legrandoudini a dit:
Je suis un peu heurté par ton post saankan. C'est une vision assez radicale de la psychologie. Pas mal de personnes sont rassurées simplement quand on donne un nom à leur souffrance et donc un ennemi à combattre, le diagnostic a du sens. Le fait que la psycho évolue me parait également une chose fort rassurante. De même, j'aurais du mal que quelqu'un soigne mes douleurs de dos par des saignées aujourd'hui.
enfin bon là tu renvois l'image du psy comme un normalisateur qui fout en hp toutes personnes déviantes. Pour moi les psy sont les avocats des personnes qui souffrent d'une pathologie mentale. La précocité n'est pas une pathologie mentale. La schizophrénie si.
Ouais, peut-être.
J'ai une vision radicale de ces "confrèresetsoeurs", plutôt frèresetsoeurs-cons.
Le diagnostic n'a, pour moi, de valeur que quand il est valide.
Et le problème avec la psychiatrie et la psychologie clinique est que, comme parfois en médecine gé (Je pense notamment à l'hysterie ou à la spasmophilie...), on emploie à tort et à travers des pathologies fourre-tout pour masquer notre propre ignorance d'un fonctionnement ou dysfonctionnement de l'autre.
Alors oui, la schizophrenie représente, parfois, une pathologie mentale réelle.
Mais parfois non.
Et c'est ce que j'essayais d'exprimer.
Je m'y suis sans doute mal pris. Mais c'est assez dur à expliquer. Disons que les critères diagnostic sont vagues, que l'interprétation des symptômes (On ne parle pas des signes cliniques) est entièrement soumise à l'interprétation du praticien, interprétation qui est elle faussée par ses propres paradigmes, conditionnements et morales.
En fait, ton analogie est fausse. Partiellement vraie, mais complètement fausse: Le praticien n'est pas "avocat" du patient, il en est à la fois le juge, l'avocat et l'enqueteur. Il doit déceler les symptomes chez le patient, puis les analyser, les faire rentrer dans une belle petite pathologie bien codifiée, et enfin "défendre" la société contre ce patient, mais aussi le patient face à lui-même.
Un axiome pimordial en sémiologie médical est: "
On ne trouve que ce que l'on cherche; on ne cherche que ce que l'on connait". Les deux parties sont pertinentes: Le praticien biaise son anamnèse en cherchant une pathologie à son patient, et bien souvent ne cherche sa pathologie qu'en fonction de son experience personnelle, son ressenti, ou son guide de diagnostic.
Quand à dire que le diagnostic rassure, c'est vrai dans certains cas, et faux dans d'autres. Cela va dépendre de la personne et de la pathologie. Diagnostiquer un cancer, un SIDA déclaré, une schizophrenie ne rassure bien souvent pas le patient, bien au contraire.
Quand au fait qu la médecine évolue, évidamment, que c'est une bonne chose. Tant qu'elle évolue selon les connaissances scientifiques. Pas quand elle évolue selon l'évolution de la société.
Enfin, c'est un peu faux ce que je viens de dire, mais j'ai pas le temps de m'attarder dessus.
Ce que je voulais dire, c'est qu'il est indispensable de dissocier la morale sociétale de la psychiatrie, chose qui n'est pas faite.
La psychiatrie n'est pas un domaine à part de la médecine, et pourtant, il est traité comme tel. La maladie mentale ne doit pas être, comme c'est le cas actuellement, définie par rapport aux règles de société.
Faire évoluer les critères diagnostiques, c'est bien, tant qu'on se base sur le patient, et sur ce qu'on sait du fonctionnement du cerveau humain (que ça soit au niveau psychologique ou physiologique.), pas sur une histoire de normes. Et justement, oui, je le clame haut et fort, les psys sont des normalisateurs. Dès qu'ils rencontrent un être qui sort de la norme, ils se sentent obligé de le classifier, d'inventer une pathologie, et de le diagnostiquer.
Ca rassure, peut-être.
Mais je me pose une question, comment peuvent-ils diagnostiquer, et encore moins soigner ce qu'ils ne sont pas à même de comprendre?
Enfin bon, ça reste confus.
Plus tard, un jour, je clarifierai/développerai.