D-GlucuronolactoneLes altérations histologiques rénales observées dans l’étude à 90 jours chez le rat ont été évoquées dans les avis précédents de l’Afssa. Si cet effet ne permet pas d’affirmer l’existence d’un effet néphrotoxique avéré de la substance, les éléments produits ne permettent pas d’écarter de manière indiscutable la possibilité d’un tel effet. Ainsi, l’hypothèse initiale avancée par le pétitionnaire d’un effet irritant local dû à des calculs ou des dépôts minéraux, secondaires à une augmentation de la concentration urinaire en Dglucuronolactone et/ou de ses métabolites, n’est pas clairement établie au vu des arguments fournis. Un éventuel effet infectieux n’a fait l’objet d’aucune investigation lors de l’étude ; enfin l’argumentation du pétitionnaire selon laquelle la souche de rat n’est pas pertinente pour l’étude réalisée ne permet pas, sans étude complémentaire, de lever l’interrogation liée à l’observation expérimentale.
Taurine
Les anomalies du comportement observées, l’hyperactivité et l’effet locomoteur évoqués dans les avis précédents constituent des signaux d’alerte de neurotoxicité dont la portée nécessite d’être prise en considération. Les biais méthodologiques de l’expérimentation, avancés par le
pétitionnaire n’occultent pas pour autant les effets observés (automutilation notamment).
Considérant les effets délétères recueillis chez l’Homme :
Il est à noter que la boisson combine plusieurs agents susceptibles de générer des troubles
neuropsychiques : caféine, taurine (qui a été associée aux crises psychotiques par Fekkes et al.
(1994)), inositol (Atack, 1996).
Considérant les effets cardiovasculaires :
A l’effort, une augmentation du volume d’éjection systolique (VES) a été observée après
consommation du produit dans la période de récupération après exercice (Baum et Weiss, 2001).
Cette augmentation du débit cardiaque par augmentation du VES - par simple stimulation, et
indépendamment d’une réponse adaptative à l’entraînement - est préoccupante sur le risque en
situation d’exercice. En outre, en l’absence de renseignements complémentaires, cet effet
pourrait amplifier la situation bien décrite chez certains individus pour qui l’ingestion de caféine
peut entraîner des pressions artérielles trop élevées aux charges maximales d’effort (Sung et al.,
1990).
Considérant l’interaction du produit avec l’alcool :
L’association du mélange caféine-taurine-D-glucuronolactone avec l’alcool est abordée par le
CSAH dans son évaluation de 20032. La consommation d’alcool en conjonction avec le produit
est en effet avérée comme importante dans les pays où le produit est déjà commercialisé
(Ferreira et al., 2004a).
Un effet potentialisateur des effets excitants de l’alcool et une inhibition de ses effets dépressifs
est évoquée (Ferreira et al., 2004a). Le produit, en potentialisant les effets excitants de l’alcool et
en diminuant ses effets dépressifs, diminue la perception mais pas la réalité de l’intoxication
alcoolique ; une moindre perception d’intoxication alcoolique peut favoriser à la fois la
consommation d’alcool et la prise inconsidérée de risque. Certaines autorités nationales (Canada,
Irlande, Suède) ont émis une mise en garde de la population en préconisant de ne pas
consommer le produit en association avec la consommation d’alcool, et/ou proposent que soit
apposé sur le produit un avertissement pour indiquer que la consommation ne doit pas être
associée à celle d’alcool.