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Rester perché ? Mythe ou réalité ?

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion Sludge
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Sludge

Holofractale de l'hypervérité
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17/9/11
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« T'as déjà pris du LSD ? Je me tâte à essayer.
- T'es ouf mec ! Le cousin du beau-frère d'un pote, il en a pris une fois, il est resté perché ! »

Peut-on rester perché-e après avoir pris une drogue psychédélique ?

Rester perché-e... Cette expression revient très souvent dès qu'on parle de drogues psychédéliques. Mais qu'est-ce que ça veut dire... rester perché-e ? Le problème avec ce sujet, comme bien souvent dès qu'il s'agit de drogues interdites dans la quasi totalité du monde, c'est que les études scientifiques sont également très limitées sur le sujet. Dès lors, les connaissances sont principalement empiriques, c'est à dire rassemblée dans le temps en collectant un maximum d'informations, de témoignages, etc. Et il reste les connaissances scientifiques, en neuro-sciences, en psychiatrie, etc. pour éventuellement crédibiliser ce savoir empirique.

Rester perché-e...

Si on prend l'expression littéralement, ça voudrait dire qu'on ressent l'effet d'un trip... indéfiniment ?

Déjà, coupons court aux plus grosses légendes urbaines. Aucune trace de LSD ne va aller se fixer dans vos muscles ou nulle part ailleurs et être libéré un jour ou l'autre. On associe souvent cette histoire au phénomène de flashback.

Mais qu'est-ce que c'est, concrètement, un flashback ? Le flashback est très certainement lié à l'association dans la mémoire entre des éléments perçus par nos sens, des émotions et les effets des drogues lors d'un moment particulièrement marquant du trip. C'est à rapprocher de la mémoire sensorielle, qui font par exemple qu'une odeur nous rappelle un souvenir. Par exemple, la lavande et les vacances passées chez Mémé et Pépé quand on était petits. Ou la fleur d'oranger et les pâtisseries de Maman.

Avoir un flashback se traduit généralement par un léger retour d'effets visuels ou mentaux durant quelques instants.

Donc ça n'a rien à voir avec l'idée de « rester perché-e ».

Derrière cette expression en fait, on peut retrouver des tas de pathologies différentes et qui n'ont pas toujours grand chose à voir entre elles.

Un abus de drogues psychédéliques, en terme de dosage ou de fréquence de prises, peut par exemple amener à subir un syndrome post hallucinatoire persistant (qu'on retrouve souvent sous l'acronyme anglais HPPD).

Avoir un HPPD, c'est pouvoir pendant longtemps après la dernière prise de produit, avoir de légers visuels, surtout lorsqu'on est fatigué-e, et qu'on fixe quelque chose. Un HPPD disparaît normalement si l'on arrête toute prise de produit psychotrope pendant un long temps. Au contraire, il peut rester indéfiniment si l'on consomme régulièrement des drogues, même du cannabis.

L'abus de drogues, en particulier de drogues dissociatives comme la kétamine, peut également provoquer une déréalisation, ou une dépersonnalisation. Ces pathologies peuvent également mettre des semaines voire des mois à disparaître... et peuvent être difficiles à vivre. Cela peut donner l'impression que le monde est irréel, de se demander si l'on est bien réveillé, ou si l'on est bien toujours soi-même... Encore une fois, pas de secret... Il faut prendre soin de soi, se reposer, manger sain et arrêter toute prise de drogue.

Enfin, et c'est sans doute ce qui se rapproche le plus de l'idée de rester perché, l'utilisation de drogues par des personnes ayant à la base une prédisposition à des troubles comme la schizophrénie par exemple, peut provoquer des crises importantes, tels que des troubles psychotiques pouvant aussi durer de quelques semaines à plusieurs mois. Cela peut arriver même avec du cannabis. Et pas nécessairement à la première prise.

On n'est pas beaucoup plus avancé vous allez me dire. En clair, prendre des drogues comporte des risques. Si peu de personnes risquent d'avoir des problèmes, ça peut toujours être nous. Et le meilleur moyen de ne pas prendre de risque liés aux drogues, c'est de ne pas consommer de drogues.

Néanmoins, si l'on décide malgré tout de faire l'expérience des produits psychédéliques, il faut se renseigner au maximum sur ceux-ci. Ce n'est pas en plein trip qu'on doit craindre quoique ce soit. L'effet de ces produits étant effectivement proche de la psychose, surtout à dosage élevé, il faut garder en tête que c'était l'effet attendu ! On ne prend pas de drogues psychédéliques pour être « normal ». Et c'est normal d'être « bizarre » lorsqu'on en consomme.

« Tu fous quoi ?” “Bah le crabe nous offre sa pince pour la fumer, alors je la fume, t'en veux ? »

Le problème principal que l'on peut avoir si on prend une trop grosse dose de drogue psychédélique, c'est de perdre pied et d'oublier que l'on trip... Et ça veut dire que vous ne pouvez plus consciemment avoir un certain recul entre vos délires et la réalité... C'est clairement un état psychotique... mais qui s'arrête après une heure ou deux en général...

Un autre problème qui peut s'ajouter à ça, c'est si vous paniquez, que les gens autour de vous aussi, et que les événements vous causent un traumatisme qui vous suivra un long moment... Le temps d'intégrer ce qui s'est passé, d'accepter et d'aller de l'avant. Sans cela, ça peut être la dépression.

