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(cannabis fumé et ingéré) Bad trip et saut dans le vide...

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion deracine
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N'est pas ouverte pour d'autres réponses.
Et tu prends un traitement ? Comment t'as vécu tes hospitalisation ? Ça t'a aidé ? Choqué ? Enfoncé ?

Tu sais je pense qu'il faut que tu te dises qu'on a pas tous la science infuse, qu'on fait tous des erreurs et que c'est comme ça la vie, on avance en se rendant compte de ses erreurs et en faisant différemment et même en se trompant encore...

C'est pas grave, c'est pas ta faute, ça sert a rien de retourner toute cette rage, toute cette insatisfaction contre toi, ça va juste te rendre frustré x100 et ta confiance en toi va être à peu près à -100, qui dit absence de confiance en sois dit grosses angoisses pour à peu près tout, puisque tu sais que dans tous les cas tu gères quedal.

Tout ça va finir par te rendre vraiment fou et te faire glisser lentement mais sûrement dans la voie de l'autodestruction à l'extrême et tu risques d'y laisser des plumes, la seule échappatoire à tout ça, c'est de trouver et faire la paix avec toi même, avoir de nouveau de la confiance et par la suite de l'amour propre, car aujourd'hui tu l'as clairement perdu.

Il n'y a qu'en s'aimant, prenant soin de soi, que l'on peut prendre soin des autres.

La oui tu vas juste devenir une grosse victime, victime de toi même, bien plus que de ce space cake, même si c'est ça qui a tout déclenché à la base, comme tu le dis le fond du problème c'est pas tant la prise de ce space cake, mais là culpabilité de l'avoir prit.

Il faut vraiment que tu cesses de t'en vouloir si tu veux avancer et pouvoir avancer avec ta copine.

Et si tu n'y arrives pas tout de suite, ça ne sert a rien de t'en vouloir de t'en vouloir...

Tu vas juste tourner en rond en te mordant la queue, dis toi que le rhum ne se fait pas en un jour et encore moins un bon rhum.

La culpabilité ne sert a rien ! Elle ne fait que t'entraver !
 
Je suis resté deux jours en clinique. Parce que je trouvais le système trop carcéral. Et que les psychiatres dans le service étaient des têtes de cons. Dont un qui m'a prescrit un neuroleptique qui m'a encore plus enfoncé. Alors oui ça m'a choqué. Après avoir pris ce neuroleptique, dans ma tête c'était bouclé : je devais me barrer de là.
On file pas un neuroleptique à quelqu'un qui a un état de stress post-trauma. On lui file des anxiolytiques à très forte dose à la limite, mais des neuroleptiques c'est un meurtre. C'est de l'incompétence.
Et pour répondre à ta question, oui je prends un traitement antidépresseur depuis 10 jours maintenant (pour l'instant zéro effet), et puis des anxiolytiques qui m'aident à survivre.
 
Non mais justement j'avais peur qu'on te refile des neuro, c'est plus dans ce sens les questions.
 
