ManX a dit:
Mais une entreprise, c'est pas pour faire du social, c'est fait pour gagner de l'argent, surtout aux actionnaires et ceux qui sont en haut. C'est une jolie pyramide non démocratique ou certains sont plus égaux que d'autres. Bon, ce matin je suis en forme, c'était mon coup de gueule !!
merci @Havingsexintheclouds tu m'as bien réveillé dès le matin
en parlant de ça, allé... au boulot ...
Je lis un essai de Frederic Lordon intitulé
Capitalisme, désir et servitude qui établit, d'après la philosophie de Marx et celle de Spinoza, un dialogue entre le concept de
conatus de Spinoza (la force de désir qui nous fait agir) et le structuralisme marxiste pour montrer les rouages du néocapitalisme et du monde salarial moderne : avec le fordisme c'était l'appropriation par le capital du temps et de la force de travail de la classe salariale, aujourd'hui l'ambition du néocapitalisme est d'orienter le
conatus de la masse salariale, càd son désir, sa force d'action et d'ambition en quelques sortes, afin qu'il soit aligné avec celui de l'entreprise, aligné avec le
désir-maître et qu'il soit totalement investi dans l'entreprise, sans que sa volonté rentre dans l'équation...
Pour y parvenir, les médias, la culture, les politiques, tout ce qui oriente nos désirs (qui ne nous sont pas propres : nous voulons désirer et notre désir se pose sur une
chose, mais ça n'est pas d'une
chose que naît notre désir, seulement de la perception que nous avons de cette chose, du bagage social et culturel qu'elle a pour nous). On peut désirer avoir
une maison, quatre enfants, un chien et un terrain de golf car ces
choses sont imprégnées d'une symbolique et impliquent un sentiment d'appartenance et d'identification à un certain groupe social... Comme toutes ces choses ne peuvent s'acquérir que par l'argent (à part les
quatre enfants, et encore, ça peut s'arranger :karu
, il devient un objet de
méta-désir par lequel tout peut être représenté...
Il est beaucoup mieux de lire l'essai, je reste très confuse dans mes explications, mais c'est un livre passionnant qui remet en cause le capitalisme intelligemment, point par point et de manière très jouissive (nombre de mes proches croient dur comme fer à la croissance, au capitalisme, au monde de l'entreprise et à toute sa structure que je trouve particulièrement à gerber, et ça fait du bien de lire ce genre de chose !)