pourquoi , bah jsais pas
j'ai aussi connu mon époque de merde pour rejoindre Versailles tout les jours
bref le 78 c'est chic mais quelle merde de devoir prendre les transports en communs quand y vont pas plus vite que de prendre la tire en prenant la périph , et cette ambiance étrange du transport ... brrr j'en ai encore des frissons de ce monde profane
Aucune haine envers Paname la vilaine , elle est certes belle mais son rythme infernal est perturbant , surtout quand t'es quasiment tout les jours pris à partie d'un truc
petite histoire parisienne pour se mettre dans le vif de l'action un jour normal :
Il est des spectacles dont nous n'aimerions pas être spectateurs.
C'est ce que j'ai ressenti ce matin dans le métro.
Il arrive sur un quai de station, les portes s'ouvrent et un couple entre. Elle, frêle, petite, les cheveux dégueulasses et le teint blaffard ; lui, sorte de Ben Harper version discount, habillé comme un clodo, négligé, manifestement crade.
Elle pleure. Lui, l'ignore.
Dès qu'ils entrent, elle se met à crier tout en pleurant.
Pour toute la discussion qui va suivre, imaginez qu'à chaque fois qu'elle parle, elle est m'évoque le même teint blafard que celui de Amy whitenous ( je connais plus l ortho sry )
- Mais pourquoi tu veux pas ???!! crie-t-elle.
Lui, l'ignore toujours. Elle pique une crise de larmes, elle s'excite toute seule.
- Marcel, pourquoi tu me fais ça ? Pourquoi tu me fais ça hein ? Qu'est ce que j'ai fait de mal ???
Il ne me faut pas très longtemps pour comprendre qu'il s'agit d'une //// en crise de dope que Ben Harper refuse de lui donner.
C'est consternant de la voir ainsi ramper, supplier comme un gosse qui voudrait son bout de chocolat et qui ferait une crise parce qu'on lui a dit non. Elle n'a plus aucune pudeur, plus aucune retenue. Elle se fout de se ridiculiser en public, se fout du regard des autres. La seule chose qui importe pour elle à ce moment, c'est d'avoir sa dose.
- Marcel, pourquoi t'es méchant avec moi ?? S'il te plait, donne m'en ! Donne m'en allez je t'en supplie !!
Les gens se lèvent les uns après les autres, ils sont mal à l'aise.
Comme d'habitude dans cette putain de ville, il ne faut surtout pas être face à une situation problématique, il faut surtout éviter les ennuis et les gens à ennuis. En gros, il faut laisser les gens crever, se faire agresser ou subir leur souffrance sans bouger le petit doigt.
Ca me fait toujours autant gerber.
Le métro arrive à la station suivante, une bonne partie des gens descend. Ils flippent. D'elle, de la situation, de lui (est-il dangereux ?), de regarder, d'être pris à partie.
Bref, on est plus très nombreux dans le wagon lorsque les portes se referment.
Elle continue à crier, à lui tirer la manche de son sweet, et lui continue à la regarder sans un mot et à l'ignorer.
Le spectacle est dérangeant, et je me demande ce que je peux faire.
En réalité pas grand chose. Intervenir ? Pourquoi faire ? Je n'ai aucune clé de la situation, ne connais rien d'eux, que pourrais-je dire ? En quoi pourrais-je être utile ?
Et en même temps, ma fameuse "empathie à la con" qui revient au galop. La voir comme ça, comme un animal, à pleurer et sans aucune dignité, me brise le coeur.
A un moment nos regards se croisent et je lui fais un sourire. Tout en continuant à pleurer, elle vient vers moi :
- T'as pas un peu d'argent ? Hein ? S'il te plait ? Juste un peu d'argent !
Oh merde ! Bien fait pour ma gueule ! Me voilà pris à partie. Ben Harper se demande qui je suis et me fixe. Putain, je sens que ça va finir en cahuète cette merde.
Je peux évidemment pas lui filer de thunes, je sais très bien ce qu'elle en ferait. Je peux pas filer de l'oseille pour ça, c'est pas possible.
- Désolé.... lui dis-je avec un sourire.
