Styloplume a dit:
@ Hunter Thompson
J'adore ton histoire! Trop puissant la sensation que c'est quand on se rend compte que l'on n'est rien! Ne t'inquiète pas, car on est insignifiant qu'en ceci qu'on fait partout d'un tout qui, lui, est énorme. La sensation du tout je suis pas le seul à l'avoir ressentie, même des gens initiés religieusement peuvent la ressentir parfois.
Voilà. Dieu c'est le tout et l'émotion que tu as ressentie c'est de l'humilité, c'est pour ça que tu as pleuré. Bravo! J'ai expérimenté la même chose. La prochaine fois, tu te sentiras mieux si tu ne réfléchis pas mais si tu te contentes de ressentir. Ouf tout ce que tu vis avec seulement de la beuh! Trop génial!
Héhé merci, j'avais plus ou moins réussi à déduire ça moi-même :wink: Si tu veux l'histoire complète j'ai été directement en discuter avec un moine dominicain qui tient un pub dans ma ville. Je me suis dis que lui ne me prendrait pas pour un illuminé (j'avais pas trop envie de parler de ça avec mes potes ou mes parents). Ce mec est un des type les plus ouverts que je connaisse et on a eu une discussion très intéressante autour de quelques bières, alors que j'étais encore tout tremblant de mon expérience.
Pour ce second trip, ce que j'ai ressenti c'était pas seulement dû la beuh, c'est la somme de toutes mes lectures, des évènements de ma vie et d'un "déclic" que j'ai eu à la lecture d'un bouquin. La beuh m'a juste mis dans un état différent pendant que je lisais, et je comprenais mieux le message du livre. J'aurais peut-être même pu avoir cette expérience sans la beuh, qui sait.
D'un autre côté j'étais pas trop préparé à ça, et c'est pas juste de l'humilité que j'ai ressenti. Il faut savoir que je suis un pur scientifique à la base. Ingénieur de formation, agnostique voire athée, je croyais bien en les mystères de la conscience et des psychédéliques, mais là on parle d'autre chose. De foi. Maintenant j'ai un peu mieux compris ce qu'était cette foi, cette "pistis". Ce n'est pas "croire", c'est "savoir", suite à une expérience directe. Par contre je sais aussi que ce sentiment est incommunicable et non démontrable. On peut d'ailleurs parfaitement vivre sans, c'est une affaire de préférence personnelle et les religieux qui veulent faire du prosélytisme à tout prix sont des beaux enfoirés. D'ailleurs je ne me revendique toujours pas d'une religion. Elles ont toutes leur façon de décrire les choses.
Ce que j'ai ressenti et vécu, ça m'a un peu beaucoup bousculé. Quand tu es forcé de remettre toute ta vie en question, ça peut faire mal, très mal... Le moine l'a tout de suite vu et il m'a conseillé d'aller voir des amis à lui dans un monastère. Je crois qu'il a bien fait car j'ai vécu (je pense) ce qu'on appelle "une nuit noire de l'âme". 7 jours d'insomnies, à me poser des questions, à halluciner de la privation de sommeil, à ne plus savoir où aller et que faire. Dont 3 jours dans le monastère, à rester couché et à délirer. Si eux ne m'avaient pas accueillis, j'étais bon pour l'HP. D'ailleurs ça m'a fait peur de me dire que si ça se trouve, dans les HP, il y a plein de pauvres bougres qui ont vécu des expériences mystiques sans savoir ce que c'est, et que la société moderne n'est même plus capable de les aiguiller correctement (au final je m'en suis sorti avec 2 semaines de congé via un certificat médical pour "surmenage" au travail
Mon coeur me faisait très mal pendant l'expérience, mais après les premiers jours j'ai enfin retrouvé le calme et la paix, malgré les douleurs à la poitrine et la tête. Mes parents sont venus me voir à ce moment, j'avais un sourire collé au visage et j'étais zen comme jamais, mais encore un peu incohérent. Le docteur qui m'a examiné m'a trouvé en parfaite santé mais il voyait bien qu'un truc clochait. Il a fait le certif sans poser de questions
)
Le 3ème trip, c'était juste un intermède au milieu de tout ça, entre la discussion avec le moine et mon "internement" dans le monastère.