Première cuite à 13 ans, suivie d'une conso que je qualifierais de "lycéenne" : une biture de temps en temps, en soirée ou bien le vendredi aprèm en séchant les cours.
Premier joint à 14 ans : au début, j'aime pas trop, puis à force de faire comme les autres, je finis par apprécier. Pour autant, ma conso reste très légère jusqu'à mes 18 ans, où je me mets à fumer quotidiennement.
À 18 ans toujours, premières expériences au LSD, toujours dans une atmosphère posée et en comité restreint. J'en garde d'excellents souvenirs : des visus de fou, des heures à rire pour un rien, un état d'introspection tel que mon esprit n'arrivait plus à saisir la notion de langage et fonctionnait seulement par associations d'images...
S'ensuit une période assez creuse niveau consommation : le cannabis quotidien, remplacé par l'alcool - quotidien lui aussi - lors de quelques mois passés à l'étranger, quelques prises de champis non concluantes et un ou deux buvards de LSD.
Puis vient l'été 2014, avec une prise de champignons qui me laisse entrevoir tout le potentiel de la chose, suivie d'une soirée mémorable accompagnée de md qui me fait découvrir les empathos. Là, un monde s'ouvre à moi et je commence à me renseigner sur les drogues de manière générale, en même temps que je commande ma première growbox. Fin août, je teste mon premier flush avec des amis : ma plus grosse perche à ce jour, bodyhigh juste exquis, des hallucinations à foison, la pagaille dans mon esprit...
Puis vient septembre, où je prends de la md avec ma chère et tendre lors d'un concert. Là, ça part en sucette : la redescente est vraiment très rude pour elle, expérience de déréalisation bien traumatisante, multiples crises d'angoisse... Depuis, elle a cessé toute conso et ne supporte plus d'être dans un état autre que normal.
Et c'est là que je pars en couille, privé de celle qui m'accompagnait dans mes trips et étant un sujet sensible aux addictions. En septembre/octobre, toujours émerveillé par ma dernière prise de champis, je commence à en consommer seul lors de mes jours de congés, jusqu'à deux fois par semaine. Mais rien à faire, impossible de retrouver ce high épique.
C'est alors que je commence à entendre parler de RC, et décide de tester les noïds, attiré par un high cannabique pas cher. Mauvaise idée, je fais ça comme un cochon et finis par me taper le pire bad à ce jour, avec évanouissement, expérience dissociative assez extrême qui explose l'égo en milliards de paillettes et un palpitant qui manque lâcher.
N'ayant pas compris la leçon, je me tourne vers des produits qui imiteraient l'effet de la md. Rencontre avec la 3mmc en novembre : j'aime. J'aime trop en fait ; rapidement je me mets à consommer régulièrement, d'abord uniquement le week-end, puis en semaine (avec des benzos pour pouvoir dormir et aller bosser le lendemain). En décembre, je me mets à tester un peu tout et n'importe quoi : éthylphénidate, MXP, MXM... à la fois pour tester, et pour alterner avec la mmc.
Fin décembre/début janvier, on y est : je me prode chaque jour, il m'arrive d'aller au boulot sous EPH, je révise sous prod, je vais en partiel sous prod... Ma compagne n'est pas au courant, mes potes me font remarquer que j'ai maigri, je finis par être assez irritable, je laisse tomber les sorties pour pouvoir rentrer chez moi sniffer, je finis par stresser dès que j'ai le moindre truc à faire, je mixe les prods de manière absolument pas rdr (un soir : alcool + champis + 3MMC + MXM + benzos...), je me mets en maladie parce que j'ai pas géré le craving et que ça fait deux jours que je dors pas... Bref, la déchéance pointe son nez et je sens que ma conso peut devenir dangereuse pour moi, mon couple et ma vie professionnelle.
Alors un soir de fin janvier, je m'autorise une dernière perche avant de jeter tous mes pochons aux chiottes. Terminés les RC.
Dans le même temps, ma conso de cannabis me préoccupe : ça fait plusieurs années que je fume quotidiennement, je suis moins vif, tousse beaucoup et ai un sommeil de merde, avec parfois des réminiscences de mon bad au noïd, et là-dessus je me fais gauler par les flics...
Bref, j'ai l'impression d'avoir traversé une période assez particulière de ma vie (heureusement assez courte), composée d'abus, d'abus et encore d'abus. J'ai bien déconné, heureusement sans conséquences à long terme et il est maintenant temps de se calmer. J'ai du coup décidé de bannir tous les RC, de consommer des street drugs uniquement lors d’événements bien particuliers, et de me tourner vers des produits naturels avec une démarche empirique et peut-être plus spirituelle...
Et avis aux petits curieux : si vous sentez que vous êtes sensibles aux addictions, tenez vous à tout prix éloignés des stims ! Je plussoie entièrement les propos de Sludge : on passe très facilement de l'envie de tester, d'une forme de curiosité à une envie d'y revenir sans arrêt défiant toutes les lois de la logique...