J'ai longtemps focalisé sur un problème au point de me dire que je n'étais pas capable, enfin plus capable de supporter une situation.
Au fil des mes phobies/lubies je m'empêchais de vivre ceci ou cela, jusqu'à m'exclure du système, comme je le voulais. C'est une forme de recherche de radicalité existentielle.
Cela m'ait arrivé plusieurs fois au cinéma de trouver le son trop fort, mais c'était uniquement parce que j'avais éveillé certaines sensibilités en moi, qui occupait ma conscience au point de l'obnubiler. Je ne me voyais/sentais/croyais plus capable d'endurer un tel volume sonore, mais réellement, au point d'en ressentir une oppression physique. Et idem pour tant d'autres activités sociales, que je me suis replié sur moi-même jusqu'à un point critique, qui me rattrape aujourd'hui parfois.
Ce qui est intéressant c'est de remarquer la phase de transition entre deux lubies, lorsque l'on passe d'une phobie à l'autre. D'un coup ce qui nous dérangeait auparavant redevient familier et on n'y pense plus, à la place on se focalise sur un autre phénomène auquel on porte tellement d'importance qu'on en développe une aversion. Ce qui permet de comprendre la chose c'est de se rappeler son état passé en le comparant à aujourd'hui, et de comprendre les points de fixation auquel on s'accroche, et qui nous gouvernent. Parce qu'au final on tourne vite autour d'un même sujet qui devient une obsession (sans le vouloir et encore moins sans s'en rendre compte), donc peur de ceci, de cela, et on se prive d'un tas de chose en s'empêchant de kiffer, là où les gens qui ne se posent pas de question profitent.
Alors vaut-il mieux se sensibiliser quitte à en pâtir, ou vaut-il mieux s'en ficher et vivre sans se poser de question ?
N'ayant pas le choix, je me sensibilise, tout en essayant de ne pas développer de névrose qui m'isolerait trop du système oppressant dans lequel on vit (tout en m'y émergeant par ailleurs). Y a des moments où je sens mon corps endurer l'instant, parce que la situation présente (ou pire à venir) ne correspond pas à mes attentes, mais je sais aussi que l'insatisfaction fait partie de mon caractère, et qu'il faut que je la travaille pour gagner en satisfaction à la place. En gros c'est juste accepter tout ce que je ne peux pas changer, et faire avec, même si faut d'abord que le corps accepte la chose. Mais je reste convaincu qu'un travail de l'esprit peut modifier sa tolérance à son environnement, lorsqu'on en est dépendant.