Rentrer dans une journée-vortex énorme qui m'ammène à rencontrer tous un tas de professionnels du soin et de l'éducation dans un cadre associatif où l'on met sous pli 500 invitations pour un colloque en transformant une tâche administrative en apéro entre potes.
Entendre une psy me raconter son voyage avec sa fille à Auroville en Inde, utopie fondée par Sri Aurobindo et Mère eux-mêmes.
Rejoindre des potes pour un anniv avec des convives tous plus marrants les uns que les autres.
Êtré écouté sur mes projets professionnels et mon cheminement spirituel. Écouté simplement, attentivement, authentiquement, gratuitement, putain ça fait du bien.
Mettre une demi-heure à faire moins d'un kilomètre pour aller en soirée électro, parce que les convives bourrés marchent à deux à l'heure.
Me faire aider par un inconnu avec un smartphone parce que j'ai pas imprimé le billet, il faut accéder à internet pour montrer le billet au vigile.
Méditer sur le son, m'adapter à l'ambiance, lâcher prise pour me faire dire que je danse comme un tribeux des 90. Ne plus réfléchir.
Écouter le gars qui m'a aidé avant me raconter son voyage en Indonésie, dans un pays où les gens n'ont rien et donnent tout.
Avoir l'impression de déjà connaître tout le monde, sympathiser avec le premier venu, taper des délires à la con, gratuitement, comme ça.
Phaser sur les visuels à l'écran et entendre un mec me dire : "Mec, doucement sur le LSD, ça se voit à cinq kilomètres que t'en as pris."
Écouter l'expérience du gars avec l'acide, lui transmettre la mienne, avoir l'impression d'avoir une utilité, parce que si, il y a de la lumière dans le LSD.
Lâcher prise, encore, me rendre compte qu'il n'y a rien à faire, vraiment rien du tout, pour être bien avec soi, avec le son, avec les autres. N'avoir honte de rien. Danser comme je veux, prendre ma place, rentrer dans le flow.
Quitter la soirée et me rendre compte que je suis méchament tripé, éveillé, présent.
Être rassuré : si, si, tout ça peut se passer sans drogue.