Yop tout le monde, sympa le post. Je voudrais faire part de mon expérience personnelle (jme suis même inscrit rien que pour ça
) Ca répond pas à tout et ça parle pas que de douilles mais je vais essayer quand même, si vous me le permettez...
Let's rock baby!
J'ai commencé par la bière et le shit.
Je pense que j'ai du shooter bien 10 ans a suivre, peut-être plus. J'ai commencé par les douilles, vers 14 piges (la première = un grand flash blanc et je tombe en arrière en m'enfonçant dans le lit). Les joints m'ont jamais fait grand chose sauf en enquillant sec. Ca a vite été douille sur douille. Je me baladais avec les potes avec mon bang homemade a base de bombe de laque vidée, douille de marker bic et on se tapait des douilles en scred dans les rues, chez soi, chez les autres, partout. Après en bretagne on a l'habitude d'abuser de tout ce qu'on a sous la main (surtout alcool-bédo, rarement de ganja au début) mais pour le shit c'est le bon vieux shit au plastique (parfois même du bon gros tcherno) vendu par le type qui essaye de te mettre une carotte vite fait, ou le truc pas trop dégueu vendu par un pote mais ça part vite vu le monde dans la file d'attente. Bref quand ya pu rien t'es dégouté, tu penses qu'à ça et tu grattes tes semelles dans toute la ville pour en trouver, coûte que coûte. Pi quand ya rien tu râcles le gueu au cuter. mais bon au début c'est le trip, t'es dehors avec tes potes et ça délire bien.
Ensuite tu commences a moins sortir. L'apart-squatt change de celui de la meuf super mignonne a celui de ton pote le crado qui se délabre assez vite à mesure que la même soirée défonce se répète toutes les semaines. Soirées entre couilles, whisky coca douille (et plus si affinité). Poser des carottes pour shooter => pas de problème, si faut se trahir entre potes, ça marche aussi. On écoute que du rap, on joue a la play. Plus ça va plus ça devient glauque. Depuis tout petit j'ai toujours été trop sensible, limite étrange. Le courant passe de moins en moins bien. Les tensions palpables entre toi et tes potes commencent a te faire ressentir des trucs bizarres. Des hallues liées au stress et à la défonce, des trucs qui font flipper, qui te montre que tu perds la raison. Mais tu continues jusqu'à ce que ça parte vraiment en vrille et que tu te retrouves avec une lame dans le thorax. Merci les potos mais il est temps de se dire au revoir.
Ensuite tu restes chez toi et tu bois en shootant. Toujours pas compris, malgré le nombre de crises d'angoisses toujours plus nombreuses, toujours plus aggressives. Tu le sens bien qu'un truc s'est détraqué là-haut, dans le cerveau. Certains gestes sont mal ajustés. Certaines pensées inappropriées. Tous les matins une douille avant d'aller au lycée mais tu flippes de voir ta copine accro à la md. Elle était si belle avant, si joyeuse. Mais toi ça va. L'alcool et le shit ici, c'est culturel, c'est bien vu. Quand t'es raide ya plus que ton cerveau qui oscille dans ta tête, le corps suit même plus, mais ça va. ensuite tu passes ton bac et tu vas a la fac. Au début t'es bien, tout est nouveau, tu rencontres une super meuf qui te file la gniak. T'es amoureux mais elle a un mec. Alors le bref espoir se transforme en recherche de stups. Et au final quand elle est libre et qu'elle te regarde enfin, t'es completement à coté de la plaque. Plus ça va moins tes réactions ont de sens. Les hallues t'ont jamais vraiment lachées. Tu penses qu'en fait c'est mieux qu'elle soit loin, pour pas lui faire de mal, la pourrir comme tu te pourris toi-même. Tu penses même être maudit.
