Sludge a dit:
Nan c'est vrai moi-même je trouve ça un peu chelou de souhaiter "bonne année". Ca fait super artificiel balancé juste comme ça sans personnaliser au moins le truc. Des amis ont aussi commencé à me chanter "bon anniversaire". J'ai interrompu de suite. lol
Ben c'est des traditions rituelles qui sont censées structurer les échanges sociaux et permettre la cohésion temporaire de l'individu vers le groupe.
C'est comme quand tu demande par réflexe à un inconnu ce qu'il fait dans la vie. Une fois que l'individu à reconnu ton intérêt pour lui, ton appartenance à la société et ton effort de communication, il se permet de faire la même chose à ton encontre. C'est un contrat social de base à deux sens.
Dire bonne année, c'est rappeler aux autres sa propre présence en tant qu'individu intégré, et permettre au autres de justifier leur présence de la même manière. Cela rassure ta perception d'autrui car ils t'assurent eux même par leur retours qu'ils sont vraiment des altérités vivantes, incarnées et proches socialement de ta propre existence.
Cependant, il y a des gens pour qui la dissonance cognitive vient du fait qu'a la base, il ne se sentent intégrés à aucun groupe précis. Pour ceux la, le malaise est préexistant à la demande de coopération sociale d'un individu. Déjà qu'ils se sentent souvent mal à l'aise avec leurs propres regards sur les autres, alors supporter une équipe de foot, dire bonjour ou la bonne année devient un contrat social absurde.
Il y a aussi ceux pour qui la promesse d'un contrat social rassurant devient caduque quand un groupe (Psychonaut cqfd) les à déjà reconnu comme membre important de la communauté.
Pour s'affranchir des codes sociaux jugés absurdes, une bonne situation sociale (et donc l'application rigoureuse de ces même codes durant x temps) est donc recommandée. Ou alors, la société nous marginalise au rang d'autres marginaux. Quand ce n'est pas clairement un statut d'ermite moderne, allant de pair souvent avec un statut d’asocial dans tous les domaines de la vie. Comment gagner sa vie en refusant de dire bonjour. Comment être bien vu dans une entreprise sans fêter le réveillon avec des collègues.
En bon Marxiste on pourrait en déduire que comme tout rapport social c'est un rapport social de domination. Un rapport excluant ceux qui n'en font pas parti. Et spécialement les individus réellement différents, ou même portant une autre culture sociale que la notre. Un ami qui est parti au Japon m'a raconté que la bas, les gens le trouvait rude. Alors qu'ici c'est un exemple de politesse. Autant dire que même avec les meilleurs intentions, l'humain reste dominé par ses déterminismes sociaux. Ce qui n'est pas anormal en soi vu que notre conscience entière est construite sur des exercices de communications verbaux et langagiers. A force d'entendre bonne année, on dit bonne année, sans réfléchir ou se préoccuper des raisons réelles ou d'un exercice utile du langage.
Bonne année tout le monde !