Elle éclate en pleurs et retourne voir Ben Harper :
- Marcel, je t'en prie, me laisse pas comme ça !!!
Il ne répond toujours pas.
Il me fixe.
Ayé, me suis fait un nouvel ami, great ! its my day today
Si je soutiens son regard, il le prendra pour de la provoc'. Je préfère tourner la tête.
Il se lève et vient s'asseoir sur un strapontin juste en face de moi.
A ce moment, je suis à peu près certain que ça va partir en vrilles d'un moment à l'autre.
Je continue à regarder ailleurs, tout en serrant mes poings. Je sens l'adrénaline monter le long de mon corps, mon coeur s'accélérer, la température monter (j'ai chaud à ce moment là), et je sens la haine du gars se répandre en autant de mauvaises ondes autour de moi.
J'ai la mâchoire serrée, et me dis que s'il se lève et s'approche de moi, je me lève d'un coup et lui en met une à la ... au top ...
J'ai l'impression que le moment dure une heure, je vois plus le bout du tunnel de métro. Je suis tellement concentré sur le gars (que j'observe du coin de l'oeil, faisant style je regarde ailleurs) que je n'entends plus la nana.
Le métro arrive à quai, les portes s'ouvrent. Je vois la silhouette de Ben Harper se lever. Je suis tendu mais ne veut rien montrer et continue à regarder à côté, l'air de rien.
Je pourrais me lever et me barrer, mais y a pas de raison que je me tire !
Les portes se referment. J'entends de nouveau la nana pleurer et crier. Ca devient insupportable. J'ai vraiment mal au coeur pour elle.
Elle revient vers moi. Merde, ça y est, cette fois Ben Harper va prendre la mouche qu'elle me parle à nouveau, il va s'exciter et ça va mal finir cette histoire.
- Steuplait, un peu d'argent, juste un petit peu !!! me pleure-t-elle au visage.
Je me décide à lever la tête, je la regarde. Je tourne le regard et tombe sur celui noir de Ben Harper. Je regarde de nouveau la fille :
- Je suis désolé, je t'ai dit, j'ai pas d'argent sur moi.
Elle éclate en larmes. Je compte jusqu'à trois, je me dis qu'arrivé à 3 Harper sera intervenu.
1....2....3.... toujours rien. Je lève les yeux et il me fixe toujours.
Je comprends pas bien à quoi il joue. Cela fait 2 ou 3mns qu'il me fixe mais ne me parle pas. Attend-il que je commence à m'énerver moi ?
La nana continue à pleurer comme si on lui avait arraché les deux yeux, le spectacle est vraiment pathétique.
Le métro arrive à la station suivante. Ben Harper fait un mouvement, mais c'est en direction de la porte. Je le regarde et croise de nouveau son regard. Il me fait un sourire étrange dévoilant ses dents blanches, puis ouvre la porte et se casse du métro, suivi par la meuf.
Phhewww ! C'était moins une ! Purée !!
A peine les portes du métro se sont-elles refermées que je mets d'un coup à transpirer à grosses gouttes. Surement la tension qui retombe.
Je serai comme en transe pour tout le reste du trajet, marqué par ce spectacle, par la détresse de la poule et le côté oppressant de Ben Harper.
Connaissant ce que la femme subis , en plus light pour moi à une certaine époque de manque atroce ....
J'imagine alors ce que cette nana a du ressentir à plus forte échelle avec sa drogue... Vu l'état dans lequel elle était, c'était juste une torture insupportable pour elle.
Je me suis senti tellement loin de toute cette époque une fois ce spectacle dans le métro achevé, tellement heureux de m'être libéré de ce qui était ma drogue à moi à l'époque, que la bouffée d'air frais que j'ai inspiré en sortant du métro était d'une fraicheur peu habituelle , il ne me reste plus que du light qui se fume par moment de stress mais la dope arfff NON my god ....
Je suis rentré à la maison avec l'image de cette fille dans la tête, vraiment navré de n'avoir rien pu faire pour elle.
vive Lille , Vive les chti et l'ambiance un peu au calme et métro plus propres
Bref me suis tiré de là pour ces raisons , Paris est cinglée