En plus d'être un tox qui pense qu'à ça te voilà bloqué dans le passé. Ce sont les crises d'angoisses qui te font arrêter le bang. Des phénomènes bizarres se passent à l'intérieur de ta boite cranienne et c'est assez déplaisant, parfois même douloureux. L'alcool tu peux plus en boire, rien que l'odeur t'écœures. Ca dure un an et puis tu te barres dans le trou du cul du monde pour fuir tout ses souvenirs qui continuent de t'angoisser, pour "tourner la page". Mais c'est pas si simple et l'envie te quitte pas d'une semelle, alors tu fais pousser. Un monde fascinant s'ouvre a toi. Un océan de connaissances sans véritablement de fond. Tu repars dedans à fond, joints sur joints tellement c'est l'orgie et au bout de deux mois t'es parano et sur les nerfs. Whisky coca d'ya quelques années + stress = tes dents sont en lambeaux (carries au collets sur chacunes). Tu portes toujours les mêmes fringues quya 10 ans. T'es tout seul mais t'es incapable de pas tout fumer direct, de faire un cycle propre de culture et de récolte tellement tu te contrôles pas.
Ca peut plus durer donc tu veux changer. Tu trouves un taff mais t'es devenu tellement bizarre "à côté de la plaque" qu'on t'envoie chez le psy. Lui il sait pas trop cque t'as mais a vu de nez il te préscrit des neuroleptiques car "si vous prenez pas de traitement, on peut rien faire pour vous". Le stress aidant, t'acceptes. 3 semaines après tu rentres de l'usine et tu te roules un gros pet de ta blue cheese. Malheuresement pour toi le risperdal qu'on t'as préscrit fait effet au même moment que la blue cheese monte (et pour ceux qui connaissent = les deux font pas dans le détail). Tout ce que tu ressens c'est un anneau de fer qui comprime ton coeur et tu craques. Tu pleures jusqu'à pu avoir de larmes. Le lendemain tu te réveilles et tu va au taff mais tout à changé. Le monde est morne, sans saveurs. Tu tiens un mois puis on te met en arrêt maladie. Tu bandes plus, tu chies une fois toutes les deux semaines, mange un yaourt au chocolat par jour, tu baves et tu remues même plus les bras quand tu marches = Zombiman. Tu te couches a 17heures et tu te lèves a 9Heures. Tout ce que tu veux c'est aller te trancher les veines sous la douche ou te balancer sous un camion sur l'autoroute. Te fouttre le feu.
Mais ce qui est bien avec la déprime, c'est que ça passe. Et même si tu galères a fond pour remonter la pente, tu lâches pas l'affaire malgré le temps que ça te prend de faire un millimètre vers le haut. Tu demandes a ton psy de te changer de neuroleptique pour un autre dont un pote t'as parlé. Et lentement mais sûrement tu te relèves. Tu le sais que dans la position dans laquelle tu étais, il manquait juste les planches et le trou pour finir l'histoire. Mais t'es un ouf et ton sourire revient.
L'abilify ça fait rien alors t'arrêtes et dans la foulée = tu te remet a faire pousser. Cercle vicieux vous me direz? D'une certaine manière oui = mieux vaut ne jamais commencer mais maintenant que j'ai compris le nombre de fois que la faucheuse m'a laissé filer, je ne fume plus pour me défoncer mais pour créer et franchement ça change tout. Malgré les séquelles physiques et psychiques ( je suis reconnu handicapé depuis 2 ans) je n'ai plus de crises d'angoisses et malgré une forte conso je suis vraiment zen,
pour l'instant. J'ai même acheté un bang en verre (et aussi arrêté de fumer le tabac) et j'ai pas encore changé l'eau (je veux que ça fasse une boue de goudrons et de cendres pour que ça fasse de looooongs bloubs quand je tire). Tout se passe bien parceque c'est vrai leur délire = tout ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort et là j'ai la super patate. J'aurais pu vous faire un article en vous citant Rosenthal ou Herrer mais ce sont des militants et dans leur ferveur ils tendent a tout positiver, et les diabolisateurs c'est encore pire. Malheuresement rien n'est 100% bon ou mauvais. C'est l'état d'esprit et l'envie de vivre (la vie quoi) qui fait la différence, qui donne un bon délire. Alors tripez bien quoique vous preniez et ne faites rien sans raisons valables. Rien d'inutile.
Voilà ma version des faits. Ni bonne, ni mauvaise, ni plus vraie ou fausse qu'une autre, juste la mienne et si vous avez trouvé ça extrème, moi je pense que c'est commun.
^^