Tiens je vais m'immiscer là, puisque c'est ma période.
Que se soit le psychédélisme ou le bonheur, il faut l'entretenir. Ca ne marche pas tout seul. Il faut un carburant. Si pour tout le monde c'était youpi la vie tralala les petits oiseaux ça pourrait durer éternellement, ou dans un hypothétique paradis.
Le psychédélisme pour pas devenir une loque humaine faut gérer pas mal de paramètres : alimentation, sommeil, hygiène, argent, périodes de ré-adaptations après un trip, je ne me vois pas aller au boulot même en descente de champis, "Ca va les gars ? Un peu de café dans votre LSD ?", bon c'est faisable sans se faire repairer avec beaucoup d'expérience, quand le corps en a bien pris un coup. On embrasse pas la carrière de psychonaute "pour le fun", c'est un truc plus profond, je parie que la majorité vivait des expériences étranges tout môme, avec des prises de conscience sans prise de produit. Des rêves fabuleux. Lucides. La voie avec consommation de substance accélère les processus, tout est amplifié, plus vite on monte plus vite on redescend, souvent on se perd, qui est quoi ? j'ai trippé là ou bien ? Si on effectue un travail complexe, stressant, qui réclame de la vigilance, qui implique le port d'arme, le choix se restreint. Pas tant que ça à bien y réfléchir. Ceux sont ces gens-là qui vont partir en voyage organisé au Pérou pour une somme exorbitante prendre de l'ayahuasca, au Gabon pour l'iboga, au Mexique, dans le sud des Etats-Unis pour le peyotl.
Tout se termine. Aucune substance n'a un effet éternel. Le bonheur lui-même est éphémère. Alors quoi ? On veut vivre le maximum de chose en un minimum de temps parce qu'il faut à tout prix trouver un sens à la vie ? Ou on abandonne la quête de sens au profit de quoi ? Avec ou sans les substances les questions seront toujours là.
Le bonheur, qui sera immanquablement brisé par le plus petit événement, puis patiemment reconstruit, pour être brisé à nouveau, terrassé par la vie.
:butthead: