Usage de drogues au sein des institutions : les hypocrites de la République
Nouvelle affaire d’usage de produits stupéfiants par un élu. Le sénateur de la majorité, Joël GUERRIAU – membre du parti Horizons depuis 2011, élu de Loire-Atlantique – est soupçonné d’avoir fait ingérer de l’ecstasy à sa collègue députée Madame Sandrine JOSSO, en vu de commettre envers elle une agression sexuelle.
Joël GUERRIAU, interpelé mercredi 15 novembre 2023, a été entendu le vendredi suivant par les forces de l’ordre au motif selon l’AFP d’avoir “administré à une personne, à son insu, une substance de nature à altérer son discernement ou le contrôle de ses actes afin de commettre à son égard un viol ou une agression sexuelle” acte puni par la loi de cinq ans d’emprisonnement et de 75.000 € d’amende. Monsieur GUERRIAU a été mis en examen à la suite de l’audition pour le motif ci-dessus, ainsi que pour détention et usage de substances classées comme stupéfiants.
De la drogue au Sénat
Selon les informations de BFMTV, le sénateur, secrétaire du Sénat et vice-président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, a été testé positif à différentes substances toujours prohibées. Plusieurs tests réalisés, dont certains contradictoires, ont permis d’identifier des traces de plusieurs produits stupéfiants dans son organisme : amphétamines, opiacés, cannabis, MDMA, méthadone et cocaïne. Le sénateur affirme s’être procuré l’ecstasy retrouvé chez lui auprès d’un membre du sénat, ce dernier lui aurait présenté le produit comme un “euphorisant“.
La majorité n’en est pas à son coup d’essai, rappelons-nous l’affaire du député des Hauts-de-Seine Emmanuel PELLERIN du groupe Renaissance, qui lui, a reconnu avoir consommé de la cocaïne et du cannabis avant et après son élection à partir de juin 2020. Ou encore l’implication d’un collaborateur du député Lénaïck ADAM du parti Renaissance également, dans un trafic présumé de cocaïne.
Les hypocrites de la République
Dès lors, la question de l’hypocrisie de nos représentants se pose concrètement et de manière flagrante. ll suffit de voir le discours prononcé par le sénateur GUERRIAU en 2020, où il fustigeait la consommation de drogues et déplorait les conséquences des trafics.
Cette nouvelle affaire nous rappelle que l’usage de substances illicites concerne tout autant les élites, qui plus est, aux postes à responsabilité. Elle souligne aussi que la “Guerre à la drogue” défendue par la plupart des représentants de la société relève du dogme et non du pragmatisme. Car oui, nous sommes tous à des niveaux divers et variés usagers de drogues (alcool, tabacs, médicaments, substances illicites).
Situation encore plus ubuesque, lorsque l’on sait que la substance identifiée (la molécule de 3,4-méthylènedioxyméthamphétamine plus connue sous le nom d’ecstasy ou MDMA) commence à être utilisée dans d’autres parties du monde pour ses effets permettant de surmonter des épisodes de stress post traumatiques et qu’elle fut utilisée dans ce cas précis pour atteindre à l’intégrité physique d’une femme. Ce qui participe une fois de plus au mésusage et à une désinformation bien française sur la question des drogues, en plus de créer un traumatisme évident pour la victime.
NORML France cherche à adopter une approche raisonnable et raisonnée, s’appuyant sur des données scientifiques et sociologiques, désirant se baser sur la réalité française, ne discriminant aucun usager, dans le but de mettre en place de véritables dispositifs de prévention et de réduction des risques liés à l’usage de drogues.
Les membres de NORML France assurent de tout leur soutien Madame JOSSO pour surmonter cette épreuve et se placeront toujours du côté des victimes du mésusage de produits psychotropes.
Pour une société plus juste au regard de l’usage de cannabis et des drogues dans notre pays : Rejoignez NORML France !
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