ça aurait été avec plaisir mais je crois que c'est impossible les MP tant que tu as pas posté une 20ène de message, et je suis nouvelle.
Mais je vais te raconter mon expérience.
Je suis tombée un peu par hasard sur l'héroine (enfin par amour, mon amoureux de l'époque en prenait et je voulais etre dans le meme état que lui). J'avais 17 ans et mon truc à moi c'était le cannabis et le LSD;
J'ai pas aimé les premières prises, je n'y ai trouvé aucun intérêt, pire j'ai perdu connaissance.
C'était pas festif pour moi, je trouvais pas que c'était une drogue de fête.
Mais avec l'habitude, mon amoureux était accro, je me suis accrochée. ça arrive hyper vite, c'est vicieux et en plus le manque y a pas de pallier, il est toujours plus violent au fil du temps (c'est mon ressenti). C'est un produit qui rend rapidement addict et même les plus avertis tombent souvent dedans. J'ai vu des amis tomber dedans en jurant que eux seraient plus forts, ils ont fini sous méthadone comme tout le monde que je connais (je connais juste une personne qui a réussi, mais au premier manque il a arrêté et a continué à fumer uniqement des pétards, ..bon en doublant sa conso au passage mais ca c'est normal , ca se stabilise après)
Bref j'ai finalement aimé. J'avais plus confiance en moi (j'avais 17 ans) et comme je suis hypersensible , ça me permettait de ne moins ressentir mes émotions. J'avias l'impression que rien ne pouvait m'atteindre, d'être un peu comme un foétus protégé dans le ventre de sa mère.
Et en plus ça m'a fait perdre du poids! -
j'étais rapidement aux anges. A cette époque je poursuivais des études et ça me permettait de travailler longtemps. C'est assez étrange on parle souvent du "piquage de nez" (tu fermes les yeux plus ou moins longtemps sans t'en rendre compte) mais il y a un moment ou tu es speed, tu peux repeindre ton appartement tranquille, lessiver tes murs, faire des trucs chiants que tu remets normalement au lendemain mais que là pour le coup, sous héroine, tu prends limite du plaisir à faire -
....tout est une question de dosage !mais le problème c'est que le dosage dépend du produit..
puis les ffets négatifs sont arrivés après la lune de miel:
A cette époque (dans les années 90) il y avait moins de plan, tu devais attendre le dealer très longtemps et parfois il venait pas..puis y avait pas de substitution, le subutex de l'epoque, très faiblement dosé, le temgesic, était très dur à se faire prescrire. Ca faisait deux trucs chiants: l'attente et le manque.
Et puis j'en avais marre de ne plus rien ressentir en émotion, le vide s'installait meme quand j'en prenais..
Le manque je l'ai ressenti tout doucement au début, un rhume, puis une grippe...mais c'était de pire en pire, outre les aspects physiques tu as l'aspect psycho: le vide!..tu n'as plus envie de rien, tu sens un vide immense en toi, bref un état depréssif profond qui peut durer! (regarde le film oslo 31 august, il est super bien fait, ou lit shantaram ou junkie de burroughs).
j'ai vite déchanté: l'héroine ne me faisait plus l'effet escompté, nous étions à 4 grammes par jours (moi à 1gramme et qq), mais je me sentais frustrée, plus de plaisir. Je tentais d'arreter souvent donc pour retrouver les premiers effets mais le manque psychologique était trop dur. Tu as une semaine , 10 jours de manque physique pour 3 mois à 6 mois de depression...donc tu rechutes!
Finalement au bout de 3 ans , et surtout l'incarcération de mon ami, j'ai arrêté. Ca n'a pas été simple, je suis devenue alcoolique. ca a duré quelques mois et j'ai arrêté l'alcool.
j'ai fait un arrêt d'un an pour l'héro et j'en ai repris, mais je faisais attention, plus question de me retrouver en manque. Du coup j'essayais de controler ma consommation. Mais le problème c'est que ça devenait régulier, 1 fois par mois se transformait à une fois par semaine puis 2 fois par semaines..
du coup pour gérer tout ça (et les up and down émotionnels) j'ai pris de la méthadone.
La méthadone c'était bien ça me permettait de gérer mes conso mais pareil qu'avec l'héro j'ai essayé rapidement d'arreter. J'ai arreté tous les 2 ans. L'enfer! la méthadone c'est pire que l'héro a arrêter, le sevrage dure des semaines....tu penses que c'est ok et tu te retrouves à faire du pédalo dans ton lit. (problèmes musculaires, ça te tend les muscles tu fais des bonds dans ton lit, et tu transpires..)
Finalement il y a 6 ans, j'ai regardé sur des sites américains et j'ai arrêté en switchant au subtuex et à la fin je mélangeais 0.4 mg de subutex dans le l'eau et je me faisais des pulvérisations nasales..ça m'a pris deux ans, je devais etre à 0.01mg maxi, mais j'arrivais pas à m'en défaire.
Je me suis fait une cure de 5HTP (recapture de le sérotonine), magnésium, vitamine C, thaurine, et je sais plus quoi (lu sur un site américain encore) pour arrêter...avec 1 grammes de speed...et j'ai arrêté!
J'en prends désormais trois fois par an. mais en ce moment elle est déguelasse à paris donc j'en prends plus. Le danger pour moi c'est l'od. J'ai failli en faire une à cause de la coupe au DXM. Moi mes repères ce sont toujours mes anciens traits, donc meme si je prends moins c'est pas rapport aux traits que je me faisais quand j'avais plus de tolérance. La tolérance part aussi vite qu'elle arrive. 3 mois de sevrage, voir moins, et hop tu risques une OD si tu prends les memes dosages qu'avant.
donc soit l'héro est déguelasse (comme en ce moment) et ça te frustre, soit elle est trop forte et c'est dangereux, c'est un peu chiant.
Donc en gros je ne prends plus d'héro parce que c'est trop fort et trop déguelasse, mais je prends de la rachacha ou des 0.4mg de subu que je sniffe en plusieurs fois (mais comme le dosage sur un médicament n'est pas homogène c'est un peu problématique) en ce moment c'est une fois par semaine. c'est trop mais je ne me tape pas dessus, je sais que je peux passer au moins un mois sans par la suite.
j'avais un médecin qui me disait : le seul problème des opiacés c'est la dépendance physique...c'est vrai mais je dirai aussi que ça te coupe de tes émotions. Alors clairement je l'utilise comme ça, c'est mon benzo du vendredi soir en ce moment! mais j'aimerai bien arriver à m'en débarasser un jour. Je m'aime pas sous opiacés, je me trouve totalement superficielle, je suis plus là...le monde pourrait s'écrouler que je serai au taquet entrain de lessiver tous les murs de ma maison, ou une autre connerie..-
voilà pour mon expérience,
pour répondre à tes questions (j'y ai répondu un peu) oui c'est hyper addictolgène, la tolérance arrive rapidement et la dépendance physique avec donc.
Le produit peut te rendre speed comme te faire dormir (enfin tu dors mal, de manière morcelée, donc t'es crevé après).
le truc c'est de se mettre des limites: est ce que j'en prends une fois par mois? dans quel cadre? qu'est ce que je fais après en avoir pris pour ne pas avoir envie d'en reprendre de suite? (sport, films, des trucs qui te font plaisir..)
Deux trucs me semblent important: avoir de la naloxone et faire tester ton produit....mais ça c'est sur le papier, quant t'as le produit dans la main tu veux tester de suite..mais si tu prévois d'en prendre je te conseillerai de la faire tester avant.
Comme je te le disais la naloxone ne sert à rien si tu n'as pas quelqu'un à côté de toi. Parfois tu peux te sentir partir, surtout en snif, parce qu'elle monte progressivement. Si tu sens que c'est trop fort tu peux te faire des pulvérisations nasales ou une injection sous cutanée (je conseille sous cette forme).
En IV c'est plus embetant, tu peux te retrouver avec l'aiguille dans le bras au matin..t'as fait une mini od et tu as eu de la chance de pas mourir. mais tu ne peux pas t'injecter la naloxone ca vient trop vite.
donc quouiqu'il en soit je te conseillerai de pas en prendre seule en IV. D ou mon conseil de prendre en sniff, d'attendre au moins 30mn voir une heure ce serait parfait pour en reprendre si tu veux en reprendre.
Voilà, j'espère avoir répondu à tes questions..je sais toujours pas si tu peux m'envoyer un MP mais tu peux essayer -
A bientôt -
bonne soirée