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Expérience: vivre sans glande pinéale

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion Moonshiner
  • Date de début Date de début
Les Paradis artificiels m'ont pas paru très intéressants. C'est pas tellement sur "le cannabis, l'opium et l'alcool" que sur "comment moi, Charles Baudelaire, plus grand poète de son siècle et homme éclairé, ai exploré le cannabis, l'opium et l'alcool pour en tirer une compréhension profonde de leur nature et de leur influence".
 
si moon peut en avoir le coeur net et réponse assurée pour les non risques de par son médecin .

Oui, carrément, je remontrerais les info, je compte vraiment avoir une idée le plus "neutre" possible de la chose, sans partir avec une idée préconçue, afin d' analyser et essayer de comprendre tous les angles possibles. Je sais que le prof apportera beaucoup d' eau à mon moulin, dans une version scientifique, pour un voyage qui restera humain


"comment moi, Charles Baudelaire, plus grand poète de son siècle et homme éclairé, ai exploré le cannabis, l'opium et l'alcool pour en tirer une compréhension profonde de leur nature et de leur influence".

J' ai d' ailleurs trouvé cela à la fois très beau, et très pragmatique. J' imagine que marier les 2, ne doit pas être chose facile. J' ai aussi beaucoup aimé la manière qu' a Baudelaire d' entrainer le lecteur dans ce monde, un peu comme si l' auteur "imposait" au lecteur de faire "un choix" d' après une "analyse", ça reste surprenant pour un poète
 
putain suis content pour toi l'ami car vraiment ça me rongeais pour toi de se dire que les voyages sous DMT étaient plus ou moins risqués .
T'as un prof incroyable alors , ça doit être un mec très riche d'enseignement .

Pour Baudelaire j'ai aimé son approche aussi , c'est sa manière d'écrire qui amène au voyage mais je pense que seul les lecteurs un peu étrangers aux gros voyages sauront vraiment appréciés son approche à sa juste valeur , comme sok y a des choses qui me coincent dans le fond . le problème de l'écrivain c'est qu'il doive dans une certaine mesure se contenir et se laisser porté vers le moins lugubre ou choses qui sont pas dans le tabou , faut aussi vendre son pain et je trouve qu' son époque il a fait fort dans ce domaine là en plus , je suis certain que ses écrits plus intimes non publiés étaient beaucoup plus appuyés et devaient révélés d'autres choses .
 
Merci ;)

C' est vrai que son oeuvre, qui reste très intéressante pour moi, ne peut être, à mon avis, "prise telle quelle". Il y a des choses qui coincent aussi je trouve, si tant est que mon "récepteur" a bien décodé son message
(Comme par exemple, le fait que l' alcool "serait" moins nocive que le H)
 
Encore merci à tous de prendre des nouvelles, donc quand j' en ai, je reste dans la logique du partage: Infonews (Rectifié dessous pour être moins "indigeste")
 
Le 28.01, je viens d' arrêter la radiothérapie.

Pourquoi:
J' ai enfin pu trouver quelqu' un qui avait la "même" pathologie que moi. Même chose, même endroit, même traitements, même ordre, même chronologie. J' ai, bien entendu, décidé de ne pas en faire une référence absolue, mais de "considérer" sa réalité des faits: Un an et demi après la radiothérapie, il n' a toujours pas retrouvé ses cheveux par endroit, ni le goût (entre autres). Il a perdu 25kg, a fini plusieurs mois sous sonde gastrique, et survit aujourd'hui grâce à des aliments hyper-protéinés de pharmacie. Moi, avec -25kg de mon poids total, je suis mort, ni plus, ni moins. Je fais à peine 70kg en pleine forme, je suis un "sec", un nerveux de nature, j' ai jamais eu "un peu de gras" de coté.
J' ai contenu ma colère, de manière à ce que le message passe, mais en restant compréhensible, car forcément, je suis aller voir le radio..


