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(cannabis fumé et ingéré) Bad trip et saut dans le vide...

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion deracine
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N'est pas ouverte pour d'autres réponses.
C'est tellement dommage ... Quant au manque de prévention oui, c'est quelque chose contre quoi on se bat, tout le temps. Et c'est pas des plus facile a faire avancer ... mais on continue, car malgré ce que peuvent penser beaucoup de personnes, oui la drogue ça peut faire des choses très grave, et ça ne concerne clairement pas que les OD qui sont une infime part des dégâts qui peuvent être causés chez un utilisateur (surtout s’il n'est pas avertis). Ce genre de trauma est bien plus compliqué à gérer une fois qu'il est la plutôt que de réfléchir a l'éviter en amont (quand bien même, ça reste dur à prévoir, mais certaines pratiques diminuent les risques). Malheureusement ton ami n'était pas un cas isolé, bien qu'il ai pu le ressentir comme tel, ça ne dévalorise pas la légitimité de sa souffrance. 
Ça me rend fou de me dire que tout ça aurait pu être évité avec de la prévention, soit en choisissant des dosages bien moindres ou en ne consommant pas du tout vu son terrain a risque (les traumas passé c'est souvent ce genre de choses qui ressortent pendant un bad trip, on n’est pas toujours prêt à les recevoir en pleine figure...).

Je suis vraiment désolé qu'on n’ai pas su voir l'étendu de sa détresse. Même si a notre échelle on aurait probablement pas pu faire grand chose ...
 
Que cette triste histoire nous motive à continuer à faire de la RDR et étendre sa portée...
 
De mon point de vue, les déréalisations font remonter à la surface toutes les angoisses et dans son cas, il avait un passé assez chargé.. donc dur à vivre avec par la suite.

Triste que la société et les psy ne savent pas prendre en charge ce genre de choses pour le moment.
Paix à son âme.
 
Donc vous pensez que le bad trip a "révélé" ses fragilités psychologiques? 

Ou alors le trauma du bad trip a créé à lui tout seul sa détresse?
 
À titre personnel je pense que c'est plutôt le bad trip qui a réveillé ses traumas de façon trop brutale. La drogue n'est pas la seule en cause dans l'histoire, quand il raconte qu'il est en dissociation traumatique ce n'est pas le cannabis qui créé le souvenir d'inceste. Il le fait remonter et c'est ultra moche mais les premiers coupables ce sont les gens qui ont brisé son enfance.
Mais on ne saura jamais ce qu'il se serait passé s'il n'avait pas tapé ou s'il avait tapé dans des meilleures conditions. Peut-être qu'il continuerait une vie pépère, loin de ses traumas. Ou peut-être qu'ils se seraient imposés à lui malgré tout, profitant d'un autre stimuli pour l'envahir et le rendre fou. On ne peut pas savoir.
 
Je me demandais si, indépendamment de son passé, le bad trip (dont il n'était pas du tout préparé) avait pu causer une telle rupture avec la réalité, qu'il ne s'en serait jamais remis. En gros JUSTE le bad trip en lui-même tellement traumatisant que ça l'a ravagé?
 
Même réponse, le problème est multifactoriel et n'ayant qu'un point de vue subjectif sur lequel s'appuyer, il est impossible de dire si "juste" un bad trip peut briser une vie, ou alors cela revient à s'en tenir à des idées reçues bonnes pour désinformer les esprits en quête de réponse facile, tout en faisant peur aux personnes cherchant un objet à détester moralement. Phénomène de diabolisation courant avec la drogue, et plus facile d'accès que de rentrer dans une analyse systémique par rapport à toute la complexité d'une personnalité.

Il faut bien comprendre que des milliers de personnes ont fait des bad trip, et la majorité s'en remette malgré le fait que personne n'y était préparé. Donc si une infinité d'usager s'en retrouve avec des séquelles, c'est pour des raisons que la clinique psychopathologique peut expliquer aujourd'hui que des chercheurs ont expliciter les différents traumas que la consommation de drogue peut révéler (la différence se trouvant éventuellement entre un moi fort qui saura faire la part des choses grâce à des supports et ressors psychiques solides, en comparaison un moi fragile qui s'il se voit fragmenter lors d'un bad, aura beaucoup de mal à se réunifier avec tous les troubles psys que cela peut engendrer). Autrement dit toute consommation a un lien avec son passé, et la drogue n'est jamais qu'un produit révélateur de ce qui restait latent dans l'esprit de l'usager malchanceux, s'il ne se remet pas ou difficilement d'un bad trip.

