mon expérience personnelle et mon avis!
alors moi j'ai commencé le pétard à 15-16 ans, vite suivi par divers opiacés et opioïdes (héro, rache, opium, subs...), puis divers psychédéliques, mais très rarement. j'ai eu la chance d'avoir la conscience d'arrêter assez vite l'héro et les subs, avec des p'tites écartades pour la rache et l'opium, mais très rarement. par contre j'ai pris de plus en plus de psychés, pour arriver dans une période salvia vers la fin de mes 17 ans. et là, une soirée, tranquille, j'allais à un petit festival, je passe chez un pote, et on se coule une douille. je ne me rends pas compte sur le coup, mais je suis complètement défoncé. je sors de chez mon pote, et me dis qu'en fait je suis dans le même état qu'avec un bon trip (sans hallu, je n'ai jamais eu d'hallu sous trip): je n'arrive pas à lire une carte d'un arrêt de tram, sur mon vélo j'évite les "ennemis" (comprendre: les voitures), je suis dans un film (déréalisation/dépersonnalisation). je me dis que c'est pas normal, que je deviens fou. montée d'angoisse. bref, urgences psy, le lendemain, avec le sommeil et les médocs, tout va bien. quelques jours plus tard, avec des copains, je tente de refumer un pétard. grosse montée euphorique, je dis à une copine: "j'me suis pas senti aussi bien depuis longtemps", puis "oh merde c'est la même chose que l'autre fois!". urgences psy de nouveau, suivies de 2 mois de déréalisation intense (j'étais un personnage jouant dans le film de ma vie), mal être insupportable, désorienté tout le temps, impossible de suivre plus d'une trentaine de secondes en cours, impression de ne pas connaître ses proches, même ses parents, le tout assaisonné d'un traitement au risperdal (effets secondaires, pour moi: dépression, démotivation totale, fatigue intense mais insomnies, impossible de bander etc...). puis 3 mois de retour progressif à la réalité. quelques séquelles, mais rien de grave. quelques mois plus tard, je tape une petite trace de speed (eh oui la drogue, tu l'oublies pas comme ça...). voyant que tout se passait bien, j'ai repris de plus en plus de trucs, progressivement, sauf le pétard et la salvia, plantes desquelles je pensais qu'était venu mon problème. j'ai commencé à aller en teuf, et à faire du son. aimant de plus en plus la drogue, j'en suis venu à plein d'abus, par exemple 6 mois où je prenais de la MD tous les 2-3 jours (aucune dépression, ni bad, ni rien). puis une nuit, en tawa, je prends une goute assaisonnée de MD, speed et air sec. 2-3 heures après avoir pris la goute, mon esprit commence à sortir de mon corps, et à planer au dessus (effet ké non-visuel). mon corps était un pantin que mon esprit devait diriger, galère... je me ressens marcher comme le dernier des bourrés, avec l'esprit totalement clair. trip assez intense, surtout avec une dizaine de kilos de goa. puis je commence à m’inquiéter, du genre "je vais pas redescendre, je vais pas redescendre...". j'essaye de dormir dans le camtar d'un copain, impossible. un pote se décide à me raccompagner chez moi, en train car je n'étais pas en état de faire du stop. après avoir dormi, plus rien. je me décide à ne plus prendre de drogue. mais un mois après, je remonte, et là, parti pour 8 mois en décorporation plus ou moins intense, avec des remontées violentes, des moments ou je me mets en boule dans un coin et n'ose plus bouger pendant un temps inévaluable, difficultés à parler, vertiges, de nouveau sous risperdal (que je ne supportai vraiment plus et que j'ai arrêté, trop hard à vivre). avec un verre de bière j'étais éclaté comme avec une goutte, sans l'effet agréable. les clopes aussi me faisaient faire des petites remontées pendant les 2 premiers mois. être perché 8 mois, c'est long... surtout quand tu ne peux plus boire, que tes amis prennent des distances parce que tu es dur à vivre etc... ça fait quelques moi que je ne fais presque plus de remontée, mais je sais que je ne percevrai plus jamais la réalité, mon corps et mon esprit comme "avant". j'ai conscience d'avoir perdu des facultés mentales, je n'ai plus beaucoup de motivation, j'ai des gros troubles de mémoire proche, surtout quand je bois, ce qui est, mine de rien, très gênant: se souvenir de seulement quelques instants de sa soirée de la veille, alors qu'on se rappelle qu'on a même pas été saoul, c'est vraiment badant. surtout à 20 balais. je ne prends plus aucune drogue ou médoc psychotrope (valium, somnifères etc...).
bref, pour conclure, je pense que l'idéal, si l'on prend des drogues, c'est de commencer après 17-18 ans, voire après 25 ans, quand le cerveau est vraiment bien formé, qu'on est relativement bien das ses pompes, qu'on est plus dans l'indécision de la post-adolescence, niveau famille, études, orientation etc...
car, à court ou long terme (vécu):
-quand on est jeune, on a tendance à abuser, à tout gober, à tout essayer etc...
-on y perd tout son fric
-on va plus en cours
-on perd ses amis qui se défoncent pas
-on a des emmerdes avec les condés -> les parents (ils comprennent souvent assez vite qu'on consomme)
-on a plus que ça dans la tête, vu qu'on est chez les parents et qu'on a quasi pas de responsabilité
-on ne s'amuse plus sans prod
-on peut se bousiller le cerveau et le corps (et ce que j'ai vécu c'est largement pas le pire, j'ai un pote qui a perdu la vue, plusieurs qui sont allés en HP, des gens qui sont restés collés genre "légume", un pote qui ne savait plus lire, plusieurs connaissances qui ont fait des OD/crises cardiaques/morts à cause de coupes mortelles, des copains qui ont à tout casser 3 dents...)
après il y en a qui "gèrent" bien la drogue, savent se modérer, etc... mais moi aussi, je "gérais bien", et les copains aussi, mais personne n'est à l'abri du pétage de câble (pour moi, juste une douille la première fois)
mais je sais aussi que quand on a envie d'essayer, et plus encore quand on a déjà essayé, on passe au dessus des gens qui disent "ne commence pas, arrête de taper..." (je l'ai fait, comme beaucoup). alors, quelques conseils:
-se modérer (et s'y tenir, éviter de se dire "allez, j'déconne un peu mais tant pis")
-savoir refuser de taper (genre passer des soirées sans consommer)
-ne pas trop boire en tapant (plus t'es bourré plus t'as envie de prendre, et tu risques de finir complètement éclaté, blackout et compagnie)
-bien se renseigner sur ce que tu prends, et ne pas commencer avec une grosse dose (le pote qui a eu de la mort-aux-rats dans sa poudre s'en serait p'tet sorti, par exemple)
-espacer les prises (si t'es juste en montée, tu risques de te prendre une sale perche)
-ne pas se dire que tu vas rester bloqué, c'est le meilleur moyen de bader et de pas redescendre
-éviter de (trop) mélanger (surtout speedant/calmant)
-éviter de taper seul, mais aussi éviter de taper des psychés quand y'a trop de monde, surtout les premières fois avec le produit
-être avec des gens de confiance, qu'on aime
-savoir apprécier les défonces légères (mon meilleur trip à l'acide, c'était avec un demi carton, un peu de punch et des gens vraiment super)
à compléter...
pour conclure (enfin!), personnellement je m'amuse bien avec l'alcool, pis j'ai fait des tawas sympas sans même boire pendant 6 mois
du coup, je ne dis pas NON à la drogue, mais faire bien gaffe parce que c'est pas anodin, qu'on risque tout de même sa vie