Cabotin a dit:
mais justement, je pense que ne pas voter a plus d'impact que de voter blanc.
dire qu'aux US par exemple il n'y eu que 54,2 % de votants soit 45,8% d'abstention et qu'on se dise régime démocratique c'est du foutage de gueule. Le peuple devient une personne sur deux. L'autre on s'en fou, on se bande les yeux; on fait mine de ne pas voir ses revendications alors on le dénigre à l'aide des
joyeux-bons-médias-citoyens. Le non votant est pointé du doigt.
Voilà la démocratie d'aujourd'hui. Il pourrait avoir 99,9% d'abstention le 0,1% qu'il reste choisirait pour ta gueule. C'est ça LEUR démocratie; car seul les 0,1% sont des bons citoyens qui ont rempli leur fonction de citoyens, qu'on pourrait résumer à "vote et ferme ta gueule".
Et la France est remplie de bon citoyens qui remplit leur mission citoyenne car ils sont bien allés en cours d'éducation civique au collège et seront toujours là pour te faire la morale si tu refuses de jouer le rôle du pion qu'on t'a attribué. Donc ouais je comprends ceux qui n'votent pas. Ils ont leur raison. Chacun à ses raisons. Et même si vous n'en n'avez pas (du moins de valable pour les moralisateurs; hein car les médias sont tous une belle bande de gens qui savent mieux ce que vous devez faire où pas) comme le flemmard, ça peut montrer aussi que ouais, que leur politique ne vaut pas l'coup de bouger son Q su canap.
Le seul problème, c'est que malheureusement, y'aura toujours des gens qui trouve ça "démocratique" "citoyen", et "normal". Ainsi, si le non-vote est, il ne suffit pas de s'arrêter encore une fois à cette simple mesure plus symbolique qu'autre chose, mais essayer, dans votre réel à vous, d'avoir prise sur quelque chose, et d'ouvrir des brèches dans le système bien gogo du papa maman modèle.
Cela peut être très simple. On le sait, on nous le rabâche, nous sommes dans un système de consommation. Ainsi, et même forcément, votre façon de consommer aura un impact. Mais ça peut être aussi être volontaire dans une association de rdr.
De toute manière, la radio politique 2000 ne va pas cesser du jour au lendemain et continuera à bourdonner dans vos oreilles
avec ou sans vous, alors ouais, j'me dis qu'à côté, faut créer des choses avec ce qu'on a.
Bien au contraire mon chère Cabotin, j'aimerais d'abord préciser que je pense le vote n'est pas la seule voie manière de s'exprimer et de faire changer, j'ai beaucoup de respect pour la fraternité et l'organisation sociale dont on discute souvent ici. Je dis juste que ce qui mine le changement c'est le militantisme. Or pour moi ne pas voter ce n'est pas du militantisme (en ces conditions).
Je vais prendre l'exemple de la guerre. Tu crois qu'il suffit de ne pas aller à la guerre pour être pacifiste. Non, être pacifiste, c'est milité pour la paix et pour l'amour entre les peuples. C'est prendre des risques, quitte à se faire assassiner légalement (Jean Jaurès). Dans le vacarme du présent, ne pas porter sa voix, c'est être complice du silence.
Il ne s'agit pas de forcer les gens à prendre parti, il s'agit de les forcer à être a minima acteur de la démocratie. Parce qu'à partir du moment où on n'y croit plus, et qu'on laisse le vote aux masses endoctrinés, là il n'y a plus de démocratie, de voies dissonantes.
Il est là le cœur de notre désaccord, la voie dissonante. Là tu prends ta propre opinion, ton propre environnement. Mais dans les médias mainstream, quand ils parlent des abstentionnistes (quand ils en parlent, parce que souvent ils aiment raconter qu'1/3 des français est prêt à voter Le Pen alors qu'en fait il faut exclure les non-inscrits, les abstentionnistes et les votes blancs). Bref quand ils parlent des abstentionnistes, ils nous expliquent qu'une partie croit que la politique n'est plus capable de changer leur vie concrète (sauf quand ils perdent leur emploi où là c'est de la faute du politique), l'autre moitié ce sont des gens qui ne s'intéressent même pas à la politique. Voilà à quoi cet acte citoyen est réduit ! A un désintérêt ! A une oisiveté intellectuelle ! La caste te méprise ! Comment faire preuve de militantisme lorsque le rapport de force est unilatérale. Je ne connais pas une victoire, pas une chute de régime, pas un progrès sans rapport de force, sans volonté de porter sa voie. Maintenant libre à toi de ne pas le faire pas le haut, de ne pas vouloir changer de l'intérieur mais il me parait légitime de dire que pestiférer le système puis ne pas voter ni militer activement c'est le conforter dans son délire.
Pour revenir à votre débat sur le conservatisme et la crise américaine. A mon sens il y a 2 problèmes dans cette élection. Déjà il y a la triche de Clinton sur Sanders qui a miné des pans de catégories sociales entière vers d'autres horizons. Ensuite il y a effectivement ce système de grands électeurs et de démocratie indirecte, qui contrairement à ce que j'ai lu ici est sensé être réactualisé par rapport aux évolutions démographique tout les 8 ans, pour que la répartition démocratique soit préservé (qui est à mon sens plus légitime qu'un rapport de force campagne/ville).
Maintenant concernant la crise progressiste qui nous traverse, c'est simplement le résultat du triomphe de l'ignorance et du conformisme. Cette fameuse droitisation de la société repose sur une colonne presque religieuse. Ça ne choque personne de voir des jeunes de 18 ans (dont né en en 1999) pesté contre l'euro et réclamer un franc qu'il n'ont même pas connu !!! Être réac et vouloir préserver (voir plutôt revenir) à des traditions dans cette jeunesse c'est une hypocrisie viscérale. Le plus grand bouleversement socio-culturel qu'ils ont connus et qui les menace d'une certaine manière, ce n'est pas l'immigration africaine, ce n'est pas Erasmus, ce n'est pas le logo d'une monnaie, c'est internet, c'est le progrès technologique, c'est les réseaux sociaux. Mais qui peste contre ça ?
Durant la révolution industrielle il y avait des militants d'extrême droite qui s'opposait au ligne de chemin de fer en occupant les les rails parce qu'ils revendiquaient le fait que se déplacer plus vite allait changer la face du monde. Et ils avaient raison, indépendamment du fait que je ne considère pas ça comme un mal. Ces militants d’extrême droite, écologiste qui plus est, avait une véritable continuité. Mais quand j'allume ma télé et que je vois un renoi bien sapé qui se revendique de droite pour les valeurs d'identité nationale et de "vraie racine" et traditions de la France. Je finis par croire que la continuité c'est perdue à jamais.
Je sais pas si vous voyez jusqu'où on en est ? Le conformisme à toujours exister, le fait de nier sa personnalité, son histoire pour adhérer à une mode aussi. Mais le fait que tout cela soit répandue, accepté et normalisé c'est dingue.
Trickser: Ceux qui vote contre, ceux qui vote par peur, ce sont ceux qui vote pour les candidats traditionnels, Mélenchon bénéficie plutôt d'un électorat traditionnel et d'un électorat d'adhésion.
Maintenant concernant le projet Européen, revenir comme en 14 ou en 39 n'est pas à mon avis du progrès. De même vouloir faire avancer un projet n'est pas un conservatisme.
Ta caricature du progrès est assez ridicule au fond. Tout est bien plus complexe et tu le sais très bien. Mais bon au fond ça ne me choque pas, c'est dans la continuité du raccourci entre Front National et Antisystème.