Miramax
Elfe Mécanique
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Tout est dit dans le titre!
Je ne pensais pas venir aussi souvent ici au départ, et au final je trouve que c'est est un forum très interessant.
Un thread pour parler de nos experiences avec les prods, ce que ça nous a apporté, en bien ou mal et ce que ça a changé en nous!
Bon je me lance, ça évitera du blabla inutile!
Tout d'abord, petite contextualisation: enfant j'étais un garçon naïf, timide, et je manquais un peu de confiance en moi. J'étais plutôt bon élève et très sportif (ça a toujours canalisé mon agitation), quoiqu'un peu indiscipliné. J'ai grandi jusqu'à mes 10 ans avec la conviction que "la drogue c'est mal", mon père me le rappelant régulièrement.
Un jour, vers mes 10 ans, mon père me révèle qu'il arête le shit, et que ça fait 15 ans qu'il en consomme tous les jours.. PARDON?? Mais il m'avait toujours dit que c'était de la merde et le croyais.
Une barrière psychologique était tombée, et pour moi c'était un mini-drame à l'époque.
Autre chose pour comprendre mes motivations, je me suis toujours senti en décalage avec les gens en général, j'écoutais du Pink Floyd et les Talking Heads à 10 ans, de la techno à 13, ce ne sont que des exemples, mais d'une manière générale j'ai toujours aimé les choses après que la masse des gens les aient apprécié.
J'ai toujours eu un petit côté "rebelle", ou en tout cas j'ai toujours aimé la contradiction.
13 ans, premières découvertes
Un jour, avec mes amis d'enfance, on a fumé notre 1ère clope, le côté interdit était merveilleux
Ceci dit ça ne m'a pas + emballé que ça, excepté l'aspect interdit.
Très vite après, le 1er spliff..
Ça n'a pas été une réussite, je n'ai pas apprécié l'effet cassant, je me suis dit que c'était pas mon truc.
Simultanément, j'ai expérimenté l'alcool, pas grand chose juste 3 bières quand j'avais la maison pour moi tout seul. En tout cas je me sentais l'âme d'un grand rebelle qui essaie pleins de trucs de fous!
Mais là pareil je n'ai pas + apprécié que ça, ça m'agaçait de devoir boire pour obtenir un effet.
Quelques années après (à 15 ans), une amie m'a fait tester l'inhalation de déo.
Je pense que j'ai grillé quelques neurones avec ça, au départ ça aurait du n'être qu'un essai, et c'est devenu assez régulier pendant 5 ans environ. Dès que ça n'allait pas, je respirais ça profondément, et pendant quelques minutes je déconnectais complétement.
Personne chez moi ne se posait la question de pourquoi les serviettes de bain sentaient le déo.. (C'était ce qui faisait office de filtre).
Parallèlement j'ai appris à me connaitre un peu + mieux sous weed et alcool, même si ce n'était vraiment pas le nirvana.
18 ans, le monde des "grands"
Vers mes 18 ans, j'ai vécu tout seul (enfin en coloc, mais à l'aventure quoi) à Berlin, dans le but de "parfaire mon allemand" pour mes études.
Ça a viré au drame personnel pour moi, j'ai perdu 10 kilos parce que je ne voulais pas dire que je n'avais plus de tunes à ma famille, à ma mère pour ne pas l’inquiéter, à mon père parce qu'on était en conflit très fort (on l'a toujours + ou -été). Je faisais un repas par jour, et ma relation amoureuse n'a pas survécu à la distance .
Ce jour là, j'étais désespéré, au fond du trou et le type qui tenait le cyber-café ou j'étais me propose de la Coke..
"Génial!! Comme dans les films" je me dis.
Je suis passé instantanément du stade limite suicidaire à l'euphorie la + complète. C'était incroyable.. Et le lendemain, ce fut horrible, une seule idée m’obsédait: il fallait que je tape.
J'ai trouvé le type qui m'avait fait essayer, en mode "Il m'en faut-il m'en faut-il m'en faut!!" , et là il m'a rendu, je pense, un très grand service, en refusant de m'en redonner, (il disait regretter).
Avec du recul, je suis sûr et certain que j'aurais fini accro pendant un long moment s'il n'avait pas refusé.
Après 3 mois je rentre en France assez déprimé et fatigué, mais fermement décidé à reprendre mes études de Langues étrangères à la Fac.
A cette période (19ans), je commence à aimer de + en + l'Electro-Tech, et je sors beaucoup (pour fuir l'appart de mon père, chez qui j'étais revenu)
Seul problème c'est assez peu conciliable avec des études (quand je sortais la nuit, je pouvais pas me lever pour aller en cours)
Un mec de la cité ou je vivais à l'époque, flairant le bon coup, me propose de l'XTC (un cœur rouge). Je me renseigne sur le produit, après tout pourquoi pas.
1ère soirée sous ça (le 1er Avril 2004, je m'en rappellerai toujours).. BOOM!! Merveilleux comme sensation (le son est super, je danse trop bien, et j'adore tout le monde), c'était donc ça! Le lendemain je vais en cours sans dormir, aucun problème!!
A cette époque je suis limite prosélyte, j'ai trouvé MA drogue, et rien ne peut m'arriver.
Les boites, c'est jeudi, vendredi et samedi soir (Ah le 287 sur Paris..), toujours sous "bonbons"..
..Quelques mois plus tard, j'ai de nouveau lâché la fac, "de toute façon ces culs-serrés ne comprennent rien à la vrai vie".
J'ai eu mes 1ers soucis judiciaires, et bien sûr mes relations avec mon père sont chaotiques (contraint de devoir tout lui avouer).
J'ai aussi arrêté le Basket, trop fatigué pour ça.
J'ai perdu quelques kilos, et je suis irritable.
Une certaine "normalisation"
2004, J'ai 19ans, au pied du mur, plus personne ne croit en moi. Il faut que j’arrête tout ça, ou au moins que je prenne du recul.
Je reprends mes études (Un Bts en alternance que j'ai obtenu), je reprends aussi le sport; et parallèlement j'organise un peu mieux mon emploi du temps de défoncé, pour que ça n'interfère plus avec ma vie "normale".
Je vis seul, et entame un petit suivi de 6 mois (de ma propre initiative), pour éviter que mes problèmes avec mon père ne gâchent ma nouvelle vie, pour éviter de reproduire les mêmes erreurs en somme.
A cette époque je sors toujours régulièrement (une à 2 fois par mois), mais je gère mieux, j'ai un peu muri.
C'est durant cette période que je fais la connaissance de mes 2 meilleurs amis, rencontrés dans un contexte de fête et de défonce, et au final on est resté inséparables. On partage tout, et surtout progressivement autre chose que la défonce (même si on continue à proder).
2010, back to basics
Tout doucement on se détache de tout ça, si bien qu'on fait même une coupure de 2 ans. Pas qu'on ait décidé de plus rien prendre, on est pas fâché avec les prods, mais le Redlight et le 287 (Les repères de perchés ou on allait sur Paris) ont fermé, et puis on est tous un peu en couple, ce qui facilite pas les sorties "n'importe nawak".
Un peu par hasard, en 2010, on se remet à taper (une fois tout les 6 mois), jusqu'à cette année, ou on a découvert la MD.
Personnellement je préfère ça à la C, à partir du moment ou ça reste occasionnel.
La découverte des psychés
Cet été, grande découverte, j'ai tapé de la Kéta par erreur (http://www.psychonaut.com/k%E9tamine/43164-voyage-subi-%E9tait-ce-de-la-k%E9tamine.html), et même si je me suis fait une bonne frayeur (heureusement que mes 2 acolytes étaient là!), j'ai aimé après coup les perspectives que ça ouvrait.
Mon prochain "objectif" est de faire connaissance avec le LSD, même si j'ai pris un quart de carton en teuf (encore une découverte, à 27ans), je n'ai pas pu me faire une idée précise de son pouvoir.
Conclusion
J'ai grandi, j'ai muri.
Plus jeune, je recherchais la défonce à n'importe quel prix, je voulais tester mes limites. Surtout je n'étais pas heureux dans ma vie, et je fuyais la réalité avec les prods.
Désormais je ne fuis rien parce que ma vie me plait; quand parfois je prode, je passe une bonne soirée avec mes potes et quand je vais mal je ne prod pas.
Je suis aussi content d'avoir réussi à un peu mieux maitriser ma conso (environ une fois tous les 2 ou 3 mois).
Merci pour ceux qui ont le courage de lire ce pavé jusqu'au bout; à dire vrai, je ne sais pas si ça va intéresser grand monde, mais je me dis que ça peut être enrichissant de confronter nos expériences..
Je ne pensais pas venir aussi souvent ici au départ, et au final je trouve que c'est est un forum très interessant.
Un thread pour parler de nos experiences avec les prods, ce que ça nous a apporté, en bien ou mal et ce que ça a changé en nous!
Bon je me lance, ça évitera du blabla inutile!
Tout d'abord, petite contextualisation: enfant j'étais un garçon naïf, timide, et je manquais un peu de confiance en moi. J'étais plutôt bon élève et très sportif (ça a toujours canalisé mon agitation), quoiqu'un peu indiscipliné. J'ai grandi jusqu'à mes 10 ans avec la conviction que "la drogue c'est mal", mon père me le rappelant régulièrement.
Un jour, vers mes 10 ans, mon père me révèle qu'il arête le shit, et que ça fait 15 ans qu'il en consomme tous les jours.. PARDON?? Mais il m'avait toujours dit que c'était de la merde et le croyais.
Une barrière psychologique était tombée, et pour moi c'était un mini-drame à l'époque.
Autre chose pour comprendre mes motivations, je me suis toujours senti en décalage avec les gens en général, j'écoutais du Pink Floyd et les Talking Heads à 10 ans, de la techno à 13, ce ne sont que des exemples, mais d'une manière générale j'ai toujours aimé les choses après que la masse des gens les aient apprécié.
J'ai toujours eu un petit côté "rebelle", ou en tout cas j'ai toujours aimé la contradiction.
13 ans, premières découvertes
Un jour, avec mes amis d'enfance, on a fumé notre 1ère clope, le côté interdit était merveilleux
Ceci dit ça ne m'a pas + emballé que ça, excepté l'aspect interdit.
Très vite après, le 1er spliff..
Ça n'a pas été une réussite, je n'ai pas apprécié l'effet cassant, je me suis dit que c'était pas mon truc.
Simultanément, j'ai expérimenté l'alcool, pas grand chose juste 3 bières quand j'avais la maison pour moi tout seul. En tout cas je me sentais l'âme d'un grand rebelle qui essaie pleins de trucs de fous!
Mais là pareil je n'ai pas + apprécié que ça, ça m'agaçait de devoir boire pour obtenir un effet.
Quelques années après (à 15 ans), une amie m'a fait tester l'inhalation de déo.
Je pense que j'ai grillé quelques neurones avec ça, au départ ça aurait du n'être qu'un essai, et c'est devenu assez régulier pendant 5 ans environ. Dès que ça n'allait pas, je respirais ça profondément, et pendant quelques minutes je déconnectais complétement.
Personne chez moi ne se posait la question de pourquoi les serviettes de bain sentaient le déo.. (C'était ce qui faisait office de filtre).
Parallèlement j'ai appris à me connaitre un peu + mieux sous weed et alcool, même si ce n'était vraiment pas le nirvana.
18 ans, le monde des "grands"
Vers mes 18 ans, j'ai vécu tout seul (enfin en coloc, mais à l'aventure quoi) à Berlin, dans le but de "parfaire mon allemand" pour mes études.
Ça a viré au drame personnel pour moi, j'ai perdu 10 kilos parce que je ne voulais pas dire que je n'avais plus de tunes à ma famille, à ma mère pour ne pas l’inquiéter, à mon père parce qu'on était en conflit très fort (on l'a toujours + ou -été). Je faisais un repas par jour, et ma relation amoureuse n'a pas survécu à la distance .
Ce jour là, j'étais désespéré, au fond du trou et le type qui tenait le cyber-café ou j'étais me propose de la Coke..
"Génial!! Comme dans les films" je me dis.
Je suis passé instantanément du stade limite suicidaire à l'euphorie la + complète. C'était incroyable.. Et le lendemain, ce fut horrible, une seule idée m’obsédait: il fallait que je tape.
J'ai trouvé le type qui m'avait fait essayer, en mode "Il m'en faut-il m'en faut-il m'en faut!!" , et là il m'a rendu, je pense, un très grand service, en refusant de m'en redonner, (il disait regretter).
Avec du recul, je suis sûr et certain que j'aurais fini accro pendant un long moment s'il n'avait pas refusé.
Après 3 mois je rentre en France assez déprimé et fatigué, mais fermement décidé à reprendre mes études de Langues étrangères à la Fac.
