Kethrope a dit:
Je suis allé aux urgences psychiatriques avec ma frangine aujourd'hui -j'ai envoyé une volée de diatribes tellement trash à mon ex que je me suis dit qu'il était peut-être temps d'admettre avoir un gros problème là-haut. L'alcool à hautes doses me rend épouvantablement méchant, morbide, nourrit des rancœurs disproportionnées, me pousse même à faire l'éloge de comportements criminels ou barbares. J'en veux à toute la Terre et je souhaite l'extinction du genre humain.
Bon courage à toi, la paranoïa associée à des humeurs qui fluctuent et à de la dépression sur fond d'addiction, c'est vraiment quelque chose de très pénible à vivre. Avec cette impression de ne jamais en sortir quand les différents délires se systèmisent, ce qui donne envie de consommer pour oublier/réduire l'anxiété, tout en l'alimentant.
Avant d'aller en HP, tu peux éventuellement être suivi par un psychiatre qui te prescrira surement un antipsychotique plus anti-dépresseur. Je ne sais pas si cela pourra t'aider, mais déjà être "prit en charge" permet d'alléger sa peine, si tu trouves un bon médecin. Après c'est un énorme travail personnel, relationnel, et psy pour progressivement sortir de ton marasme en dénouant les nœuds de tes paranoïas, de tout ce qui t'afflige mais qui n'est pas vrai.
Un bon départ pour changer de cadre serait de ne plus chercher à distinguer le vrai du faux, en désamorçant chaque entrée en psychose, lorsque t'as cette sensation d'oppression qui se forme au dessus de ton crâne et que ton esprit s'en ressent contraint par une force supérieure menaçante qui t'observe, te critique/ou s'en prend à autrui (avec toujours un lien affectif fort, et potentiellement ambivalent). Je crois qu'apprendre à désamorcer ce moment de bascule dans la parano, quand le délire s'enclenche, permet de ne pas s'embarquer dans des phases où tu cherches ce qui t’oppresse en l'autre, alors que c'est toi-même qui t'auto-agresse depuis les angles morts de ton propre esprit, comme lorsque tu te sens critiqué/insulté ou au centre d'un complot, alors que tout est dans ta tête.
Faut bien comprendre que tout ça n'est que projection, et qu'à force de construire ta réalité selon tes peurs, elles deviennent réalité quand ton entourage mime ou répond à tes angoisses, et qu'alors tu t'identifies en ce que tu as projeté en eux en validant ton impression d'agression externe. Alors que ton agression est interne, venant de ton surmoi, la grosse voix de ton père qui dans ton for intérieur nuit à ton sentiment d'exister sereinement, à ta confiance alors ébranlée.
C'est une autre piste de réflexion pour désamorcer tout ce bordel, en vue d'un cadre plus propice à ton épanouissement.
En tout cas éviter de trop penser en se repliant sur soi. Y a un paquet de gens qui veulent ton bien, nombreux sont ceux qui ne sauront pas comment t'aider en s'y prenant mal, mais t'es pas tout seul et tu vas trouver des solutions pour t'en sortir. Peut-être dans une thérapie de type systémique.
Encore une fois, bon courage à toi Kethrope