Je viens de voir
Répulsion de Roman Polanski avec Catherine Deneuve dans un de ses rôles les plus psychédéliques (avec
Belle de Jour, de Bunuel). Absolument terrifiant. C'est l'histoire d'une femme enfermée dans sa coquille de femme, assaillie par les attentes sexuelles des autres, principalement des hommes. La violence entre ce que son corps évoque et entre ses propres attentes la pousse à la psychose. On retrouve le thème du corps-enveloppe que j'avais déjà beaucoup apprécié dans
Under The Skin. La folie est poussée dans chaque petit cadrage, le regard vide de Catherine Deneuve, le dépérissement de sa conscience... Ca suinte de partout. J'ai l'impression que la part du féminin - sans doute je réduis le champ en disant "féminin" - qui y est abordée est un peu la même que celle qu'il y a dans
Under The Skin, quelque chose de jamais exploré avec les mots : le fait que le féminin, ce qui séduit de manière passive - par passive, j'entends, par la seule rémanence d'évocations et de symboliques qui échappent au sujet -, porte la charge du
contact, du
conflit, de la
prédation qui peut aller dans les deux sens - dans
Under The Skin, Scarlett est prédateur puis proie, chez Deneuve c'est plus compliqué, je ne parviens pas à déterminer ce qui est cause et ce qui est conséquence. En tout cas dans les textures, dans l'ambiance, le film a presque un côté
Eraserhead (le sexe-viande, les fissures, le clair-obscur).
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