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Larry_Golade a dit:La France est le plus grand pays du monde, de culture catholique (aka universelle) et gréco-latine et germanique et celtique. Elle est un carrefour de l'Europe occidentale et son plus grand joyau. Notre roman national vaut tous les prix Goncourt de la galaxie. Et c'est un honneur, que dis-je ? un devoir ! d'être fier et fidèle. Même si le pays est sur la pente descendante depuis une période que certains aiment dater à 1789 mais qu'on pourrait aussi situer en 1914 ou 1939.
J'aime les nationalistes de tous les pays, l'ennemi est la pieuvre progressiste qui voudrait effacer les frontières. Un pays est une maison, pas un bordel.
Bref, sinon, Charlie Hebdo, c'est bien triste d'être obligé d'être triste pour ce papelard de collabos.
EDIT de bonne foi : le concept moderne de nation est un héritage de la révolution française, certes...
Sur la notion d'identité nationale - pièce maîtresse de toute analyse critique de la logique capitaliste - on relira avec jubilation le chef-d'œuvre de George Orwell, Le Lion et la Licorne : socialisme et génie anglais : "Oui - écrivait-il ainsi - il y a dans la civilisation anglaise quelque chose qui n'appartient qu'à elle seule. C'est une culture aussi spécifique que la culture espagnole. Une culture formée de copieux petits déjeuners et de mornes dimanches, de villes enfumées et de petites routes sinueuses, de vertes prairies et de boîtes aux lettres rouges. Il en émane un parfum particulier. C'est en outre quelque chose de continu, qui s'étend dans le futur et le passé tout en conservant une identité propre, à la manière d'une créature vivante. Qu'est-ce que l'Angleterre de 1940 peut bien avoir en commun avec celle de 1840 ? Mais aussi, qu'avez-vous de commun avec l'enfant de cinq ans dont votre mère garde précieusement une photographie ? Rien, si ce n'est que vous êtes la même personne" (Essais, volume 2, p. 75, Editions Ivrea et Encyclopédie des nuisances, 1996). De fait, il n'aura pas fallu moins que le développement dévastateur du capitalisme mondialisé pour rendre ce genre de texte définitivement incompréhensible à l'homme de gauche contemporain.
Personne ne t'obliges à être triste... Mais je t'avoue que ce genre de phrase me donne un peu envie de gerber.Larry_Golade a dit:Bref, sinon, Charlie Hebdo, c'est bien triste d'être obligé d'être triste pour ce papelard de collabos.
Sludge a dit:Ils auraient pu être poursuivis pour incitation à la haine avec toutes leurs unes.
Six mois plus tard, mercredi 27 mai 1998, sous le titre « BHL, l'Aimé Jacquet de la pensée » (c'était juste avant la Coupe du monde de football), il volait encore au secours du livre de Halimi, contre lequel toute la presse n'en finissait plus de se déchaîner. Il épinglait le chroniqueur du Point pour avoir, dans son « Bloc-notes », assimilé Bourdieu à Le Pen. Et le futur défenseur du « oui » à la Constitution européenne se désolait :
« Penser que le désir d'Europe sociale des uns est de même nature que le refus nationaliste de l'Europe des lepénistes ne grandit pas le penseur... »
En 2005, Philippe Val comparerait l'attitude des partisans du « non » à celle de Fabien Barthez crachant sur l'arbitre.
Mercredi 1er mars 2006. Continuant d'exploiter le filon providentiel des caricatures danoises, Charlie Hebdo publie à grand fracas un « Manifeste des Douze » (hou, hou ! morte de rire !) intitulé « Ensemble contre le totalitarisme islamique » (sur la prolifération actuelle du mot « ensemble » et sa signification, lire l'analyse d'Eric Hazan dans LQR, La propagande du quotidien, [2], signé notamment par Philippe Val, Caroline Fourest (auteure de best-sellers sur la menace islamique et membre de la rédaction de Charlie Hebdo), Salman Rushdie, Taslima Nasreen, et... Bernard-Henri Lévy. « L'Aimé Jacquet de la pensée » a droit, comme les autres signataires, à sa notice biographique (moins longue que celle de Caroline Fourest, quand même, hein ! Faut pas déconner !), qui commence ainsi :
« Philosophe français, né en Algérie, engagé contre tous les « ismes » du XXe siècle (fascisme, antisémitisme, totalitarisme et terrorisme). »
Lors de l'éclatement de la seconde Intifada, déjà, il (Philippe Val) avait décrété que Charlie devait défendre la politique israélienne, parce qu'Israël était une démocratie et parce que tous les philosophes importants de l'Histoire étaient juifs, tandis que son équipe effarée - il faut dire que sa composition était alors assez différente - tentait d'évaluer en un rapide calcul le nombre d'erreurs grossières, de raccourcis vertigineux et de simplifications imbéciles qu'il était ainsi capable d'opérer dans la même phrase. Pour ma part, abasourdie de devoir en arriver là, je m'étais évertuée à le persuader qu'il existait aussi des « lettrés » dans le monde arabe ; je m'étais heurtée à un mur de scepticisme réprobateur. Prôner la supériorité de sa propre civilisation, et faire preuve, par là même, d'une vulgarité et d'une inculture assez peu dignes de l'image qu'on veut en donner [...]
Enthéogène a dit:Personne ne t'obliges à être triste... Mais je t'avoue que ce genre de phrase me donne un peu envie de gerber.
Ce qui est triste c'est de voir 17 hommes tués par d'autres hommes seulement parce qu'ils avaient des idées différentes. La valeur d'une vie humaine existe indépendamment de ses idées ou de ses idéaux. Alors je veux bien que quand certaines personnes soient vraiment dérangés et fanatiques (comme les tueurs en question d'ailleurs) au point d'être dangereuses pour les autres, on soit obligé d'en arriver à là, mais là c'était des journalistes quoi !