Une façon simple de voir les choses serait que suite à un bad trip, une personne avec une bonne ou forte estime de soi s'en sortirait mieux qu'une personne avec une mauvaise ou faible estime de soi. Après reste à expliciter pourquoi untel à une bonne/mauvaise ou forte/faible estime de soi, et là il faut remonter dans sa petite enfance dans une analyse systémique prenant en compte les multiples modalités figurant la personnalité d'un individu, dans toute sa complexité encore une fois. Accuser la drogue et juste la drogue c'est omettre tout le reste, c'est à dire l'essentiel.
 
Le bad trip n’est pas une entité en soi. Il se nourrit de la personnalité de celui qui l’expérimente. « Juste le bad trip » n’a pas de sens, on ne peut pas isoler cet épisode de tout ce qui l’a précédé. Et je ne vois d’ailleurs pas l'interêt de le faire, sinon trouver un coupable unique et facile (le cannabis).
 
J'avais cru comprendre que ce bad trip avait justement réveillé l'angoisse et le mal-etre du à son passé, il semblait avoir réussi à trouver un équilibre psychique assez précaire au fil du temps que la bad trip et ses conséquences 3 ans après aurait fortement ébranlé/effondré . Cet effondrement lui aurait alors fait ressurgir toutes ses angoisses à un point qui devenait intolérable d'autant que, si je me souviens bien le monde psychiatrique ne l'a malheureusement pas aidé du tout . C'est du moins ce qui ressortait des quelques conversations qu'on a eu . De plus, il revenait souvent sur un grand sentiment de culpabilité et un manque d'amour propre qui semble avoir d'autant plus aggravé les choses .

Donc oui, c'est apparemment une accumulation de facteurs divers qui l'ont autant abattu . Après, n'étant pas dans sa tête, on ne peux pas totalement comprendre le pourquoi du comment .

Déjà, comme le dit Tridimensionnel, je pense qu'il n'y'a pas de telle que chose que "juste un bad trip" puisque un bad ainsi que son impact dépendent autant de l'état psychique de l'usager et du contexte de la prise que du produit en lui-même . Un bad trip peut faire ressortir des peurs inconscientes qui sont forcément en lien avec le vécu du consommateur .

A part ça, il n'y'a aucun doute sur le fait qu'une grosse dose de cannabis consommé par voie orale et sans être habitué au produit peut avoir des effets extrêmements intenses, longs et déroutants que l'on peut comparer, en terme d'intensité en tous cas à une prise de LSD ou autre psychédélique . Beaucoup de fumeurs réguliers à qui des doses modérées de cannabis fumé ne font plus grand chose peuvent avoir du mal à supporter un space cake un peu trop fort, on est nombreux à en avoir fait l'expérience .

J'ai une sincère pensée pour vous ses amis, ainsi que pour sa famille .
 
Nous sommes nombreux sur ce forum à douter de la pertinence de cette binarité entre drogues douces et dures. Ingéré, le cannabis a le potentiel psychédélique de n’importe-quel carton  :)
De plus, nous avons tous une sensibilité différente à chaque molécule car notre cerveau est unique. Perso je ne supporte pas le THC, le moindre joint m'emmène dans un gouffre auto-destructeur, alors que je gère correctement le LSD.
 
Comme quoi le mythe du "rester perché" n'est pas tant que ça un mythe...
 
deracine a dit:
Comme quoi le mythe du "rester perché" n'est pas tant que ça un mythe...

Oh que si.
C'est juste de l'incompréhension du domaine scientifique que l'on appelle la psychiatrie.

Resté percher c'est un mythe et un mensonge car toutes les molécules sont éliminés , ce temps varie en fonction de la dose et de la personne etc. (cf: pharmacologie> pharmacocinétique, pharmacodynamique ; biodisponibilité, élimination urinaire et vers autres fluides voir mécanismes physio)

aucune molécule ne reste bloqué dans le corps, le cerveau ; :dodgy:  ou alors c'est des mécanismes psy
 
Rester perché est assez improbable, mais dans les pires cas on peut effectivement subir de plus ou moins lourdes séquelles psychologiques .
 
Indica a dit:
Rester perché est assez improbable, mais dans les pires cas on peut effectivement subir de plus ou moins lourdes séquelles psychologiques .

Alors oui je ne vais pas jouer au con et me mettre dans le déni en mode "Ah mais non les gens, si le corps a éliminé la molécule , elle ne peut plus avoir d'effets sur l'esprit du consommateur.irce!"

