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En 1962, deux chercheurs de l’Université d’Oklahoma, Louis West et Chester Pierce, décidèrent de répondre à une question fondamentale : que se passerait-t-il si on donnait du LSD à un éléphant ? Avec la complicité de Warren Thomas, le directeur du zoo d’Oklahoma city, ils injectèrent 297 milligrammes de LSD à un éléphant male de 14 ans nommé Tusko. Cette dose peut sembler dérisoire pour un animal aussi volumineux, mais elle correspond à 3000 fois la dose nécessaire pour déclencher de violents effets psychotropes chez l’humain, et elle reste à ce jour la plus importante jamais assimilée par un être vivant.
Les expérimentateurs voulaient savoir s’ils pouvaient provoquer artificiellement un « musth », un état de furie induit chez l’éléphant par une sécrétion des glandes temporales, et comme ils se doutaient que l’opportunité ne se présenterait pas deux fois, ils tenaient à s’assurer que la dose serait suffisante. Et malheureusement, elle ne le fut que trop : sitôt la drogue injectée, Tusko commença à barrir violemment en courant autour de son parc, avant de s’effondrer au sol, les yeux révulsés. Horrifiés, les chercheurs essayèrent de le ranimer en lui administrant des antipsychotiques, mais une heure et demie plus tard, Tusko était mort. Dans l’article qu’ils publièrent quelques mois plus tard, West, Pierce et Thomas conclurent penaudement que « les éléphants semblaient hautement sensibles aux effets du LSD ».
Durant les années qui suivirent, une controverse éclata à propos de ce qui avait vraiment tué Tusko. S’agissait-il du LSD lui-même ? Ou des drogues utilisées pour le ranimer ? Ou bien encore du mode d’administration ? Un professeur de psychopharmacologie nommé Ronald Siegel décida de trancher ce point en 1982 : à son tour, il donna du LSD à deux éléphants, mais pour ne pas reproduire l’erreur de ses prédécesseurs, il se contenta de verser la drogue dans l’eau des animaux. Cette fois-ci, non seulement les éléphants ne succombèrent à aucune crise, mais en plus ils semblèrent assez détendus, se balançant légèrement sur place, et laissant échapper quelques vocalises étranges avant de revenir à la normale, 24h plus tard. L’experience de Siegel démontra que dans d’autres circonstances, Tusko aurait pu vivre le plus extravagant des trips éléphantesques depuis celui de Dumbo.