Donc encore une fois... Informez-vous ! Être le plus conscient possible des risques est la meilleure chose à faire pour prendre la décision... tout d'abord de consommer ou non... puis éventuellement de connaître les manœuvres pour réduire ces risques si vous décidez de faire l'expérience du psychédélisme.

Prendre une dose réduite pour découvrir les effets tout d'abord, soigner le cadre du trip, être sûr-e que vous êtes dans le bon état d'esprit, avec les bonnes personnes, et préparer de quoi vous rappeler les conseils de base pendant le trip... du genre... vous rappeler que vous êtes sous l'effet d'un produit, qu'il est donc normal que ce qui se passe est particulièrement étrange... et que ça va s'arrêter !

Et si après vous être reposé, avoir mangé, etc. vous ne vous sentiez vraiment pas dans votre assiette... il serait toujours possible de demander conseil auprès d'autres personnes ou d'un professionnel de santé selon la situation.

Sujets connexes :
http://www.psychonaut.com/psychedel...-de-se-sortir-du-trip-legende-ou-realite.html
http://www.psychonaut.com/reductions-des-risques/47262-depersonnalisation-derealisation-hppd.html
 
sic "Le problème principal que l'on peut avoir si on prend une trop grosse dose de drogue psychédélique, c'est de perdre pied et d'oublier que l'on trip... Et ça veut dire que vous ne pouvez plus consciemment avoir un certain recul entre vos délires et la réalité... C'est clairement un état psychotique... mais qui s'arrête après une heure ou deux en général..."

je trouve que c'est la finalité d'un bon trip. Si le produit est de bonne qualité le trip le sera aussi sans dose excessive
Est ce qu'il y a une échelle établie à lire des gammes qualitatives des trips?

ce serait
- tout bon c'est: en plateau on oublie que l'on tripe; On marche dans la gloire
- bon : environnement, visions bluffantes mais on a conscience klk part que le high est imparti dans le temps...
- moyen: on tripe mais on ne sait pas si ça va rester positif jsk à la fin. Il y a doute. Il faut avancer et ne pas dévier ( <== hé hé, c'est ici que on reconnaît les gentlemen mais c'est un autre sujet...)
- mauvais: on est préoccupé, on a l'impression de perdre son temps. On a hâte que ça finisse
- le bad: ptn ! cela doit avoir la place d'un topic entier pour en parler. c'est un sujet à tête de mort. Donc: no comment !
 
Je pense aussi que le fait de "rester perché" peut venir du fait qu'une prise de psychédélique peut totalement changer notre vision du monde/ de nous/ des autres etc... Ca peut surprendre voir inquiéter certains proches. Moi même parfois en essayant d'expliquer des trips à des potes qui tripent pas je me dis "putain si tu lui racontes vraiment tous ce que ce qui c'est passé avec mes propres mots il va me prendre pour un taré qui a perdu quelques neurones avec ses produits à la con". On passe obligatoirement pour un taré qui en a trop pris si on essaye d'expliquer l'expérience à quelqu'un qui s'y connait pas trop quoi...

Par contre les dissos c'est pas le même délire je trouve, la déréalisation peut arriver assez vite et durée quelques temps si on abuse un peu trop et c'est bien chiant... Je trouve ça bien plus dangereux d'abuser des disso que les autres psyché. J'ai jamais vraiment compris pourquoi on mettait les disso dans les psychédélique d&#8217;ailleurs mais bon :mrgreen:
 
Ouaip, je pense aussi que y'a des gens qui virent bien new age après avoir pris des trips et les gens autour d'eux doivent se dire "p'tain il est resté perché". x)
 
J'en ai connu, des "restés perchés"...
C'est pas vraiment la personne qui reste infiniment droguée, mais plus un "reset" de la psyché, dans le mauvais sens du terme.
En gros, une personne déjà prédisposée à la névrose ou à des pathologies en tout genre,
va voir son état mental dégradé suite à la prise d'un produit, et cela, pour une certaine durée...
Soit ça dure quelques semaines et ça change la personnalité de la personne, soit une pathologie s'installe éternellement.
Pour ceux que j'ai connu, un a eu une paranoïa persistante, tout le monde lui voulait du mal et était menaçant à ses yeux.
Puis, quand ça s'est calmé, il est juste devenu introverti.
Une autre, s'est plongée dans un catholicisme sectaire en bredouillant des trucs insensés, et en ayant du mal à discuter de manière cohérente,
après la prise d'un exta de mamouth et on suppose, une agression sexuelle...Quelques semaines hors de la réalité, puis retour à un semblant de normalité...
Avec tout de même un traitement, et une passion religieuse saugrenue.
Une autre s'est révélée être bipolaire suite à quelques prises de LSD et beaucoup de cannabis...
Et un autre s'est pris pour un messie et s'est déconnecté de la réalité pendant plusieurs mois (années?) après avoir mangé une vingtaine de trips sur un coup de tête...
Il est redevenu "normal" et peut discuter, mais il a un traitement très très lourd qui fait baver et dormir...
De ce que j'ai connu, c'est donc des états mentaux qui résultent de l'influence d'un état d'esprit (de l'ordre de la panique)
mise en place lors d'une expérience sous psychotropes...
Comme si une charge de psychés, déclenchait un stress traumatisant, et provoquait un désordre mental...
 
