Si l'égocentrisme nous structure de manière innée, il faut apprendre à s'en défaire, parce que toujours il revient inlassablement au galop quand tu t'abandonnes à tes passions tristes et au nihilisme. Pour ne pas subir ta condition, tes frustrations, tu fais preuve d'égocentrisme qui malgré toi ne fait que monter et monter en toi, et qui te fait craquer quand tu n'es plus en phase entre celui que tu es réellement, et celui que tu montres aux gens (faux-self). C'est ça d'user d'une fausse personnalité en se faisant passer pour plus mâture, ou pour un mec qui assure, alors qu'en fait on ne fait que se rassurer au travers du regard d'autrui, ou en critiquant la société...et au final on évite de mettre des mots sur ses maux, et sans formuler nos tracas, on en viens à se regarder le nombril parce qu'on souffre véritablement, mais en s’apitoyant sur son sort au lieu de savoir quel levier actionner pour aller mieux, faute d'être raccord avec soi.
Genre ça va pas, je ne comprends pas ce qu'il m'arrive en ce moment...ba ouai gros, tu t'es leurré avec ton égo et aujourd'hui que le masque tombe avec la souffrance, tu ne sais plus qui tu es et quoi faire de toi lol (non en vrai c'est pas rigolo). Ton égocentrisme te déresponsabilise, il te permet de t'extraire de ta condition réelle en t'évitant d'avoir à assumer tes difficultés, ce qui peut être pratique momentanément, mais si t'en abuses (et on en abuse même si on ne le veut pas), au final tu ne te confrontes pas à ton intériorité et tu vis dans tes idées, à croire ce qui t'arrange...du style chercher à comprendre le pourquoi du comment c'est bon pour les névrosés, alors que je trouve ça essentiel pour rester connecté à soi...et ça évite de faire preuve de dénégation, qui est une caractéristique névrotique (souvent l'égocentrisme nous fait accuser autrui de nos propres torts ahah).
Je pense la même chose que toi vis à vis de la foi
religieuse, elle a fait bien plus de mal que de bien par le biais de soumission et de dénégation horribles.
Mon raisonnement est que notre société a vécu son apogée entre le siècle des Lumières et les débuts du capitalisme (révolution industrielle), quand celui-ci a permit de répondre aux besoins des populations en améliorant leur condition de vie. Les Lumières ont détrôné le statut impérial de l'église toute puissante, permit l'avènement de la République, et la diffusion du savoir en sortant les gens d'un obscurantisme inadmissible. S'en est suivi une période de prolifération exceptionnelle des connaissances et ainsi l'émergence d'idée les plus bienvenues pour optimiser nos modes de vie ---> jamais nous n'avons égalé le nombre de brevet par habitant qu'à cette époque, les gens fourmillaient d'idée et nous étions dans une dynamique progressive.
Ensuite le capitalisme a rendu les gens complétement envieux et avides de possessions vaines, ils vivaient tranquillement au rythme de la nature, sans se prendre pour des superstars en étant réellement humbles, et suite à une exode rurale, des patrons sans foi ni éthique se sont fais un max de fric en soumettant leurs employés au pire condition qui soit. D'avarice en propositions malsaines de s'enrichir au travers de rêves stupides de grandeur et surtout de décadence colonialiste, le libéralisme a mené les pays à des crises et des récessions économiques, des répressions sociales et surtout des guerres et génocides qui n'auraient jamais du avoir lieu.
Le progrès a enorgueillit les individus en les individualisant toujours plus, mais sans retour altruiste nécessaire à un équilibre de plus en plus précaire, comme les démographies ont cru sans arrêt. Les gens ont perdu la foi au point de s'entretuer pour d'autres raisons idéologiques, et aujourd'hui la nouvelle religion s'appelle finance. L'individu n'a plus foi qu'en l'argent, s'étant perdu dans un nihilisme ou plus rien d'autre n'a de valeur véritable. Les gens critiquent l'argent, mais pourtant font tout pour en gagner un max, avec de belles études, des heures supplémentaires au lieu de vivre sa vie, bref il y a
un manque de spiritualité évident, faisant que les individus ont perdu de vu toutes philosophie visant à gagner en intériorité. Les gens veulent juste consommer, kiffer, ou envoyer chier. La recherche de sensation a remplacé la satisfaction de vivre ses émotions, et de névroses en psychoses, nous consommons de plus en plus de stupéfiants ou gobons des médicaments pour nous soigner, sans jamais nous intéresser aux véritables causes de notre mal-être. L'école nous apprend à scorer au test du Qi, à répondre par cœur à des questions, mais plus à lire, écrire et penser par nous-même. L'abrutissement s'uniformise en croyant qu'avec internet nous savons plus de chose qu'avant, ce qui est faut puisque le savoir ne consiste pas à avoir effleuré un tas de choses restant incomprises, et donc nous en contentons d'une banalisation de la médiocrité intellectuelle parce qu'on a perdu de vue les immenses capacités du cerveau humain, lorsque l'on s'en sert pleinement, quand nous sommes en adéquation avec nous-mêmes. La tendance actuelle étant à faire ce que l'on nous demande, lire quelques articles pour pas être trop con non plus et se tenir au courant de l'actualité la plus simplifiée possible, et se divertir le plus possible derrière.
Bref les troubles sociaux vont croissants, le chômage n'a jamais été aussi haut, et j'espère pour toi que tu trouveras du boulot après tes études. La réalité de la précarité dans laquelle on vit a de quoi foutre un sacré coup au moral si tu t'y retrouves confronté, et je peux te jurer qu'il s'y exerce une véritable violence morale, qui est des plus démoralisantes quand tu es confronté à des gens qui te traitent comme de la merde !! Après tant mieux pour toi si dans ton monde ça va alors que ça n'allait pas y a quelques heures, peut-être qu'en se confrontant à soi on ne peut que se rendre compte que la majorité du temps on joue nos supers chouines chouines, au lieu de s'assumer et se prendre en main..
Mais je sais bien que se plaindre c'est humain et que ça fait du bien quand t'en as gros sur la patate, mais si c'est pour s'entendre dire que ça va aller, et recommencer derrière à faire l'autruche tout en faisant le malin pour sauver les apparences à dire que l'on jouit, ba tu tournes en rond et tu te fais surtout niquer par toi-même, par ton égo, qui te fait t'auto-centrer sur ta personne, et alors t'es voué à te jouer cette comédie humaine indéfiniment...
Quand je sors de mes phases d'égocentrisme je ne peux m'empêcher de me dire que je me suis fais de nouveau avoir par moi-même, mais je ne me regarde pas trop longtemps le nombril en me culpabilisant, et je tâche de ne pas me laisser aller de la même manière que la fois précédente en allant de l'avant !
Oui ce sont les vestiges de la pensée culpabilisante judéo-chrétienne qui s'animent en nous. Notre culpabilisation, et la perte de valeurs humaines tel que l'empathie et le respect de soi, font que nous relativisons tout en nous disant qu'en fait ça va, et d'une généralité on balaye tout un merdier auquel on ne veut surtout pas se confronter, parce qu'il nécessiterait de s'intéresser à des pans de notre individualité, que nous ne nous voulons pas ouvrir pour ne pas être responsable de savoir que le monde va plus mal que ce que l'on ne veut se l'avouer...et cette déresponsabilisation entraine la culpabilité, et c'est reparti pour une boucle à se trouver toutes sortes d'excuses, prisonnier de nous-même...