deracine a dit:
La culpabilité oui, mais surtout la colère. La colère envers moi-même (je ne comprends pas mon geste, je ne me reconnais pas dans mon geste), la colère de ne m'être pas informé des dangers, faisant aveuglement confiance au côté attractif du produit vanté par la société (le cannabis étant socialement valorisé), la colère aussi envers la société qui vend librement des produits toxiques à bas prix potentiellement mortels sinon destructeurs. 
Le fait que la prévention contre les drogues ne soit pas assez appuyée (qui nous parle de déréalisation, qui nous parle de stress post-traumatique? A part nous dire que la drogue c'est mal parce qu'on peut tomber addict, RIEN, nada...).
Oui c'est vrai que je m'en veux, et tu trouveras que c'est bête mais parfois j'en veux au monde entier, à cette société idiote. 
Aujourd'hui j'ai le cerveau en mille morceaux, je fous pas un pied devant l'autre, j'ai plus aucun repères. 
Je trouve ça injuste parce que je suis pas une mauvaise personne, je suis même tout le contraire. Et qu'aujourd'hui ma vie est finie. 
Oui la psychothérapie j'ai essayé, oui l'EMDR aussi... 
J'ai fait ce qu'on appelle une "décompensation", faisant voler en éclats tous mes repères mentaux et identitaires. J'ai un état de stress post-traumatique et un trouble anxieux généralisé. Je suis un battant qui veut guérir, ça fait presque 8 mois que je suis un battant, et rien n'évolue; au contraire tout s'empire. Si bien que j'ai pensé au suicide alors que moi je veux vivre bordel. Quoi de plus désespérant que d'avoir la rage de vivre en se levant tous les matins et d'être cloué au sol par les angoisses, d'être poignardé par la douleur qui perce mes entrailles parce que j'existe et que je suis déboussolé?
Oui je trouve ça injuste, parce qu'il y a des tonnes de personnes qui vivent pire que moi avec les drogues et qui se relèvent. 
Ouais j'ai la haine mais surtout beaucoup de tristesse, j'ai une petite amie que j'aime et parfois je me réveille envahi de sanglots parce que je voulais construire quelque chose avec elle, et que tout ça est vain, parce qu'à un moment je vais craquer et me foutre en l'air. Parce que cet état est juste insupportable. Je me sens juste plus dans la matière, comme si une partie de moi était resté perché. Je suis pas dingue, j'ai toute ma tête, mais je me sens enfermé dans la réalité (normal quand on y est pas entièrement). C'est pas un état permanent, parfois j'arrive à me sentir ancré, mais les pics de stress que je me tape sont plus qu'effroyables. Alors l'ancrage, l'ancrage okay, je pratique, mais ça change rien. Pourquoi ça persiste autant alors que je veux m'ancrer en ce bas-monde et juste avoir une vie vivable. Ca fait ch*er p*tain!!!!
Voilà, désolé si mon discours fait grosse victime qui se plaint, mais aujourd'hui je n'ai plus que ce rôle à tenir, à défaut d'être quelque chose.

Franchement tu te mets dans la peau d'une victime, donc au final le problème tu te le crées de toute pièce en l'alimentant via ton discours qui influence en mal ta vision des choses et de toi même (c'est ce qui se passe la majorité du temps après un abus de drogue, après une "décompensation morale" qui fait se sentir coupable, et voir le mal partout).

Si tu ne sais plus quoi faire, je te propose un exercice tout simple. Tu prends ton texte que j'ai quoté, et tu le réécris entièrement en relativisant les idées que tu présentes, et en retournant l'aspect négatif des choses en aspect positif. Tu vas voir, ça va te faire mal au ventre mais une fois que tu fais l'effort, tu comprends vite que c'est ta façon de te représenter les choses qui te nuit, et ça ça tombe plutôt bien, tu peux travailler dessus afin de la changer.

Je ne dis pas que c'est un remède miracle, mais ça permet de prendre conscience qu'on se pourrit vite la vie en s'enfermant dans des schémas de pensées néfastes, et très réducteurs. Et c'est ce qui semble t'arriver. Pour moi t'es pas malade, tu vois juste les choses sous un prisme qui déforme la réalité, en te rendant de plus en plus défaitiste et pessimiste. Encore une fois, ce qu'il y a de bien c'est que la vision qu'on a de soi ça se change.

T'es entouré, encadré, t'as toutes les clés en main pour te donner les moyens de reprendre ta vie en main. Mais faut que ça vienne de toi, et non pas d'une aide extérieure que tu sembles espérer en vain. Y aura personne pour t'aider, pour te prendre par la main et te dire quoi faire, juste des médecins pour te donner des drogues qui vont masquer ce qui te fait défaut, une pincée de courage, de responsabilité et de volonté. Donc donne toi les moyens d'aller mieux et retrouve ta dignité, tu te remercieras après quand tout ça ne sera qu'un mauvais souvenir.

Bon courage !
 
La dignité je l'avais. Mais quand tu te prends en main tous les jours pour guérir, et ça pendant 1 an, et que plus les jours avancent, plus tu t'écroules, tu fais quoi?
Tu fais quoi quand tous les matins tu te lèves avec une boule d'angoisse dans le ventre alors que t'as plutôt bien dormi, quand malgré tes efforts (sorties, sport, méditation, sexe) ton état s'empire? Quand tu crèves d'envie de vivre et que ton cerveau te lâche, te faisant vivre le martyr chaque seconde? Tu fais quoi quand ton psychisme est en miettes et que tu ne te sens plus incarné ici bas dans la matière?
Tu fais quoi quand t'es resté "perché" ? Y a une solution à ça?
 
Trop de question tue la solution.

Quand ça fonctionne pas, tu trouves une autre solution. Mais pour ça faut chercher, et ça veut dire s'en donner les moyens. Et faut croire que ceux dont tu as usé jusqu'à maintenant n'étaient pas les plus judicieux, mais au moins tu sais ce qui ne fonctionne pas, c'est déjà un bon plus parce que t'as réduit le panel des solutions à ton problème.

Le truc à savoir avec le fait d'être resté perché, c'est que c'est juste une croyance dans ta tête, et plus tu t'en convaincs, plus tu vas tout mettre en place pour te donner raison. Et c'est exactement ce qui t'arrive. Tu te crées un trouble mental qui n'existe que dans ta tête. A ce niveau là y a une question qui doit être posée : quelle est ton intérêt à penser que tu es resté perché ? qu'est-ce qui te fait kiffer dans le rôle de la victime de soi-même ?

Tu sais pertinemment que tu passes à côté du vrai problème en te définissant comme malade, c'est une manière de se mettre hors jeu, mais pourquoi ? et quel est ton vrai problème, celui qui te mine le moral ?

Pour moi la drogue n'est qu'un prétexte, c'est toujours un prétexte, le méchant objet qui vient donner raison à la cause de ton mal-être, tout en la masquant bien comme il faut. Alors quel est ce mal-être ?

Si tu veux avancer, donne toi les moyens en arrêtant de ne voir que des symptômes qu'on vit tous plus ou moins au quotidien. En te focalisant dessus tu ne fais que les accroitre, jusqu'à te rendre véritablement malade, et ce parce que tu recherches le pire au lieu de vouloir le meilleur. C'est plus simple, plus facile. Donc cesse de te mettre des bâtons dans les roues et retrouve ta dignité en te forçant un minimum. Crache ton venin si t'es en colère, canalise le dans une pratique sportive, artistique ou dans la baise, mais ruminer ne t'aidera en rien. Il faut te forcer à voir du positif quelque part, et à suivre le chemin de la résilience en te définissant comme une personne normale, qui a juste abusé d'une drogue un jour, y a des mois... Tu minimises ce qui s'est passé et tu penses à autre chose, au lieu d'en faire tout un drame. Voila la solution. Tout ça ce n'est que dans ta tête, et tu trouveras toujours une forme de pitié pour te donner raison, pour te dire que ça va aller en justifiant le fait que ça ne va pas, et à jouer ce rôle tu risques de continuer à boucler longtemps dans ton désarroi. Tu vaux surement mieux que ça.

Si t'es prêt à aller mieux, tu peux éventuellement t'orienter vers des pratiques de thérapies cognitivo comportementales. Si t'as pas envie de t'aider, tu peux continuer à poser des questions sans réponse, et tourner en rond (mais j'ai cru comprendre que ça commençait à te saouler).
 
Laura Zerty a dit:
Trop de question tue la solution.

Quand ça fonctionne pas, tu trouves une autre solution. Mais pour ça faut chercher, et ça veut dire s'en donner les moyens. Et faut croire que ceux dont tu as usé jusqu'à maintenant n'étaient pas les plus judicieux, mais au moins tu sais ce qui ne fonctionne pas, c'est déjà un bon plus parce que t'as réduit le panel des solutions à ton problème.

