Tridimensionnel a dit:
Oh, mon Dieu. Heureusement que tu as précisé que le féminisme n'était pas un truc sérieux, sinon je me serais infligée le pensum de te répondre point par point.
Écoute, j'avais parcouru ce fil la semaine dernière et je ne tenais pas à y participer. Et puis hier, par un concours de circonstances, j'ai filé le train à "
Laura" pour retomber ici, et un facteur qui a joué dans ma décision de participation, c'est que dans un premier temps, tu as répondu à
Trickster en précisant que
"la discussion [s'arrêtait] ici pour [toi]" et même qu'elle aurait dû s'arrêter plus tôt... pour à peine une demi-heure plus tard, revenir en remettre une bonne couche sur les manuels de SVT et le plaisir masculin. Ça m'est toujours apparu comme une faute, en forum, de faire ce genre de volte-face, et il est avéré que ça contribue à nourrir les discussions tendues.
Cela dit, je trouve ta décision de ne pas, pour autant, me répondre point à point plutôt avantageuse pour nous deux.
Groovie a dit:
Je suis loin de pouvoir donner des leçon sur le sujet mais il y a des trucs savoureux ici! [...] #jesuisserieux
Oui, voilà,
Groovie, tu es
"sérieux" à la mode gadget de maintenant, avec un "hash tag" pour faire "LOL". Sinon, pour argumenter sérieusement, je ne sais pas, peut-être que tu peux, mais sur la foi de ce que tu me réponds là, c'est vraiment pas gagné d'avance. Peut-être en unissant vos efforts avec "
Dinde de choix" ?
On est vraiment dans un niveau de discours au ras des pâquerettes si tout ce que tu trouves à faire, c'est de mettre dans "ma bouche" --
en projetant sur moi ce que je ne peux que considérer comme symptomatique de ton inculture -- un discours de malheureux ayant été contraint de quitter l'Éduc.Nat. en fin de CM2 et "réfléchissant" avec un lexique de 1500 mots seulement à moitié compris (
et avec sa bite égoïste).
Sans t'en rendre compte, peut-être, tu reprends pas mal de clichés qui, comme je le disais, perdent de leur valeur à chaque fois qu'ils sont repris sans valeur ajoutée, juste comme des signes, sans réflexion sur ce qu'ils signifient vraiment.
L'usage 100% péjoratif de
"Paternalisme" est le plus problématique.
Il ne peut en effet y avoir d'ordre socio-politique progressiste que du Père, dans "l'ordre du Père". Et
la Politique au sens le plus noble (
chacun se faire un devoir de penser la "gestion de la Cité", l'intérêt général, distinctement de ses intérêts particuliers ou de groupe)
est consubstantielle au Père.
En ce moment, ça en devient presque rigolo, tellement ça relève de la généralisation des "rafales de balles dans les pieds" : tandis que le génie de l'argent américain corrode au niveau planétaire toute valeur humaine pour en faire soit marchandise, soit emplacement/argument publicitaire pour vendre, tandis que l'Économique prend le Politique par derrière en lui constituant gaillardement un anus symbolique de 5 centimètres de large (
au moins) qui resservira à chaque fois...
...eh bien, de l'intérieur, des "idiots utiles" ayant tendance à se regarder le nombril et à avoir perdu tout vrai sens politique en échange d'un plat de commisération facile qui-me-donne-un-peu-l'impression-d'être-un-saint à condition d'utiliser tous les bons mots dans les bons clous,
des "idiots utiles" (
au capitalisme généralisé et au néo-féodalisme économico-technologique qui se profile en remplacement de la politique), chez nous, travaillent de l'intérieur pour faciliter cette désagrégation de tous les fondements de l'esprit politique le plus authentique et le mieux constitué au cours de carrément 12 ou 20 siècles (
selon l'origine choisie) de construction de la Nation; d'une pensée, d'une pratique solidement orientée dans le souci de l'intérêt général gratuit.
Je ne suis pas en train de dire qu'il n'y a pas lieu de conduire "des luttes" quand il y a vraiment lieu de le faire. Mais là, au point où nous en sommes de déculturation et de régression généralisées, LA lutte qui devrait préoccuper tout le monde, c'est celle consistant à tenter de faire survivre et de réhabiliter l'esprit politique.
Parce que sinon, c'est "ubérisation" pour tout le monde et on sait bien qui morflera le plus de ces évolutions.
Sludge a dit:
la France a une culture patriarcale et misogyne de haut level.
Camarade, j'ai le souvenir un peu flou de discussions et de points d'accord avec toi en 2012, mais là, sur ce sujet, je dois dire que j'ai du mal à comprendre comment tu en es venu à former ces vues d'écorché vif dans lesquelles je ne distingue pas grand chose de constructif.
Sludge a dit:
j'ai la haine non stop. Le truc c'est que je ne la tourne pas vers des innocents pour des raisons essentialistes, mais contre ceux qui font ça. Les vieux hippies qui biens souvent sont des hommes blancs qui n'ont jamais connu d'oppression systémique et qui expliquent qu'aux autres qu'en étant paix et amour même avec les nazis, le monde deviendra paix et amour, je leur ris à la gueule
Voilà. T'as tous les bons mots qui font gagner des points de bonus auprès de la doxa, les phrases sont dans le bon ordre, ta haine est "politiquement correcte", c'est le début de la sainteté morale, pas vrai ?
