J'fais la révolution des oilpés , et ma mère-ki-mème-trop, quand je lui dis que je pourrai partir avec elle et mon frère (qui n'a pas ce problème, lui) en vacances, me demande de mettre un pantalon (pour couvrir les oilpés sur mes jambes) pour le jour de notre arrivée à l'hôtel parce que "ça [lui] fait violence". La pauvre. On sera genre le 3 août, y fera 25 degrés.
Bon en vrai ça m'emmerde pas (qu'elle réagisse en victime, par contre le coup de cacher mes jambes pas conformes, y a clairement un problème, surtout venant d'une femme qui se sent "profondément choquée" en tant que féministe (sic) par le voile, on est dans le dévoilement total du paradoxe du "féminisme blanc" - j'aime pas ce terme mais là elle rentre tellement dedans que c'est affligeant quoi). Ca me fait même plutôt marrer qu'elle se place en victime du truc, je lui répare un trauma, c'est la moindre des choses qu'elle réagisse.
Elle dit qu'elle veut pas attirer l'attention, c'est tout, que c'est pas une question d'être désirable en tant que femme, que c'est juste pour pas attirer l'attention. Moi j'crois quand même que c'est parce que mon corps porte atteinte (dans sa tête) à sa féminité en tant que je suis sa fille, parce qu'à la question (stupide, oui, mais bon je voulais jouer un peu) : "Tu préférerais, dans l'hypothèse, et si c'était crédible, que je dise que je suis une femme mal dans son corps de femme qui transitionne ? Ca te ferait moins violence ?" ben elle a répondu oui. En gros elle se sent comme responsable en tant que mère de la validité de sa fille en tant que fille. Si celle-ci se sent bien femme avec d'autres codes que les siens, c'est problématique pour elle.
J'trouve ça passionnant d'arriver à de tels bouleversements intérieurs juste avec l'exposition et l'assumation (dégueu comme mot) d'un corps "au naturel" (même si ça veut rien dire).
:lol: