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(cannabis fumé et ingéré) Bad trip et saut dans le vide...

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion deracine
  • Date de début Date de début
Statut
N'est pas ouverte pour d'autres réponses.
deracine a dit:
Je suis très loin, vraiment très loin de me douter de la dangerosité de cette drogue "douce". Alors je reprends un space cake, et paf 2 space cake ingérés.  :s
Nous rentrons dans un bar, on se commande une pinte de bière chacun. Je commence à boire un tiers de ma bière et montée d'adrénaline gigantesque et chaleur qui envahit mon corps. Je ne comprends plus rien, je suis euphorique mais en même temps tellement mal. Toute la réalité est exaltée, mais je reste lucide, conscient que quelque chose ne va vraiment pas. Je ne reconnais plus ma voix, les sons sont bizarres, déformés, j'étouffe... Une partie de ma conscience reste alerte, et je dis très vite à ma copine : "je me sens affreusement mal, rentrons à l'hôtel je t'en prie" 
Je ne suis plus rien, je suis un enfant sans défenses, complètement apeuré, je lui demande de me rassurer, que tout cela va finir par passer. Je sens ma mort venir, le temps n'est plus pareil; je suis dans un présent "éternel" qui me met dans un état d'angoisse indescriptible. 
On finit par sortir du bar, j'ai conscience que les gens me regardent bizarrement dans la rue (je deviens un peu parano aussi). On arrive à un arrêt de bus, on cherche le bus pour l'hôtel : plus aucun bus à cette heure-ci.
S'ensuit une bonne heure où je comate complètement (je me souviens plus vraiment de ce moment là), je m'accroche juste au bras de ma copine qui galère complètement pour retrouver le chemin de l'hôtel. On est un peu perdus, on se perd dans la grande ville sombre.
On finit par trouver un taxi, on le supplie presque de nous ramener à notre hôtel. Tout me paraît irréel, mais je parviens quand même à donner l'adresse de l'hôtel au chauffeur, et à cacher autant que possible mon état de défonce, de mal-être horrible.
Je plonge dans ma conscience, dans un puits sans fonds, des souvenirs remontent à ma conscience... J'ai l'impression d'aller super loin dans ma tête et que c'est quelque chose d'infini. Je vis une expérience d'intense dissociation. Où est mon esprit? Est-ce que mes pensées sont en dehors de moi? Qui suis-je? Je ne reconnais plus rien... La réalité m'apparaît hyper glauque, je me demande "suis-je dans une réalité parallèle?", et surtout "comment je vais faire pour en sortir?!"

On arrive à l'hôtel, finalement. Dans la chambre je me regarde dans le miroir et je panique. Mais je commence à me calmer un peu, à retrouver un peu mes esprits.
Et là ce qui m'interpelle c'est que ma mémoire à court terme est bousillée, ma copine aussi. On oublie ce qu'on vient de dire à l'instant même. Cela donne des conversations absurdes, et c'est vraiment pas cool...

Je ne veux pas dormir, et pourtant je sais que j'en ai besoin. Je suis comme persuadé que si je m'endors je meurs...
Je finis par dormir mais très mal, pendant 3-4 heures. Le lendemain je suis "choqué", et je me sens dissocié...
Ce mal-être est toujours très vivace, je ne me sens bien nulle part. Je veux fuir, mais quoi? La réalité ne peut pas être fui. Je me sens "coincé" dans une réalité hyper glauque. 
A l'arrivée à Lille (j'étais étudiant à Lille), je vais aux urgences psychiatriques car j'ai toujours ces symptômes horribles. Je vois une équipe de psy qui me disent que je suis choqué, et que c'est "logique" vu que j'ai fait un bad trip. J'ai un discours très dépressif... Ils me prescrivent du xanax. 
J'en prends une moitié au retour dans ma chambre étudiante. J'aime pas trop les effets mais je suis un peu plus calme.
Je reprends ma vie d'étudiant tant bien que mal. Je loupe pas mal de cours mais je m'accroche... Je valide même mon année, mais je ressens ce mal-être et cette angoisse horrible prête à me bondir dessus à tout moment.

Je finis par "ranger" cet épisode dans un coin de ma tête, et vivre assez "normalement" pendant 3 ans. Sauf qu'il y a 3 mois je "revis" psychologiquement ce traumatisme dans un cauchemar. Cette expérience de dissolution de l'ego, de plus savoir qui on est... 
Et depuis je galère... Je vis dans la dissociation/dépersonnalisation, qui sont aigües lors de crises d'angoisses. J'ai du arrêter les études et j'ai commencé une psychothérapie. Mais certains jours j'ai des idées suicidaires et je désespère réellement, même si j'ai au fond de moi cet espoir de m'en sortir... Mais j'ai tellement peur si vous saviez.

Merci de m'avoir lu... J'attends vos réactions.  :)

C'est une expérience similaire qui m'a fait arrêter définitivement la weed après un usage quotidien durant mon adolescence.

Sauf que moi c'est arrivé avec trois taff. J'avais arrêté car malgré mes consos car je n’aimais pas vraiment ça, puis ça empirait mon état dépressif. Puis quand j'ai repris pour voir j'ai compris ma douleur.
J'imagine même pas ce que tu as du vivre avec une ingestion.

Pour moi ça a été positif, ça a mis la weed définitivement hors de ma vie. Maintenant rien que de me rappeler l'état de défonce cannabique me provoque une angoisse latente (ça fait 1ans déjà, pour trois taff), donc j'imagine que vu ton bad après 3ans après un choc pareil tu dois toujours avoir des angoisses réminiscentes.

La weed ce n'est clairement pas pour tout le monde. En tout cas si je pouvais refaire ma vie entre mon addiction au opis et mon adolescence sous spliff je sais ce que je choisirais. Les souffrances endurées par le manque sont éphémères, les traumas laissés par les psychés sont tenaces. 

Vraiment en voyant mon entourage j'ai finit par comprendre que la weed peut vraiment être un outil paradisiaque pour certains comme un enfer pour d'autre.

Rassure toi le temps finit par effacer. Mais soi bienveillant envers toi même, ne te blesse pas trop avec d'autres consos et laisse toi le temps avant de baisser les bras. Les humains sont résiliant, le trauma finit par s'estomper et l'angoisse par se dissoudre. Je sais que c'est dur mais patience.
 
Malheureusement le sort en a été autrement, son ami est venu nous annoncer son décès par suicide un peu plus haut dans le topic.
 
Merci Laura j'avais pas vu.
 
Salut

Le topic est déjà vieux, plus d'un an, mais on ne sait jamais, si l'ami de la personne décédée repasse dans ses lieux, j'ai peut être des embryons de réponse, à mon humble niveau.
Je souffre des mêmes soucis que ton ami, enfance traumatique, parents défaillants, violents, abandon, dérive totale à l'adolescence ou je me réfugie chez un mec plus vieux que moi qui se révélera également violent, physiquement et sexuellement.
Le calvaire cessera vers mes 20 ans. S'en est suivi plusieurs années ou je ne peux pas dire que j'allais bien mais ou je n'étais pas encore malade. Période ou j'ai pas mal bu, pris du cannabis en fume et en ingestion, une paire de fois de la md, du lsd. La grosse différence avec l'auteur du topic est que je suis toujours restée prudente dans les dosages et les prods ne m'ont jamais emmené dans de telles extrémités, même si j'ai eu des bads trip, un au canna d'ailleurs qui m'avait bien calmé sur mes consos.

C'est mon premier point ici: tout le monde est différent. J'en ai vu plus haut qui tentait de faire de généralités sur traumas+prise de prod=reminiscence. Bah nan. Y'a rien de sur sur la psyché humaine, à part que chacun est différent et que vos xp de guédro ne seront pas celles des autres. J'ai lu les messages de certains ici qui ont clairement minimisé les souffrances de ce jeune homme parce qu'eux avaient traversé des bad trip sans grandes conséquences. Qui disait qu'il se victimisait. Que c'était une question de volonté. Certains un peu moins cons (ouais je vais pas être sympa) ont fait le lien avec son enfance troublée quand lui bloquait sur son bad trip. Ils avaient raison, mais lui n'était plus en capacité de le comprendre.

Le souci, c'est que c'est ca, la nature de trauma. Une boucle irrationnelle duquel on ne sort pas, qu'on n'oublie pas une seconde. La peur tout les jours, tout le temps, et quand on en sort finalement c'est la dissociation qui prend le relais. Pour moi ca a commencé à 24 ans au moment de l'accident nucléaire de Fukushima. Vrillage total dans ma tête, le monde allait s'effondrer. Le trauma, quand il est complexe n'est pas aussi simple que A: on m'a touché enfant B: 20 ans plus tard à la vue d'une scène d'attouchement le trauma me saute à la gueule. Dans le cas des traumas complexes, et surtout quand ils ont eu lieu pendant l'enfance et la petite enfance quand le cerveau est immature les choses prennent une tournure différente. J'ai comme Deracine des ruminations permanentes autour d'un thème principal que j'ai évoqué plus haut... qui n'a strictement rien à voir avec les violences que j'ai connue gosses. Même pas un peu. Dans mon cas on est très proche de délires de psychose, et j'ai d'ailleurs été diagnostiquée un temps psychotique avant qu'un psy plus expérimenté qu'un autre ne finisse par comprendre.

Donc en fait, ca sert à rien de rabacher que c'est pas ca le problème. Parce que c'est effectivement pas le cas. Quand t'es au max de la terreur t'as pas envie de parler du passé, même si il est la cause de tout ce qui t'arrives. T'as juste envie que ton calvaire cesse. Le trigger (dans son cas un bad trip) qui fait que tu as basculé. Généralement rien de rationnel.

Je suis triste pour ce jeune homme. En lisant ces messages j'ai eu le sentiment qu'il a commencé à prendre des médicaments assez tardivement et que si il avait persévéré à en prendre, accepté que ca ne marche pas du premier coup il serait peut être encore de ce monde. Les médicaments ne règlent rien, mais ils m'ont aussi sauvé la vie. Parce qu'ils limitent justement les ruminations suicidaires, font que vas aller moins loin dans la terreur. Quand on va aussi mal c'est une béquille indispensable, mais seule une thérapie peut permettre d'y voir plus clair et de creuser pour trouver les racines du mal. Et ca peut être long pour les patients qui souffrent de PTSD, parce qu'ils veulent fuit l'objet de leur peur et sa simple évocation est pénible.

J'ai conscience de la dureté de ce post. Je ne suis pas une consommatrice de psychés, juste une malade que des infos sur la MD et PTSD ont amené ici. Je suis restée, lu pas mal de trucs, surtout sur les dissos vu que ca me parle pas mal. Mais ici c'est le seul sujet sur lequel je peux m'exprimer sans risquer de dire trop de conneries. Dommage que ce soit trop tard, j'ai un gout amer dans la bouche. Je suis plus agée que ce jeune homme, plus consciente de mes états, j'aurai pu l'aider.
 
Salut Sway, en tous cas merci d'avoir pris la peine d'écrire ce message. Je comprends ton sentiment d'amertume, on est beaucoup à l'avoir éprouvé quand des personnes de ce forum se sont fichues en l'air, à s'être dit qu'on aurait pu y changer quelque-chose. Je voudrais quand même te dire qu'atteindre une personne au travers de l'Internet est difficile, très difficile. Parfois ça fonctionne, quand la personne est réceptive, mais le plus souvent ça reste lettre morte. On doit aussi accepter notre impuissance face à ces drames.
Quant aux réponses qui ont été faites à ce garçon... là aussi je comprends ton amertume, mais n'oublie pas que si tu n'es pas consommatrice, la plupart d'entre nous ne sont ni psychologues, ni traumatisés. On est face à une personne en totale détresse qui demande de l'aide, et on essaye de l'aider avec les ressources qu'on a. Et non, on n'est pas cons, juste ignorants à la limite.
Des témoignages comme le tien sont précieux car ils peuvent nous éduquer à ces problématiques. D'ailleurs, si tu pouvais nous parler un peu de ce que d'après toi on aurait pu dire, cela permettrait de faire avancer le schmilbick :)
 
Laura Zerty a dit:
"Rester perché" c'est un mythe populaire relayé par toutes sortes de gens crédules, un peu comme lorsqu'on se raconte depuis la nuit des temps des histoires mystérieuses pour s'effrayer.

C'est une question de sémantique surtout : dans le langage courant (y compris parmi les usagers), c'est le terme utilisé. Même s'il n'est pas adéquat, il tente de retranscrire un phénomène bien réel. Déjà pour commencer, "rester perché" sera différent d'une personne à une autre : déréalisation pour l'un, dépersonnalisation pour l'autre, décompensation ou HPPD (syndrome post hallucinatoire persistant), crises d'angoisses, etc.

A mon sens, ce terme fait référence à une cassure au niveau du psychisme, d'une rupture dans son fonctionnement habituel. Certes, le produit déclencheur de cet état quitte plus ou moins rapidement le corps, mais son impact peut perdurer.

Je lisais récemment un article sur les opioïdes*, et un passage me faisait penser à quelque chose que je lis trop souvent sur les forums d'usagers (et certaines des réponses apportées à ce jeune homme en témoignent tristement) . Il y est question de l'évolution de la définition (et de l'image) de la dépendance / toxicomanie, qui a changé au fil des ans (pour parfois revenir en arrière). A une époque pas si lointaine, voilà comment elle se définissait :

" Il s’agissait d’un usage déraisonnable, d’une “passion funeste”, d’une “folie du toxique” qui renvoyait, semblait-il, à une pathologie ou à des vulnérabilités personnelles. Cette avancée clinique entretint néanmoins parfois une nouvelle confusion sur l’origine du problème, attribuée non plus au produit mais à la seule personne et à ses failles, toujours dans une logique unilinéaire au lieu d’y voir un phénomène complexe, la résultante de plusieurs facteurs (produit, personne, environnement). La cause n’était plus la drogue mais le “toxicomane” avec sa personnalité et ses vulnérabilités particulières. C’est ce qui, plus tard, amè nera à l’image stigmatisée du “toxico” marginal, délin quant, avide de drogues et de “défonce” et qui conduira certains à ne plus pouvoir penser que des personnes différentes, insérées, puissent courir ce risque avec de “simples médicaments”.

Vous aller me dire, mais quel rapport, on parle d'opioïdes là ? Je pense que ces observations peuvent s'appliquer à d'autres produits. Ce que je trouve frappant, c'est que j'entends souvent que chez les personnes qui prennent un psychédélique et gardent des séquelles, c'était déjà latent. Que leur trouble ne s'explique pas par leur prise de substance mais était déjà présent chez eux. Que la drogue est neutre, n'est pas responsable, etc. Je crois que certains usagers sont dans une sorte de déni (en particulier pour le cannabis, qui n'a jamais entendu le sempiternel "tu sais, c'est qu'une plante man") et c'est oublier un peu vite ce qui est écrit ci-dessus : plusieurs facteurs sont en jeu et le produit est une partie non négligeable dans ce processus.

En tous cas, c'est triste pour l'auteur du topic. Il n'est pas le seul malheureusement à être décédé des suites d'un bad trip à Amsterdam. En mars 2007, une jeune Française de 17 ans, qui avait consommé des champignons, était morte en se jetant d'un pont après la prise. Je me souviens que lors de ma première visite dans les smart shops, j'avais été choqué de voir avec quelle facilité les vendeurs filaient des champis sans trop de conseils pour réduire les risques à côté...un ami (heureusement expérimenté) s'était vu proposé une boîte d'hawaïens sans même que le vendeur sache s'il avait déjà consommé !

Si les psychés peuvent sembler safe au premier abord parce qu'ils ne provoquent pas d'OD pour la plupart et ne sont pas addictifs physiquement, il ne faut vraiment pas sous estimer leurs risques et effets secondaires.

* https://ceid-addiction.com/wp-conte..._Douleur-opioïdes-et-addiction_JMD_JPC-1.pdf
 
C'est de toute façon complètement crétin d'opposer l'influence du produit et le set de l'usager, comme s'il fallait mettre la faute sur l'un ou sur l'autre. Ce genre de drame c'est le fruit d'une rencontre. La drogue n'est pas neutre, le cannabis commence à être connu pour entraîner de l'anxiété, surtout quand il est fort en THC et consommé en oral. Mais la plupart du temps il ne laisse aucune séquelle. Du coup ça a quand même du sens de chercher où sont les variances du côté de l'usager. Et il me semble que c'est lorsque la personne a des soucis psys plus ou moins latents genre dépression, manque de confiance en elle, trauma, etc., que ça devient compliqué.
Bref y'a pas de mystère, produit anxiogène + surdosage et S&S foireux + psyché fragile = explosion nucléaire.
D'ailleurs il ne me semble pas que la responsabilité du cannabis ait été minimisée au cours de la discussion. Au contraire, les premiers messages mettent tous l'accent sur la dangerosité d'une consommation aussi désinvolte.
 
Tridimensionnel a dit:
 La drogue n'est pas neutre, le cannabis commence à être connu pour entraîner de l'anxiété, surtout quand il est fort en THC et consommé en oral. Mais la plupart du temps il ne laisse aucune séquelle.

Aucune séquelles, c'est vite dit...

Inserm a dit:
D autres tableaux cliniques induits par le cannabis ont é t é d é crits dans la litt é rature : troubles confusionnels, syndrome amotivationnel et syndrome de d é personnalisation. Les é tats de confusion mentale ou confuso-oniriques associent d é sorientation temporospatiale, troubles de la m é moire, syndrome de d é personnalisation/ d é r é alisation et onirisme hallucinatoire. Deux facteurs pr é disposants sont les premi è res utilisations et les fortes doses consomm é es dans les heures pr é c é den tes.

D é crit dans les ann é es cinquante, le syndrome de d é personnalisation des fumeurs de marijuana é voque les attaques de panique actuelles avec sensations de d é personnalisation ou d é r é alisation secondaire aux prises isol é es de canna bis. Il est corr é l é au niveau de l intoxication : l intensit é maximale du trouble appara î t dans la demi-heure suivant la prise, puis r é gresse en deux heures environ. Mathew et coll. (1993) ont mis en é vidence chez 35 sujets des modi fi cations du fl ux sanguin des r é gions temporales lors d ’é pisodes de d é per sonnalisation secondaires au cannabis. Le syndrome peut é voluer sur des p é riodes prolong é es : plusieurs mois à un an. À cette angoisse chronique de d é personnalisation s associent une absence d ’é nergie, une insomnie, des sen timents d ’é tranget é ,de d é j à vu, une asth é nie, une humeur d é pressive, des perturbations cognitives pouvant é voquer des troubles schizophr é niques : tou tefois, il n y a pas d ’é l é ments parano ï des, d é lirants, hallucinatoires ou dissocia tifs, caract é ristiques de la schizophr é nie.

...le cannabis modi fi e l ’é volution de la schizophr é nie : d é but plus pr é coce, apparition brutale, aggravation des productions d é lirantes et halluci natoires (Brunette et coll., 1997), aggravation des tendances d é pressives et suicidaires (Gut-Fayand et coll., 2001)
Source :
http://www.ipubli.inserm.fr/bitstre...001_cannabis_06ch.pdf?sequence=11&isAllowed=y



Tridimensionnel a dit:
D'ailleurs il ne me semble pas que la responsabilité du cannabis ait été minimisée au cours de la discussion.

Ah bon ?

L'] Il n'empêche qu'un point me fait tiquer a dit:
En tout cas merci pour ton partage, ta rhétorique est très intéressante, ça aidera surement tout un tas de personnes ayant du mal à digérer leur trip :)

...Personne n'est mort d'avoir consommé du cannabis, y a un moment faut arrêter de délirer en cherchant absolument à toujours voir le mauvais côté des choses.

Ce qui t'es arrivés est arrivé à des milliers de gens, et arrivera à des milliers de gens. Des histoires de "j'en ai trop prit" je peux t'en raconter des dizaines et des dizaines, juste avec du cannabis, et que ça soit moi ou d'autres personnes, quand tu prends cher tu encaisses, puis tu réalises, et après tu assumes en allant de l'avant, sinon tu végètes et tu commences à focaliser sur tes pensées négatives en cherchant une cause à tes problèmes...et on a tous comprit que la facilité c'était d'accuser la drogue, ou de se dénigrer.

Mais la drogue n'est en rien ton problème, et tu le nies depuis le début.
 
Mon premier message était assez véhément. Peut être trop. Je m'en excuse. Les réponses faites à ce jeune homme elle m'ont blessé personnellement. C'est pour éviter ce genre de réaction que je ne parle quasi jamais de mes soucis de santé mentale à qui ce soit. Je les évoque ici anonymement, mais irl j'ai mon "mask of sanity", personne ne sait rien à part ma compagne et quelques amis très très proches. Et c'est parfois épuisant de jouer le jeu de la normalité quand rien ne va en vous.

Je ne suis effectivement pas consommatrice, mais le fait de l'être n'a pas protégé certains membres d'une bonne dose de psychophobie. Pas par méchanceté mais par ignorance, parce qu'ils ont des maladies mentales que des idées recues fausses. Comme par exemple ce cliché que la volonté fait tout et qu'au fond ce jeune homme s'enfoncait seul dans son malheur parce qu'il le voulait bien. J'ai également eu l'impression que du point de vue des consommateurs il n'y que les gens atteints de troubles psychotiques qui sont réellement atteints et considérés malades. C'est bien évidemment faux. Et pour mettre les pieds dans le plat, puisqu'un membre a quoté ces messages sur le fil, Laura Zerty a vraiment été méga borderline. Je sais pas si tu traines encore dans ces lieux mec, mais quand je suis confrontée à quelque chose que je ne comprend pas je préfère me taire.

Je suis désolé, je débarque ici, je fais la leçon sans grande pédagogie. Je connais le sujet mais je manque de recul. Mais le fait est qu'en tant que plateforme d'information vous avez été/vous serez confronté à des situations de ce genre. Je suis d'accord avec toi Tridimensionnel, vous n'etes pas des professionnels formés à la psychiatrie et encore moins au trauma et n'avez pas vocation à l'être. Mon seul conseil ce serait de ne pas remettre la cause la souffrance de la personne qui appelle à l'aide. Je parle même pas de compréhension mais de reconnaissance. Que vous n'ayez pas compris de quoi souffrait Deracine c'est normal. Mais il était évident qu'il souffrait.
 
Oui TripSitter, tu prends quelques messages dans une longue conversation qui a duré plusieurs semaines et où, une fois la question de la drogue traitée en long, en large et en travers, les intervenants ont voulu parler de la situation plus générale de cette personne qui venait nous exposer une détresse dont le cadre dépassait, je suis d'accord avec eux, celui d'un bad trip au cannabis. Et j'ai bien dit que le cannabis ne laissait la plupart du temps aucune séquelle, pas qu'il n'en laisse jamais. Donc pour me répéter, "ça a quand même du sens de chercher où sont les variances du côté de l'usager."

Je voudrais qu'on arrête de juger les participants, qui ont chacun fait de leur mieux pour donner un peu d'aide à Deracine. Oui, il était évident qu'il souffrait, et chacun a donné le meilleur de lui-même pour essayer de l'aider. Parfois ce meilleur n'était pas approprié mais qu'est-ce que vous attendez de lambda traînants sur le net et confrontés à une personne suicidaire, sinon de partir de leurs pré-conceptions pour tenter de changer ses idées ? En l’occurrence Laura avait l'impression (selon sa rhétorique habituelle) que lui titiller brutalement l'ego pouvait faire l’aider à surmonter la honte et la culpabilité. C'était maladroit mais Psychonaut n'est pas non plus une ligne d'écoute d'urgence. Il ne sert à rien de refaire cette histoire, présentons plutôt de nouveaux éléments d'aide et de réponse en espérant pouvoir être plus pertinents les prochaines fois.

Sway je n'ai pas trop compris ce passage :
J'ai également eu l'impression que du point de vue des consommateurs il n'y que les gens atteints de troubles psychotiques qui sont réellement atteints et considérés malades. C'est bien évidemment faux.

Sinon, tu connais des groupes d'auto-support d'usagers de psychiatrie ? Il en existe, et ça pourrait peut-être te faire du bien d'enlever ce masque avec des concerné·es.
J'ai souffert de PTSD pendant longtemps (encore un peu maintenant mais ça s'est beaucoup amélioré), j'ai les comorbidités habituelles, et je comprends bien cette lassitude face au relativisme, au "développement personnel" etc.
 
Salut, plusieurs choses.

Déjà merci pour ton retour, comme l'as dit @tridimensionnel si tu as des astuces à nous faire passer, des ressources ou des lieux pour rediriger les personnes dans ce genre de situation, on prends très volontier.
À savoir qu'on était encore une nouvelle équipe, et qu'on manquait d'expérience, probablement que le sujet n'aurait pas été traité ainsi s’il apparaissait aujourd'hui.

On est clairement pas habilité à gérer ce genre de situations, notre action se situant avant la prise de drogue (réduction des risques) et non après. À postériori, oui ça aurait pu se passer autrement, mais sur le coup, c'est plus difficile d'y voir suffisamment de recul, chacun y allant de sa rhétorique pour savoir "ce qu'il faut faire".
Le problème c'est qu'ici, personne ne savait ce qu'il fallait faire, et ce genre de discussion aurait du avoir lieu avec des professionnels de la santé, pas nous.

Je ne pense pas que la majorité des intervenants aient voulu remettre en question la souffrance de la personne, en tout cas, c'était pas mon cas, mais dans le fond, j'en sais rien des intentions des autres.
 
Ayant été cité de manière trop tronqué, j'ai voulu faire un long post pour me justifier. Mais un homme est mort et je ne veux pas refaire l'histoire.

Ce qui lui est arrivé m'a profondément touché, j'ai suivi son histoire avec attention et angoisse dès ses débuts et le dénouement m'a attristé au plus haut point. 
J'ai simplement comme chacun essayé de lui apporter un peu de soutien, peut être maladroitement. Je ne cherchais pas à minimiser l'effet de la drogue - et certainement pas ses souffrances - simplement à dire qu'elle n'était pas l'unique cause de tout ses maux et qu'il n'était pas un cas désespéré comme il en était persuadé.
Comme le dit @Cookies cette conversation aurait du avoir lieu avec des professionnels.
 
Il semblait d'ailleurs que nos messages lui faisait un peu de bien, quoi que l'on puisse en dire maintenant. 
Sachez que vous lire me fait du bien.

C'est chaleureux de votre part de m'accorder de l'attention.
 
Tridimensionnel a dit:
En l’occurrence Laura avait l'impression (selon sa rhétorique habituelle) que lui titiller brutalement l'ego pouvait faire l’aider à surmonter la honte et la culpabilité.
Peut-être, mais c'est vraiment à double tranchant comme méthode.

Mais en fait, comme le dit Sway :
Sway a dit:
Les réponses faites à ce jeune homme elle m'ont blessé personnellement.
Je crois simplement que cette situation, cette discussion, fait trop écho pour moi à d'autres choses...que ce soit par rapport au trauma induit par un psychédélique ou dans des commentaires durs à digérer liées à cet évènement (même si c'était sur un autre forum) ou encore sur la réactivation du traumatisme des années après, par autre chose.

Tridimensionnel a dit:
C'était maladroit mais Psychonaut n'est pas non plus une ligne d'écoute d'urgence. Il ne sert à rien de refaire cette histoire, présentons plutôt de nouveaux éléments d'aide et de réponse en espérant pouvoir être plus pertinents les prochaines fois.
Alors pourquoi ne pas rediriger vers un service de ce type ?

Au moment du confinement, il y avait ce service mis à disposition par des psychothérapeutes bénévoles, anonyme et gratuit il était très bien (malheureusement arrêté depuis fin juin) :      

https://ecouteetpsysolidaires.fr/

Mais il en existe d'autres, par exemple :

https://suicideecoute.pads.fr/benevoles

https://www.sos-amitie.com/carte#item29

https://www.croix-rouge.fr/Nos-acti...ervice-de-soutien-psychologique-par-telephone

Pourquoi ne pas faire un topic dédié, avec des liens à jour et le mettre en sticky ?
 
TripSitterFR a dit:
Alors pourquoi ne pas rediriger vers un service de ce type ?

Plusieurs personnes ont essayé de le rediriger vers une autre aide en pointant du fait qu'on était incompétants, si il a persisté à revenir ici, c'est je pense de sa propre volonté et qu'il y trouvait quelque chose.
On ne pouvait pas non plus insister a l'infini en lui disant juste non, ça n'aurait pas été mieux. D'ailleurs, je ne me suis jamais senti compétent de gérer ce genre de choses, d'où le peu de messages de ma part sur ce thread. Et probablement du fait aussi que je crois que j'étais à l'étranger à cette époque.
Oui c'est dramatique ce qui est arrivé, oui, ça aurait pu se passer différemment, mais je doute que faire le procès de tous les détails puisse y changer quelque chose. Et je doute aussi que la responsabilité de ses actions reviennent aux membres qui ont interagis avec lui.
Je comprends que ça fasse écho à des traumas, mais c'est tout aussi lourd de porter la faute et juger les actions de certains qui ont voulu aider, sans savoir comment faire.

Pourquoi ne pas faire un topic dédié, avec des liens à jour et le mettre en sticky ?

Yup bonne idée je fais ça tout de suite


Il faut savoir qu'on a aussi essayé de mettre en place un service dans ce genre de but:
https://www.psychonaut.fr/Forum-Communication-privée-avec-un-professionnel-de-la-santé-psychologie
 
Tridimensionnel a dit:
Je voudrais qu'on arrête de juger les participants
Cookies a dit:
Oui c'est dramatique ce qui est arrivé, oui, ça aurait pu se passer différemment, mais je doute que faire le procès de tous les détails puisse y changer quelque chose.
Je comprends que ça fasse écho à des traumas, mais c'est tout aussi lourd de porter la faute et juger les actions de certains qui ont voulu aider, sans savoir comment faire.

Donner un avis ou partager son ressenti, c'est faire un procès ou juger...? Dans ce cas, certains messages de Laura ressemblent aussi à des jugements, non ?
A quel moment pour vous ça devient un jugement ?

Il me semble qu'avoir le ressenti de personnes avec des histoires similaires (mais encore en vie) peut aider à mieux comprendre. La critique peut s'avérer constructive pour ne plus reproduire certaines erreurs. Si dans ce cas, malheureusement il n'y a plus rien à faire, nul doute que cette situation peut se représenter à l'avenir.
 
Non tu peux donner ton avis et ton ressenti, c'est juste un appel à ne pas faire le procès des gens.
Je trouve ça personnellement glauque d'avoir à revenir sur ce post et en discuter comme un étude de cas pour "2 ans après comment aurait t'on du faire pour gérer une situation qu'on ne pouvait pas gérer ?"

Comme l'as dit l'huitrerampante, cette situation a marqué du monde, elle s'est déroulé sur un long laps de temps, certains ont probablement aussi communiqué avec le concerné en MP, ont essayé de faire de leur mieux, mais ça c'est pas bien passé, mais la faute de l'acte ne leur revient pas.

Si problème il y à avec Laura, et j'en conviens que ses posts sont limites, je vous invite à le régler avec Laura en MP car si la personne n'es plus sur le forum, c'est un peu faire son procès en son absence sur la place publique et ça non plus, c'est pas cool.

Il me semble qu'avoir le ressenti de personnes avec des histoires similaires (mais encore en vie) peut aider à mieux comprendre. La critique peut s'avérer constructive pour ne plus reproduire certaines erreurs. Si dans ce cas, malheureusement il n'y a plus rien à faire, nul doute que cette situation peut se représenter à l'avenir.