Je suis totalement d'accord avec Sludge. En fait, c'est aussi notre perception qui en prend un coup parfois et ca peut amener à des blocages. Je pense que rester perché à jamais serais possible si le trip est réellement traumatisant et encore, ca n'affecterai que les gens psychologiquement sensibles. Après un bad trip, je me rend compte que mon processus de pensée est altéré les jours après mais avec un mode de vie sain, on s'en remet vite. Pour rester bloqué à jamais faut vraiment y aller.
 
FreaKaciD a dit:
J'en ai connu, des "restés perchés"...
C'est pas vraiment la personne qui reste infiniment droguée, mais plus un "reset" de la psyché, dans le mauvais sens du terme.
En gros, une personne déjà prédisposée à la névrose ou à des pathologies en tout genre,
va voir son état mental dégradé suite à la prise d'un produit, et cela, pour une certaine durée...
Soit ça dure quelques semaines et ça change la personnalité de la personne, soit une pathologie s'installe éternellement.
Pour ceux que j'ai connu, un a eu une paranoïa persistante, tout le monde lui voulait du mal et était menaçant à ses yeux.
Puis, quand ça s'est calmé, il est juste devenu introverti.
Une autre, s'est plongée dans un catholicisme sectaire en bredouillant des trucs insensés, et en ayant du mal à discuter de manière cohérente,
après la prise d'un exta de mamouth et on suppose, une agression sexuelle...Quelques semaines hors de la réalité, puis retour à un semblant de normalité...
Avec tout de même un traitement, et une passion religieuse saugrenue.
Une autre s'est révélée être bipolaire suite à quelques prises de LSD et beaucoup de cannabis...
Et un autre s'est pris pour un messie et s'est déconnecté de la réalité pendant plusieurs mois (années?) après avoir mangé une vingtaine de trips sur un coup de tête...
Il est redevenu "normal" et peut discuter, mais il a un traitement très très lourd qui fait baver et dormir...
De ce que j'ai connu, c'est donc des états mentaux qui résultent de l'influence d'un état d'esprit (de l'ordre de la panique)
mise en place lors d'une expérience sous psychotropes...
Comme si une charge de psychés, déclenchait un stress traumatisant, et provoquait un désordre mental...

Effectivement, si une personne a des problématiques importantes au fond d'elle, et que le produit vient faire sauter un certain nombre de barrières qu'elle s'était construites, ça peut autant la faire avancer que la faire partir en couilles complètement. C'est à double tranchant et il convient de ne pas trop jouer avec ça sans la plus grande précaution.

Les psychédéliques nous rendent beaucoup plus malléables en somme. Ils augmentent nettement la plasticité neuronale comme le disait je crois GuyGeorge sur le forum. C'est comme ça qu'on peut complètement être happé par une psychose, par exemple un délire conspirationniste pour prendre un exemple courant. Beaucoup de gens se laissent déjà avoir par ça en temps normal, alors à balle de drogues... ça peut aller vite !

La réalité, on s'en construit une image qui est largement virtuelle (pleine de croyances pour une petite partie d'expériences réelles). Et ce virtuel peut être complètement tordu dans tous les sens. La réalité que l'on se construit est déjà comme une forme de psychose à la base, sauf qu'elle concorde globalement avec celle des autres. Si elle devient complètement abracadabrantesque, on passe pour un fou.
 
Perso j'associe fortement "resté(e) perché(e)" et "Séjour prolongé en Hôpital Psychiatrique".
Une personne n'est pas "restée perchée" juste parce qu'elle se promène pieds nus et a un discours New âge venu d'une autre planète.
Quelqu'un est "resté perché" si il n'est plus capable de survivre sans aide dans le monde actuel, suite à un (gros) trip psychédélique.
Cette incapacité est d'ordre psychique et non physique.

Voilà ce que je met derrière cette expression.
La consommation de psychédélique présente-t'elle un risque pour la santé mentale ?

Il semble que oui : l'expérience psychédélique semble avoir été l'élément déclencheur de la psychose chez plusieurs personnes.
L'élément déclencheur oui, l'unique facteur de cette psychose... ?
Je pense que non.

Le LSD (qui est souvent dans le sujet quand on parle de "rester perché(e)") a été plutôt pas mal étudié scientifiquement.
Je pense qui si la consommation de LSD provoquait d'elle-même des psychoses, ça se saurait.

Ce qui est sûr c'est que ce n'est pas anodin de consommer des psychédéliques.
A mon avis le LSD (par ex) ne peut pas créer de problème mental.
Par contre l'expérience psychédélique est intense et profonde.
Tout est perçu de façon décuplée/modifiée et il est possible d'avoir accès à des zones habituellement inconsciente.
La conjonction des deux fait que vous avez les moyens de foutre le bordel dans vos schémas mentaux.
Un gros bordel
Mais c'est pas obligé ;)
Une fois sous trip vous pouvez avoir confiance dans votre santé fondamentale.
Cette confiance naturelle peut vous apporter beaucoup.
Elle est toujours dispo et en la cherchant bien vous la trouvez.
Surtout sous trip (à mon avis)

Si vous avez des doutes, avancez avec précaution.
Une fois que vous avez sauté dans le vide, ce n'est plus le moment de craindre la chute ^^
Vous pouvez vous abandonner, même à la possible sensation de devoir mourir maintenant.
Beaucoup l'ont fait !


