la page Fanzine Underground du Savoir-Faire
Après la Chemise à pain, les Rollmops, la Banane 70, la Salade Lozer et la Tartine Picnic, voici encore le how-to du savoir-faire avec le Porridge :-D
En 1828, la rubrique "humour" d'une parution:
"American Masonic Record, and Albany Saturday Magazine"
The Humourist a dit:
The Humourist
A certain baron had a son, who, at the age of eleven or twelve years, rose to the rank of Major. One morning, his mother hearing a noise in the nursery, rang the bell to know the cause of it. "t is only," said the servant, "the Major crying for his porridge!"
Traduction FR:
Le Blagueur
Un certain baron a eu un fils qui, à l’âge de onze ou douze ans, a atteint le grade de major. Un matin, sa mère entendant un bruit dans la chambre d'enfant, a sonné la cloche pour en connaître la cause. --Il n’y a que le major, dit le serviteur, qui pleure pour son porridge!
un peu ~~ Laff - a - Bits ~~ comme témoignage, mais on voit le porridge.
Le porridge de toutes les fortunes, du temps de paix ou de guerre...
Le look tient à son époque mais le principe de la cuisine roulante ne change pas... et parfois ça déborde !!!
ci-après une cuisine roulante de 1907
Sur l'internet on trouve des explications sur l'origine du mot porridge (étymologie écossaise). C'est bien possible, mais on ne peut nier la suggestion de "poor" et de "rich". C'est l'aliment que tout le monde mange. Ainsi le tabou cassé fait bien le job de la Lyre. Le porridge aux cuisines des maisons bourgeoises, des cantines mobiles des armées, des cowboys aux feux de camp, des pauvres, des riches, détermine la réputation du cuistot. Comme on va le voir, la préparation demande de l'attention...
Ingrédients pour 2 personnes (ou 1 goulafre):
120 110 gr de flocons d'avoine
500 cl lait
500 cl eau
encore un supplément de lait (250 ml) et d'eau (250 ml) pour plus tard...
3 jaunes d’œufs
3 bonnes cuillerées à soupe de sucre vergeoise / cassonade (le sucre cristallisé c'est OK aussi)
l'Alchimie philosophale: avec un état d'esprit généreux sur la quantité des liquides (eau / lait) on suit mieux la voie de la découverte en cette alchimie du porridge. Pour ces quantités de liquides il vaut mieux être plus généreux que restrictif lors d'un appoint... (par exemple balance électronique HS. Perso j'ai une balance ancienne...) La compensation de la capacité liquide ne s'obtient pas en ajoutant des flocons d'avoine mais en allongeant le temps de cuisson de une demie heure ou une heure... On progresse plus loin sur la voie de l'expérience. Que faisaient les Anciens en attendant ?? Ils reprisaient les chaussettes ou mettaient le linge de lessive à sécher ? Ils jouaient aux cartes ou allaient prendre les œufs du poulailler? A l'armée ils fourbissaient les armes sur ce temps d'attente ? Les chevaux recevaient leur picotin (d'avoine ! Quelle consécration d'intendance aux armées...). Où sont les témoignages?
(j'ai flouté un ingrédient dont il ne faut pas tenir compte)
Avec des prédispositions modernes, le porridge brûle immanquablement le fond de la casserole et déborde lors de sa préparation à la cuisine. Déjà dans le temps, le marmiton inattentif laissait la bouillie ressortir de la marmite avec le résultat de submerger la cuisine mobile militaire, par exemple... (sic: scène de film muet en N/B...) En plus, aujourd'hui on a délaissé le mode de vie utile à assumer des occupations d'un autre temps. Les recettes proposées sur le Web n'ont rien à voir avec le porridge qu'il est pourtant possible de retrouver ici.
Un bon porridge prend quelques petites heures de préparation à feux très très doux pour modifier la molécule d'avoine dans toute l'envergure de sa capacité, et pas seulement à la va-vite comme on l'enseigne pourtant d'habitude. Les recommandations macro-biotiques actuelles mésestiment le caractère original du porridge.
Avant tout on prélève une petite quantité du mélange liquide (lait / eau) que l'on garde à part pour plus tard. Par exemple l'équivalent de trois louches dans un pot avec les jaunes d’œufs . On bat dans le pot avec le fouet. Ceci dit, on ajoute la grande part de liquide (lait / eau) avec les flocons d'avoine dans la casserole. L'intensité de cuisson réglée sur très faible suffit à favoriser la transformation moléculaire du futur porridge
une casserole de 25 cm D. mais bon cela dépend de la casserole de chacun...
Lorsque on est présent on peut augmenter un petit peu l'intensité de la cuisson pour autant que on tourne sans arrêt dans la casserole avec une cuiller (en bois) afin d'empêcher le fond de cramer... Autrement, si on veut s'absenter momentanément, on diminue d'abord l'intensité de cuisson mais on place un couvercle pour une étuve plus entière malgré tout.
Au moins une heure plus tard on peut croire que le porridge est prêt au vu de l’absorption du liquide donnant un aspect lourd de gruau crémeux. Et bien non ! On ajoutera encore le liquide (lait / eau) à raison de 500 ml à la préparation... On mélange bien.
le couvercle assure une meilleure cuisson mais il faut venir contrôler
Après deux ou même parfois trois heures de ce manège (venir contrôler et tourner avec la cuiller en bois, puis placer le couvercle à feu plus doux pour s'absenter un peu, recommencer, etc...), le porridge prend une consistance spécifique... Si on obtient quelque chose de semblable à ce qui est figuré, c'est que on accède au secret du porridge. On peut alors ajouter dans la casserole les jaunes d’œufs bien mixés à la portion de liquide (lait / eau) réservée de côté comme dit au début. On ajoute aussi le sucre (3 cuillers à soupe bien chargées). Tout ceci en tournant toujours avec la cuiller en bois. Si le porridge ne semble pas assez épais il ne faut pas envisager d'autre solution que de poursuivre la cuisson jusqu'à assimilation du liquide par le gruau.
si ça semble bien fricoté comme sur les photos, alors c'est un gage de réussite pour ce tour de passepasse
En attendant la suite, on prépare une nourriture d'adjonction. Par exemple du fromage à pâte dure et du lard salé en fines tranches bien frit... De la baguette. Cette initiative assure l'apport de sel pour ne pas devoir saler le porridge à la base et quand même avoir un repas plus complet...
Au final le porridge acquiert une belle finition appétissante... Il se mange tiédi car en refroidissant la matière prend de la masse comme un vrai repas
les étapes critiques s'estompent