"Essentialiste", comme je le disais, tu manies le signe. Tu es conscient du sens ? Si tu l'étais, tu comprendrais peut-être tout de suite que tu "essentialises" toi-même à fond les manettes, notamment, ici...
"les vieux hippies" ! Ou
"les hommes blancs" dont tu sembles te faire une caricature quasiment méga-jouissive (
toujours ce rude penchant à "love to hate"
, hein). (
Et si tu es toi-même mâle et blanc, c'est de la haine de soi caractérisée -- pas bon pour la santé.)
oOo
Oui, j'étais un "baba cool" au début des années 70. Les "bandes de jeunes" se constituaient aisément, se mêlaient, on découvrait les "substances psychoactives", on faisait les grands voyages babas au Maroc, en Inde et au Népal, aux États-Unis, et dans la plupart de mes bandes, on faisait beaucoup de musique. C'est vrai qu'on était trop idéalistes, "
Peace & Love" (
Il y a 40-45 ans, hein, parce que toi, tu sembles tenir à faire de ça une "essence" subsistant inchangée jusqu'à aujourd'hui, ce qui me semble assez symptomatique d'un mec qui "ne veut pas apprendre grand chose du monde").
Mais dans cet idéal, il y avait le fondement d'une nouvelle considération entre hommes et femmes (
plutôt garçons et filles, pour ce qui nous concernait à cet âge-là) ; on tendait à s'habiller pareil (
"Unisexe") ; nous, les garçons baby boomers, n'hésitions pas à faire droit à notre part féminine et à l'exprimer de diverses manières ; les activités ensemble tendaient à ne pas faire de différence entre garçons et filles, etc.
Bon nombre d'entre nous, de surcroît, nous faisions une discipline "câblée" de ne jamais céder à la violence physique. Pour ma part, je n'ai jamais réussi à donner un vrai coup de poing appuyé à personne. Quand quelque chose nous tient particulièrement à coeur, le surmoi, c'est hyper-plus puissant que le moi.
Et puis
je rentre en fac d'anglais en 1973 --
un lieu assez exceptionnel, l'Institut Charles-V | Paris VII --, et là, la litanie aggressive féministe débute pour ne plus te lâcher et te pourrir partiellement la vie dans ton être, dans ton essence, depuis plus de 40 ans, en allant, en plus, crescendo.
Il s'y trouvait 2 militantes très remontées qui interpellaient tout le monde sur les thèmes pavloviens que tu reprends sans esprit 40 ans plus tard, Sludge.
"Espèce d'oppresseur !", etc. Tu ne peux faire que te repentir --
c'était en gros le message --, ne parle même pas quand je te mets en accusation pour tes fautes, tu en as perdu le droit moral.
Qui ? Moi ? Attends, je n'ai jamais opprimé personne en à peine 20 ans sur Terre, toujours cherché à surtout ne pas faire de mal (
"faire le bien", oublie, c'est une proposition à moitié viciée à la base), c'est quoi, le problème ?
Alors tu pouvais te dire, conscient des abus de domination masculine qui avaient pu se jouer pendant des siècles, que l'accusation valait sur le mode
"Si ce n'est toi, c'est donc ton père".
Bon, mais déjà, cette attitude telle "qu'immortalisée" par
La Fontaine dans
"Le Loup et l'agneau" est d'évidence perverse moralement ; tout ce que le lion cherche à faire par une rhétorique fallacieuse, c'est de bouffer l'agneau ; la parodie de jugement ne sert que cet objectif.
Mais en plus, dans mon cas, et certainement dans beaucoup d'autres, c'est abusif humainement et historiquement : mes parents et ancêtres mâles étaient depuis plusieurs générations des médecins juifs italo-tunisiens empathes et plutôt éclairés qui ont toujours été à l'avant-garde éthique.
oOo
Alors toi, Sludge, tu ne fais pas mystère que la haine t'anime. Moi, non. Pas la haine,
of course not. Mais la colère, oui, évidemment. Une colère très fondée, mais aussi maîtrisée, qui ne porte pas juste égoïstement sur le mauvais sort qui a pu être fait à ma personne pour des raisons historiques et un dévoiement généralisé, mais plutôt plus sur ce que ces simagrées inconscientes, jamais elles-mêmes critiquées efficacement --
dans un contexte de roublardise rhétorique qui peut susciter l'admiration par sa perversité efficace -- ont contribué à déchirer de façon très irresponsable le tissu socio-politique qui, notamment dans ce pays, construisait quelque chose de notablement vertueux et progressiste.
-=≡ H ♀ M ♂ 2.1 ≡=-
[PS : Tridimensionnel, nous étions en train de contribuer en même temps et je ne peux à cette heure te lire entièrement, ce que je ferai prochainement. Ma "méta-remarque" globale à ton discours est la suivante : il faut se défier de penser que telle ou telle catégorie de personnes (soi compris, soi surtout) sont des victimes essentielles, ont toujours le mauvais rôle du désavantagé. C'est une inclination du psychisme humain, mais la réalité, c'est que la condition humaine produit à peu près autant de tourments et de joies pour tout être humain -- si pour la femme, le surcroît de force physique des mâles pose un gros problème, tu as bien tort si tu penses que la condition du mâle ne présente pas de tourments et de défis plus ou moins équivalents. Des situations d'injustice peuvent être dénoncées et peuvent être réelles, mais "essentialiser" à ce point les thématiques est toujours erroné.]