En écrivant tout ça je me rend compte de la supposition qui est derrière : je suppose qu'une expérience psychédélique peut poser des soucis long terme uniquement si elle se déroule mal sur le coup : si elle n'est pas acceptée ou surinterprétée,...
Bref je suppose que seul un bad trip peut causer des troubles psychiques pour la suite.
Vous avez des contre-exemples ?
Toutes mes idées à ce sujet sont purement hypothétiques en fait.

Si ce que j'avance n'est pas débile on peut résumer le truc comme ça :
Risque de faire un bad trip
= léger (dose+Set&Settings adéquates) à moyen (dose maousse + Se&Setting pourri)
Risque d'avoir des séquelles d'un bad trip
= léger (si stabilité psychique bonne au préalable) à moyenne (faiblesse psychique du moment évidente pour une tierce personne)

Bon ce sont juste des repères...
Le plus grand risque c'est de se croire à l'abri !

Take Care
&
Enjoy !
 
Quand la réalité est trop dure à accepter on se cache dans des jeux de rôles. Expandre sa conscience et mettre en lumières des zones d'ombres de la psyché n'est pas toujours favorable, car ce qui est caché l'est pour une bonne raison. Lorsque l'on à remit en surface certains éléments de son vécu émotionnel, ou psychologique pour employer un terme plus large, il est parfois impossible de les refouler (processus naturel de défense). Le refoulement qui permet de vivre dans une névrose "moyenne" et acceptable pour la vie en société, se transforme en psychose ou l'on est obligé de jouer avec ces nouveaux éléments dans une réalité qui ne correspond pas à l'usage de ces pièces de puzzle. Ce qui explique les passions soudaine pour la religion, les "délire mécéniques"(sensation d'avoir un message a délivrer au monde), ou simplement les comportement antisociaux ou complètement irrationnel pour le commun des mortels.

Il faut se souvenir, et surtout si on cherche à aider ces personnes, que tout à un sens même dans la psychose, il n'y à pas de comportement fondamentalement irrationnel. Simplement des schémas mentaux inadaptés à la survie, ou bien qui font souffrir leurs porteurs.

Peace!
 
ça c'est pour le monde connu et "cartographié" des attitudes psychologiques d'un sujet en société dans un monde de plus en plus petit. Mais sans me servir de mots élitistes que je ne connais pas je v quand même donner un exemple qui tend à explorer d'autres sphères... Il y eut de petits gitans, des adolescents (gypsies) dépositaires d'une expérience ne distinguant pas le fait de voler ou de récupérer des mégots comme une vilaine action. Le trip est pur. Il n'y a pas de "zones d'ombre" ou de barrières au-delà des quelles se trouve ce qui est caché ou ce que l'on se cache à soi-même... Il n'y a pas de mal. C'est juste un mode de vie. En cette occurrence c'est la société (et ses supports académiques de la méthode) qui doit se remettre en question si elle veut rester au fait de la pertinence....


~cela pour dire que aujourd'hui comme toujours, il y a des éventualités de nos schémas mentaux que nous n'envisageons même pas, aussi averti soit-on. Serait ce cela l'inconscient?

~Ranger invariablement aux fables, ou aux imageries d'Epinal (pck j'entends déjà les quolibets et les rires jaunes), ce que nous ne pouvons catégoriser vraiment est une méthode inapte de rationalité... Ce n'est pas comme cela que on fait. Pck on parle bien de la drogue, de ceux qui en prennent, de la marge ici, oui ou non? On parle bien d'essayer de savoir jsk où cela peut aller?
 
J'entends souvent le discours : "Le LSD ne provoque pas de psychoses mais peut les révéler chez quelqu'un de déjà fragile"

Faut peut-être remettre les choses dans leur contexte, "quelqu'un de déjà fragile" si il ne prend pas de LSD et se construit petit à petit, rencontre les bonnes personnes et cetera peut très bien ne jamais déclarer de psychoses ! Alors qu'un trip violent au LSD peut finir de le détruire...

Croire que le LSD ne provoque pas de psychoses c'est un peu se cacher les choses non ? On ne sait pas vraiment comment ce genre de troubles se déclare et il est tout à fait possible qu'une personne pète un cable quasi exclusivement à cause du LSD...

Je pense qu'on sait pourquoi on prend ça, n'essayons pas de minimiser non plus. Perso mon premier trip au LSD c'était presque un viol, heureusement que j'avais de la bouteille.


EDIT : Bon je viens de relire certains posts, je contredis personne en fait, j'avais juste envie de dire ça ^^

Plus plus
 
- "Je pense qu'on sait pourquoi on prend ça,"
pck les visions sont un luxe et une richesse malheureusement temporaires La pire des choses, et là je suis à fond pour user de l'outil de la loi si il n'y a pas d'autre moyen, c'est d'amener quelqu'un à la drogue à son insu en versant des substances dans la boisson ou en présentant des amuse-bouches "améliorés" mais cela à l'insu de la personne. Que ce soit pour le bizness ou pour faire une "blague"... J'ai toujours eu ce débat à l'esprit et même depuis longtemps... Je peux affirmer que ce point d'éthique morale peut perséverer à déterminer le comportement d'un addict influençant les autres sur la voie de la drogue sans hypocrisie malhonnête (mais mauvaise fréquentation quand même).
 
CastlesMadeOfSand a dit:
Bref je suppose que seul un bad trip peut causer des troubles psychiques pour la suite.
Vous avez des contre-exemples ?