A cette période (19ans), je commence à aimer de + en + l'Electro-Tech, et je sors beaucoup (pour fuir l'appart de mon père, chez qui j'étais revenu)
Seul problème c'est assez peu conciliable avec des études (quand je sortais la nuit, je pouvais pas me lever pour aller en cours)
Un mec de la cité ou je vivais à l'époque, flairant le bon coup, me propose de l'XTC (un cœur rouge). Je me renseigne sur le produit, après tout pourquoi pas.
1ère soirée sous ça (le 1er Avril 2004, je m'en rappellerai toujours).. BOOM!! Merveilleux comme sensation (le son est super, je danse trop bien, et j'adore tout le monde), c'était donc ça! Le lendemain je vais en cours sans dormir, aucun problème!!
A cette époque je suis limite prosélyte, j'ai trouvé MA drogue, et rien ne peut m'arriver.
Les boites, c'est jeudi, vendredi et samedi soir (Ah le 287 sur Paris..), toujours sous "bonbons"..
..Quelques mois plus tard, j'ai de nouveau lâché la fac, "de toute façon ces culs-serrés ne comprennent rien à la vrai vie".
J'ai eu mes 1ers soucis judiciaires, et bien sûr mes relations avec mon père sont chaotiques (contraint de devoir tout lui avouer).
J'ai aussi arrêté le Basket, trop fatigué pour ça.
J'ai perdu quelques kilos, et je suis irritable.
Une certaine "normalisation"
2004, J'ai 19ans, au pied du mur, plus personne ne croit en moi. Il faut que j’arrête tout ça, ou au moins que je prenne du recul.
Je reprends mes études (Un Bts en alternance que j'ai obtenu), je reprends aussi le sport; et parallèlement j'organise un peu mieux mon emploi du temps de défoncé, pour que ça n'interfère plus avec ma vie "normale".
Je vis seul, et entame un petit suivi de 6 mois (de ma propre initiative), pour éviter que mes problèmes avec mon père ne gâchent ma nouvelle vie, pour éviter de reproduire les mêmes erreurs en somme.
A cette époque je sors toujours régulièrement (une à 2 fois par mois), mais je gère mieux, j'ai un peu muri.
C'est durant cette période que je fais la connaissance de mes 2 meilleurs amis, rencontrés dans un contexte de fête et de défonce, et au final on est resté inséparables. On partage tout, et surtout progressivement autre chose que la défonce (même si on continue à proder).
2010, back to basics
Tout doucement on se détache de tout ça, si bien qu'on fait même une coupure de 2 ans. Pas qu'on ait décidé de plus rien prendre, on est pas fâché avec les prods, mais le Redlight et le 287 (Les repères de perchés ou on allait sur Paris) ont fermé, et puis on est tous un peu en couple, ce qui facilite pas les sorties "n'importe nawak".
Un peu par hasard, en 2010, on se remet à taper (une fois tout les 6 mois), jusqu'à cette année, ou on a découvert la MD.
Personnellement je préfère ça à la C, à partir du moment ou ça reste occasionnel.
La découverte des psychés
Cet été, grande découverte, j'ai tapé de la Kéta par erreur (http://www.psychonaut.com/k%E9tamine/43164-voyage-subi-%E9tait-ce-de-la-k%E9tamine.html), et même si je me suis fait une bonne frayeur (heureusement que mes 2 acolytes étaient là!), j'ai aimé après coup les perspectives que ça ouvrait.
Mon prochain "objectif" est de faire connaissance avec le LSD, même si j'ai pris un quart de carton en teuf (encore une découverte, à 27ans), je n'ai pas pu me faire une idée précise de son pouvoir.
Conclusion
J'ai grandi, j'ai muri.
Plus jeune, je recherchais la défonce à n'importe quel prix, je voulais tester mes limites. Surtout je n'étais pas heureux dans ma vie, et je fuyais la réalité avec les prods.
Désormais je ne fuis rien parce que ma vie me plait; quand parfois je prode, je passe une bonne soirée avec mes potes et quand je vais mal je ne prod pas.
Je suis aussi content d'avoir réussi à un peu mieux maitriser ma conso (environ une fois tous les 2 ou 3 mois).
Merci pour ceux qui ont le courage de lire ce pavé jusqu'au bout; à dire vrai, je ne sais pas si ça va intéresser grand monde, mais je me dis que ça peut être enrichissant de confronter nos expériences..