Aaah, alors là, camarades, au moins il y a du répondant, et du rapide, super ! Je pars dîner après mon post et je retrouve 8 réponses en remontant ! Sans encore parler du contenu, au moins, ça cause, cool !
oOo
Quetzal, je ne pensais pas à un
"stratagème", juste à un peu de paresse (
moi, je donne tout à chaque fois, donc j'ai tendance à étendre mon exigence personnelle à l'autre ), mais tu viens assez brillamment de me prouver que quand on te stimule un peu, il y a de quoi faire derrière, cool, j'ai eu raison de piquer un peu la bête.
Je suis content de savoir qu'on s'intéresse à ce problème de
"l'ennemi" dans ton groupe coopératif de Valence, merci de l'info. Pour le reste,
"capitaliste",
"anti-capitaliste",
"non-capitaliste", de mon côté, je ne sais pas trop de quoi on parle, ça ne me parle vraiment pas beaucoup. Mon vécu, mon expérience, c'est que
le commerce est inhérent à l'homme et qu'il produit des richesses et du progrès. Dans
"capitalisme", j'entends,
"qui cherche à faire fructifier son capital" ou même, en version un peu plus hard,
"qui cherche à faire de l'argent avec de l'argent et non avec de la production". Ce que je crois savoir, c'est que
le bon équilibre humain se situe quelque part entre la vertu la plus désintéressée (
dont on pourrait dire qu'elle est carrément mortifère)
et l'appât du gain pour le gain (
no comment! ). C'est pourquoi je sais que tous ceux qui professent des idées simples et binaires, par exemple, qu'on "
supprime le capitalisme" (
et je ne sais toujours pas ce que ça veut dire), ou qu'on dise à tous ceux qui ne sont pas désintéressés que ce sont de viles personnes, etc., n'ont pas assez bossé leur sujet et disent des conneries qui sont, malheureusement, dommageables pour tout le monde.
Ce que je voulais dire et que tu as en partie compris mais pas complètement, c'est que
le "système" --
la démocratie représentative libérale sociale --,
c'est le meilleur qu'on ait développé en 2500 ans de civilisation, et qu'il est pas mal du tout. Quand j'écrivais,
"le problème ce n'est pas le système mais l'approche", je crois que tu m'as très bien compris, je voulais dire qu'
il est indispensable, pour changer d'ère, non pas de changer de système, mais
de changer d'état d'esprit. Plus d'
ennemi, plus de
responsable supposé des problèmes sur lequel je focalise mon
ressentiment et ma frustration --
c'est à soi de faire son affaire de ça et à personne d'autre ! --, pas de notion de "
coupable" ; au contraire,
une volonté sérieuse d'analyser le plus sereinement possible les problèmes dans la Raison et dans la bienveillance a priori pour son prochain.
Merci pour l'extrait de texte sur la "
criticalité auto-organisée", mais n'oublions pas que
les humains ne sont pas des fourmis ou des abeilles. Le destin de l'humain, c'est justement d'élucider des phénomènes auto-entretenus. Pour moi, ce genre de pensée est nettement
anti-humaniste ; on sent assez bien, pour toute une série d'écoles de pensée, que le fil directeur, c'est que les animaux, les végétaux,
tout ce qui n'est pas humain, est plus digne d'estime que l'humain. C'est précisément une tendance misanthrope qui me paraît néfaste et contre laquelle j'argumente. Peut-être que certains auraient mieux fait de naître animaux, ils auraient été plus heureux.
L'histoire des hommes, c'est une histoire faite
"de bruit et de fureur", mais on peut tout de même être fondé à espérer qu'elle ne soit pas juste
"racontée par un idiot" (
Shakespeare, "Le Barde", il ne faut pas me pousser beaucoup pour me faire dire que c'est le plus grand de tous les temps ! ). Bien sûr que l'histoire des hommes, ce sont des histoires d'hommes et de femmes héroïques, dont l'Histoire perpétue le nom, de leadership beaucoup plus que de décisions collégiales. Et heureusement.
Bref, il faut aimer son espèce, il faut s'aimer et aimer son prochain pour accomplir quoi que ce soit, ça nous est souvent dur à admettre, et c'est pour ça que des Ecritures nous le serinent répététivement depuis 2500 ans !
oOo
@
Schtroumpfette :
Bien sûr que quand tu arriveras à maturité, tu sauras plus, tu comprendras plus ; ça n'est pas du bidon : si tu es sérieuse, bien intentionnée, patiente, ce que tu cherches, tu le trouveras. Enfin, c'est en tout cas l'impression forte que j'ai pour moi, donc j'ai l'impression que ça vaut pour les autres aussi.
À part ça, merci d'en avoir écrit pas mal, mais je conteste pas mal de trucs, quand même.
"Conservateur",
"rétrograde", moi ? ;-D
Hé, il a fallu que j'attende l'an 2000 pour me sentir enfin "chez moi" ! Tu caricatures à grands coups de louche, c'est pas bien ! Puisqu'on parle de philosophie, un des grands buts de la réflexion humaine, c'est tout de même de
repérer des universaux, l'essence de la nature humaine. Si je te dis que
la violence est inhérente à l'humain et que c'est même "un autre nom du désir masculin quand il rencontre une résistance à son accomplissement", ça n'est pas spécialement parce que je suis nostalgique du machisme brutal d'antan, mais parce que c'est une conclusion d'un boulot sérieux fait pour comprendre et qui s'est étalé sur 50 ans. Des réponses intéressantes qui pourraient m'être faites, ce seraient des conclusions différentes faites après pas mal de boulot aussi et dûment argumentées.
"Euh, t'es vraiment conservateur, toi et puis c'est désagréable comment tu t'exprimes", je suis désolé, mais c'est une réponse de faible digne d'une cour de récré. Je te conserve ma bienveillance, mais je rigole.
Ce qui est
"désagréable", c'est sans doute que tu manques d'arguments pour me répondre comme tu le voudrais. Tout ce que je mets sur la table est
"discutable", c'est ça le jeu, c'est pour ça que je suis ici et ailleurs. Encore faut-il s'être donné les moyens d'en discuter. Et puis, ça ne te gêne pas, apparemment, que les tenants d'un autre point de vue que le mien affirment
"péremptoirement" que, par exemple, notre État est
"absolument corrrompu", en argumentant bien moins que moi. Ça, c'est casher et "pas désagréable", hein ? ;-D
schtroumpfette a dit:
[...] Mais dans le fond, faut-il absolument inclure tout ce monde dans un seul et même système globalisé, quand c'est justement ce caractère globalisé qui rend le système actuel tellement inhumain?
En écrivant ça, je trouve que tu te trompes de priorité ; tu as l'air de dire, bon, il y a plus urgent que de traiter cette affaire d'unification planétaire, alors que c'est précisément ce qui crée le plus de tensions.
Et puis en effet, tu as
"manqué quelques posts". Plus haut, j'écrivais que
le problème n'était pas que le monde d'aujourd'hui était "tellement inhumain", c'est le contraire, il est "trop humain" (
les affects humains le dominent plus que jamais auparavant). La période historique critique qui dure depuis le XIXe siècle a progressivement mis à bas toutes les institutions, "déconstruit" toutes les façons de faire, nous manquons cruellement d'encadrement, nous ne croyons plus en grand chose (
enfin moi, si, toujours autant qu'au premier jour ), et des humains qui n'ont pas d'horizon, d'espérance, de voie à suivre, eh bien ça part dans tous les sens, ça "humanise" de trop, et on sait combien l'animal humain est complexe.
Déjà, là,
l'économique, qui n'a pas trop de foi ni de loi,
a pris des décennies d'avance sur le politique. Il n'y a pas plus urgent que de penser un monde unifié (
au moins en tendance) dans sa dimension politique.
Enfin, je ne vois pas pourquoi tu opposes
"philosophes des Lumières" et expérience concrète d'aujourd'hui. Les deux se complètent évidemment.
oOo
Ambulance, merci de ton soutien à la philosophie pratique et existentielle !
Mjolk, je trouve que ta démonstration est un peu crue mais réaliste et efficace !
Neuronal31, merci de ta contribution, mais j'ai un peu de mal à comprendre si tu dis un truc ou son contraire, vu que tu prends bien soin de de balayer large. Peut-être que le jour où ton icône se sera stabilisée sur une seule image, ce sera plus clair ? ;->
Quetzal, toute expérience d'auto-gestion qui réussit me réjouit, donc vive la Coopérative catalane, mais je déplore que ça doive se faire "contre" autre chose, hors de ceci, hors de cela, alors que ce à quoi nous avons tous intérêt, c'est de lier tout ce que nous faisons les uns les autres pour en potentialiser les résultats.
Concernant notre petit différent sur la
"continuité" de l'histoire, je déplore précisément que trop de gens s'occupent déjà de ce que nous pourrions construire d'ici 50 ou 100 ans (
et en viennent évidemment à déplorer ardemment que ça n'arrive pas encore) au lieu de faire les choses pas à pas, avec méthode comme il convient de faire quand on veut vraiment arriver quelque part.
Bonsoir à tous et merci pour la bonne soirée de discute !