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Psychédéliques et jeune âge

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion DasFrog
  • Date de début Date de début
Biquette a dit:
blabla... etc...
c'est évident que perturber la mécanique fine du cerveau en construction aura des conséquences qu'on ne comprend pas encore très bien, etc...

dès ce moment là on parle de destin inné substitué par un nouveau "tracé" existentiel hypothétique posé sur de nouvelles interconnexions cérébrales générées par intervention médicale avec application du produit psyché... .  mais cela devient une question existentielle métaphysique de spéculer si ce sera mieux ou moins bien que ce qui aurait existé sans la nécessité d'une prescription psy. De toutes façons jamais dans l'absolu on ne sait d'avance quel sera le tracé de vie sauf dans la main par une liseuse de bonne aventure.

Ceci veut dire que ce n'est pas forcément mauvais mais que le praticien fera signer une décharge aux responsables (parents) qui décident de confier l'enfant au traitement, comme cela se fait dans diverses disciplines médicales... et pas que pour les enfants...

en général si le praticien pressent un risque majeur il ne s'engage pas à s'avancer vers l'intervention...

ça me semble correct pour l'afficher.
 
Oui en effet, une moyenne. Je viens de surfer un peu et on trouve des études assez diverses.

Une étude de Cambridge qui parle d'une maturité plutôt même  vers 30 ans !  :rolleyes:

https://www.20minutes.fr/sciences/2...n-atteint-age-adulte-avant-30-ans-selon-etude

Une du CNRS de 2015 qui dit que le cerveau des femmes arrive à maturité plus tôt que celui des hommes (mais pas d'âges donnés)

https://www.futura-sciences.com/san...es-atteint-maturite-avant-celui-hommes-26203/

Et il y en a plein d'autres. Probablement que c'est différent pour chaque cerveau malgré les tendances d'âge ou de sexe.
 
Je sais pas ce que t’as l’amicale en ce moment mais je comprends presque tous tes message ! Pire, je suis d’accord avec toi !
 
Tridimensionnel a dit:
Je sais pas ce que t’as l’amicale en ce moment mais je comprends presque tous tes message ! Pire, je suis d’accord avec toi !

à savoir si c'est pck tu comprends mieux que d'hab ou si je m'exprime mieux itou, ça restera un mystère sacré inviolé !
 
Ouais j'ai parlé de physiologie mais il est bon de rappeler les dangers sur la psychologie pour le lecteur un peu trop enjoué.

@l'amicale oui c'est toute une metaphysique morale et une façon de faire société que tu soulèves. On peut très bien imaginer une culture où les enfants consommeraient des psychés comme certains boivent du café au lait pour dormir dès 4 ans ou du vin coupé d'eau... Mais c'est aussi le rôle de la science d'offrir un recul et une nouvelle lumière sur ces pratiques.
 
Biquette je suis d'accord sur ces valeurs nobles actuelles de la science mais en d'autres temps elle (la science) avait pour support l'audace avec moins de ménagement pour une certaine pudeur morale. Par exemple (et je suis ici pour témoigner de mémo... C'est ma source de documentation.) Je me souviens du Sophtenon Softénon étant le résultat malheureux de l'audace scientifique. D'autres trouvailles géniales ont été plus heureuses. C'est le jugement de dieu cela. Les chimistes (honnêtes) à l'époque étaient plus téméraires même avec le risque d'une condamnation aux yeux de la loi à la clé. C'est encore un esprit de la témérité issu de la guerre mondiale mais en décroissance dans les années dont il est question... (edit: il y a eu des victimes et les chimistes ont suivi: ils ont été sacrifiés à l'autel de la science)

Aujourd'hui on est très prudent. On fait attention à toutes sortes de points d'éthique de réglementation légale autant que une auto avec ses feux stop, clignotants, éclairage, signalement de secours obligatoires, anti-brouillard etc... Avant une auto c'était pour avancer et la prudence était matière à déontologie suivie par ceux ayant la foi dans le genre humain.

Aujourd'hui on fait le détail sur beaucoup de choses dans une optique de contrôle social. Les chemins de l'exploration sont abordés par un conditionnement très développé. On a le temps et la ressource psychique propre à l'époque présente.

Ce que je veux dire c'est que le vecteur d'attaque scientifique change mais tjs issu de circonstances péremptoires en cours.

(c'est écrit tout de go, (presque) d'une traite..)

====================================================

EDIT: c'est bizarre WIkipedia ne mentionne pas les chimistes ni ce qu'ils sont devenus alors qu'il me semble qu'il y a eu klke chose avec ça... Cela a mal tourné pour certains que ce soit appuyé par des plaignants ou par imbroglio psy rongeant la conscience... C'est il y a longtemps maintenant et si klk'un trouve des précisions...
 
Dernière édition:
Mr Sandman a dit:
diaphane a dit:
Et je sais que mon cerveau, ça fait des années qu'il a stoppé son développement.

Je suis curieux, comment pensais-tu savoir une telle chose ?

Pour être claire, en vrai, j'en sais rien sans doute. C'est plus un ressenti mais qui lui est très clair aussi. Je sais qu'à 12 ans je n'étais plus celle que j'étais à 6, qu'à 16 je n'étais plus la gamine de 12.
Après ça, je vais rester prudente, alors je vais dire entre 18/20 ans et maintenant, je me sens pareille dans ma tête, ma façon de voir le monde et de m'y situer. Ce que je nommerais ma personnalité parce que je ne connais pas les termes scientifiques, et bien ça, selon mon ressenti, ça fait des années que c'est fixé.
Bien sûr, il y a sans doute des changements qui continuent sans que je les remarque. Ce n'est bien sûr pas mon but de contester les études des neurologues. Et ma "personnalité" peut, va évoluer. Simplement je ne le ressens plus.
Et là on va me dire que je suis hors sujet ou que je confonds plein de trucs. :-P

C'est vrai qu'ici, à vous lire, je me rends compte que je suis pas du même level. Et j'en devine certains secouer la tête en disant "oh là là, la pauvre, celle-là ..." en lisant mes posts.
Et j'en profite pour vous remercier de votre patience, sincèrement. J'apprends énormément grâce à ce site.
Du coup mon cerveau évolue surement!
 
Mais non pas du tout, on en est tous au même point, à nous débattre avec des notions hyper compliquées et pour lesquelles on n'a pas de formation. Et c'est ça qui est beau, des gens lambda qui par l'entraide parviennent à acquérir des notions assez pointues pour maîtriser (enfin... presque) leurs destins de psychonautes.
C'est bien l'humilité aussi, ça évite l'effet Dunning-Krueger, mais je te rassure, personne ne secoue la tête en te lisant (ça nous arrive, mais avec d'autres personnes :3)
 
Tridimensionnel a dit:
Mais non pas du tout, on en est tous au même point, à nous débattre avec des notions hyper compliquées et pour lesquelles on n'a pas de formation. Et c'est ça qui est beau, des gens lambda qui par l'entraide parviennent à acquérir des notions assez pointues pour maîtriser (enfin... presque) leurs destins de psychonautes.
C'est bien l'humilité aussi, ça évite l'effet Dunning-Krueger, mais je te rassure, personne ne secoue la tête en te lisant (ça nous arrive, mais avec d'autres personnes :3)

Oui, c'est mieux de le voir comme cela. Et c'est ce que j'ai vu quand j'ai découvert ce forum. Avant de m'inscrire j'ai parcouru quelques topics, et c'était plutôt rassurant de lire des propos mesurés, prudents, avec toujours des conseils sur les risques. Il y a ici des gens qui connaissent très bien les prods dont ils parlent, puisqu'ils les consomment, mais très souvent ils s'efforcent d'en parler de façon très objective, ce qui est très utile pour tout le monde mais encore plus pour les novices qui viennent ici pour apprendre sans  se brûler.

Et pourtant, ça n'empêche pas les débats entre vous et c'est encore mieux, vous n'avez pas peur d'avouer votre ignorance ou vos doutes sur tel ou tel point et c'est très rassurant pour les lecteurs.

Et concernant le cerveau, tout le monde est d'accord pour dire qu'on a encore beaucoup de choses à découvrir. Et ne pas oublier que cet organe passe son temps à nous mentir, comme dit la Tronche en Biais.
Dunning-Krueger ! Tu me rappelles le lycée avec tes références, une séquence (longue, difficile !) où notre prof nous avait initié aux biais cognitifs notamment pour nous mettre en garde contre la désinformation et les fake news. C'était fascinant et un peu effrayant de découvrir comment on peut se croire dans la vérité alors qu'on est dans l'erreur totale. Je n'en avais retenu que les plus faciles mais il nous avait envoyé vers des sites de debunking, de sceptiques, de zététiciens etc. Depuis, ils sont dans mes favoris.

J'ai dû vérifier Dunning-Krueger car seul le nom me disait quelque chose. Et voici  une belle citation donnée sur la page wiki de ce biais :

L’ignorance engendre plus fréquemment la confiance en soi que ne le fait la connaissance
Charles Darwin
 
diaphane a dit:
Mr Sandman a dit:
diaphane a dit:
Et je sais que mon cerveau, ça fait des années qu'il a stoppé son développement.

Je suis curieux, comment pensais-tu savoir une telle chose ?

Pour être claire, en vrai, j'en sais rien sans doute. C'est plus un ressenti mais qui lui est très clair aussi. Je sais qu'à 12 ans je n'étais plus celle que j'étais à 6, qu'à 16 je n'étais plus la gamine de 12.
Après ça, je vais rester prudente, alors je vais dire entre 18/20 ans et maintenant, je me sens pareille dans ma tête, ma façon de voir le monde et de m'y situer. Ce que je nommerais ma personnalité parce que je ne connais pas les termes scientifiques, et bien ça, selon mon ressenti, ça fait des années que c'est fixé.
Bien sûr, il y a sans doute des changements qui continuent sans que je les remarque. Ce n'est bien sûr pas mon but de contester les études des neurologues. Et ma "personnalité" peut, va évoluer. Simplement je ne le ressens plus.
Et là on va me dire que je suis hors sujet ou que je confonds plein de trucs. :-P

C'est vrai qu'ici, à vous lire, je me rends compte que je suis pas du même level. Et j'en devine certains secouer la tête en disant "oh là là, la pauvre, celle-là ..." en lisant mes posts.
Et j'en profite pour vous remercier de votre patience, sincèrement. J'apprends énormément grâce à ce site.
Du coup mon cerveau évolue surement!

J'avais la même impression que toi, et quand je vois qui j'étais a 25 ans, les choses ont bien changé haha.

On se cesse d'évoluer et de changer, je doute qu'on finisse par avoir un moi "fixe" (et heureusement, sinon on se ferait bien chier :p)

Quant à l'ignorance, la reconnaitre c'est pouvoir la contourner en effet. On est tous ignorants, et c'est en se confrontant à l'ignorance de soit même et des autres qu'on peut avancer plus vite :)

Sinon, je pense pas que quelqu'un soit scandalisé par tes posts. T'es curieuse, tu accepte la remise en question et le doute, si franchement tout le monde arrivait comme ça sur psychonaut ...... on serait bien content haha
 
Les psychédéliques pourraient permettre à l'enfant d'intégrer des notions spirituelles dès le plus jeune âge et de ne pas tomber dans l'obscurantisme du jugement, du bien et du mal.
Si l'on entend bien la même chose par notion spirituelle, càd que moi j'y entends faire attention à son environnement, lui porter du respect, prendre soin de soi aussi mais avec une certaine exigence, cultiver ses facultés morales...
Alors je pense que ces notions gagnent à être développées sans les psychédéliques justement. Si l'enfant est trop jeune pour faire attention à ça, ou pas disposé à ressentir ce genre de chose, lui administrer une substance dans ce but serait à mon sens une sorte de viol mental. S'il y est disposé ou assez mature, autant qu'il travaille ça par lui-même, qu'il se rende compte que ces facultés sont en lui et qu'il peut les maîtriser, pas dans un produit extérieur tout-puissant.

De plus, les effets des psychédéliques sont beaucoup moins prévisibles que ce qu'on laisse entendre à propos de la spiritualité... Ils peuvent laisser un intense sentiment de vide de sens, où un dégoût profond, faire porter des jugements très tranchés.... ce ne sont en aucun cas des "guides". Je ne pense pas qu'ils rendent meilleur. Tu sais qu'il existe un courant culturel de patriotes étasuniens (racistes et compagnie) bouffeurs de LSD ?

Je me demande quand même ce que vit et ressent un enfant sous LSD. L'expérience psychédélique chez des êtres qui n'ont pas encore développé toutes leurs facultés cognitives, j'imagine que c'est différent... simple curiosité intellectuelle.
 
diaphane a dit:
Après ça, je vais rester prudente, alors je vais dire entre 18/20 ans et maintenant, je me sens pareille dans ma tête, ma façon de voir le monde et de m'y situer. Ce que je nommerais ma personnalité parce que je ne connais pas les termes scientifiques, et bien ça, selon mon ressenti, ça fait des années que c'est fixé.
Bien sûr, il y a sans doute des changements qui continuent sans que je les remarque. Ce n'est bien sûr pas mon but de contester les études des neurologues. Et ma "personnalité" peut, va évoluer. Simplement je ne le ressens plus.

Toutes tes lectures récentes sur les drogues ont modifié tes connexions neuronales et ta vision du monde, dans une assimilation d'informations nouvellement acquises, qui restructurent tes cognitions en phase d’accommodation. Autrement dit tu ne penses plus ni ne réagis de la même façon au sujet des drogues, que ça soit sur le plan moral ou comportemental.

Par rapport à la plasticité cérébrale, on croyait avant qu'à partir de 6 ans c'était plié mais on en est revenu. On a cru qu'à partir de 25 ans c'était finit le développement des neurones, mais on en est aussi revenu, comme le stipule cet article à propos de la neurogenèse :

"Longtemps, les scientifiques ont cru qu’à partir de 25 ans, le cerveau commençait à perdre ses neurones. On sait aujourd’hui que cette affirmation est erronée. En réalité, comme toutes les autres compétences, la capacité « plastique » du cerveau est modifiée par le vieillissement normal du cerveau. Pour compenser l’effet de l’âge, l’apprentissage peut être en effet plus long et fatiguant mais la plasticité cérébrale, bien qu’un peu réduite, est intacte et présente jusqu’à la fin de la vie."

A partir de là faut différencier plein de chose selon les âges, en comprenant comment fonctionnent nos cognitions, d'après nos structures neurales. S'il y a un truc de ouf au niveau du développement cérébral, c'est effectivement lors des trois premières années de vie où tes connexions synaptiques prolifèrent et s'accélèrent via le phénomène de myélinisation (la myéline c'est une matière qui s'enroule par couche autour des câbles (axones) qui connectent les neurones entre eux et ça dope le transfert nerveux, bref les informations transitent plus vite dans les axones qui électrisent ton cerveau plus à même de comprendre son monde ET agir dessus).

De là se développent tes fonctions exécutives de base, que sont tes facultés :

- d'attention/concentration
- d'inhibition en contrôlant ton comportement
- de mémoire de travail (qui te permet de garder en tête des infos, le temps de traiter le sujet auquel t'es attentionné, sans te divertir grâce à ta capacité de concentration qui lutte contre tes envies de fuir ailleurs).

Plus d'explications dans les trois premières minutes de cette conf' ()

Ensuite de 3 ans à 25 ans t'as tout plein de changements hormonaux et neuronaux qui vont chambouler ta vie, les remaniements pubertaires, les expériences sociales/anti-sociales de l'adolescence avec ses parts d'ascétisme et d'intellectualisme, l'entrée dans l'âge adulte avec les responsabilités que la société attend de toi selon ta classe sociale, ton niveau d'étude, etc. Faudrait aussi parler de la structuration évolutive de nos différentes mémoires, en lien avec nos fonctions exécutives et autres structures cognitives qui régulent notre capacité à comprendre le monde, mais aussi sur le plan relationnel nos complexes, surmontés ou toujours subis, c'est la régulation de ton estime de soi et ta capacité à gérer tes émotions/exprimer tes sentiments, bref tout ça influence notre personnalité dans toutes les dimensions de notre existence.

Puis à 25 ans t'arrive à un stade où t'as compris que les dés étaient pipés, que le monde est profondément injuste et le restera éternellement, et que tes petits bras ne sont pas assez costauds pour porter toute la misère du monde, bref tu te mets dans une case, tu t'épuises dans un taffe qui te permet de te nourrir et te loger en vivant à crédit, et tu fermes tes œillères qui jusque là étaient grandes ouvertes en mode émerveillement total. C'est la désillusion, qui pousse à l'inaction. Fatigue morale +++

Et il n'y a rien de plus dangereux que la passivité routinière au long terme. De fait :

" In fine, le cerveau sain est comme un muscle qui se nourrit du changement, mais s’atrophie si l’on ne s’en sert pas. L’entraînement va ainsi stimuler les neurones à se remodeler, à s’interconnecter pour établir de nouvelles connexions ou renforcer celles existantes. La neuroplasticité suit donc le principe du « use it or lose it », c’est-à-dire que les réseaux neuronaux qui ne sont pas mobilisés régulièrement vont se dégrader.  "

C'est là qu'intervient la dimension morale, du moins une des formes que l'on peut retrouver dans un certain psychonautisme, quand on regarde pleurer l'enfant en soi parce qu'il ne jouit plus automatiquement d'un émerveillement poussé par une énergie qui depuis s'est tarie. COMMENT RETROUVER cette énergie ?
Cette volonté de puissance, éminemment morale sur un plan physiologique avant tout, sera cette capacité à retrouver une certaine naïveté porteuse de volonté de faire un pas de côté pour voir une chose sous un nouvel angle, ou un pas en avant pour avancer. Juste avancer, parce que c'est ça que de vivre. Quand t'as compris quelque chose, cesser de ruminer en se complaisant dans l'ennui, et aller chercher quelque chose de nouveau. Quitte à approfondir ce que tu sais déjà.

L'homéostasie, l'harmonie entre corps et esprit, c'est en même temps préserver son état immédiat dans un équilibre agréable, mais aussi se développer pour continuellement s'adapter. A partir de là la dimension morale prend un aspect plus commun avec ce que tu jugeras personnellement en bien ou en mal, et sur le plan éthique ce que tu envisageras de faire, ou pas, pour être raccord avec ce que tu penses.

Et tout cet équilibre, qui en passe par un travail de corps et d'esprit constant, avec ces phases d'activité, de recherches, de repos, de répétition des acquis passés pour mieux les engrammer sous forme de souvenirs durables, renforcés, structurants, c'est le résultat du pacte moral que tu auras passé avec toi-même, que ça soit sous psyché, ou pas.

Aujourd'hui les neurosciences constatent qu'un bouleversement paradigmatique suite à une prise de psychédélique est à-même de relancer la machine affectivo-cérébrale qu'est l'humain 2.0, perdu dans cette société dégénérée qui de plus en plus désespère plus qu'elle n'apporte d'entrain et autre forme de vitalité pro-sociale. Quand on ne peut pas changer son monde, changer sa vision du monde -  la base de toute philosophie pratique depuis des millénaires. A mettre et remettre en pratique, continuellement, même si parfois quand t'es au fond du trou c'est plus difficile que lorsque t'es en phase ascendante.

Pour en venir au sujet du topic

De là à donner du psyché à des enfants, je pense que ça n'est pas nécessaire. Une éducation adéquate suffira à garder stimulée leur créativité et autre volonté de se décentrer, de dépasser leur égocentrisme/égoïsme naturel individualisant en favorisant une écologie sociale, ainsi qu'en entretenant leur envie d'apprendre à apprendre dans un éternellement recommencement structurant. C'est ainsi, par l'action partagée, la mise en commun de savoir aidant à s'y retrouver, qu'on lutte contre ses parts nihilistes. Et on apprend de ses échecs, ça fait partie du jeu, donc on y va même si ça ne sera pas aussi bien qu'imaginé au départ, pour y revenir plus tard et améliorer les bases initialement posées. Question de sculpture de soi, en communauté.

Le psyché sert surtout à la fin de l’adolescence, lorsque empêtré dans un excès de confort sclérosant, l'individu urbain déconnecté de la nature s'est perdu lui-même en lui-même, et voit ses forces décliner, sa vitalité se faner alors que pointe la vingtaine. Au secours ! Putain on vaut mieux que ça, il nous faut cesser de croire que lorsqu'on veut on peut, c'est de la connerie décourageante dans une sale mise en concurrence. Pour citer Maria Montessori, qui a comprit au siècle passé tout ce que les neurosciences valident aujourd’hui en terme d'apprentissage et d’éducation pro-sociale, "quand on veut, on se meut" (même Brad Pitt le dit dans World War Z : "le mouvement, c'est la vie !").

Si une prise de psyché peut aider à se bouger, se relever, s'(r)éveiller, en retrouvant une certaine foi en soi, une croyance en un idéal politique personnel que l'on souhaiterait voir se produire grâce à des actions collectives stimulantes, alors agissons en commun, en partageant nos sentiments et surtout en nous engageants. Parce qu'on le vaut bien.
 
Laura Revenudelaba a dit:
diaphane a dit:
Après ça, etc blabla...

blablabla etc...

Pour en venir au sujet du topic

De là à donner du psyché à des enfants, etc...

encore même question que j'ai déjà demandé, on parle des enfants en général ou ceux sujets à une pathologie particulière??
J'ai l'occasion de voir une enfant + ou - 7 ans troublée ainsi et je t'assure que ce n'est pas marrant. C'est du déséquilibre, des actes inconsidérés, des pleurs et des cris... Je comprends que les parents soient en quête d'une solution.
 
@Laura Revenudelaba

Merci infiniment pour ces explications. J'apprécie beaucoup que tu aies pris le temps de rédiger ce texte développé, clair dans lequel en effet je vois bien que cela est bien plus nuancé que ce que je pensais savoir.

Pour la vidéo, c'est plutôt jusqu'à 10 minutes qu'il faut aller. C'est intéressant mais Céline Alvarez parle uniquement du cerveau des enfants et ados (elle enseignait dans le primaire) dans ce passage.

Ce que tu dis sur les "changements hormonaux et neuronaux qui vont chambouler ta vie, les remaniements pubertaires" oui c'est évident. Mais tu places le curseur jusqu'à 25 ans ! Alors là je ne savais pas et encore une fois, ce n'est pas ce que j'ai constaté chez moi, où il me semble avoir atteint une relative stabilité autour de disons 16 ans. Grand max. J'admets volontiers mon ignorance sur le sujet. C'est juste que ces changements, je ne les ressens plus comme avant.

"Puis à 25 ans t'arrive à un stade où t'as compris que les dés étaient pipés, que le monde est profondément injuste et le restera éternellement, et que tes petits bras ne sont pas assez costauds pour porter toute la misère du monde, bref tu te mets dans une case, tu t'épuises dans un taffe qui te permet de te nourrir et te loger en vivant à crédit, et tu fermes tes œillères qui jusque là étaient grandes ouvertes en mode émerveillement total. C'est la désillusion, qui pousse à l'inaction. Fatigue morale +++"

Là en revanche je ne me reconnais pas du tout. Le côté injuste du monde, je l'ai ressenti bien plus jeune, cela fait plutôt 10 ans +/-. Et je ne suis pas une exception loin de là. Je n'ai jamais eu l'idée que les dés sont pipés ni que l'injustice durera éternellement. Ce qui va sans doute dans le sens que le cerveau continue à évoluer bien après 25 ans et que je n'en suis pas encore à ce point.
Pourtant, ce sont des idées que j'ai souvent entendues, comme tout le monde, dans mon entourage ou pas mais que je ne partage pas. Cependant, il faut que je sois honnête, malgré un renoncement professionnel récent qui m'a fait douter un peu pendant un moment, j'ai une vie plutôt facile et je l'ai toujours eue. C'est plus facile d'être optimiste dans ces conditions, quand on n'est pas soi-même frappé par la violence de la vie mais je ne suis pas égoïste et la souffrance des autres m'affecte. Pourtant même si c'est dur de se projeter dans un monde au bord du gouffre climatique, j'ai confiance, une sorte d'optimisme irrationnel et injustifié.

Enfin tout ça, je pense que c'est plus lié à l'expérience du monde, au vécu et pas à des changement hormonaux ou neuronaux, même si je vois ce que tu veux dire quand tu écris que mes lectures sur la drogue a déjà modifié mon cerveau.

Je crois comprendre que jusqu'à la fin de la puberté, ce sont les bouleversements hormonaux, le développement physique du cerveau qui agissent en partie, beaucoup, sur l'établissement d'une personnalité, mais qu'ensuite, ce serait plutôt l'environnement, ce que tu vis, ce que tu découvres qui va faire évoluer ton cerveau.
Et la prise de produits ce serait une manière artificielle d'influencer cette évolution. Peut-être même, inconsciemment, prolonger l'adolescence dans un refus de grandir ou au contraire de grandir encore plus.

Ce court poème de William Wordsworth dit tant de choses :

My Heart Leaps Up

My heart leaps up when I behold
A rainbow in the sky:
So was it when my life began;
So is it now I am a man;
So be it when I shall grow old,
Or let me die!
The Child is father of the Man;
And I could wish my days to be
Bound each to each by natural piety.

En conclusion, et pour résumer sincèrement, ça m'arrange bien de penser que j'ai l'âge de prendre de la psilocybine. Un gros biais de confirmation ! Et un biais égocentrique. Et un biais d'optimisme.

***​

Entièrement d'accord avec:

" In fine, le cerveau sain est comme un muscle qui se nourrit du changement, mais s’atrophie si l’on ne s’en sert pas. L’entraînement va ainsi stimuler les neurones à se remodeler, à s’interconnecter pour établir de nouvelles connexions ou renforcer celles existantes. La neuroplasticité suit donc le principe du « use it or lose it », c’est-à-dire que les réseaux neuronaux qui ne sont pas mobilisés régulièrement vont se dégrader.  "

Et aussi avec tout ce qu'il y a après. J'approuve entièrement et tu l'a expliqué dans un langage très clair pour moi et j'ai appris des choses (homéostasie, myéline etc). Merci.

(Je suis en train de me dire qu'il y a peut-être des contradictions dans mon post mais tant pis.)
 
amicale_du_pc a dit:
encore même question que j'ai déjà demandé, on parle des enfants en général ou ceux sujets à une pathologie particulière??
J'ai l'occasion de voir une enfant + ou - 7 ans troublée ainsi et je t'assure que ce n'est pas marrant. C'est du déséquilibre, des actes inconsidérés, des pleurs et des cris... Je comprends que les parents soient en quête d'une solution.

Je parlais des enfants en général, donc en bonne santé. Mon propos c'est que si tu veux faire voir à des enfants des insectes qui bougent, entre leur donner une dose de psylo entre quatre murs et les emmener soulever une buche dans la forêt pour voir grouiller la vie, quitte à leur expliquer comment fonctionne l'écosystème de la forêt grâce aux connexions que permettent les champis entre les espèces végétales, perso j'opte pour la seconde option.

Pour ce qui est de soigner un enfant ayant des troubles somatiques/psycho-affectifs avec des psychés, je m'abstiendrais de répondre à la question...



diaphane a dit:
Ce que tu dis sur les "changements hormonaux et neuronaux qui vont chambouler ta vie, les remaniements pubertaires" oui c'est évident. Mais tu places le curseur jusqu'à 25 ans ! Alors là je ne savais pas et encore une fois, ce n'est pas ce que j'ai constaté chez moi, où il me semble avoir atteint une relative stabilité autour de disons 16 ans. Grand max. J'admets volontiers mon ignorance sur le sujet. C'est juste que ces changements, je ne les ressens plus comme avant.

Oui il y a une relative stabilité autour de la quinzaine, du fait d'un renforcement structurel de tes fonctions cognitives (en lien avec la fin de la puberté, donc des grandes perturbations hormonales, qui après s'être stabilisées vont néanmoins continuer à maturer). Comme tu dis c'est relatif. A partir de 15/20 ans il y a comme un décentrement narcissique qui fait que tu te regardes moins le nombril en ne vivant plus au premier plan tous les changements opérant en toi. Le jeune adulte investit plutôt son intérêt sur des objets extérieurs, quitte à moins se rendre compte de ce qu'il se passe à l'intérieur de lui (alors que ça l'agit toujours, en lui).

Tu grandis par strates, les plus récentes recouvrant les anciennes, masquées même si toujours là, puisque c'est toi. Les dynamiques de retour sur soi, qui adviennent à différents âges de la vie, permettent dans des boucles rétroactives de renouer avec des parts de soi passées, dimensions réactualisées en mémoire par exemple via un trip. Alors l'espace d'une intuition on se comprend mieux dans l'impression d'avoir renouer avec soi, ce qui est le cas (si ça t'intéresse j'ai tartiné de nombreux articles sur le sujet).


diaphane a dit:
Là en revanche je ne me reconnais pas du tout. Le côté injuste du monde, je l'ai ressenti bien plus jeune, cela fait plutôt 10 ans +/-. Et je ne suis pas une exception loin de là. Je n'ai jamais eu l'idée que les dés sont pipés ni que l'injustice durera éternellement. Ce qui va sans doute dans le sens que le cerveau continue à évoluer bien après 25 ans et que je n'en suis pas encore à ce point.
Pourtant, ce sont des idées que j'ai souvent entendues, comme tout le monde, dans mon entourage ou pas mais que je ne partage pas. Cependant, il faut que je sois honnête, malgré un renoncement professionnel récent qui m'a fait douter un peu pendant un moment, j'ai une vie plutôt facile et je l'ai toujours eue. C'est plus facile d'être optimiste dans ces conditions, quand on n'est pas soi-même frappé par la violence de la vie mais je ne suis pas égoïste et la souffrance des autres m'affecte. Pourtant même si c'est dur de se projeter dans un monde au bord du gouffre climatique, j'ai confiance, une sorte d'optimisme irrationnel et injustifié.

Ok là c'est une question politique, on ne se connaît pas, t'es plutôt optimiste et moi pessimiste, on va juste dire qu'on n'a pas abordé une même réalité sous les mêmes angles, quand il s'agit de prise en compte des questions sociales et environnementales avec leurs problématiques matérielles socio-économiques.


diaphane a dit:
Enfin tout ça, je pense que c'est plus lié à l'expérience du monde, au vécu et pas à des changement hormonaux ou neuronaux, même si je vois ce que tu veux dire quand tu écris que mes lectures sur la drogue a déjà modifié mon cerveau.

Je crois comprendre que jusqu'à la fin de la puberté, ce sont les bouleversements hormonaux, le développement physique du cerveau qui agissent en partie, beaucoup, sur l'établissement d'une personnalité, mais qu'ensuite, ce serait plutôt l'environnement, ce que tu vis, ce que tu découvres qui va faire évoluer ton cerveau.
Et la prise de produits ce serait une manière artificielle d'influencer cette évolution. Peut-être même, inconsciemment, prolonger l'adolescence dans un refus de grandir ou au contraire de grandir encore plus.

Ton vécu de l'expérience du monde, la moindre idée qui traverse ton esprit, est purement hormonale et neuronale. Le reste c'est de la projection psychique à partir de l'alchimie cérébrale qui résulte de l'interaction entre ton organisme et l'environnement. Parce que sans corps, pas d'esprit, donc pas de pensée ni d'illusion de vivre dans le meilleur des mondes.

Du début à la fin de ta vie, ton environnement influence ta personne via ce qu'on appelle l’épigénétique. En gros tu as en ton ADN des informations qui ne demandent qu'à s'exprimer, mais ça ne se fait pas comme ça par hasard. Ton organisme va répondre à d'innombrables stimulus externes et internes, et en fonction des conditions matérielles extérieures, ton intérieur va s'équilibrer/se développer de telles ou telles manières dans toutes les dimensions de ton être.
Si de base t'as un déficit en dopamine ou en sérotonine, ou que t'es naturellement équilibré. Si entre tes 3 et 5 ans tu manges fast food régulièrement ou plutôt des légumes bio, si tu respires l'air de la rocade à côté de chez toi ou l'iode marin, si tes parents sont affectueux ou vénères, si tu grandis à 4 ou 5 dans un deux pièces ou qu'à 4 ans t'as déjà ta chambre perso, tout ça influencera tes régulations hormonales et neuronales, donc ton rapport au monde avec lequel tu es en interaction permanente, jusqu'à la fin de ta vie.

Des bases génétiques sur lesquelles ta physiologique et ton esprit vont se construire tout au long de ta vie (ton tempérament est innée (tes humeurs à 16 ans seront celles que tu auras à 45 ans) - quand ton caractère s'acquiert au fil de tes expériences). il y donc des choses fixes en toi, mais dans une évolution permanente, avec toutes les reconfigurations qui peuvent s'envisager selon les situations rencontrées passées et à venir. Bien sur, à 16/20 ans ta personnalité est encore très malléable, tes configurations peuvent se remodeler plus vite qu'à 50 ans où là t'as 30 années de structuration cognitive avec tout leur lot d'habitudes et d'automatismes acquis, donc c'est tout de suite plus dur à déconstruire.

Enfin pour te répondre, si pour s'y retrouver on essaye de structurer le développement de l'individu par phases (tranches d'âge), en réalité c'est un long continuum fait d'incorporation et de reconfiguration, et non pas d'accumulation d'expériences ou de connaissances. En gros il n'y a pas quand t'es ado des transformations pubertaires et une fois adulte une question d'environnement qui influencerait ta personne.
C'est de la naissance à l'âge adulte des transformations hormonales et neuronales EN INTERACTION permanente avec l'environnement, milieu que tu prends plus en compte une fois adulte parce que tes sensibilités se portent sur l'équilibre global sociétal/environnemental dans lequel tu vis, du fait d'un décentrement de ton attention qui a gagné en abstraction, autrement dit en faculté de compréhension de structures inhérentes à nos sociétés et à la nature, que tu désireras plus ou moins connaître selon tes stimulations passées (on en revient à la petite enfance d'Alvarez).

Intérêt à développer une fois adulte selon moi, pour garder une certaine magie émerveillant l'esprit, comme lorsqu'on était enfant.

Et ce que l'on soit optimiste ou pessimiste, en sachant qu'on a les deux en soi, avec des tendances plus ou moins marquées selon les conditions du moment. En phase d'optimisme il faut faire attention aux illusions dans lesquelles on se détache du monde réel, là au-dessus du tragique des réalités matérielles. En phase de pessimisme il faut se prémunir d'un repli dans un cynisme qui rendrait tout vain et ne permettrait plus de retrouver l'allégresse de joies pleines d'espoir.

Désolé j'ai encore tartiné, j'arrive pas à m'empêcher :)
 
Moi ça m'a pas trop réussi, déjà c'est quand meme pas anodin j'imagine du point de vue du développement des neurones .
Mais surtout je me suis mis dans de sacrées situations de merdes traumatisantes / potentiellement dangereuses par inconscience . J'ai eu des pétales d eplombs psychotiques / parano ..., développé des troubles psys bon impossible de savoir quel est le role des genes, de l'éducation et des prod mais j'pense pas que les prod soient anodins là dedans

Après j'ai bien plus abusé des psychédéliques séroto que des Dissos de la famille des Arylcyclo et j'ai très clairement ressenti des effets néfastes bien plus violents et rapides avec les dissos .

Mais je me dis que découvrir les psychés à mon age voire à 25-30ans m'aurait certainement beaucoup mieux réussi.

Full expérience personnelle c'est très scientifique je sais désolé chui crevé ça veut surement pas dire grand chose mais m'étant trippé assez fort depuis mes 16 ans tel est mon point de vue environ 5ans plus tard (j'aurais mieux fait de patienter :P)
 
J'ai l'impression que ça revient souvent chez les personnes qui ont commencé jeune : qu'elles auraint voulu découvrir ça plus tard. Ça me semble assez révélateur en soi...
 
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