Le truc à savoir avec le fait d'être resté perché, c'est que c'est juste une croyance dans ta tête, et plus tu t'en convaincs, plus tu vas tout mettre en place pour te donner raison. Et c'est exactement ce qui t'arrive. Tu te crées un trouble mental qui n'existe que dans ta tête. A ce niveau là y a une question qui doit être posée : quelle est ton intérêt à penser que tu es resté perché ? qu'est-ce qui te fait kiffer dans le rôle de la victime de soi-même ?

Tu sais pertinemment que tu passes à côté du vrai problème en te définissant comme malade, c'est une manière de se mettre hors jeu, mais pourquoi ? et quel est ton vrai problème, celui qui te mine le moral ?

Pour moi la drogue n'est qu'un prétexte, c'est toujours un prétexte, le méchant objet qui vient donner raison à la cause de ton mal-être, tout en la masquant bien comme il faut. Alors quel est ce mal-être ?

Si tu veux avancer, donne toi les moyens en arrêtant de ne voir que des symptômes qu'on vit tous plus ou moins au quotidien. En te focalisant dessus tu ne fais que les accroitre, jusqu'à te rendre véritablement malade, et ce parce que tu recherches le pire au lieu de vouloir le meilleur. C'est plus simple, plus facile. Donc cesse de te mettre des bâtons dans les roues et retrouve ta dignité en te forçant un minimum. Crache ton venin si t'es en colère, canalise le dans une pratique sportive, artistique ou dans la baise, mais ruminer ne t'aidera en rien. Il faut te forcer à voir du positif quelque part, et à suivre le chemin de la résilience en te définissant comme une personne normale, qui a juste abusé d'une drogue un jour, y a des mois... Tu minimises ce qui s'est passé et tu penses à autre chose, au lieu d'en faire tout un drame. Voila la solution. Tout ça ce n'est que dans ta tête, et tu trouveras toujours une forme de pitié pour te donner raison, pour te dire que ça va aller en justifiant le fait que ça ne va pas, et à jouer ce rôle tu risques de continuer à boucler longtemps dans ton désarroi. Tu vaux surement mieux que ça.

Si t'es prêt à aller mieux, tu peux éventuellement t'orienter vers des pratiques de thérapies cognitivo comportementales. Si t'as pas envie de t'aider, tu peux continuer à poser des questions sans réponse, et tourner en rond (mais j'ai cru comprendre que ça commençait à te saouler).

" Pour moi la drogue n'est qu'un prétexte, c'est toujours un prétexte, le méchant objet qui vient donner raison à la cause de ton mal-être, tout en la masquant bien comme il faut. Alors quel est ce mal-être ? "

Un prétexte de quoi? Je me suis drogué une seule fois. J'ai voulu expérimenter, pas me réfugier.
Je ne me focalise pas sur mes symptômes, ils n'ont pas besoin de moi pour me défoncer.
Tu connais l'état de stress post-traumatique? Je veux dire, ce que ça implique. Le calvaire en continu que c'est, parce que le cerveau est resté "figé" dans le traumatisme. C'est des mécanismes biologiques, physiologiques, alors je veux bien penser positif et avoir une volonté de fer, au bout d'un moment l'organisme a des réserves, et les miennes s'épuisent. Que penses-tu des gens qui ont pris du LSD ou d'autres choses et qui finissent toute leur vie dans des hôpitaux psychiatriques? Il faut leur dire d'arrêter de faire un drame de tout ça et de se prendre en main, parce que ça suffit au bout d'un moment de se plaindre? Alors oui moi c'était pas du LSD mais deux space cakes je sais pas si on peut comparer mais ça a fait basculer ma vie.
Bien sûr que je suis prêt à aller mieux, la TCC j'ai fait, l'EMDR j'ai fait, j'ai fait une 20 aine de séances pour zéro résultats.
 
deracine a dit:
Que penses-tu des gens qui ont pris du LSD ou d'autres choses et qui finissent toute leur vie dans des hôpitaux psychiatriques?

Qu'ils ont malheureusement un véritable problème mental.
 
deracine a dit:
C'est gentil à toi. Mais tu sais, j'ai l'impression qu'on sous-estime ce que je vis.

Je venais d'arriver à l'université, tout fier d'avoir passé le bac à 17 ans. Sans aucune expérience des drogues, j'ai voulu essayer le LSD. Le dealer a dit "ceux-là sont tellement forts que je n'ai jamais osé en prendre un entier, commence avec un quart...".Je l'ai pris entier. Comme dix minutes après je ne sentais toujours rien, j'en ai avalé un deuxième. Le cas concret de l'enfariné qui va s'en prendre plein la gueule. Tu connais...

10 ans après, quand on me passait le disque que j'avais écouté en montée cette fois-là, j'étais encore pris de tremblements incontrôlables.

Mais sur le coup j'en ai lâché les études et passé les années qui ont suivi à courir sur les routes après mes rêves. La vie m'a plus tard ramené au réel, parfois brutalement.

Ta déréalisation est plus douloureuse, dans un sens elle est pourtant de meilleur prognostic parce que tu en es conscient, ça limite les dégats. Tu en sortiras sans trop de perte.


deracine a dit:
On file pas un neuroleptique à quelqu'un qui a un état de stress post-trauma. On lui file des anxiolytiques à très forte dose à la limite, mais des neuroleptiques c'est un meurtre. C'est de l'incompétence.

C'est un traitement à l'ancienne. Autrefois, dès le mot "trip" on envoyait l'artillerie lourde. Pratiquement tous ceux que j'ai vus passer par la case "enfermement psychiatrique" l'ont vécu comme un traumatisme souvent pire que la drogue elle-même. Alors les neuroleptiques par dessus...
 
Merci à toi. Mais là c'est un non-retour. Je souffrais déjà d'une dépression et d'un trouble anxieux à la base, un mental et une structure psychologique fragiles. Le bad trip n'a fait que m'enfoncer de plus en plus. Et je n'ai plus aucun repères. Ce n'est pas possible d'évoluer dans la vie quand on a plus les pieds sur terre, et qu'on se sent enfermé dans la réalité. Mon cerveau n'est plus que de la compote, et j'assiste les yeux grands ouverts à la destruction de mon psychisme, sans pouvoir y faire quoi que ce soit. J'assiste chaque jour à ma mort. Cette souffrance inhumaine, est de l'ordre de l'insupportable. Irréversible. D'ici quelques jours, je trouverais un moyen d'y mettre fin.
 
Revenant a dit:
Sans aucune expérience des drogues,

Ce n'est pas faute d'avoir essayé, colle à rustine ou autres gamineries, mais rien qui se rapproche de l'expérience que je cherchais. Les drogues étaient 100 fois plus difficiles à trouver qu'aujourd'hui. Seul contact  avec une "vraie" drogue, à 15 ans lorsqu'un ami m'envoya de l'herbe (un grand sigle anarchiste sur l'enveloppe : envoi sous pli discret !!!). J'ai tout fumé d'un coup pour ensuite dormir tout l'après midi et ne me réveiller qu'au soir en disant "ce truc ne fait aucun effet".

Je suis donc arrivé candide devant l'acide, croyant que j'allais juste m'assoir avec un calepin sur les genoux pour y noter mes impressions et dessiner les dragons que je verrais dans ma tête.  Je ne pensais pas qu'il y aurait un tremblement de terre dans ma vie au moment même où tout y était en chantier.

C'est un séïsme comme ça qui t'a ravagé, et maintenant tu as l'impression que tout ce que tu tentes de remettre sur pied continue à s'écrouler par pans. Mais tu t'es tout de suite mis à la reconstruction, et elle se fera. Moi qui suis resté si longtemps à rire comme un imbécile au milieu des ruines, j'aurais peut-être pris en définitive plus cher que toi.
 
deracine a dit:
https://www.liberation.fr/tribune/1...-retour-d-acide-danger-drogues-faciles_293172

C'est ce qui est en train de se passer pour moi. Pas de retours d'acides, mais mon cerveau qui a bloqué dans le trip, donc mêmes conséquences.

Bon... J'ai atteint l'illumination psychédélique. Qu'est-ce que je fais maintenant ? Ah oui, je dois sauter par la fenêtre, c'est écrit dans le journal...

D'accord, la déréalisation ce n'est pas n'importe quoi et tu t'en rends cruellement compte, mais on ne peut pas tout réduire à un déterminisme figé. Et cette vieille histoire de molécules qui ressurgissent n'est pas non plus très crédible...

En attendant tu rames épouvantablement, mais tu es sur la voie, parce que tu es lucide. Peut-être même un peu plus que ça...
 
Revenant a dit:
deracine a dit:
https://www.liberation.fr/tribune/1...-retour-d-acide-danger-drogues-faciles_293172

C'est ce qui est en train de se passer pour moi. Pas de retours d'acides, mais mon cerveau qui a bloqué dans le trip, donc mêmes conséquences.

Bon... J'ai atteint l'illumination psychédélique. Qu'est-ce que je fais maintenant ? Ah oui, je dois sauter par la fenêtre, c'est écrit dans le journal...

D'accord, la déréalisation ce n'est pas n'importe quoi et tu t'en rends cruellement compte, mais on ne peut pas tout réduire à un déterminisme figé. Et cette vieille histoire de molécules qui ressurgissent n'est pas non plus très crédible...

En attendant tu rames épouvantablement, mais tu es sur la voie, parce que tu es lucide. Peut-être même un peu plus que ça...

"Peut-être même un peu plus que ça..."  C'est-à-dire?

Déterminisme figé non, mais chacun a une sensibilité différente. Peut-être que ton trip au LSD était plus puissant que le mien, mais que tu étais plus stable dans ta tête que moi à ce moment là... J'ai fait une décompensation. Et ça fait 4 ans que je rame avec cette mémoire traumatique dans ma tête. Il y a 6 mois, ça a fini par exploser dans mon cerveau...
 
Revenant a dit:
deracine a dit:
C'est gentil à toi. Mais tu sais, j'ai l'impression qu'on sous-estime ce que je vis.

Je venais d'arriver à l'université, tout fier d'avoir passé le bac à 17 ans. Sans aucune expérience des drogues, j'ai voulu essayer le LSD. Le dealer a dit "ceux-là sont tellement forts que je n'ai jamais osé en prendre un entier, commence avec un quart...".Je l'ai pris entier. Comme dix minutes après je ne sentais toujours rien, j'en ai avalé un deuxième. Le cas concret de l'enfariné qui va s'en prendre plein la gueule. Tu connais...

10 ans après, quand on me passait le disque que j'avais écouté en montée cette fois-là, j'étais encore pris de tremblements incontrôlables.

Mais sur le coup j'en ai lâché les études et passé les années qui ont suivi à courir sur les routes après mes rêves. La vie m'a plus tard ramené au réel, parfois brutalement.

Ta déréalisation est plus douloureuse, dans un sens elle est pourtant de meilleur prognostic parce que tu en es conscient, ça limite les dégats. Tu en sortiras sans trop de perte.


deracine a dit:
On file pas un neuroleptique à quelqu'un qui a un état de stress post-trauma. On lui file des anxiolytiques à très forte dose à la limite, mais des neuroleptiques c'est un meurtre. C'est de l'incompétence.

C'est un traitement à l'ancienne. Autrefois, dès le mot "trip" on envoyait l'artillerie lourde. Pratiquement tous ceux que j'ai vus passer par la case "enfermement psychiatrique" l'ont vécu comme un traumatisme souvent pire que la drogue elle-même. Alors les neuroleptiques par dessus...

Quel est ton avis sur les neuroleptiques @Aiskhynê?


Aiskhynê a dit:
Non mais justement j'avais peur qu'on te refile des neuro, c'est plus dans ce sens les questions.

Pareil, même question que pour @Revenant, quel est ton avis sur les neuro?
 
deracine a dit:
Quel est ton avis sur les neuroleptiques?

