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L'Anarchisme

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion Xochipilli94
  • Date de début Date de début
T'es raciste envers les asiatiques c'est ça ?
 
Vétéran a dit:
On croirait lire "TOUT" ! Mais les "spontex" n'ont pas eu grand chose, de belles carrières pour certains, moins que rien pour les autres.


Les éponges ?
 
Kronenberg a dit:
Les éponges ?
En 70 les maoïstes tenaient la rue, les spontanéistes (mao-spontex !) étaient le fleuron de la radicalité, je comprenais mal comment des gens qui proclamaient le droit à la jouissance et défoncaient les portes des concerts au nom de la gratuité pouvaient se réclamer d'un régime où des milliers de petits bonshommes habillés tous pareils brandissaient le livre rouge d'un gros bonhomme qui pensait à leur place, je subodorais autre chose, de fait 15 ans après tous leurs leaders se sont retrouvés dans la grande presse ou les cabinets ministériels.

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"Si on arrive pas à en finir avec le cumul des mandats, ça va etre le cumule des mandales"

Bwaha :D
 
Vous en pensez quoi de la forme que va prendre la révolution? Plutot un soulèvement du genre "Grand Soir" suivi d'une période de lutte armée entre révolutionnaires et contre-révolutionnaires où plutot par des luttes locales autonomes (genre ZAD) qui se multiplieraient tout en montant en puissance?
 
"La révolution" ce serait plutôt pour moi une prise de conscience collective de la nécessité de s'organiser pour lutter contre l'exploitation, aboutissant à des expropriations, et la nécessaire destitution du gouvernement ou un retrait suffisant de l'Etat et de la police pour rendre possible la vie libre et l'organisation démocratique. Ça peut aussi donc passer par la multiplication et le grossissement des ZAD (ces "zones de non droit"). Ce n'est donc pas un événement précis mais une révolution mentale collective permettant une organisation massive et efficace. Mais la résistance ne s'arrêterait probablement jamais, car de nombreuses forces souhaiteront exploiter les gens et les ressources d'une manière ou d'une autre. En fait, la "paix" n'existe pas, le monde n'est que conflits. Il s'agit simplement de l'accepter et de tout faire pour réduire la violence à son minimum. La forme actuelle d'organisation sociale étant extrêmement violente et inégalitaire.
 
Donc selon toi, ce dont a besoin la révolution, c'est que les gens prennent conscience que le capitalisme c'est la merde?
Le truc c'est qu'il y a déjà plein de gens qui luttent au quotidien contre l'exploitation mais les armes, les flics et l'armée sont dans le camp d'en face. Je pense que le problème qu'on a aujourd'hui; c'est pas tant mental mais logistique.
On a besoin d'organisation et d'armes pour faire face à l'Etat bourgeois et je crois que la meilleure propagande reste la "propagande par le fait": on est plein a en avoir marre du capitalisme mais c'est l'espoir qui nous manque; si on attend que tout le monde se bouge, personne se bougera.

Pour moi l'idéal à l'heure actuele; ce serait une espèce "d'armée prolétarienne" (genre Action Directe ou la Bande à Baader) mais qui plutot que faire des assassinats ciblés (les patrons, coupez-en un il en repousse un autre); servirait à se protéger des chiens de l'état (vols d'armes dans les casernes, distribution aux ouvriers en grève/aux manifestants/aux zadistes).

Une fois la situation révolutionnaire/guerre civile entamée; les gens choisiront vite leur camp.
 
La guerre civile est bien le pire lancer de dés qui puisse arriver, personne ne veut de ça (et surtout pas moi), tout le monde fera tout ce qu'il peut pour l'éviter
à l'exception de l’extrême droite (qui a dans ses range de nombreux et joyeux collectionneurs d'armes qui comptent bien s'en servir) et une extrême minorité à gauche.
Personne n'a envie de se faire poursuivre par un hélicoptère tigre et son canon de 30mm, ni de se mettre face à un char ou d’espérer semer des missiles guidés. Il suffit de voir la syrie et les images jour après jour de ce qu'une guerre civile cause. Ne t’inquiète pas non plus que si une telle guerre civile éclate ce ne sera pas que des bombes francaises qui vont tomber sur les gens, tous les puissants de la planète y mettrons du leur pour mettre des batons dans les roues
Alors "choisir son camp", même moi qui ai des convictions anarchistes, en cas de guerre civile je choisis le camp du "je cache ma gueule et celle de ma famille"

Pour ce qui est des ZAD, leur caractère temporaire et expérimental est leur force autant que leur faiblesse. C'est directement hyper polarisant pour les militant et engagés politiquement: ca permet à beaucoup de se former et se retrouver. Les initiatives locales ne peuvent pas s'étendre facilement, juste se répéter. Dans les villes, avoir des groupement à grande echelle autours d'actions concrètes serait certainement plus profitable pour amorcer du changement profond.
Dans le style j'ai trouvé super intéressant le principe des coopératives à l'anglaise, les coopératives de logement en particulier.
 
Contrairement à ce que tu dis, Zarutas, je pense que le travail est encore largement dans les consciences. Car les actions rassemblent peu de monde. Pas besoin d'action armée pour mettre l'économie par terre, mais il faut du monde bien organisé et expérimenté.