Au contraire
Prenons deux exemples reconnus scientifiquement : a) la bouffée délirante et b) la schizophrénie

a) Monsieur X n'a AUCUNE pathologie psychiatrique cependant il est un peu "fragile psychologiquement". Suite à une "prise de toxique" , il réagit mal au produit (ex: cannabis + LSD) et subit une bouffée délirante. Pendant quelques jours il peut avoir des hallucinations visuelles+auditives+etc. , il met plusieurs semaines à s'en remettre des gros symptomes + il met plusieurs mois/années à digérer le trip et à redevenir "normal".
Pourtant il n'a aucune pathologie et ne nécessite aucun traitement médicamenteux à long terme! Peut être quelques benzo/neuroleptiques pour casser le délire au début :) Et il peut s'en remettre totalement (le principe de la bouffée délirante..)

b) Monsieur Y lui a une pathologie, la schizophrénie. Mais il a 19 ans , n'a pas encore été diagnostiqué et n'a aucun traitement. Maladie très complexe, très vaste. Certains schizo réagissent très bien au cannabis mais pas lui.
Il fume un gros joint de purple haze, c'est son premier. et ça lui déclenche un énorme bad trip, avec hallus visuelles, malêtre profond etc.. Le cannabis ou les drogues ne créent pas de pathologies psychiatriques mais peuvent en "activer", "réveler" et là c'est le cas pour Monsieur Y. Il  découvrira sa schizophrénie suite à ce joint de purple haze... on mettra plusieurs années pour comprendre qu'il est schizo, qu'il a besoin d'un traitement et d'un suivi etc.


Dans le cas a) ; on a une personne qui va avoir des symptomes des semaines/mois sans être "malade" ou quoi... est il resté perché?
dans le cas b) on a une personne qui a une maladie chronique (à vie) , révélé par un principe actif (thc&cannabinoides) - est il resté perché ?
 
Ok merci. Sinon, vous en connaissez des cas comme celui de mon ami?
 
Je n’en connaît pas personnellement mais j’ai déjà lu des trip report où un bad / surdose a eu des conséquences dramatiques, celui-ci est un exemple : 

https://www.psychonaut.fr/Thread-Hospitalisation-25i-25c-NBome-Vision-de-la-Paranoïa
 
Autre chose (désolé pour toutes ces questions) : vous dites que le bad trip a fait "remonter" tous les vieux traumas; alors que quand mon ami m'en parlait il disait que pendant le bad trip il avait perdu contact avec la réalité et le sens de son identité, mais il ne faisait pas mention de "visions" ou réminiscences de ses traumas d'enfance. 
Pourquoi faites-vous tous le lien?
 
Groovie a dit:
deracine a dit:
Comme quoi le mythe du "rester perché" n'est pas tant que ça un mythe...

Oh que si.
C'est juste de l'incompréhension du domaine scientifique que l'on appelle la psychiatrie.

On est d'accord que c'est un mythe, mais pas relevant du monde de la psychiatrie. "Rester perché" c'est un mythe populaire relayé par toutes sortes de gens crédules, un peu comme lorsqu'on se raconte depuis la nuit des temps des histoires mystérieuses pour s'effrayer. A tout âge des histoires appropriés, à tout groupe social des histoires relatives aux passions des intéressés. Personne ne peut prouver que c'est avéré, mais dans l'ensemble on a tous envie d'y croire parce que ça berce les imaginaires.
 
Personnellement, je fais le lien parce que la dissociation chronique est l'un des, sinon LE, symptômes du syndrome de trouble post-traumatique :s
Alors tu me dirais que c'est uniquement dû au trauma du bad trip... oui mais, pourquoi un tel trauma ? Pourquoi ton ami ne s'en est-il pas remis alors que c'est arrivé à des milliers de gens qui s'en sont sortis secoués mais rarement à ce point ?
On sait qu'une psyché déjà familiarisée aux mécanismes du trauma est beaucoup plus susceptibles d'en développer d'autres. Elle est plus fragile, il y a une empreinte qui entraîne une forte comorbidité, une tendance à "cumuler" les traumas. Ce n'est pas pour rien que les victimes infantiles semblent souvent collectionner les emmerdes dans leur vie d'adulte. C'est très culpabilisant pour elles car elles se sentent responsables de ce qui leur arrive mais il faut vraiment essayer de comprendre les mécanismes du STPT (syndrome de trouble post traumatique) pour se rendre compte que ce n'est pas le cas.
Franchement, entre des abus sexuels (dépossession de soi) et l'abandon d'un parent... mentionnés le jour même et donc probablement présents à l'esprit, en + d'une anxiété latente dont il parle et dont je ne vois pas comment elle ne pourrait pas être liée à ses traumas... pas étonnant que son ego death ait été aussi horrible.

Pour te parler d'expérience, une fois dans le trip il suffit d'une pichenette pour retrouver la dissociation et ce n'est vraiment pas cool.
Je me répète mais le bad trip n'est pas une entité en soi, il se nourrit de la personne qui l'expérimente. La dissociation traumatique est une forme d'ego death.
 
Statut
N'est pas ouverte pour d'autres réponses.
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