Merci Psilo d'avoir ouvert ce sujet, il me semble parfait pour partager ma (petite) expérience et essayer de prendre un peu de recul, surtout après le week end que je viens de passer.
N'étant pas une grande fan des amphéts et autres, je n'en prends donc qu'occasionnellement certes, mais en grosse quantité. Du coup je n'ai pas vraiment de problème sur le long terme, mais plutôt sur les jours suivant la prise, la plus récente datant de ce week end hem. Je n'arrive pas à tirer les leçons de ces expériences, du moins pas assez longtemps.
J'avais pourtant passé 3 semaines sans drogues, tout allait à peu près bien. Et Jeudi, sans que je ne sache pourquoi, mon cerveau est resté bloqué sur la case Cocaïne (drogue que je n'affectionne pas particulièrement pourtant...). Bon je file m'en acheter un gramme. Que je termine presque dans la soirée, pour assouvir mon besoin. Cela dit, je réussis à me coucher tôt, je me force à manger, "à faire comme si de rien n'était". Le lendemain matin je me lève et pars à mon cours. J'avais très bien travaillé ces derniers temps, je n'avais pas à m'en faire. Mon cul oui. Je suis musicienne, un cours implique de la concentration évidemment mais surtout une grande participation physique. Autant vous dire que tenir un morceau de 9 pages avec une tachycardie monstre et la bouche affreusement sèche quand on joue d'un instrument à vent, c'est pas la joie. Je repars complètement en colère contre moi même, d'avoir gâché mon travail en l'espace d'une soirée. L'après midi je pars en train donner des cours dans une petite école de musique. Tout se passe plutôt bien, jusqu'au moment où je dois rentrer sur Lyon. Plus de trains avant 2h. Je dois attendre 2h dans le froid. J'arriverai chez moi à 23h. Génial. Saturée par ma journée pourrie, je me laisse tenter par le fond de mon pochon. Je me retrouve à finir ma coke toute seule, dans une gare perdue dans la campagne. Triste. Et bizarre. Je me rends compte que mon comportement est semblable à celui que j'avais quand j'étais dépendante à l'héroïne. Mais pourtant le produit ne m'apporte pas de plaisir. C'est juste histoire d'introduire une substance dans mon corps. Mais c'est pas fini les amis. J'en redemande. Arrivée sur Lyon, j'achète 1g de speed et je file chez une amie, pourtant je sais bien que je dois me lever tôt le lendemain pour donner mes cours dans cette même école de musique. Peu importe mon envie de défonce prend le dessus, je ne dors pas de la nuit, trace jusqu'à plus soif. Il est 8h du matin et je pars prendre mon train. Et c'est là que ma connerie et mon immaturité me tombent sur la gueule. Je vais donner cours à des gamins et je suis encore complètement défoncée, mes pupilles sont énormes, je ne me reconnais pas dans le miroir... lors d'un cours je me mouche et malheur, mon nez se met à saigner. Des deux narines. La honte. "Heureusement" que mon élève n'a que 6 ans 1/2.
Bref, je suis rentrée chez moi vers 14h, le nez et l'estomac détruit. Mais surtout extrêmement honteuse de mon comportement, de mon irresponsabilité, de mon immaturité, de mon incapacité à contrôler mon envie de consommer. Honteuse d'avoir gâcher le travail que j'avais fourni depuis des semaines. Parce que louper un cours ce n'est pas très grave, mais je n'ai pas bosser du week end alors que j'ai un concert ce soir. Souhaitez moi bonne chance !
Du love les psychos, ça fait quand même du bien d'étaler cette expérience pitoyable. <3