Jamais flippé avec la salvia, contrairement aux champis ou au LSD, enfin c'était rare quand même et souvent une question de dosage ou de mélange.
Non c'est pas ça, d'ailleurs je vais raconter mon trip le plus marquant, pour moi il ne représente rien, ou pas plus que de visionner une saleté de screener.
Première douille de 10X. C'est infect. C'est dur de pas tousser. Même froide la fumée me brûle la gueule. J'ai chauffé à mort avec le briquet. Je pars pas, juste les sensations corporelles chelous de la salvia, pour moi un grand bourdonnement de tout le corps, surtout au niveau de la tête, une grosse bouffée de chaleur pré-ménopause, je suis dans tous mes états mais je ne suis pas parti.
Deuxième douille. La claque. Un grand tourbillon de vent m'emporte. La pièce dans laquelle je suis, le bang dans les mains, mon corps, plus rien n'existe, je suis soulevé de terre et emporté très haut (ou très loin ?).
Sans transition je me retrouve assis par terre en tailleur dans l'herbe, la tête baissé. C'est frais, j'entends des tambours et une voix chuintante, je vois bien les brins d'herbe, je ne me demande pas ce que je fais là, je regarde devant moi et je vois un feu. Je continue de regarder lentement autour de moi en levant la tête, mon mouvement est très long, comme si j'étais ivre. Je vois des gens, des inconnus et pourtant familiers. Je distingue mieux la scène. De nouveau cette sensation de m'envoler mais je continue à regarder au dessous de moi et je distingue la scène dans son ensemble. Je suis au coeur d'une immense forêt, assis en tailleur à l'intérieur d'un cercle de pierre (genre mégalithique) il y a un feu au milieu et tout un tas de gens qui vont et qui viennent, occupés à faire je ne sais quoi. Je continue de monter et vlan, atterrissage brutal.
Je suis boulanger. Je pétris mon pain. Ma femme et ma fille (edit : du trip, je précise) travaillent avec moi, ma femme doit faire d'incessants aller-retour pour me ramener de la farine, je ne sais pour quelle raison elle doit aller de plus en plus vite,ça me gêne qu'elle fasse ça, ce qui me gêne encore plus c'est qu'elle doive prendre un escalier. Je me mets à souffrir pour l'escalier. Puis je deviens lui et je comprends quelles souffrances il doit endurer. En accéléré pendant des jours, des mois, des générations entières, je me fais piétiner, je me sens fatiguer, je commence à me tordre, finalement, je m'écroule, vermoulu. Fin du trip.
Un retour normal, seulement quelques minutes se sont écoulées, je ne peux pas dire combien, entre 5 et 10 à mon avis. J'ai des restes de bouffée de chaleur et ce truc typique de l'intoxication à la salvia. Je serai encore tout mes couilles en ski pendant une vingtaine de minutes.
Je n'ai aucune "conscience" dans le trip, je ne fais que subir une suite d'hallu sans queue ni tête. Pas de liberté de penser ou d'agir. Juste le trip pour le trip. Pas de "révélation" ou de compréhension. Juste la pure hallu, pour ça que j'aime pas.
Déjà raconté ce trip sur un autre forum, il y a longtemps, sous un autre pseudo, au cas où ça vous rappellerez quelque chose.