Je voudrais faire part de mon témoignage sur l'addiction au DXM, qui est peut-être pas fréquente mais bien réelle (dans mon cas en tout cas ^^)
Il y a 3 ans ,en goguette chez un ami je trouve 2/3 d'une bouteille de DXM. Je m'étais déjà renseigné sur ce forum et sur d'autres, mais rien n'aurais pu me préparer à la rouste que j'ai prise ce jour là (essayez un peu de manger en famille en regardant "Tout ce qui brille" un film avec beaucoup de hurlements je trouve, même sous 200 mg de DXM), ni au voyage que j'ai entrepris (une fois rentré dans ma chambre avec du son
). Ce jour là j'étais tombé amoureux. A partir de là j'ai commencé à enchaîner 1 à 2 fois par mois(plutôt 2 fois qu'une en fait), la plupart du temps seul, quelquefois avec des amis à qui j'ai fais essayer la mixture, mais aucun n'a vraiment autant kiffé que moi.
Et petit à petit, sans m'en rendre vraiment compte, je ne pense plus qu'a ça du matin au soir. Quand j'écoute une musique, je ferme les yeux pour essayer de retrouver les visuels que j'ai eu dessus. Je me prépare tout le mois des albums "à écouter sous dextro". Je remarque évidemment tout de suite que les 2-3 jours suivant la prise,l'afterglow aidant, j'ai envie de me défoncer toujours plus, d'autant plus que mes drogues de choix à l'époque (bédo, benzos, opiacés faibles) voient leurs effets démultipliés. Quand je sors chez des amis, je me cale le plus près possible du son avec un énorme buzz que je ne fais même pas tourner, et ne parle plus vraiment à personne. Même le pétard ne fait plus le même effet: je ressens plus une "petite remontée" qu'une vraie défonce cannabique.
Je ne m'en rendais pas vraiment compte à l'époque, mais en fait j'étais dissocié: plus aucune implication émotionnelle dans quoi que ce soit...Mes parents pétaient des gueulantes tout le temps pour mon usage abusif de cannabis (1-1,5g/j à l'époque) c'était tout juste si je ne leur riait pas au nez. Je ne voyais plus d'autre but dans la vie que cette espèce de méditation transcendantale de 6-8h qui, je croyais, m'apportait une spiritualité supplémentaire. Quand mes amis sortaient le vendredi soir, c'était "Nononnon les gars moi je pars en voyage ce soir à lundi!". Et le lundi j'avais cette espèce de sensation d'arrogance d'avoir connu des coins de mon cerveau qu'ils n'imagineraient jamais pouvoir visiter.
Et puis, petit à petit, les problèmes plus "physiques" vinrent: déjà je me retrouvais plus ou moins accroché aux benzos et opiacés, c'est à dire 2-3 fois par semaine, je fumais des quantités de pétards monstrueuses qui ne faisaient plus rien, mais ça c'était rien. Le pire, c'est que le DXM commencait à ne plus me faire d'effet. C'est à dire vraiment rien, aucun visuel,aucune extase, juste une grosse sensation "bourré-fonsdé" qui durait 2-3 jours. Alors j'ai commencé à augmenter les doses. De 375 mg/trip je suis passé doucement à 600/mg/trip avec du jus de pamplemousse blanc. Sauf que à cette dose là, même si on les a les visuels (yeux ouverts y compris!), on ne se rapelle plus de grand chose, juste 2-3 impressions sur un trip de 8 h, ça fait mal quand on se réveille le lendemain.
Je ne sais pas vraiment comment je m'en suis sorti. En fait ça s'est fait progressivement, le "voyage" devenait de plus en plus éprouvant à chaque fois, et je me retrouvais dans des contrées visitées trop de fois.Du coup j'avais toujours envie de voyager mais il me fallait une semaine à me répéter "allez courage faut se lancer ça va aller" pour me faire un trip. Et un jour, environ 2-3 mois après la dernière prise, je me suis rendu compte que j'avais oublié la sensation. Et aussi que ça faisait un bon mois que je n'avais pris ni benzos ni opiacés. Et que ma conso de pétards avait diminué de moitié. Et que je recommençais à me mettre en colère, à tomber amoureux, à plus kiffer la vie les yeux ouverts que fermés quoi^^.
C'est clair que quand je vois des témoignages avec plusieurs prises par semaine, mes 2 fois par mois ça fait petite bite ^^. Mais ça m'a vraiment beaucoup marqué, et avec le recul je me suis rendu compte que j'avais un "trou" de 2 années dans ma vie où j'ai plus de souvenirs "d'impressions" que de vrais souvenirs. Depuis j'en ai repris 2 fois, une fois avec ma dose classique 375 mg, où je n'ai eu aucun effet, et une fois à 600 mg , mais la magie est perdue je crois. Est-ce la fameuse "limite des 50 trips" ? En tout cas si c'est ça heureusement qu'elle existe parce que j'aurais pu continuer ad vitam aeternam comme ça j'ai l'impression.