Oui, moi. Avec l'ayahuasca, j'ai pas réellement fait un bad trip (y a même eu des moments exaltants/ euphoriques). C'est l'après qui a posé problème...
A l'inverse, j'ai déjà fait quelques bad trips avec d'autres trucs et une fois les effets passés, retour à la normale.
 
Sludge a dit:
Enfin, et c'est sans doute ce qui se rapproche le plus de l'idée de rester perché, l'utilisation de drogues par des personnes ayant à la base une prédisposition à des troubles comme la schizophrénie par exemple, peut provoquer des crises importantes, tels que des troubles psychotiques pouvant aussi durer de quelques semaines à plusieurs mois. Cela peut arriver même avec du cannabis. Et pas nécessairement à la première prise.

J'ai eu une discussion très intéressante avec mon frère (infirmier HP) et sa copine (élève infirmière) pour Noël.
Ils m'ont expliqué que des drogues (mais pas que) peuvent faire "décompresser" (Edit : le bon terme est décompenser) des personnes ayant des prédispositions. Elles ne restent pas perchés, elles déclenchent juste une maladie mentale plus ou moins grave et handicapante. Mon frère a aussi eu l'occasion de voir de "vrais" dépressions et des HPPD chez des consommateurs. C'est assez moche donc faut rester prudent et responsable avec sa conso. J'admets que ce n'est pas toujours évident.
 
Jhi-dou a dit:
Oui, moi. Avec l'ayahuasca, j'ai pas réellement fait un bad trip (y a même eu des moments exaltants/ euphoriques). C'est l'après qui a posé problème...
A l'inverse, j'ai déjà fait quelques bad trips avec d'autres trucs et une fois les effets passés, retour à la normale.

Tu veux bien en dire un peu plus, ou c'est "privé"? Sur "l'après" et la façon dont c'est parti en couille.
A moins que t'aies déjà développé le truc sur d'autres threads.
 
Piano-bar a dit:
(...) il est tout à fait possible qu'une personne pète un cable quasi exclusivement à cause du LSD...

Je pense qu'on sait pourquoi on prend ça, n'essayons pas de minimiser non plus. Perso mon premier trip au LSD c'était presque un viol, heureusement que j'avais de la bouteille.

Plus plus

Bien vu Piano-bar, j'illustre ton propos par mon expérience datant d'une semaine avec le lsd (première prise) : une prise de lsd dans un mauvais contexte chez une personne saine peut amener au suicide (j'ai heureusement pas réussi grâce aux gens autour et à une conductrice qui a su bien freiner)

Je ne sais pas si c'est le bon endroit pour faire part de ce TR, mais je pense que cette expérience est un cas assez particulier, ou alors est-ce ma subjectivité post-hallucinatoire qui me fait sur-estimer l'importance de cette expérience ^^

Je n'avais donc aucune expérience avec le lsd. J'ai agit par excès de zèle, croyant être rodé aux drogues par mes nombreux excès de dxm dans toutes sortes de contextes (festifs comme familiaux), et mes multiples autres expériences (héro, crack, C, D, codo, oxyde nitreux)

Le parking
J'ai donc avalé un buvard entier à de parfaits INCONNUS sur le PARKING de l'entrée d'une boîte trance où je me rendais SEUL (70% des gens perchés), gros son, tout ce qu'il faut. Dès la file d'entrée de la boîte la montée se fait sentir, sensation de flottement, que tout les sons s'éloignent, que le temps ralenti (en marchant normalement, j'ai l'impression d'aller 5 fois moins vite qu'en temps normal). Petite PEUR que le videur me grille. Mais la substance me rend tellement doux qu'il me laisse entrer sans problème.

La boîte
Grosse euphorie en entrant dans cet endroit ou une musique hardtrance fait bouger une quarantaine de personnes. Je me joins à eux, mais rapidement une angoisse, une sensation de perdre mon corps me fait m'asseoir sur un fauteuil à l'écart. En allant vers le fauteuil, j'ai l'impression de traverser les gens, d'être "sans matière", que les mouvements deviennent un flux sans discontinuité. Assis, je sers mon sac à dos dans mes bras, ayant peur de me le faire prendre (ne sentant plus vraiment mon corps). Je laisse aller mon esprit et mes pensées dans la musique et me détends. Premières visions très mentales indescriptibles, comme si le monde tournait autour de la personne que je fixe et que des voiles lumineux parcouraient la pièce. Je me dis à ce moment "j'ai connu pire sous dxm, pas de raison de stresser". Je me lève et retourne danser au milieu d'une foule transpirante. D'un coup tout ces corps m'entourant deviennent des squelettes, une idée m'envahis : tous ces gens sont ici sous prétexte d'aimer la musique, mais cette musique est si moche (j'adore la hardtrance en temps normal), et ils dansent si mal, qu'en fait il n'y a que la drogue qui les motivent à venir ici. Je suis entouré de squelettes qui ne recherchent que la drogue et viennent bouger devant le son pour se donner bonne conscience. Je retourne m'asseoir. C'est à ce moment que les pensées prennent le dessus sur la réalité, tout le monde me regarde, je deviens tout petit, fusionne avec des couleurs bougeant au rythme du son, c'est dingue, je prends mon pieds bien qu'étant pétrifié, horrifié, je jouis d'horreur :p
Je décide de sortir (je dois m'y prendre à deux fois car la première fois un rêve puissant me fait m'arrêter devant le videur qui ne comprend pas ce que je fous planté devant lui sans rien dire).

Le parking II
Bon maintenant il s'agit de traverser le parking, marcher 20 mn jusqu'à la station de vélib, pédaler 25 mn jusqu'à chez moi et je pourrai triper OKLM dans mon lit. A peine arrivé au milieu du parking, je me stoppe net et un puissant rêve me fait voyager dans mon environnement visuel.. grosses hallus jaunes/rouges/vertes. Je reviens à la réalité et je me sens ridicule de rester planté comme un fou. je réussi à traverser ce parking et me rend compte que je ne parviendrais pas chez moi, les hallus m'empêchant de différencier la réalité de mes pensées mentalo-visuelles. je m'assied sur le bitume, pose mes mains sur le bitume, et le sol s'ouvre entre mes mains, des formes psychédéliques multicolores partout sur le sol. Je me dis "finis les conneries, je rentre chez moi maintenant".

L'épopée pédestre entre rêves et réalité
"Ca va être coton". Je dois longer le canal sur 500m, bordé de platanes, qui m'apparaissent comme des êtres merveilleux aux branches multicolores, brillantes, luisantes, je me perds dans ma contemplation, ai du mal à avancer. Flash sur un souvenir d'enfance totalement enfoui, je me rend compte que le lsd va me mettre face à moi-même. Quand je touche les branches, je reviens à la réalité et l'hallu disparait => déception, frustration, peur. Je vous passe les détails de cette épopée... jusque là où ça dérape gravement.

Quand l'enfer devient réalité
Je ne suis plus qu'à 5mn du vélib, je dois passer dans un petit tunnel piéton sous la voie de chemin de fer. Je n'aime pas cet endroit totalement noir. A l'aller je l'avais traverser avec la lampe de mon portable. Mais là, perdu dans mes rêves / cauchemars, je fonce. Des lières verts apparaissent sur les murs, je sais que j'hallucine. A mi-chemin du tunnel, ces lières deviennent rouges, grossissent, dégoulinent de sang. Je cours vers la sortie avant qu'elle ne soit bouchée. Je ne contrôle plus du tout mes pensées. Je me sens psychologiquement enfermé, prisonnier du produit. Je presse le pas.
Je suis à 3mn du vélib, je passe devant un cimetière, il est ouvert. Et là ça part en couilles. Je boit à la fontaine (bouton poussoir) de l'entrée du cimetière (pour les fleurs des tombes). Je continue mon chemin, une dernière agréable hallu : un objet luisant, multicolore, rempli de bonheur à hauteur de ma hanche sur mon chemin. Je vais pour le toucher... ET! ... c'est un simple rétroviseur de voiture.. déprimant.. je m'assois. me dis "je vais me calmer et profiter du trip ici dans cette rue sombre". La panique m'envahit, je me relève et fonce vers les vélib

Quand l'enfer est réalité
Des gens passant faisant leur soirée près desdits vélibs me voient. Je vais vers eux. "Aidez-moi! je deviens fou!"
Ils se foutent de moi. Je pars dansun cauchemar. Ils me veulent du mal. Je me réveille sur le vélib essayant de pédaler. Mais il est attaché! Sentiment d'impuissance, ils viennent vers moi, et ce vélib qui veut pas parti bordel!!!! Je m'effondre par terre.
Ca y est, je suis fou. Tout devient NOIR, NOIR, je suis un assassin, j'ai des envies de meurtre. Mais non,suis-je bête, c'est moi qui doit mourir. C'est qu'un rêve tout ça!! haha il suffit que je meurs pour me réveiller!! je pars en courant, m'accroche aux barreaux d'une fenêtre et crie "au secours!!" (un lueur de lucidité me fait me dire que si je ne fais rien dans 5mn je me suicide, il faut appeler à l'aide). J'ai l'impression de ne pas être drogué, mais simplement dans le processus normal d'une personne qui se suicide. Je comprends le suicide, c'est ce moment où tu veux te réveiller, pas une envie de mort, mais au contraire de vie! je veux veux vivre, il faut me tuer! je suis à terre, j'entends une voiture se rapprocher, je me jette dessus. Regard terrifiée de la passagère. LA voiture fait marche arrière "mais arrête de reculer bordel!", je crie, à plas ventre sur le capos. La chose suivante dont je me souviens : me prendre un énorme cou de poing par un mec qui s'arrête en scooter certainement parce que je l'ai insulté dans mon envie de meurtre / suicide, l'envie de faire basculer cet enfer en un "autre chose".
Je vis cette scène du poing dans ma gueule 3, 4, 5, 20 fois! la même scène, en boucle .Je suis enfermé dans cette boucle temporelle. Que faire? anticiper. Je connais la boucle, je peux l'anticiper. Avant même que le coup me parvienne, je fais le mouvement qu'il faut pour accompagner son poing (on me dire plus tard que je me frappais la tête par terre). Je cris "arrête, je sais ce qui va se passer, tu me frappe à CE MOMENT!"
Les flics me maitrisent, menottes, je suis pris en charge. Tout se calme, le bruit du moteur me rappelle mes souvenirs d'enfance partant en vacances, on me transporte. Je suis soulagé, persuadé de rêver. J'ai le temps de tomber amoureux du flic qui me regarde et me dis avec un sourire paternel "ça va {mon prénom}? T'as fait des bêtises ce soir. On s'occupe de toi". Son visage est le seul et unique visage (de tous les visages que je connais dans ma vie) dont je peux me rappeler si bien dans ses moindre détails, c'était Dieu, Dieu m'a sauvé. Dieu peut sauver l'homme de l'enfer. Il me sauve. En retour, je l'aime.
Rien ne me surprend, c'est moi qui crée tout ça (à part Dieu et l'enfer), j'en suis persuadé. Je pense que Dieu m'apparait dans ce rêve dont je crée l'aspect sensoriel. De même que l'enfer, qui m'a habité et que j'ai vécu dans ce rêve
. Ces menottes, je les connais, c'est moi qui les pense (en fait non c'est bien réel tout ça^^).

