Voici un avis de plus :
Personnellement j'ai commencé les psychédéliques à 17 ans et je ne le regrette en rien dix années plus tard. Je pense que j'avais clairement la maturité et cela était couplé à une véritable recherche intérieure, et un chemin. Bien qu'avec des set & setting purement récréatifs les premières années.
Est-ce que cela m'a rendu plus con ? Je ne pense pas. En tout cas pourvu d'un bac pendant longtemps je finis de remettre a niveau mes études avec un bac+5 et ce sans la moindre difficulté et un enfant sous ma responsabilité. En revanche j'ai complètement perdu un pan de ma jeunesse en souvenir fumeux à cause de l'herbe (mais bon j'ai fumé de 12 à 24 ans en étant pire que déraisonnable). Mais ceci n'a rien à voir avec le sujet.
Pour revenir à notre question centrale.
Je pense que l'on peut sans problème si l'on respecte deux conditions fondamentales :
1) On ne met pas le toit d'une maison (ouverture sur l'inconnu) sans avoir posé les fondations (corps physique), les murs (émotionnel) et la charpente (mentale).
2) Tout n'est que poison, tout n'est que remède, la vraie question c'est le dosage. (Dans le temps, et par prise).
Ainsi la question largement évoquée ici de la maturité biologique ne concerne que la partie physique d'un être de notre espèce. On le sait, et c'est de plus en plus prouvé (voir les travaux du biologiste Rupert Sheldrake) que le cerveau est un organe récepteur de la pensée, mais que celle-ci est en dehors de nous. De certain diront que c'est un sens, car le rôle d'un sens est de transformer une vibration en information. Mais je m’égare...
J'aimerais souligner également un point intéressant qui n'a pas été (il me semble) soulevé. Si des modifications à vies devaient intervenir sur le cerveau ou la psyché d'un(e) jeune est-ce que ces modifications irréversibles seront forcément négatives ? Cela reste à voir, parce que de toute manière le décrochage scolaire et tout autre problème de ce genre sont, à mon avis, sociétaux d’abord. Et les hommes et les femmes (qu'importe leurs âges) en détresse de notre société peuvent parfois se tourné vers de (fausses) portes de sortie alternatives. Si cette porte s'avère être les psychédéliques alors, elle ne fera que mettre en exergue un problème latent. Ce qui est donc une excellente qualité en soi.
Je dirais même que cela fait partie de la découverte et de la recherche de soi à une certaine étape de la vie où l'on se cherche. Bien sûr lorsque cela est consenti et murement réfléchi. Le problème aujourd'hui est que ça coure les rues, les festivals, et le net comme pas possible. Au point d'avoir vu des dealers de LSD dans des concerts de reggae du samedi soir finissant à 01h00 bonder de jeunes de 12-16 ans. Et plus récemment encore, des uber shit livrant dans les grandes villes tous les produits sur un simple sms. Ceci, faisant passé le caractère sacré des psychédéliques au caractère vulgaire de la simple défonce pour la défonce. Ce qui constitue un des plus grands dangers pour les jeunes.
Pour juger de si cela peu être fait, rien ne vaut une personne qui sait de quoi est fait le psychonautisme, avec une connaissance certaine du fonctionnement humain et de l'état de la vie et de l'esprit de la personne en face.
Je vais relater (aussi brièvement que possible) une petite histoire concernant un mineur ayant pris des psychédéliques :
Avec mon meilleur ami, nous avions une excellente habitude des psychédéliques notamment champignons et LSD. Et nous étions régulièrement rejoints par notre bande d'amis dans nos trips qu'ils soient à la maison ou en festivals dédiés. Et le petit frère de ce meilleur ami avait une tendance à toujours vouloir trainer avec nous. Et par voie de conséquence, faire comme nous. Et même si on s'est arrangés pour le laisser en dehors de nos soirées "psyché" il en entendait parler et en avait de plus en plus envie.
Je lui ai toujours refusé en lui expliquant toutes les raisons, car je voyais clairement qu'il n’était pas prêt. Mais rien à faire, une ou deux années passèrent et l’on commençait à le retrouver en teuf avec nous. Parfois vraiment contre notre gré, genre on va dans un gros festoch dans un autre pays, et sur qui l’on tombe ? Pensant qu'il ne serait jamais là, sachant qu'on ne lui a même pas parlé ? Lui-même. Dans ces moments j'ai bien sûr préféré lui donnée des mini doses genre 0,75g de champignons que de le voir aller taper des trucs qu'on ne maitrisant pas (il avait 16-17ans).
Et ce qui devait arriver arriva. Il alla seul dans une free party à 17 ans où il ingéra je ne sais quelle dose de je ne sais quel champignon. Cet épisode, sur cette personne fragile, lui à valu de "rester perché".
C'est-à-dire que des crises de délire et de colère sans raison pouvaient éclater à tout moment. Qu'il avait des symptômes se rapprochant fortement de l'autisme (difficulté de communication, d'expression, de compréhension du monde sociale et de la structure sociale), et bien d'autres ! PENDANT DE NOMBREUSES ANNÉES.
Il s'en suivit donc des années d’hôpital psychiatrique, de bêta bloquant et autre médicament vous rendant monumentallement apathique. Mais c'était dans ce cas la meilleure solution, pour lui et son entourage. Aujourd'hui il va mieux ce que je lui avais toujours conseillé d'obtenir avant la prise de psyché et ce que je lui avais toujours dit qu'il fallait qu'il acquière pour guérir, il commence à l'avoir : un travail long sur le long terme, une indépendance, etc. En somme de la stabilité, un ancrage.
Mais la lueur qui a remplacé l'ancienne dans ces yeux, elle, restera là toute sa vie.
Tout ça pour nuancer mon propos ci-dessus. Oui bien sûr que des mineurs peuvent prendre des psychédéliques. Mais c'est du cas par cas ! Et si vous n'avez pas une personne IRL qui peut vous aiguiller, vous accompagner, vous dire si oui ou non vous pourriez potentiellement en prendre. Alors il faudra une absolue certitude de ce que vous faites. De plus, je le répète, l'expérience des psychédéliques bien qu'indispensable, ne joue qu'une partie infime des qualités que doit posséder un guide.
L'histoire ci-dessus révèle aussi, à mon sens, que l'âge n'est pas qu'un simple indicateur biologique. Mais également un point de repère dans le développant global de la vie d'un individu. Et c'est donc le critère le plus important à prendre en compte plus que l'age physique.
Enfin, à l'intention de celles et ceux qui voudraient braver les interdits énoncés par la bonne parole générale de ce forum que j'approuve globalement. L'expérience relater ci-dessus est clairement très rare, ne partez surtout pas avec appréhension que cela va arriver. Si un doute subsiste, abstenez-vous avant d'avoir passé une nouvelle maturité. Entamer la découverte avec prudence et parcimonie. Et ne reprenez pas une deuxième fois la dose dans la soirée attendez le lendemain pour juger si votre manne était pourrie, ou si vous avez super bien toléré. Et je vous passerais le chapitre sur la conscience, la vie et tout le tatsouin de la sagesse, mais ça vaut plus que la peine d'être pris en compte. Pour finir bien sûr, toutes les autres règles applicables dans ce forum le sont pour les physiquement jeunes aussi.
Voilà pour la pierre (ou le pavé ) apporter à l'édifice. Et encore je me suis abstenu. :angel: