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Pfiou le rêve de Biquette est tellement signifiant, on dirait un synopsis de qui tu es.
Un long rêve de demi-sommeil :
Je suis en hauteur, assise sur une corniche et je contemple un pré débordant de fleurs. Je suis heureuse : le champ de Lama Fâché, que j’avais quitté stérile, défoncé par les engins policiers, champ de Lune, a reverdi, refleuri. Les blessures sont pansées, les conflits oubliés, la vie déborde et s’en fout. L’air vibre d’insectes et de couleurs.
Derrière moi la rumeur d’un village, d’une fête qui se prépare, une grande fête à La Grée, peut-être. J’ai hâte.
La nuit est tombée. Une menace plane sur le village. Je suis seule dans la maison que nous occupons, ma famille et moi, pour quelques jours. Ils sont tous là-bas, à la fête, et la menace plane, et je ne connais pas les rites pour la repousser. Je sais seulement qu’il faut éteindre toutes les lumières, cacher ma présence, alors je parcours pièce par pièce, en courant, traquant la moindre lueur, et enfin me roule sous une couverture. J’attends.
En mon absence, c’est plus ou moins rigolo mais mon père a trouvé mon identité numérique et, allez savoir pourquoi, ça fait partie du spectacle au village, de l’exposer. Sous ma couverture, une prescience me montre les événements. Je me sens atrocement nue, et furieuse, et accablée aussi : tout est dévoilé, il n’y a rien à faire. Je décide de faire face.
La fête est finie, mes parents rentrent. Merde, mon père sait que je me drogue. Et re-merde, mes employeurs le sauront aussi. Hé bien ? En fait il s’en fout. Tout le monde s’en fout. La vie continue.
*réveil*
Un long rêve de demi-sommeil :
Je suis en hauteur, assise sur une corniche et je contemple un pré débordant de fleurs. Je suis heureuse : le champ de Lama Fâché, que j’avais quitté stérile, défoncé par les engins policiers, champ de Lune, a reverdi, refleuri. Les blessures sont pansées, les conflits oubliés, la vie déborde et s’en fout. L’air vibre d’insectes et de couleurs.
Derrière moi la rumeur d’un village, d’une fête qui se prépare, une grande fête à La Grée, peut-être. J’ai hâte.
La nuit est tombée. Une menace plane sur le village. Je suis seule dans la maison que nous occupons, ma famille et moi, pour quelques jours. Ils sont tous là-bas, à la fête, et la menace plane, et je ne connais pas les rites pour la repousser. Je sais seulement qu’il faut éteindre toutes les lumières, cacher ma présence, alors je parcours pièce par pièce, en courant, traquant la moindre lueur, et enfin me roule sous une couverture. J’attends.
En mon absence, c’est plus ou moins rigolo mais mon père a trouvé mon identité numérique et, allez savoir pourquoi, ça fait partie du spectacle au village, de l’exposer. Sous ma couverture, une prescience me montre les événements. Je me sens atrocement nue, et furieuse, et accablée aussi : tout est dévoilé, il n’y a rien à faire. Je décide de faire face.
La fête est finie, mes parents rentrent. Merde, mon père sait que je me drogue. Et re-merde, mes employeurs le sauront aussi. Hé bien ? En fait il s’en fout. Tout le monde s’en fout. La vie continue.
*réveil*