Épilogue : les flics m'emmèneront à l'hosto sans me faire d'emmerde, je retrouverai mes esprit sur mon lit d'hôpital où je ne ferme pas l'&#339;il, étrange sensation de passer du rêve à la réalité.
 
Petite précision : comme j'en parle dans un forum dédié à la dépendance à la codo, ma dépendance à la codo datant de 2 ans et assez forte (manque après 24h sans dose, après 48h, impossibilité de dormir et douleurs horribles), cette dépendance est totalement soignée depuis ce trip. Aucune prise d'opi depuis 1 semaine et 0 manque, je dors comme un bébé et mes rêves la nuit me font revivre les côtés agréables du trip. Ca faisait 2 ans que j'avais pas passé 1 semaine sans codo (au prix de grosses crises de manque).

Apparemment le lsd peut soigner de l'alcoolisme : Des doses de LSD pour soigner l'alcoolisme - L'Express

Je prétends qu'il peut soigner l'addiction aux opis. Je ne crois pas aux miracles, mais Dieu (incarné par le flic) m'a peut-être effectivement rendu visite lors de mon trip :p
En tout cas vous imaginez bien que je vois la vie bien différemment depuis! Je redécouvre la vie sans addiction, la liberté, la sérénité, et mes rêves la nuit sont pour moi un retour à cet état de rencontre entre mon MOI, et mes forces psychiques intérieures qui pendant longtemps me torturaient, d'où la prise d'opis.

Pour ceux qui me prendraient pour un allumé, ou qui ne comprendraient pas le rapport entre Dieu, croire le voire, et l'addiction, je précise que Dieu n'a jamais été pour moi un être défini, fixe, immuable. Je pense que nous avons tous notre Dieu, ou alors que Dieu est en chacun de nous et qu'il nous est permis de ne voir que la partie qui est en nous.
Sans parler de Dieu, je pourrais expliquer le phénomène qui m'est arrivé en disant que le lsd m'a fait entrer au plus profond des tréfonds de mon esprit (sensation d'être fou), et j'ai ainsi pu violemment briser le schéma mental qui me faisait prendre de la codo (suicide, sortie de cet état de souffrance). De toute façon briser une addiction passe par une dose de souffrance, j'ai vécu cette dose de souffrance en une heure, et normalement j'aurais dû en mourir. Les forces positives de mon esprit qui en temps normal me faisaient lutter contre mon mal intérieur se sont alors retrouvées à devoir lutter contre... rien. D'où une construction positive jamais vécue (le flic vient me sauver de l'enfer). D'où l'attribution de cette sensation à Dieu.
Cette explication en satisfera certains, mais je la trouve un peu hasardeuse, imparfaite.
Alors que le concept de Dieu est par définition parfait et est le plus approprié pour désigner ce que j'ai vécu.

Pour résumer, je dirais que la lsd m'a permis de tirer tous les bénéfices de mon suicide (briser toutes les souffrances intérieures), sans l'inconvénient.. la mort ^^
Mais je ne conseille à personne de faire cette expérience, ni même de penser au suicide, c'est la loose dans 99,99% des cas ^^
 
Dans la grosse majorité des cas les pires bads amènent à ce que raconte dxm<3 : la peur, le dévissage, l'hosto ou l'HP, et on récupère. On a eu peur mais on va bien.

Le truc dont il faut parler, aussi, c'est la BDA : bouffée délirante aïgue. Avec ou sans prod (mais les prods aident), tranche d'âge 15-25 ans, profil déjà fragile, montée soudaine d'un délire de grandeur et/ou de persécution. J'ai un pote qui bédavait beaucoup, fragile niveau familial, qui s'était mis à percher et s'était pris pour le général de Gaulle et qui faisait le salut militaire aux bus qui passaient par là. Aussi, une étudiante, sans trouble particulier à l'époque, sous le coup de la pression des études, se prend pour un ange de Dieu, chargée de révéler à chacun de ses camarades de promo ce qu'ils doivent faire de leur vie.
C'est dans chaque cas ce que moi j'appelerais une BDA. Traitement : grosses doses de neuroleptiques dans ta face, pour dépercher, isolement, suivi OBLIGATOIRE pour la suite.
Les deux personnes que je cite ont été diagnostiquées bipolaires (diagnostic hyper à la mode, c'est du DSM, vraiment pas ma came). On a considéré que l'épisode délirant était une phase maniaque. Ce genre de personnes, on les traite avec des neuroleptique et des thymorégulateurs. Ils ne sont pas perchés au quotidien, ils ont plutôt la potentialité de repercher (ou de décrocher de la réalité) si on ne fait pas gaffe à eux.