Comment:
Je fais encore une séance, 32 sur 36, l' ambulance est arrivée, je respecte aussi les techniciens, et je veux surtout discuter avec le radio, avant de prendre une décision en famille. C' est aussi leur épreuve, et je veux qu' elle connaisse toute la vérité, telle qu' elle. Quoi qu' il advienne, je ne veux pas que mes proches se disent un jour "Il ne m' a pas demandé mon avis, lui non plus"
Je fais donc cette séance, informe l' infirmière que je ne serais peut-être pas au planning de demain, que je la préviendrais. Elle me demande pourquoi. Je la préviens qu' elle ne va peut-être pas aimer la réponse, même si je n' ai encore rien décidé. Elle insiste, je lui répond.. Puis:

Je rentre directement dans le bureau du Radio

_Moi: Vous vous prenez pour qui? Qui êtes-vous pour me cacher certaines info? Qui êtes-vous pour décider à ma place de mon existence?
_le radio: Mais.. Mais, je n' ai jamais fait ça?!?
_Moi: Taisez-vous, et écoutez moi bien. J' ai discuté avec quelqu' un, vous m' avez caché certaines vérités, certaines séquelles définitives, vous n' avez pas le droit! Pour qui vous prenez-vous!! Pour Dieu?!?! Vous décidez à la place des autres maintenant??? De leur existence??
_Le radio: Mais.. J' ai un protocole! J' ai fais mon travail, je l' ai suivi!!
_Moi: Putain.. mais?!?! C' est ça votre réponse?? +10 ans d' études, +20 ans d' expériences, pour "suivre" connement un protocole? Putain! Vous me filer la chiasse!! Vous ne m' avez jamais informé sur ces séquelles là! Vous avez décidé à ma place, des cartes à me donner, pour faire votre choix! Personne n' a le droit de faire ça!!
_Le radio: Bon, il existe 2 Protocoles très différent, l' US, et le notre.
L' US, est comme une notice de médoc'. Plusieurs volets dont le patient prend connaissance, avec tous les effets indésirables, définitifs, ou pas. Exemple: Perte de cheveux 100%, dont 36% de partiel définitif. Etc.
Le français, doit dire, et ne pas dire, certaine choses, c' est le protocole, et..

_Moi: Putain mais est-ce que j' ai une gueule de protocole??? Ne me parlez pas de ça, je m' en branle!! Vous n' avez vraiment rien compris?!?!
_Le radio: Ce que j' ai compris, c' est que vous avez été trop direct avec l' infirmière, Je l' ai su.
_Moi: Bah attendez, je vais vous expliquer un autre truc. Moi, je ne suis pas comme vous. Moi, quand on me demande ce que je pense, je ne mens pas, je ne cache rien. Moi, quand je donne la réalité, je ne l' enrobe pas de sucre pour mieux la faire passer. Si la personne en face n' est pas apte à l' entendre, c' est son problème, pas le mien.
Ce que vous êtes, ne m' intéresse plus, je ne serais pas assez con pour décider d' arrêter un traitement parce-que je n' aime pas le docteur, mais on décidera ce soir. Dernière question:
Si vous aviez été à ma place, qu' auriez-vous préféré, la version US, ou française? Ne me répondez pas, je m' en fous. Mais réfléchissez à ça ce soir. Dites vous qu' en conclusion, si je meurs des séquelles, vous, en serez le seul responsable.
(Sur ce, je me casse)

Au final:

J' ai écouté ma famille, et mes amis. J' ai décidé en fonction de moi, et d' eux. Ma version, pourrait là encore se résumer à un assaut: La radio balance l' ordre de passer par le flanc droit, mais moi qui suis sur le terrain, bah je sens le flanc gauche. Si je meurs, c' est mon erreur, je n' aurais pas suivi l' ordre de quelqu' un qui n' y est pas. Mon entourage sait, que si je me trompe, ils ne seront jamais responsable. Je ne pouvais jouer qu' une carte à ce moment, je l' ai fait. J' en prend l' entière responsabilité. Un exemple nous a tous rapproché, intéressant, le voici:

Le temps à passé, je suis arrêté au feu rouge avec un tronc cérébral brûlé (?), mais dans un beau Qashqai diesel tout neuf. Une poussette passe sur le trottoir à coté. Le bébé, pile à la hauteur de l' échappement, va se prendre au travers de ses cellules pulmonaires, toutes mes nano-particules de gasoil, pendant que lui et sa maman reçoivent toutes les ondes wifi, anti collision, etc, du 4X4. Feu au vert, je repars chez moi, manger un bon poulet aux hormones, suivi de fraises espagnoles aux 17 pesticides, et regarder la vie de Nabila sur mon plasma 10 fois sans frais. Dans 3 ans le bébé aura un cancer, sa mère dans 10/15 années, moi, je ne le saurais pas, personne ne viendra me le dire.

Je ne veux pas être ça, jamais. J' ai eu une place, près de la poussette, c' est ainsi. Je ne veux pas trouver une rédemption en allant jusqu' au bout d' un truc dont je ne crois pas, juste parce qu' on a collé les mots "protocoles" et "traitement" dessus. Je suis libre, j' ai le choix, je le prend. Je continue complètement de me battre, mais à ma manière.
 
Mais crois tu vraiment que tes proches n'auront vraiment aucun sentiment de culpabilité vis à vis de cette décision flanc gauche flanc droit entre autre. On a toujours se sentiment "pourquoi je ne l'ai pas empêcher", après la mort, il reste a jamais le temps d'une vie pour les remords, légitime ou non, on cherche toujours une excuse, et on incrimine jamais le défunt.. Enfin bref...

Je ne subit pas ce que tu as endurée, ni toute les séquelles qui viendront peut être. M'enfin on ne décide pas de la fin de sa vie (présumé), je pense que malgré l'absence de goût, malgré la boule à zéro, tu doit continuer à vivre, d'abord parce que chaque seconde de ta vie est un honneur comparé à ceux qui n'en on plus. Tu as malgré tout, cette chance, ensuite pour avoir connu des cancéreux qui se sont battus pendants des 20aines d'années contre des dizaines de tumeurs, quand c'est la fin, on l'sent. La machine humaine ne fonctionne plus, ça pète de partout et le goût de la vie n'y est plus.

Toi tu ne combat contre ce cancer depuis quelques années comparé a d'autre, cette ce n'est pas la durée qui fait la grandeur d'un combat, mais la cause, et vivre est la plus grande des causes, tu doit vivre pour voir vivre et apprécier ta vie, tu ressent toujours du bonheur n' est-ce pas ?! Même si sur le long terme on ressent toujours du désespoir.. Mais est-ce une raison pour faire perdre espoir, à nous comme à nos proches.
Enfin bref personnellement je préfère dans ton cas la méthode française, on sait tous que la mort est irrémédiable, mais dans le cas d'un cancer, c'est la force engagé dans le combat qui fait la différence, alors insisté sur de vulgaire statistiques qui font perdre espoir alors que ce n'est jamais sur qu'ils se produisent, cette c'est s'approprier ta décision, mais c'est pour une cause, pour que tu vive.

Alors peut etre que la t'es plus dans une optique de "moi j'ai plus envie de vivre si c'est pour ce résultat et ces conditions" m'enfin, on est tous différent, et personnellement je me consolerais en me disant que je pourrais voir encore les filles, 1 mois, 1 an, 10 an ! Qui sait !?! Mais ce qui est sur, c'est que pourrais encore les voires.

Sur la section italienne du forum je parlais encore de Sénèque, et un lecteur disait que sa vie et sa vision des choses avait beaucoup changés depuis ces lectures, en positif bien sur, maintenant il ne reste plus que d'appliquer sa vision d'une vie meilleure.

Enfin bref, je te conseille en lecture dans l'ordre, la vie heureuse, la brièveté de la vie, la constante du sage (et pourquoi pas "l'art d'apaiser la colère") sont une vision si riches des choses qui permettent d'atteindre un bonheur malgré l'information, malgré le vice, le mauvais... Vie ta vie l'ami, mais ne te fourvoie pas, ne prend pas de décision que tu regrettera aux derniers moments. Quel que soit ta décision, fait la si tu es sur qu'elle ne fera de mal a personne.. (Et le plus dur c'est d'en être sur donc n'hésite pas).

J'espere que tu comprendera ma vision des choses et ce que j'ai a dire, et encore une fois, je te souhaite beaucoup de courage, de bonheur et de santé, même si je ne connais pas un milliardième de tout ce que tu as subit.
Et je sais que tu veux continuer a te battre, mais assure toi de prendre la meilleure arme.. Ne fait pas de suicide maquillé inconscient si tu voit cque j'veux dire (j'au un peu de mal là ^^)
 
Wow c'est une décision plutôt tendue que tu prends là Moon, c'est assez tendu là...
Du coup tes proches se sont rangés de ton coté ? Enfin si coté il y a bien sur...

Par contre j'ai pas vraiment compris ce que le doc t'avait caché du coup, ya pas que les 36% de cheveux j'imagine ?

Choisir de mourir c'est la résolution ultime de l'être Humain, je suis pas d'accord avec Xochipilli, c'est plutôt pas mal de pouvoir choisir sa mort, mais ça demande d'être vachement réfléchi quand même... Je vais pas critiquer ta décision hein, mais ne fais pas ça dans la précipitation, soit sur de toi, vraiment, pas sur le coup de l'émotion. Si c'est la société occidentale qui te répugnes (comme tu la décris à la fin de ton post), il est toujours possible de s'en échapper, surtout pour toi qui a l'air d'aimer l'aventure ! Enfin je veux dire que ça peut être une raison pour prendre cette décision.
Après si vraiment tu ne changes pas d'avis je respecte ta décision, mais soit vraiment sur de toi hein x).

Et tiens, essaye quand même le DMT, si ça se trouve ça t'apportera une nouvelle vision inédite sur ta situation qui pourra peut être te faire changer d'avis.
 
Ah bah putain le choc...

Je comprends le geste et la rapidité des évènements, et en même temps...

... une voix me dit : Ce gars peut sûrement vivre à 45 kg et sans cheveux et sans goût. Ça va pas être marrant mais c'est bien ça l'essence du combat. Le radio envoie son soldat sur le flanc droit parce qu'il sait que ça représente les meilleures chances de survie (je parle bien de survie).

Bon, je suis pas toi. Mais la voix me dit encore, dans ma tête : Il a moyen de prendre le temps de respirer et de reprendre le dialogue avec l'ensemble de l'équipe.

Moi, perso, je voudrais bien avoir de tes nouvelles le plus longtemps possible, s'tu voix ce que je veux dire. Je t'aime bien, quoi.
 
Toi Tisalut, et d' autant plus Xochip, avez des regards très médicaux et scientifiques sur la chose.
Je crois vraiment à la science, elle est en nous. Elle nous a permis, et permettra encore à toute l' humanité d' avancer, d' être meilleure, plus "forte". J' en suis même passionné.
Le monde ne peut revenir à l' age de pierre. Mais il ne peut pas continuer à surproduire et surconsommer. C' est pour moi une certitude, et un mode vie: Je suis le mec qui va prendre un doliprane car j' ai mal à une épaule et 2h de bagnole, mais qui va fumer au lieu de prendre du tramadol. J' essaie toujours de faire mon choix, en fonction du mieux, ou du moins pire.

A ce stade, pour moi, c' était un choix. Je dois vivre, et pour cela, j' analyse du mieux que je peux, et prend mes décisions en fonction de mon instinct, des besoins, et du reste. Le plus pragmatiquement possible. Un nouveaux jeu, entre le poker et les échecs, avec la vie en jeu. Je ne peux pas m' offrir le luxe de m' amuser, je ne dois que gagner.
Mes choix se prennent donc avec la famille. Elles doivent pouvoir faire partie de la décision, elles en ont le droit. Elles sont d' accord sur le fait que la radiothérapie est un traitement protocolaire, qu' ils en existent d' autres. Ce qui m' a "pris" du temps, malgré leur "accord", a été de bien leur faire comprendre qu' elles n' ont aucune responsabilité, car avant nous, la science, la médecine, la théologie, la nature, et les autres ont avoué eux même, ne pouvoir répondre. Ils essaient tous, nous aussi, on se trompe peut-être tous, eux, nous. Heu.. Je suis peut-être un peu brouillon..? ^^

(ATTENTION: Ce texte est actuellement influencé par les touts meilleurs morceaux de noir désir)

(Pour les séquelles Titsalut, me concernant c' est la vue, le goût, etc, où il a décidé de ne pas me parler du coté définitif)
 
Je viens de voir ton post Stylo,
tu sais, je pense que des fois, d' une certaine manière, il faut écouter sa foi, son instinct.. Heu, je suis peut-être encore parti dans le brouillon..? ^^
 
Ouais, tu sais, je suis le premier à me reconnaître dans ce genre de décision rapide et totale. J'en ai fait plein des comme ça dans ma vie (pas aussi lourdes de conséquences bien sûr), mais ouais, tout plaquer je connais. Aussi je ne peux et ne veux pas juger. Vis ton truc comme tu le sens. C'est ta vie, pas celle des autres.

Mais ouais, clairement je t'aime bien et je voudrais bien avoir des infos sur les chemins que prend ta vie, quels qu'ils soient.
 
J'ai peut être un point de vue scientifique dans ma vision des choses, mais je ne prends que très rarement du doliprane, je me soigne a l'homéopathie, donc c'est pas plus pour un message médical que je supporte une décision précise, mis plus pour le point de vue philosophklique de la chose, abandonné maintenant, alors que ça va beaucoup mieux qu'il y a quelque temps, c'est un peu comme abandonné après s'être battue, ça n'a pas vraiment de sens, et mêle si ça en a un pour toi, parceque le combat est encore long et risque d'être dur et éprouvant, toi qui est soldat tu devrais savoir, comprendre que ce n'est pas forcément une bonne raison.

Enfin bref, moi aussi je fait souvent confiance a mon instinct,(je suis un INTP en même temps) mais je sais toujours l'incliner devant une réalité.. Après le tout c'est de savoir si elle est fiable ou non..

Bon courage en tout cas ;)
 
Moi aussi Stylo, je t' aime bien, je t' apprécie vraiment, tes conseils, ta vision, sont comme celle de Xochip' et d' autres. Elles me sont utiles, et sont loin d' être "lettres mortes"

J' ai répondu a quelqu' un que j' apprécie aussi beaucoup, je remet ici l' essence du MP, pour être moins brouillon, suivi d' un exemple concret:

En gros, je n' arrête pas le combat, je ne veux pas. Je veux juste choisir mes armes, et me battre à ma manière maintenant que j' ai plus d' éléments, et pas seulement ceux qu' on a décidé de me bien me donner. Moralement, j' ai tenu jusqu' ici, et cette décision, agissant sur mon physique, m' aide aussi, c' est quelques munitions de plus pour moi. Depuis 2 jours, je ne suis plus spectateur à me prendre de grands coups de marteaux en pleine tronche. Ce n' était pas une manière de se battre pour moi.

Pour mes différents doc, même pour le radio, le protocole actuel, c' est ça: On a un parterre de fleurs. On jette le round-up (chimio), on arrache tout (opération), et on crame tout (radiothérapie).
Après, on espère que seuls les rosiers vont repousser, pas les mauvaises herbes.

Ca reste une décision difficile, car j' ai fait toute la tomo (environ 30 séances), le pire laser, et la majeure partie du novalis (le laser "de finition"). Sur 36 au total, il me restait 4 séances je crois.
Mais comme je disais, je veux vivre, ce n' est pas un "suicide" et si les derniers mètres, je sens qu' ils me seront fatals, je contourne l' obstacle, et recommence par un autre chemin.
Les métastases que j' ai sur le tronc cérébral peuvent se diffuser à cause de la colonne vertébrale qui est irriguée par le LCR, je me tape régulièrement des ponctions lombaires pour surveiller ça. Par contre, le protocole dit "IRM 2 mois après la dernière séance"

Pour ce qui reste, il y a plusieurs solutions:
_La radiothérapie crame tout, ça marche avec ou sans séquelles.
_La radiothérapie échoue avec ou sans séquelles.
_Les métastases meurent d' elles mêmes.
_Les métastases se reproduisent avec le temps.
_Les propres cellules réparatrices du cerveau soignent tout.
_Les propres cellules réparatrices du cerveau soignent partiellement, ou échouent.
_Les médicaments agissent, ou pas.
_Le cannabis (c' est déjà prouvé) agit.. ou pas.
_et c' est sans fin..

L' image:


En 2001, forêt du Kosovo. La mission: 1 compagnie de combat RIMA pour prendre un village en assaut tactique au lever du jour, et tout désarmer.
Les hélico posent notre section (V1) dans la forêt, pour éviter de se faire repérer, et repartent. La section se regroupe, et notre jeune Lieutenant de 25 ans (The Big chief), dit aux chefs de groupe:

_Bon, voilà la 1ère glace au pâté: On devait arriver plein sud, mais lose topo.. Les hélico viennent de nous poser plein nord. On ne peut pas faire ré-articuler toute la compagnie, c' est trop risqué, on ne sait pas ce qui nous attend là bas. Voilà mes ordres:
On oublie tous la "pause" de 2h de cette nuit, et on prend tous la rivière en petite foulée avec le matos et les armes. Ca va cacher nos bruits et nos odeurs pour les chiens. On contourne la zone chaude, et on arrive comme prévu plein sud, pour se mettre en position
. Avec un bon coup de nerfs, on a le temps, y compris de faire une observation correcte. Maintenant, en route.

