Salut. J'ai rencontré dans ma vie deux ou trois personnalités toxiques ; dans le tas: un petit copain et une employeuse.
Alors je ne mets pas en cause que mon comportement y soit pour quelque-chose: j'ai souvent eu tendance à exciter la rage des gens, soit par ma passivité, soit par mon émotivité, soit par ma fierté, etc. Dans le cas du petit copain c'est compliqué car en amour y'a souvent manipulation des deux côtés. Dans le cadre d'un emploi c'est plus simple de voir quand la situation est abusive.
Je suis vraiment nul pour gérer les personnalités toxiques. Je connais des gens qui y arriveraient sans problème, en restant rationnel et bienveillant. Si tu penses réussir à rester rationnel et bienveillant jusqu'au bout, fais-le. Si tu ne peux pas, n'essaye pas, tu vas t'embrouiller et empirer la situation. Pour ma part, je déteste tellement les conflits que je vais tout faire pour les éviter, car mes émotions me submergent trop pour rester 1) rationnel (affolement, parole qui se bloque, larmes, tétanie...) 2) bienveillant (accusations, détestation de soi, etc).
Ce que j'ai retenu de la première personne toxique 1) rien ne sert de discuter (si on ne peut aller jusqu'au bout, voir plus haut): l'autre trouvera toujours un moyen de vicier le raisonnement, en passant s'il le faut par le quiproquo outré. 2) rien ne sert de croire à une rédemption, une amélioration ou quoi: notre confiance et notre espoir sont le plus gros avantage qu'a l'autre sur nous. Tu vas résoudre une dispute par des paroles de réconciliation, te dire: ça y est c'est fini, plus jamais je ne vivrai ça, et puis deux jours plus tard ça te tombe dessus et tu n'y crois tellement pas que ça te détruit. 3) on peut te faire accepter énormément de choses en jouant sur tes émotions. Le schéma que j'ai le plus remarqué c'est: accusations outrées, matraquage, la victime se défend aussi nullement qu'une mouche prise dans une toile, finit complètement saucissonnée et cède (rend les armes, pleure, tente de s'enfuir), subit "pardon" de l'agresseur, paroles de consolation... Et là, la victime est tellement empêtrée dans la culpabilité, l'incompréhension, le désespoir, la reconnaissance à la fois, qu'elle va donner n'importe-quoi à cette personne qui la blesse et la soigne en même temps.
Je grossis volontairement le trait hein, j'essaye pas de faire croire que "les psychopathes sont parmi nous", c'est simplement schématique (enfin... bref).
Ce que j'ai retenu de la seconde relation (avec une employeuse): idem, on est passés par les quiproquos, accusations... Mais le refus d'écouter l'autre était bien plus évident et clair (sûrement car les émotions n'entraient pas en jeu, je voyais beaucoup mieux qu'on me faisait dire des trucs que j'avais pas dit et qu'on refusait mes explications, etc). Y'a un crescendo dans la violence. Plus la victime résiste et plus l'agresseur va loin. Càd que l'agresseur a toujours une longueur d'avance. La victime est prête à se défendre contre une agression ++, qu'elle a déjà subi, et l'agresseur la prend de court avec une agression +++, contre laquelle elle est démunie.
Ma solution a été la fuite complète, totale, radicale. Le jour où je suis parti a correspondu à un pic dans la violence, qui a frôlé le physique.
Une anecdote assez drôle étant que mon employeuse me racontait ses histoires d'anciens employés qui lui en avaient fait voir de toutes les couleurs, et je la plaignais... Jusqu'à ce que je remarque, à la toute fin, qu'elle m'attribuait les mêmes déviances. J'ai alors eu beaucoup de peine pour ces personnes qu'elle avait dû pousser à bout.
Bref. Je n'ai pas vraiment de conseil à donner car je fuis ces personnes comme la peste. Fais attention aux émotions. Je ne sais pas s'il faut ou non refuser le contact, car ça peut exciter la violence de l'autre et si tu n'as pas de possibilité de fuir c'est mauvais. L'indifférence, peut-être. On m'a souvent dit que ça marchait. Simplement être là, sans plus. Tu devrais de toute façon faire face à un pic de fureur, mais ça peut te sauver à long terme.
Entre se blinder et être totalement transparent, je ne sais quel est le mieux. Mais une voix médiane me semble une mauvaise idée. Les manipulateurs sont démunis face à une personne profondément sincère (mais c'est extrêmement difficile), car leur arme sont tout ce que tu caches à toi-même et aux autres. Une personne dont la carapace est parfaite leur échappera aussi. Au milieu, cellui qui ment à moitié, se protège à moitié, est la cible parfaite.