Décidément je finis par trouver des trucs bien sur Netflix, dernier en date :
Berlin Calling
2008
, de Hannes Stöhr, avec Paul Kalkbrenner
L'histoire vite fait : DJ Ickarus de Berlin est un type assez cool qui se promène de festival en aéroport, quand il n'est pas au Club de ses potes à profiter du beat et à tracer un peu de C. Sa copine le suit partout, tout va bien. Jusqu'au jour où la directrice de son label lui dit que son nouvel album est bof, qu'il doit repasser du temps dessus. À ce moment-là, il commence à faire de la merde, juqu'à la pillule de trop qui contenait de la MPA en plus de la MD, gros bad à la fois corporel et psychique, il se retrouve torse poil dans un restau à tartiner le yaourt sur la nappe => HP.
Au début, la psychiatre est patiente, et puis il fait de la merde, il sort de l'HP... il fait de la merde.
Ce film est l'histoire d'une crise existentielle en règle, avec une bande-son en adéquation parfaite avec la thématique du film. Je veux dire, quoi. Berlin. Electro. Faudrait pas qu'on se foute de notre gueule, mhh ?
Et bah tant mieux, on se fout pas de notre gueule. De l'electro berlinoise bien comme il faut, présente à la fois comme BO mais aussi comme personnage à part entière. L'electro se mêle à la réalité qui environne le personnage principal, accompagnant ses accès d'angoisse, de colère, de jubilation, de paix intérieure. Pas étonnant : l'acteur principal et le compositeur de la BO sont la même et unique personne, Paul Kalkbrenner.
Pour une fois, on a l'impression que le monde de la techno n'est pas violé de l'extérieur par des journalistes ou des réalisateurs en quête de sensations fortes. Pour une fois, on se met à la place des personnages, on les sent, on les comprends. Pour une fois, la drogue est bien contextualisée, la psychiatrie aussi. Voilà, on y croit.
Et c'est plutôt cool.
D'autant que le film se termine assez bien, ce qui aurait tendance à pousser au cul des petits junkies comme nous. Et ça, c'est plutôt une bonne chose.