Perso j'ai bossé en HP, et j'en ai vu des types qui avaient trop prodé. Un type qui a vécu la grande époque des Space Tribes et qui s'habillait encore à 40 comme un teufeur. De son propre aveu, la drogue lui avait fait du tort. Mais il était pas "perché", il était juste hyper immature, un peu sociopathe, quoi, un ado adulte.
Un autre, avec une gueule d'ange, la tête de Jésus, gros sheitan de teufeur, s'est retrouvé en HP parce que des mecs ennemis lui ont mis de l'acide dans sa bière. Il en tenait déjà une couche, il s'est retrouvé en HP, mais avec le temps, il a déperché doucement et s'est retrouvé à demander de rester en HP, conscient d'avoir des soucis. Preuve qu'il déperchait pour de bon.

Quand on fait une bouffée délirante, le diagnostic différentiel (si j'en crois mes cours de L2 de psycho, pas le DSM, mais l'école française de psychopathologie) c'est : 50% de chance de s'en remettre complètement, 50% de chances de virer schizo.
Ça c'est l'école française de psychopatho qui dit ça, des psychologues cliniciens, pas des psychiatres.
Les psychiatres, aujourd'hui, quand ils voient quelqu'un faire une BDA ou quelque chose d'approchant, ont tendance à diagnostiquer une bipolarité. Je suis pas du tout convaincu, mais je suis pas psychiatre.
Allez savoir pourquoi, aujourd'hui c'est aux médecins du corps qu'on confie les malades de l'âme. Société matérialiste qui n'y connaît rien à l'esprit.

Si vous voulez mon avis, notre société ne comprend rien à la psychose (ben oui, quelqu'un qui reste perché c'est que le produit a révélé une psychose latente). La psychose, ça dépasse le corps, c'est quand le corps perds ses frontières. Un psychotique c'est quelqu'un qui sort de son corps même contre son gré, et qui peut traverser votre enveloppe mentale comme un couteau traverse du beurre.
En Inde, ceux qui entendent des voix entendent leurs grand-parents qui leurs disent de faire la vaisselle. Le concept de folie n'existe pas là-bas.
Chez nous, hommes modernes qui avont inventé le concept de folie pour bâtir celui de raison, nous créons les fous afin de mieux imposer l'homme bien-pensant.

Or, comme dit Pascal et comme le cite Foucault :
"Les hommes sont si nécessairement fous, que ce serait être fou, par un autre tour de folie, de n'être pas fou".

Rester perché peut aussi être perçu dans un bon sens : le citoyen lambda qui prend du LSD, découvre l'importance de vivre en harmonie avec la nature, devient hippie et rejoint un éco-village dans les Cévennes, on peut considérer qu'il est resté perché.

Rester perché, mythe ou réalité ? La question est mal posée :
L'erreur consisterait à considérer la perche comme un état anormal dans lequel on resterait bloqué. En réalité, c'est la toute-puissance de la rationalité qui est un danger, puisqu'elle nous coupe d'une bonne part de nous-même, qu'on pourrait appeler un grain de folie nécessaire.
Quel meilleur compliment peut être fait à un ami, à un artiste talentueux, que de dire qu'il est fou ?

En vérité, on est tous perchés, on se le cache seulement plus ou moins bien.
 
DuckNucker: Le terme est décompenser. C'est à dire que en temps normal tu compenses ta "faiblesse mentale" par des tours de passes passes de l'esprit (refoulement entre autre). Et que lorsque cette béquille lache pour une raison ou une autre tu te laisse envahir par le flux de pensées que tu ne contrôles plus. En gros.

Traitement : grosses doses de neuroleptiques dans ta face, pour dépercher, isolement, suivi OBLIGATOIRE pour la suite.

Les neuroleptiques ça te fait pas dépercher, ça t'empêche juste de penser, voir de bouger. Tu parles bien-sûr de la méthode classique qu'on emploi pour des BDA. Je pense qu'il faut dans la mesure du possible aller au bout du délire, comprendre son message profond. Plus que comprendre c'est un besoin de vivre une expérience, il y à un besoin émotionnel imminent de vivre quelque chose. L'isolement c'est la pire des choses, ce qu'il faut ce sont des personnes aimantes chaleureuses et bienveillantes autour de toi.

Evidemment souvent il y à la peur. Forte violente, qui peut amener au suicide parfois. Tant que l'on sera soigné par des gens qui ont les mêmes peurs en eux, mais juste intériorisées, on soignera personne, on les shootera juste a coup de neuroléptiques. Tu le vois dans le regard de quelqu'un si il est capable d'entendre ta peur, de la traverser avec toi. Rares sont les gens capable de regarder sereinement quelqu'un en plein délire droit dans les yeux, et c'est pourtant le pluuuuus important!


La psychose c'est comme le ski, sauf que les 3/4 des psychiatres savent pas en faire. On ne combat pas la psychose, ça revient à se battre contre soi-même. La solution c'est d'utiliser cette énergie pour découvrir sa vraie nature.

Bon aller je m'arrête la sinon je vais juste finir par dire les mêmes anneries: "les médecins sont tous des abrutis la société pue la merde bla bla bla..."

Ah et, je prétend pas avoir réussi personnellement...

En vérité, on est tous perchés, on se le cache seulement plus ou moins bien.
+1
En réalité, c'est la toute-puissance de la rationalité qui est un danger, puisqu'elle nous coupe d'une bonne part de nous-même, qu'on pourrait appeler un grain de folie nécessaire.
Ouais j'aime bien cette phrase aussi alors je la quote ^^
 
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