Le sujet des usagers de drogues dans l’espace public a réémergé dans le débat politique durant la campagne municipale parisienne de 2020. L’espace de discussion qui s’est ouvert, sur les réponses publiques, a montré qu’elles pouvaient elles aussi être perçues comme la cause même du « désordre urbain ».
Un an et demi plus tard, le débat est relancé de manière intense, voire violente, en particulier depuis que l’un des nombreux déplacements de scène ouverte de crack (un dérivé de la cocaïne addictif et relativement bon marché), initialement installée dans le nord-est parisien, a mené à la construction par la préfecture de police de Paris d’un mur entre Aubervilliers et la capitale, en septembre 2021.
Dans ce contexte, certains candidats jouent sur le registre de la ville dangereuse, sale, où règnent l’insécurité permanente et la peur, pour prôner une ville toujours plus sécuritaire. D’autres utilisent la rhétorique de la ville diverse, accueillante et solidaire, pour tendre vers une ville plus humaine. Quels sont, concrètement, les discours des uns et des autres ? Et surtout, que nous apprennent les données scientifiques sur le sujet, en matière de santé publique et de sciences sociales ?