Ce qui m'emmerde le plus aujourd'hui c'est que le LSD soit si farceur et versatile avec moi...
J'en achète une fiole, en prends une goutte pour évaluer le potentiel avec un set & setting complètement foireux... il est tard, je suis chez des gens que je connais à peine, j'ai pas mal picolé, les personnes présentes sont soit à balle de speed soit bien entamées par l'alcool, ça gueule, pas vraiment les meilleurs conditions pour le LSD... S'ensuit pourtant une perche monumentale, grosses hallucinations auditives et visuelles, je me perds dans les fractales, c'est le foutoir... les gens me parlent mais leurs voix se répercutent indéfiniment en écho sur les murs de l'appartement, j'ai l'air d'un autiste incapable de communiquer... Je tente donc une sortie honorable, bafouille quelques explications inintelligibles à l'hôtesse de la soirée et rentre finir de tripper chez moi... Sur le chemin du retour les voitures dansent, des gens aparaissent et disparaissent sans cesse de mon champ de vision et les passages piétons se déroulent comme des tapis roulant... Bref, une bonne perche à l'acide...
Hier matin, 1 mois 1/2 après, la fiole brune n'a pas bougé du frigo je me prépare un set & setting introspectif en béton armé, j'ai toute la journée et la nuit devant moi pour un gros voyage. En plus du LSD, j'ai de la kétamine pour la descente et de la changa pour tester le combo DMT/LSD si les choses se passent bien (vu le trip foireux qui a suivi j'ai pas insisté et j'ai laissé tomber l'idée pour cette fois)... J'avale deux gouttes sur un quart de sucre à midi, envoie de la musique et roule un joint... A 14h les gouttes sont montées mais s'était bien bien faiblard comparé à ce que m'avait envoyé une seule goutte le mois précédent... 3ème goutte donc, et ce n'est pas monté plus... aucun visuels, aucune hallus auditives mais une espèce d'introspection dérangeante et malsaine sur ma consommation de drogues et ses conséquences... Pourquoi je m'infligeait à rester seul chez moi et perdre un précieux dimanche pour attendre une hypothétique montée en demi-teinte... J'ai même hésité à boire la dizaine de gouttes que contenait encore la fiole... vraiment chelou ! J'avais envie de visuels mais j'ai trop de respect pour la DMT pour me mesurer à elle avec de telles pensées négatives... Je suis allé chez un ami pour m'occuper l'esprit, mais j'étais pas du tout dans mon assiette, j'ai dû lui paraître complètement à côté de la plaque... On a regardé un film auquel je n'ai absolument rien compris, fumé quelques pétards et je suis rentré chez moi...
Il est 20h, je me fait deux traces de K, je vais au toilettes pour cracher le drip et là je phase sur mon image dans le miroir, je suis entré dans mon regard si profondément, j'ai chuté en apnée dans ma pupille et me suis retrouvé expulsé à bout de souffle dans un travelling arrière pour retrouver tout mon visage en gros plan... et je ne me reconnaissais plus, c'était étrange, surréaliste presque drôle.... jusqu'à ce que l'image que me renvoie le miroir m'apparaisse comme pathétique et que je reparte dans un délire franchement malsain et trop personnel pour être raconté ici...
Morales de l'histoire :
-Plus je soigne mon set & setting, plus mes trips semblent inaboutis et frustrants, c'est une récurrence chez moi... :\\
-La kétamine seul devant un miroir c'est vraiment glauque, vaut mieux être calé dans un fauteuil avec du bon son dans les oreilles...