Au détour d'une question sur le chemsex, le ministre de la Santé rappelle ainsi que "la réduction des risques, c’est la seule méthode de santé qui vaille", ajoutant : "Plus les gens sont éloignés du système de soin, plus il faut redoubler d’efforts." S'il ne contredit pas ouvertement Gérald Darmanin, il est aisé de lire entre les lignes quand Olivier Véran souligne : "Dans les pays où la peine de mort est appliquée pour les usages de stupéfiants, il y a toujours des consommateurs". En clair, la répression même absolue est inefficace, CQFD.
Du côté des actes, le ministre de la Santé vante le développement des salles de consommation à moindre risque (les malnommées "salles de shoot") à Lille, Bordeaux ou Marseille. Sur le chemsex, le ministère a financé une étude en 2019, un livret d'information a été édité et un appel à projets a été lancé à Marseille, Bordeaux et Paris.
Une approche à l'inverse de celle de Gérald Darmanin, qui n'aborde le sujet que sous l'angle du trafic. Depuis quelques mois, le ministre de l'Intérieur ne cesse ainsi de répéter sur les plateaux télé le slogan d'un spot anti-drogue des années 80 : "La drogue, c'est de la merde". Dans un courrier daté du 21 juin et dévoilé par 20minutes via l'AFP, le ministre, candidat aux élections départementales dans le Nord, fait part au préfet du Nord de sa "ferme opposition" à l’ouverture prochaine d’une salle de consommation à moindre risque (SCMR) à Lille. Il y prévient le préfet que l’État n’accordera aucun soutien au projet de la maire socialiste, assénant : "La drogue ne doit pas être accompagnée mais combattue".