Si je peut me faire l'avocat du diable, toutes les œuvres de la saga Ghost in the Shell ne sont pas d'une même niveau que le Oshii de 95 (ou les SAC). De même les films lives japonais de Death Note (ou bien les pieces de théâtres et autres comédies musicales) ne sont pas du même niveau que la manga et l'animé d'origine. Donc pour moi il n'est pas nécéssairement là le problème.
Dans une adaptation, on a forcément des contraintes dû au format, au nouveau public, etc. En cela c'était intéressant de faire un nouveau ghost in the shell dans notre monde contemporain. Le problème de forme (whitewashing, 1h40 + scène trop rapide typique du cinéma hollywoodien, musiques non mémorables) est compensé par d'autres avantages (budget, effets spéciaux, décor, prises de vues réelles).
Dans ce Ghost in the Shell là, ils ont voulu bien faire, en reprenant de nombreuses scènes des films GITS de Oshii (1995 et Innocence). Le coeur du problème c'est qu'ils ont changé le sens de l'oeuvre. Vu qu'ils ne sont pas à même d'envisager le rapport d'une société à évoluer artificiellement et un réseaux d'informations capable de prendre conscience de lui même (le fameux puppet master). Alors qu'en soit même si les états-unis sont une exubérance consumériste hors-sol, ils ont été capable de faire émerger des mouvements de leur société capable de comprendre l'oeuvre originale (surtout après les années 1960, avec les hippies, puis le cyberpunk).
Le problème c'est qu'on est dans l'ère Hunger Games, et que tout doit se voir sous le prisme de l'individualisme. Dans ce remake ce qui frappe c'est qu'on n'assiste pas au combat d'une société contre elle même. Mais à un chaos généralisé ou les intérêts privés ont des moyens de plus en plus puissants pour s'imposer. Tout est personnalisé, simplifié, aseptisé. Le déroulement laisse l’œil fan comprendre avec deux coups d'avances les retournements de situation et autre climax.
D'ailleurs le chef otaku laisse une review assez proche de mon sentiment sur le sujet :
Maintenant sur Death Note, je ne pense pas qu'ils vont être aussi inapte à retranscrire le sens du manga, déjà parce qu'il ne critique le capitalisme. Ensuite la thématique de la peine de mort est très bien imprégné dans la société américaine. Le problème c'est le public du film, il va clairement être conçu pour les ados. Donc bon l'extrême majorité du script va passer à la trappe, tout comme le scénario originale. C'est donc la porte ouverte à tout un tas d'exotisme désolant, comme le "Light Turner", ado mal dans sa peau, le L "noir" (donc la ils font même de l'inception de blackwashing dans du whitewashing).
Le société c'est donc clairement les gros studios. Les gros sous. Les gros producteurs qui détermine le sens d'une oeuvre uniquement pour en faire profit, puisque de toute façon, il ne comprenne que ça, c'est leur religion. Comme disait Médine, ont est passé "du dieu unique, à la monnaie unique".