C' était couillu, risqué, mais sur 30 hommes, on était tous capable de le faire. On l' a fait. La Cie n' a perdu personne, les villageois non plus. On ne pouvait le savoir, on a essayé, ça a marché, ça aurait pu foirer.

..C' est compliqué, hein?
 
Ah putain t'as fait la guerre au Kosovo ! Mec ! T'as été là-bas, quoi ! Et bah putain, je me suis intéressé à la question, et tout ce que je retiens, c'est que ça a été un sacré bordel.

Mec ! T'as été au Kosovo en tant que soldat ! Ah, la crise !

Je suis putain d'impressionné parce que j'ai des amis en ex-yugo, et pas des potes de l'OTAN.

C'est hors-sujet, mais... tu pourrais en dire plus ? L'image que tu as eu du conflit, tes impressions ? Même si c'est des trucs tout cons, du genre "les albanais ils ont de la super bouffe" ou "les serbes c'est des teignes au combat", enfin, des trucs comme ça. Je suis preneur, parce que des points de vue proches des réalité, y'en a pas des masses, et ils sont tous contradictoires, mais ça m'intéresse.

Sinon, je comprends ce que tu veux dire, par "contourner le village", pour se rendre maître de la situation.
 
Pas de soucis Stylo, c' était vraiment un sacré bordel, mais dans ce que je peux dire légalement et sans parti pris (l' info est un droit) :

J' ai fait tout les Balkans je crois, Yougo, Serbie, Bosnie, Macédoine, etc, toute saison. Jamais en casque bleu, ce n' était pas notre travail.
A l' époque, j' étais au sein d' un groupe d' infanterie, toujours dans une compagnie spécialisée dans le combat en localité (urbain). Pour le Kosovo, en été, (les +35°C sont plus agréables que les -35°C que j' avais connu qlqs mois avant en Yougo) les grandes lignes étaient:
_Stopper les trafics d' armes venus d' Albanie
_Désarmer les zones sensibles
_Stopper les émeutes sur Mitrovica
_Harceler la population par un contact permanent, pour qu' elle arrête de s' auto tirer dessus.
Au final, des accrochages, des traques, (traqués comme traqueurs), et tout le quotidien.

De ce que j' ai appris par les gens dans les Balkans (en version simplifiée):

Au sud, il y avait la Turquie, et ses musulmans, qui ont émigré avec le temps en Yougo. Quand ils sont arrivés à un certain pourcentage, ils ont demandé une région pour former un nouvel état. (C' est une loi, ex: Israel)
Ils ont donc voulu la vallée de la Drina, qui est pour ainsi dire le seul endroit cultivable des Balkans, et le moins rude à vivre. Les Serbes, orthodoxes, ont refusé. Les choses ont alors dégénéré.
La politique française (les seuls a intervenir au début là bas) était de stopper le conflit et calmer les esprit, notre pays ayant toujours été proche de la Serbie. Quant l' OTAN a pris les reines, avec son financement international et majoritairement américain, la politique a changé. Le conflit devait durer pour déstabiliser financièrement l' europe. Ce fut la première guerre interne.

Pour ma part, je crois que ce qui m' a le plus marqué, c' est ma première intervention sur Mitrovica, 24h après notre arrivée par un aéroport qui avait d' ailleurs été détruit avant notre retour:
La ville repartait encore en émeute totale. On est arrivé en blindés par un pont pour calmer le jeu, et libérer 6 otages. On était face à la foule (à cause de la ville, on ne voyait que les premières 2000 personnes en furie qui nous jetaient des pierres, des cocktails Molotov, nous tiraient dessus, etc..)
On attendait l' ordre de débarquer, au (très) chaud dans nos VAB. Ceux ci n' avaient plus de poignée extérieures, pour éviter qu' on se fasse grenader. Des barbelées sous le blindage, pour éviter qu' on se fasse coller une charge par une plaque d' égout. Des herses sur le toit pour éviter que la foule saute sur le blindage et nous fasse sauter les trappes. Des pare-brises grillagés pour éviter de se prendre des coups de masses qui font tomber le verre anti-balle, etc.. Les hélico survolaient la ville pour se poser en cas de coup dur sur les toits, et évacuer nos blessés.
J' étais Alpha 1. Mon rôle consistait à garder la tête du groupe, et ouvrir la route quoi qu' il arrive. C' était de l' adrénaline en injection directe, j' aimais ça.
Le groupe se divise en 2 équipes, une choc, et une feu. La choc est plus légère pour être plus rapide, la feu dispose entre autres du tireur d' élite, anti-char, et d' appui (mitrailleuse lourde)
Chaque homme porte +/- 40kg de matos (Pare balle, casque, armes, trousse de secours, etc) tu rajoutes à ça un sac à dos extincteur par groupe (pour nous éteindre à cause des cocktails), un autre médical pour l' infirmier.
Pour la puissance de feu supplémentaire, il y a les VAB et les VBL en 12.7mm PEI (perforantes explosives incendiaire). Véhicules qui ont vraiment de la gueule au passage..

On écoutait Tri-yann quand on a reçu l' ordre de débarquer. J' étais donc en tête du 1er groupe, de la 1er section de la cie, alors je me suis retrouvé en 1er ligne, à l' extrême droite. "Bravo 1" était au corps à corps derrière moi pour l' appui, "Alpha" sur ma gauche. C' était la folie, j' avais déjà été au feu, bien sûr, mais je ne pouvais imaginer ça. Notre capitaine étant parti en reconnaissance à 150 km de là, c' est notre Lieutenant qui a dirigé les opérations. Il a choisi de monter à l' assaut pour exfiltrer en priorité les otages.
Quelques minutes plus tard, j' étais à genoux derrière un angle de rue, "Alpha 2" juste derrière moi, quand un garçon de 6/7 ans sortit juste là, de la fumée et des cris, pour venir juste devant moi, à 2 mètres. Il me dit calmement en français, avec son accent et sa voix d' enfant: "Alors soldat! C' est dur? Rentre à France! T' as pas la place ici!"
 
Je rajoute ma graine ^^, moon ta entendue parler des munitions à l'uranium appauvrie utilisé durant, et des cas de cancer par la suite ?


Edit: C'est assez impréssionant tout ça :Oo:
 
Et bah puuuuuuuuutain.

Mec, faut que t'écrives ta vie.

Je viens de me renseigner sur Mitrovica. Méchant. Une ville avec deux communautés qui se détestent tellement, dans une zone aussi instable, ça peut faire que de la merde. Je kiffe la manière que tu as de raconter, surtout le coup du gamin qui te dit de te barrer, en français. Chais pas pourquoi, Moon, mais tu nous as habitué à ce genre de détails ouffissimes.

C'est juste du putain de vécu surauthentique, ça transpire la vie.

Écris ta vie, mec.
 
Les munitions à l'uranium appauvrie, ça a été tout un foin. On avait ça en roquettes anti-char, et forcément, dans le VAB, elles étaient sous nos sièges..
On a eu beaucoup de cas de "leucémie", et d' autres trucs. L' année passée en Yougo, j' avais moi même eu les rétines provisoirement brûlées par des nouvelles jumelles de tirs nocturnes. Mon problème, c' était les -35°C, le reste, je m' en foutais. On s' en foutait tous. On ne se voyait pas avec une famille, si on s' arrêtait à 25 ans encore entier, alors le reste serait du bonus. On verrait bien à ce moment là. Comme il a si bien dit, la vie était un trip ultime
Mais à 20 ans, tout nous était "provisoire", une fracture, une brûlure, "ça pique et sa passe"
Putain, on était des mômes.. Ca me parait si "bizarre" maintenant.. 20 ans, cette vie..

Dernière modification de Sludge ; Aujourd'hui à 17h38. Raison: Merci d'éviter les multiples posts à la suite. Utilise la fonction "modifier le message".


Tu as raison Stylo, je l' écris un peu ici du coup.
Ces passages permettent d' aérer le sujet, pis ça définit bien le concerné, doublement utile.
Je pense qu' on a tous une vie "magique", qu' il faut juste la regarder sous le bon angle. Avec un peu de couleurs en ville, un type en mob, une fille compliquée, tu as Amélie Poulain.. ;)

"Impressionnant", c' est ce que tu voulais dire par là Xochip' ?
 
Purée, ton histoire pousse obligatoirement tout le monde à se remettre en question ... Surtout que c'est très détaillé, et bien écrit, merci de partager ton histoire ... !

La vie ne tient qu'à un fil, et on l'oublie plutôt vite ...

Je te souhaite tout le bonheur du monde, après tout ce que tu as pu traverser ... !
 
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