(je n'ai aucune expérience des neuroleptiques, je suppose qu'ils ont leur utilité dans certaines situations, pour le reste mon avis est contenu quelque part dans le paragraphe suivant)

L'idée que tu es "resté perché" ne tient pas. Se sentir hors du coup, avoir perdu le fil de sa propre vie, est un syndrome classique après un high trop fort. Ce choc ne se produit pas toujours sur le coup mais souvent avec retard, six mois, un an... Trois ans c'est surprenant mais puisque ça t'arrive c'est donc possible. Ce vécu est très dur et je comprends qu'on puisse même envisager de sauter en marche, mais heureusement tous ceux que j'ai vus passer par là s'en sont sortis.  En fait, les fameux "restés perchés" figure-toi que je n'en ai pratiquement  pas vus. Sans doute, les grands tripeurs garderont même longtemps après une façon parfois étrange de penser et de s'exprimer. Quand mon amie me dit "ce soir on a passé une chouette soirée ensemble" et que je lui répond "je ne sais pas, je n'étais pas là", elle me met sûrement dans le lot, mais ce n'est pas très grave. Les seuls vrais éclopés à vie que j'ai connus me paraissaient plutôt avoir été aplatis sur l'enclume de la psychiatrie institutionnelle. Et leur nombre est bien peu à côté de tous les gens dit  normaux qui finissent aux cachetons ou noyés dans l'alcool.

Je ne sais pas ce qui a ravivé l'impact de ce bad et te fais vivre ce que tu vis. Je ne sais pas non plus quel sera le déclic qui te fera remonter, mais je suis convaincu que tu le trouveras.
 
Revenant a dit:
deracine a dit:
Quel est ton avis sur les neuroleptiques?

(je n'ai aucune expérience des neuroleptiques, je suppose qu'ils ont leur utilité dans certaines situations, pour le reste mon avis est contenu quelque part dans le paragraphe suivant)

L'idée que tu es "resté perché" ne tient pas. Se sentir hors du coup, avoir perdu le fil de sa propre vie, est un syndrome classique après un high trop fort. Ce choc ne se produit pas toujours sur le coup mais souvent avec retard, six mois, un an... Trois ans c'est surprenant mais puisque ça t'arrive c'est donc possible. Ce vécu est très dur et je comprends qu'on puisse même envisager de sauter en marche, mais heureusement tous ceux que j'ai vus passer par là s'en sont sortis.  En fait, les fameux "restés perchés" figure-toi que je n'en ai pratiquement  pas vus. Sans doute, les grands tripeurs garderont même longtemps après une façon parfois étrange de penser et de s'exprimer. Quand mon amie me dit "ce soir on a passé une chouette soirée ensemble" et que je lui répond "je ne sais pas, je n'étais pas là", elle me met sûrement dans le lot, mais ce n'est pas très grave. Les seuls vrais éclopés à vie que j'ai connus me paraissaient plutôt avoir été aplatis sur l'enclume de la psychiatrie institutionnelle. Et leur nombre est bien peu à côté de tous les gens dit  normaux qui finissent aux cachetons ou noyés dans l'alcool.

Je ne sais pas ce qui a ravivé l'impact de ce bad et te fais vivre ce que tu vis. Je ne sais pas non plus quel sera le déclic qui te fera remonter, mais je suis convaincu que tu le trouveras.

Tu parles de l'hôpital psychiatrique, de la clinique psychiatrique ou des deux?
"finissent aux cachetons", c'est-à-dire?
 
http://forum-spirituel.forumgratuit.org/t155-drogues-et-ouverture-aux-mondes-invisibles

"Lorsque quelqu'un prend une drogue il peut avoir parfois des perceptions lumineuses, mais comme ses sens subtils n'ont pas été développés, il ne perçoit pas tout ce qui entre en lui, et est incapable de filtrer quoi que se soit. Ainsi les forces sombres profitent de cette ouverture pour entrer en lui, le polluer et l'habiter.
C'est pour cela que les gens qui prennent régulièrement de la drogue finissent parfois par déprimer, devenir parano, ou se déstructurer complètement au niveau psychique."

La déstructuration psychique, c'est ce qui se passe pour moi. Et ce processus ne s'arrête pas. Adieu.
 
Statut
N'est pas ouverte pour d'autres réponses.
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