Jampearl a dit:
De-Ephe, Je bois chacun de tes mots.
Et je les comprends d'autant plus que je suis entrain de lire le topic "Utiliser les psychéchéliques avec sagesse", en parrallèle avec quelques articles de wikipédia sur CG Jung, l'inconscient collectif, l'Ombre, et les archétypes.
Tu dois bien aimé Jung non ?
Qu'est ce qui est selon toi, le plus personnel chez chacun ? Qu'est ce qui est moi et rien que moi ? Rien du tout ? Ou quelque chose de très très enfoui qu'on atteint seulement avec les psychédéliques et/ou un grand travail sur soi même ? Est ce que Jung appelle l'inconscient archaïque ?
Je connais Jung bien sûr, mais j'avoue n'avoir jamais rien lu de lui, vraiment. En fait mon savoir est assez limité dans le sens où certains concepts trop intellectualisés (alors qu'ils pourraient être bien plus simples) pourraient m'empêcher de discuter. Depuis toujours dès que j'ouvre un livre de philosophie, de spiritualité, de psychanalyse... j'ai la sensation profonde de connaître la pensée de l'auteur en quelques pages. Comme si je prenais un raccourci mais de manière automatique. Je lis un peu et paf! je connais la pensée. A l'inverse je peux bloquer des heures sur un manuel technique ou sur certains calculs simples, ou encore dans le domaine pratique, je suis assez mauvais mais j'y travaille aussi. Ce m'a amené un certain orgueil à une époque, pensant être au-dessus de ces choses de "simples d'esprit". Quelle erreur !
Mais après tout ce dont je parle je l'ai senti, pensé, vécu avant de l'avoir lu ou intellectualisé. Je pensais être un "cas" mais en fait c'est juste une "particularité" qui ne me détache pas tant de tous, car on a tous cette chose.
Selon ma manière d'aborder les choses, il n'y a pas vraiment de choses "personnelles". Ce qui nous est personnel, c'est ce qui est naturel. Par exemple, notre manière de manger, notre manière d'entrer en contact avec le matériel, avec les gens... Cela ne peut donc être jugé. Souvent nous avons tendance à penser que nous avons une personnalité et que c'est ce qui fait de nous un être unique, que notre personnalité est rien qu'à nous, notre "bon vieux caractère", etc. En fait ces choses ne sont que de l'égo, la personnalité est le "moi" construit autour de l'égo. Donc ce qui est personnel est en réalité impersonnel car créé de toutes pièces. Lorsque l'on parle de "détruire son égo", il faut plutôt y voir une purification, laver son égo de sa personnalité qui sali notre Être. Une personnalité nous enferme dans ce qu'on croit être, et les gens autour qui pensent te connaître te désigneront 99% par ta personnalité. Le jour où tu changes, où tu te purifies, cela créé un chamboulement et ces gens essaieront sans cesse de te "ramener" à ta "bonne vieille personnalité".
Le "moi" est uniquement ce qu'on est dans notre Être
entier, l'égo n'étant qu'une partie du "moi" si on ne s'identifie qu'à sa personnalité on ne se connaît alors même pas soi-même. Le vrai
moi c'est celui qui parle sans parler, c'est le cœur, l'intuition, la voix qui murmure doucement derrière celle qui crie fort les mêmes choses en boucle toute la journée. Quelqu'un qu'on dira "naturel" ne le sera pas plus que quelqu'un qui ne le paraît pas. On peut être naturellement centré sur son égo. Alors que nous devrions avoir l'égo centré sur soi.
Jampearl, je ne pourrais vraiment te donner de réponse, car tu les connais déjà. Le fait que tu bois mes paroles est signe que tu es très réceptive et que tu es capable de ne pas avoir d'à-prioris. J'ai envie de te dire, si tu penses que "moi" ce n'est rien du tout, alors vis-le comme tel ! Sors et vis comme si tu n'étais plus. En fait, la seule porte de sortie dans cet immense labyrinthe c'est de vivre ce qu'on est dans l'instant et de le faire vraiment, puis d'être ouvert à l'évolution, sinon on boucle. Il est aussi facile de se perdre dans l'esprit que de boucler dans ce qu'on croit vivre naturellement.
Il y a des gens qui passent une vie entière à sortir d'une seule boucle, mais il est possible de sortir de ces boucles très rapidement, en étant rigoureux, attentif et en sachant transcender cet égo qui nous vicie là où on ne l'attends pas. Ne pas se laisser moisir. Nous sommes tous nés purs et nous avons la possibilité de retourner vers cet état de pureté, pour enfin arriver à un état total et entier où tout est possible. Il suffit de s'en rendre compte.
Et puis après quoi ? Faire ce qu'on aime, le faire le mieux possible, tout en vivant au maximum. Ne pas hésiter à prendre de la place, il y en a pour tout le monde. Ne pas hésiter à dire ce qu'on pense vraiment, si cela sort de notre centre.
Je pense que les psychédéliques nous amène à une re-découverte de ces choses, de manière plus ou moins directe et avec une expérience aussi unique que ce que nous sommes chacun.
Tout à l'heure tu me demandais par rapport à la conscience collective qui chute. C'est très simple. Observe en toi, qu'est ce qui est vraiment anormal ? Est-ce le fait de penser différemment ou plutôt de se penser malade/fou ? Personne n'est fou, ni malade. Ce qui nous le fait penser et ce qui fait que c'est vrai, c'est cette masse globale, artificielle mais bien réelle, qui nous y amène. "Fumer tue" sur les paquets de tabacs tuent bien plus que le tabac en lui-même. Ensuite, regarde autour de toi; tout le monde perd le sens de l'amour, du vrai travail (j'entends par là un travail pour soi et non pour un système unique artificiel), plus personne ne se comprend, tout le monde semble être perdu au milieu de nulle part avec pour seuls bagages un égo immense et des croyances en fer. Des guerres, un groupe de personnes manipulant la masse, cet égrégore dont je parlais, une économie fausse, une éducation digne des jeunesses hitlériennes, mais à l'échelle globale... N'est-ce pas là la chute la plus incroyable de l'humanité ? N'est-ce pas là le point de décadence le plus total ? A l'école lorsqu'on nous apprend l'histoire, on nous dit que le Moyen-Âge était un âge sombre et terrible (on nous le laisse penser en tout cas), on nous dit que les hommes préhistoriques étaient comme des bêtes et primitifs, on nous dit ci et ça... C'est ce que nous pourrions nommer un grand cache-misère; alors que nous vivons la période la plus terrible de toute l'histoire, on nous apprend dès la plus tendre enfance qu'avant c'était pire. Ça rassure notre inconscient et tout ce qui se passe autour on le croit "normal". Non, tout ça est loin d'être normal. Nous devons d'effacer ces choses de notre esprit et de trouver la vérité en nous. Tout ce que nous connaissons depuis la préhistoire est inscrit dans notre ADN, et si telle était vraiment notre intention nous pourrions tout retrouver.
Par rapport au LSD, ton sentiment est compréhensible, mais relis ce que tu dis, revois ta manière d'aimer, demande toi pourquoi tu aimes ça et pas ça... S'il y a des amis que tu aimes mais dont quelque chose t'horrifies profondément, alors pourquoi les fréquenter ? Lorsqu'on a un sentiment très négatif envers quelque chose, cela est naturel, mais il y a un sens à cela. Il ne suffit pas d'aimer ou de haïr mais de se demander ce que t'apportes la chose ou la personne, malgré le fait qu'elle dégage quelque chose "d'horrible". Peut être qu'à travers ce sentiment tu ressens qu'elle te donne de l'énergie négative et que toi tu l'acceptes sans sourciller, car "tu l'aimes"... Je ne peux en dire plus après cela ne me regarde plus et je n'ai pas à rentrer là-dedans.
Sache juste que tu n'es pas folle, que la schizophrénie et ces maladies sont des maladies qui n'existent pas
réellement, comme toutes les maladies, cela trouve son sens à l'intérieur...
Raoul, je suis aussi de "type" introverti, et à cause de ça j'ai justement appris à me purifier. De toutes manières je te comprends parfaitement et ton choix ne peut qu'être respecté. Mais il est vrai que je sens que c'est le moment de mettre tout ça à la lumière. Tu sais, en écrivant ce que j'écris, en parler, ça permet aussi de le comprendre, j'ai passé trop de temps à le contenir.