D
Dreamea
Guest
Pourquoi je suis pas rassuré alors ?
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Phoenix a dit:Ah la surdouance, tant de légendes urbaines. Tous ces gens qui se prétendent HP dans les bars, une bière à la main pour trouver un sujet de conversation et surtout un peu d'attention. Entre autres.
J'ai galéré toute ma vie avec ce terme, développement très précoce, ennui pathologique tout le temps et partout, sauts de classe, changements d'établissements, sentiment de différence, petit mouton noir aux multiples questions existentielles. Jamais compris tous ces gens qui regrettent "l'innocence de l'enfance", l'apparente naïveté que je n'ai jamais connue, mes neurones fonctionnaient déjà à plein régime à 2-3 ans. J'ai fait le test à 13 ans, 148, ça fait bien mal quand, jeune déprimée et profondément seule, on t'apprend qu'il y a une personne sur 1'000 qui fonctionne comme toi, mais dans un sens ça légitime certaines choses. Mon adolescence a été un enfer de mentalisation excessive, questionnements, auto-torture constante, et principalement sentiment fort de solitude et d'incompréhension. Quelques rencontres qui m'ont aidée à tenir, souvent avec des solitaires, des marginaux, des psychotiques, parfois des gens qui ont mal tourné ; toujours un décalage d'âge incompréhensible de l'extérieur, à 12 ans c'était des amis de 18, à 15, de 20, maintenant c'est la trentaine, quarantaine, voire cinquantaine parfois ^^. J'ai enchaîné dépression, phobie sociale, agoraphobie, j'ai tenu en passant constamment d'une nourriture intellectuelle à une autre, d'un projet à un autre. Jamais vraiment aboutis par ailleurs, à mes heures passées à apprendre le chinois à 7 ans, le lakota à 10, à passer de sport en sport, d'activités en activités... sans rien développer vraiment, au fond, peut-être par peur de l'échec, peur du regard des autres toujours viscérale, lassitude aussi, sentiment d'avoir fait le tour des choses dès lors que la façon d'atteindre un but x est vaguement cernée et entraperçue. J'ai tenu par mes passions aussi, essentiellement la lecture qui a été mon refuge depuis mes 3 ans jusqu'à aujourd'hui, l'écriture, même si mon perfectionnisme la rend stérile, la route plus tard, pour l'adrénaline, le défi, la performance. Toujours en avance, toujours décalée, toujours excessivement passionnée, toujours "trop".
J'ai galéré, immensément, quand j'ai vu mon développement émotionnel se construire peu à peu, plus ou moins correspondant à ma tranche d'âge, les choses se faire doucement, trop doucement pour mon intellect qui m'a poussé à faire certaines choses très vite, très tôt, à courir après des idéaux inatteignables, en manque d'une sérénité et stabilité intérieures que je ne commence qu'à effleurer aujourd'hui.
Je me suis épuisée dans d'innombrables projets, idéaux, frustration de l'épanchement intellectuel infini et de la maigre mise en pratique, j'ai achevé cette période par un investissement inhumain dans le travail nuit et jour pendant près d'un an pour faire taire le cycle incessant du mental qui ne s'arrête jamais.
Et puis aujourd'hui, j'en ai plus grand chose à faire. J'ai pu m'identifier beaucoup à ce terme, il y a quelques années, ce "HP" qui me colle à la peau. La différence reste, le fonctionnement demeure également, je me rappelle moi-même à ma condition quand je me pose des questions sur mes agissements ou quand le mental me bouffe trop, mais j'estime avoir trouvé un équilibre. A 12 ans, quelque chose d'autre est apparu que les rouages de mon intellect, une sensibilité que je ne fais qu'ouvrir encore et encore tant que je le peux depuis. Je porte à ce jour mon temps et mon intérêt sur d'autres choses, principalement mon développement personnel, émotionnel et intuitif, bien que la nourriture intellectuelle me soit toujours essentielle. Tout ça m'a valu, pour le côté positif, une profonde passion pour la différence, d'une part, et pour le soin et la thérapie de l'autre.
L'intelligence est un terme bien flou, tous oublient que HP c'est un fonctionnement bien plus qu'une performance intellectuelle, d'une maigre utilité bien souvent, quand l'individu ne parvient pas à le gérer et ne le considère comme une simple caractéristique parmi tant d'autres. J'ai rencontré des gens brillants par l'étendue de leurs connaissances, mais sans un brin de remise en question, de jugement, et des gens magnifiques de par leur intelligence émotionnelle. Et eux j'en ai pas grand chose à faire de connaître leur QI.
Peace et sorry pour le pavé, j'avais probablement besoin de faire un retour sur tout ça, et puis il semblerait que ce soit la journée des confessions sur Psychonaut aujourd'hui
Laura Zerty a dit:Dernière fois que j'ai passé un test de QI après un entretien pour un stage
Mr Sandman a dit:Et puis en murissant j'ai appris à me contenter du simple plaisir que je retire de tout ça. A décentrer mon ego, à arrêter de trop lier mon identité à la créativité. Parce que sinon ça me met une telle pression que je ne fout plus rien.
Mr Sandman a dit:Sérieusement ? Ils t'y ont contraint ?
jusqu'au moment où il s'est mis à se servir de lois thermodynamiques disant que dans un moteur, si les ingrédients ne sont pas mixtes, alors l'échanges de chaleur produisant l'énergie de la vie s'éteint, pour me justifier qu'il fallait interdire le mariage homosexuel...
CookiezSlayer a dit:Tiens, j'y pense
tout le temps à ça, essayer de détacher mes créations et mon identitée. J'y arrive pas, c'est une vrai torture... tout ce que je fais me parrait tout le temps nul, pas à la hauteur de ce que je pourrai faire.... et pourtant au final, je fais le mieux que je peux faire ? et ça donne juste ça mon mieux ? ah ... que de frustrations.
J'espère en arriver ou tu es à ce sujet... vraiment.
Laura Zerty a dit:Yep, chaque étudiant devait passer leur test de QI et si le résultat était en dessous de 100, t'avais peu de chance d'être pris...c'était une boite d'enf' qui payait deux gars au smic pour gérer une vingtaine de stagiaire, à qui il était demandé de toujours plus produire en bossant 39h...l'idéal pour rentrer dans le monde du travail et t'en dégouter (aussi on était fliqué comme ils regardaient les historiques web, et fallait dire le matin ce que t'allait faire, et le soir en partant dire ce que tu avais fais).. Avec bien sur le faux espoir d'être embauché ensuite, mais au final te faire proposer un nouveau stage de 6 mois...
Hero a dit:Du coup, il faut soit se battre pour changer la société soit changer de mode de vie pour être en paix avec soi même voire travailler sur les deux fronts.
Ouaip, c'est pas simple.
La première étape c'est de prendre pleinement conscience que TOUS les créateurs, même ceux que tu estime géniaux et bien meilleur que toi sont passés par cette phase.
La deuxième c'est de plonger réellement dans les œuvres que tu apprécie et de les comparer avec un maximum d'objectivité au tiennes. L'objectivité ça se travail. Et quand tu arrive à poser un regard serein et dénué d'ego sur les œuvres des autres ce que tu remarque c'est justement à quel point leur talent n'est pas si éloigné du tien. Le truc qu'ils on en plus c'est qu'ils travaillent à fond et longtemps car ils ont justement réussis à dépasser cette phase de dépréciation. Donc ils matérialisent leurs projets. Plus vite et avec plus de conviction car au lieu de prendre du temps à douter d'eux même, ils passent ce temps à bosser comme des dingues.
Et pour finir la troisième étape c'est de réapprendre à s'amuser. Créer c'est pas seulement un besoin d'expression, c'est également du plaisir. Faut savoir quand tu prend du plaisir à l'instant. La plupart des gens ne réalisent qu'ils s'éclataient que quand c'est terminé plutôt que d’apprécier pleinement l'instant. C'est dommage.