Le problème c'est que les gens sont vaguement contre le capitalisme mais sans le comprendre, et que le racisme et le paternalisme empêchent les classes moyennes de rejoindre les classes populaires.

Avec les idées contre-révolutionnaire telles que "on peut révolutionner la société par notre consommation", on n'est pas sortis de l'auberge. Les gens ont peur de se joindre au conflit, veulent faire la révolution sur facebook...
 
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La Puissance et la Gloire de Graham Greene raconte l'histoire d'un prêtre catholique au Mexique dans les années 30, époque où le gouvernement mexicain s'était engagé dans une violente campagne anticléricale visant l'Église catholique.

Lors d’une scène, le héros en fuite, misérable et en haillons, prononce une messe alors que les forces de l’ordre viennent le prendre. Il se rend compte qu’il parle peut-être pour la première fois du malheur sans hypocrisie, le vivant lui-même. Son discours concerne le Ciel. Il explique classiquement que toute souffrance existe parce que le salut nous attend.

On peut bien sûr interpréter ce message de différentes façons. La plus méprisable étant celle que m’évoque l’image de la mère Theresa, refusant les anti-douleurs aux pauvres, admirant la “beauté” de la souffrance humaine. Une autre façon est celle de trouver de la force dans les plus mauvais moments pour résister, jusqu’à l’avènement de jours meilleurs.

Suite à cette messe, le chef du groupe de policiers ou militaires qui arrive pour prendre le prêtre, sans pouvoir le reconnaitre, explique ceci aux villageois :
Vous êtes des imbéciles, si vous croyez encore ce que vous disent les curés. Ils en veulent à votre argent, voilà tout. Qu’est-ce que Dieu a jamais fait pour vous ? Avez-vous de quoi manger ? Vos enfants ont-ils assez de nourriture ? Au lieu de vous donner du pain, ils vous parlent du Ciel. Oh ! Que tout sera merveilleux quand vous serez morts, disent-ils. Moi, je vous dis : tout ira bien quand ils seront morts, eux. Il faut que vous m’aidiez.
Plus tard, le même homme ajoute qu’à ses yeux, la vie des villageois a bien plus de prix que celle du prêtre, qu’il serait prêt à tout leur donner.

Si son discours sur le clergé trouve tout son sens quand on connait les dérives du pouvoir religieux, on peut encore imaginer quel est le rôle réel d’un prêtre, fut-il ordonné ou non par un quelconque pouvoir, disons plutôt par des villageois eux-mêmes, qui ont confiance en lui. Ce rôle serait celui d’un homme qui vit les mêmes souffrances que ses pairs (ses frères et sœurs plutôt que ses enfants, vision patriarcale au possible). A ce titre, et par un talent particulier, il serait capable d’aider ceux-ci à aller de l’avant, malgré les difficultés.

Pas dans l’espoir qu’un hypothétique Dieu les récompense, mais parce que la vie même sur cette terre est faite ainsi. Peut-être que l’au-delà nous délivre des souffrances... Mais surtout, si cette vie est souvent difficile pour nous autres, prolétaires, il nous appartient de toujours garder la tête haute et de nous battre pour faire advenir de jours meilleurs.

L’ironie de ce passage du roman, c’est que le représentant de la république, devant le silence des villageois, incapables de dénoncer leur prêtre, désigne un villageois en bonne forme physique et annonce qu’il sera fusillé s’ils ne changent pas d’attitude.

La morale de cette histoire est bien entendu que la réelle question n’a jamais été de savoir si un prêtre, un patron ou que sais-je encore, était par nature mauvais et qu’il suffisait donc de tous les fusiller pour faire advenir une époque de paix et de fraternité. La réelle question est bien celle du pouvoir que l’on laisse à des institutions, autoproclamées ou tolérées par une acceptation tacite de la population.
Cet homme prétendant vouloir tout donner à ces pauvres gens, contrairement aux prêtres qui seraient hypocrites, va abuser de son pouvoir et au contraire, plutôt que leur donner quoique ce soit, tuer l’un d’eux. Il remplace de fait la figure du membre du clergé abusant des pouvoirs qui lui sont conférés. Il ment, il manipule, il violente parce qu’il en a le pouvoir.

Peu importe qu’il y ait aussi de bons patrons, de bons politiciens, de bons policiers... Le fait est que si l’on laisse un pouvoir de vie et de mort à des gens, il y en aura toujours pour l’user pour leurs desseins personnels (haine, profit, etc.).

La puissance de l’émancipation collective serait non pas de seulement pouvoir repérer des institutions qui sont la source de nos malheurs, mais bien de développer une capacité à résister à toute forme de pouvoir. Et dans l’idéal, à établir des règles empêchant quiconque d’obtenir un pouvoir de vie ou de mort sur ses pairs, de manière directe ou indirecte. Quand un politicien décide de créer une loi pour contrôler les chômeurs, il se rend aussitôt responsable d’un grand nombre de malheurs. Tout cela ne lui coûte rien, et il en tire même un bénéfice politique auprès de sa clientèle réactionnaire. Cela ne devrait pas exister.

Source : En attendant l'oasis
 
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Ce que j'appelle un double post c'est deux posts d'affilée en un temps court. Lorsque c'est pour remonter un topic inactif, ça n'est pas grave. Mais oui, je me sens seul. x)
 
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