres personnes qui n'ont peut-être pas suffisamment de motivation pour persévérer ou de facilité dans ce domaine, certaines barrières ou portes risquent de sembler infranchissables pendant longtemps et parfois toute leur vie, avec des méthodes plus douces.

Peut-être parce qu'elles ne savent pas ce qu'il y a derrière et qu'il y a des mécanismes qui nous bloquent l'accès, par la peur, le dialogue intérieur ou d'autres moyens. C'est ce que certains appellent, le censeur psychique, si j'ai bien compris.

La drogue peut nous montrer ce qu'il y a derrière, en piratant le système et en contournant ces protections qui nous interdisent l'accès, et nous obliger à comprendre comment ça marche et pourquoi ça marche, comme une plante maîtresse. C'est un passage délicat et risqué, mais ce serait trop facile sinon.
Le censeur psychique tentera de nous décourager ou de nous faire peur s'il y arrive, c'est son boulot. Et on peut être amené à se demander ce que l'on fait, pourquoi on le fait et si on veut continuer, si on n'a pas de but précis pour nous guider on peut facilement se perdre.

Une fois que la drogue nous à aidés ou forcés à comprendre le fonctionnement de certains mécanismes, je trouve que l'on peut s'en servir avantageusement sans être obligé d'en consommer à chaque fois, lors d'une séance de méditation par exemple, de création, ou pour apprécier le moment présent sans avoir besoin de se défoncer. C'est un peu comme une maîtresse qui peut nous apprendre des choses et nous éprouver pour nous montrer nos erreurs et nos faiblesses, mais le reste du temps on peut vivre sans demander son aide à chaque fois.

En gros, tout ça pour dire que le psychonautisme avec les drogues, peut aussi servir quand on n'en prend pas, que ce soit pour faire du psychonautisme ou autre chose.
Pour essayer d'être plus clair, je pourrai dire qu'il y a des expériences que j'ai eues il y a plus de dix ans, qui me servent encore aujourd'hui pour méditer par exemple, faire des rêves éveillés ou d'autres choses aussi.
Monsieur Mouette a dit:
Pourquoi prendre un lance-missiles quand on peut aller au charbon de manière vachement plus simple, de manière créatrice d'énergie (habitus, hygiène de vie, introspection quotidienne, alimentation, tout ça) et pas de manière à s'infliger des dégâts quels qu'ils soient ? (bodyloads, séquelles, toussa)


Alors, peut-être que sans utiliser de lance-missiles comme tu dis, on peut arriver au même point sans drogues et plus facilement, en prenant moins de risques et en évitant les abus qui peuvent laisser des séquelles. Apparemment oui, mais dans certains cas, faire du psychonautisme pour aller loin en soi ne se fera probablement pas sans un effort et un travail régulier, qui demande une certaine motivation et de la persévérance, et je ne pense pas que tout le monde ait cette volonté sans savoir où ça peut mener ou même en le sachant. Pour ma part, je suis trop fainéant pour ça et je me serai contenté de faire du psychonautisme mais sans aller en profondeur, juste près de la surface, comme avant.

Alors qu'avec certaines drogues, une fois que l'on a commencé quelque chose, il est parfois plus facile de continuer et de terminer l'opération même si ça prend des années, que de s'arrêter au milieu par manque de motivation, des fois on n'a même plus vraiment le choix de revenir en arrière pendant le trajet. C'est un des intérêts de ces drogues je trouve. Cela peut amener à s'investir dans des activités qui demandent parfois un long travail et un effort, que l'on n'est pas toujours près fournir en temps normal, quand on a d'autres habitudes et soucis.

 
CastlesMadeOfSand a dit:
Ah putain un dernier truc que j'ai oublié dans mon post (Quetzal m'y a fait repensé) : Jouer avec le langage, avec les mots, avoir une vision plus récursive/fractale qui met en relief, un certain humour de sale gosse qui n'est pas soumis aux choses mais qui joue avec et qui voit à travers.
Enfin je sens que ça va dans ce sens (et en lisant une interview de Shulgin ça résonne je trouve).

Oui ca ce sont des symptômes de la schizophrénie.
On peut avoir un lien de l'interview ?
 
Quetzal, pour ma part derrière le mot productivité j'entendais "mise en production de l'art", c'est-à-dire ce qui nous fait véritablement créer l'oeuvre artistique et non rester à baver devant une feuille blanche sans pouvoir représenter toutes les visus qu'on a dans sa tête.
Dans ce contexte il me semble qu'il est plus efficace de se servir de la marque de l'expérience à long terme plutôt qu'essayer de créer directement pendant le trip (bien que c'est tentant et je pense que j'essayerais)...

Moui ,j'avoue que je sais plus trop c'est quoi le débat maintenant, mais... Je peux accorder autant de "valeur artistique" a un un dessin fait sous psyché en renversant ton verre de jus de raisin sur une feuille qu'à une création artistique moins ephémère, que tu pourras partager, montrer, etc
L'art c'est la subjectivité libératrice. C'est aussi et surtout l'expérience qu'on en fait plus que l'Oeuvre parfoi ( l'art moderne le démontre bien ) ; un dessin dans le sable qui te fait voyager dans ton esprit, un dessin qui sort de toi meme en meme temps qu'il te nourrit, voila de l'Art qui peut etre Grandiose, malgrés son support ephémère, l'absence de technique, etc...
Si on voit l'art comme ça, alors les psychédéliques sont une expérience qui rejoint l'art dans plein d'aspect! Sans que ca s'oppose ou doive se comparer a l'état normal, sans que ca soit mieux ni moins bien, c'est juste un rythme différent, ou l'expérience créative et comtemplative se fusionne plus intimement, ou on ne cherche pas l'éternel mais la fluidité du moment (en général)
 
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