Oui clairement, c'est important d'avoir ce genre de retour, la critique est très constructive, et on en a tous besoin, que ce soit pour avancer, se remettre en question , etc ...
Mais je pense qu'ici c'est un problème de forme, pas de fond.

Après je suis peut être sur les nerfs, et je m'en excuse, mais ce genre de choses c'est aussi compliqué et source de trauma pour moi. Pas évident de gérer une plateforme ou des gens viennent demander de l'aide à un problème insolvable ici et finissent par se tuer et devoir me sentir responsable des dires de chacun.
 
Je pense que demander à ce qu'on n'exhume pas les détails d'une discussion afin de les juger hors de leur continuité n'est pas une censure insupportable... c'est à la fois contre-productif et glauque vu le contexte. Il y a des façons positives de proposer des pistes, ce que tu as fait plus haut. On peut aussi apporter un éclairage nouveau sur une situation sans épingler les personnes qui n'avaient pas cet éclairage à ce moment-là.
Par rapport au jugement, c'est pas une mauvaise chose en soi mais juger un an plus tard, à froid, sur une affaire ayant une fin tragique, c'est borderline aussi. Et ce n'est pas parce qu'une personne a été borderline que ça donne le droit à tout le monde de continuer sur le même mode. Je pense que le fil de discussion lui-même est assez éloquent comme ça.
Enfin je trouve que le faire sur le topic d'une personne décédée est malsain car elle ne pourra jamais ré-actualiser ses propos. Il devient possible d'instrumentaliser, même involontairement, des éléments de la discussion pour les faire correspondre à sa propre idée.
En fait c'est douloureux pour tout le monde.
 
Je trouve ça personnellement glauque d'avoir à revenir sur ce post et en discuter comme un étude de cas pour "2 ans après comment aurait t'on du faire pour gérer une situation qu'on ne pouvait pas gérer ?"

J'osais pas trop le dire mais c'est exactement ce que je ressens .
 
T’es fou d’avoir pris 2 space cake en 10 minutes ? Mais effectivement ça n’a rien à voir avec une quelconque puissance mentale. Par contre l’anxiété joue la dessus c’est sur. En général les anxieux n’aime pas lâcher prise ou ne plus avoir le contrôle. Mon père est un grand anxieux et pareil il m’a raconté un trip similaire au tiens quand il était jeune. Résultats il déteste la weed et il est contre sa consommation alors qu’aujourd’hui cela pourrait grandement l’aider pour se soulager de ces hernies discales.. bref tout ça pour te dire que lui aussi a subis une période de dépersonnalisation et ça a duré quelques mois. Je n’ai pas de solution miracle malheureusement mais tout ce que je peux te conseiller c’est te réconcilier avec toi même avec ton passé et avec la weed. Ne te renfiles plus jamais 2 spaces cake comme ça mais roule toi des joints gentils pour appréhender les effets et augmente les dose doucement jusqu’à comprendre. Je sais que ma réponse peut être choquante mais ça vaut la peine d’essayer. Dis toi aussi que t’es anxieux et qu’il faut travailler ton lâcher prise. Ça veut pas dire non plus que tu n’est pas normal ;) Courage à toi ??
 
Wasabii a dit:
T’es fou d’avoir pris 2 space cake en 10 minutes ? Mais effectivement ça n’a rien à voir avec une quelconque puissance mentale. Par contre l’anxiété joue la dessus c’est sur. En général les anxieux n’aime pas lâcher prise ou ne plus avoir le contrôle. Mon père est un grand anxieux et pareil il m’a raconté un trip similaire au tiens quand il était jeune. Résultats il déteste la weed et il est contre sa consommation alors qu’aujourd’hui cela pourrait grandement l’aider pour se soulager de ces hernies discales.. bref tout ça pour te dire que lui aussi a subis une période de dépersonnalisation et ça a duré quelques mois. Je n’ai pas de solution miracle malheureusement mais tout ce que je peux te conseiller c’est te réconcilier avec toi même avec ton passé et avec la weed. Ne te renfiles plus jamais 2 spaces cake comme ça mais roule toi des joints gentils pour appréhender les effets et augmente les dose doucement jusqu’à comprendre. Je sais que ma réponse peut être choquante mais ça vaut la peine d’essayer. Dis toi aussi que t’es anxieux et qu’il faut travailler ton lâcher prise. Ça veut pas dire non plus que tu n’est pas normal ;) Courage à toi ??

Salut, l'auteur est décédé il ne pourra pas te répondre
 
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